L’épidémie d’Ebola en cours a déjà fait 42 morts sur 64 cas recensés dans la province du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé samedi les autorités sanitaires. L’ONU a appelé à « la prévention à l’échelle mondiale ».
Parmi ces 64 cas enregistrés en date du 26 septembre, dont 53 confirmés positifs et 11 probables, 42 décès ont été notifiés, dont 31 parmi les cas confirmés, a déclaré Bazin Pembe, ministre provincial de la Communication et des Médias de la province du Kasaï, où l’épidémie a été déclarée le 4 septembre par le gouvernement congolais. Il s’agit de la 16e épidémie de la maladie en RDC depuis la découverte du virus Ebola en 1976. La dernière épidémie dans la région du Kasaï remonte à 2008-2009. Cette zone compte parmi les plus fragiles du pays, avec un système de santé faible, un accès limité à l’eau potable, des pénuries de médicaments et une mauvaise hygiène, ce qui rend les familles particulièrement vulnérables, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
« Des épidémies comme celle-ci nous rappellent aussi l’importance de la prévention à l’échelle mondiale, ainsi que de la réponse immédiate », a indiqué John Agbor, représentant de l’UNICEF en RDC. Les cas vont de 0 à 65 ans, le groupe d’âge de 0 à 9 ans étant le plus touché, selon un récent rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’après un autre rapport publié mercredi par le ministère congolais de la Santé, 2.103 personnes ont été vaccinées. Avec plus de 20.000 doses de vaccins déjà arrivées, près de 45.000 doses supplémentaires sont en route vers la province du Kasaï, selon l’UNICEF.
Le vaccin est administré selon la stratégie de « vaccination en anneau », qui consiste à vacciner les personnes les plus exposées au risque d’infection après avoir été en contact avec un patient confirmé, selon l’OMS. Les inquiétudes liées à la maladie sont généralisées, le virus Ebola ayant été détecté dans des nouveaux secteurs de la zone de santé de Bulape, épicentre de l’épidémie. Selon l’ONG International Medical Corps, des rumeurs font état de mouvements de populations fuyant les zones touchées, ce qui pourrait favoriser la propagation du virus au-delà de la province du Kasaï vers les provinces voisines, voire de l’autre côté de la frontière, en Angola.
« Les deux à trois semaines seront cruciales pour contenir la transmission à Bulape et réduire le risque de propagation supplémentaire », avertit le rapport de l’OMS publié mercredi, appelant à maintenir la surveillance, à élargir la vaccination, à renforcer la prévention des infections et à impliquer davantage les communautés. En septembre 2022, la RDC avait déclaré la fin de sa 15e épidémie de virus Ebola, apparue avec un cas confirmé dans la province du Nord-Kivu (est).La maladie à virus Ebola est une fièvre hémorragique hautement contagieuse qui provoque une série de symptômes, notamment de la fièvre, des vomissements, de la respiration, des douleurs généralisées ou un malaise, ainsi que, dans de nombreux cas, des hémorragies internes et externes.
KINSHASA, 27 septembre (Xinhua)
