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Indice de performance des ports en Afrique : la Cemac absente du top 10

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La dernière édition de l’Indice mondial de performance portuaire, publiée par la Banque mondiale et IHS Markit en mi-septembre dernier, fait apparaître un constat inquiétant pour l’Afrique centrale : aucun port de la Cemac ne figure parmi les dix premiers du continent.

Une contre-performance révélatrice, alors que la compétitivité régionale dépend étroitement de la fluidité portuaire.
Tanger Med au Maroc, Durban en Afrique du Sud et Port-Saïd en Égypte dominent le classement, affichant des temps d’escale inférieurs à 24 heures, des terminaux modernisés et une gouvernance numérique efficace. « Les ports leaders ont investi dans les infrastructures de transbordement et optimisé leurs procédures administratives », note Dr Patrice Nlend, économiste camerounais.

En revanche, Douala, Pointe-Noire, Bata, Libreville/Owendo ou Kribi peinent à se hisser au niveau international. Congestion, lenteurs administratives, dragages insuffisants et coûts élevés freinent les flux. Un transitaire de Douala explique : « Le dédouanement peut durer des jours, parfois des semaines. Cela renchérit les importations et décourage les exportateurs. » Selon la CNUCED, ces retards représentent jusqu’à 15 % de surcoût sur les marchandises dans la sous-région.

Cette faiblesse est d’autant plus préoccupante que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) mise sur des corridors portuaires efficaces. « Sans modernisation rapide, l’Afrique centrale restera à la marge des grands flux commerciaux », avertit Jean-Baptiste Okemba, expert congolais. La Cemac a lancé plusieurs projets dans le cadre du PREF-CEMAC, notamment Kribi, Pointe-Noire et Owendo. Mais les progrès restent timides.

Experts et acteurs locaux soulignent que la modernisation ne doit pas se limiter aux infrastructures : gouvernance claire, digitalisation et coordination avec routes et chemins de fer sont indispensables. Pour les observateurs, cette absence du top 10 doit être un électrochoc : « Les ports sont les poumons de l’économie. Tant qu’ils resteront engorgés et coûteux, nos pays resteront asphyxiés », conclut Jean-Baptiste Okemba.

JRMA

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