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Yaoundé: l’Afrique centrale en thèse avec l’IA

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Le pannel pendant la conférence de presse du 16 septembre 2025 à Yaoundé

Fin novembre prochain, la capitale camerounaise accueille la 4ᵉ édition de la Pépinière doctorale en sciences économiques et de gestion (PepiDoc SEGes CEMAC). Une rencontre académique qui entend former une nouvelle génération de chercheurs africains, capables de produire des travaux à fort impact social et sociétal.

Le pannel pendant la conférence de presse du 16 septembre 2025 à Yaoundé

Cette année, l’IA, présentée à la fois comme un outil de transformation et un défi éthique, s’impose comme le fil rouge des débats. A Yaoundé, dès la conférence de presse de lancement, le ton a été donné. « Nous voulons que la recherche scientifique en Afrique ne se contente plus de produire des chiffres, mais qu’elle ait un impact concret sur les sociétés. L’intelligence artificielle est un outil formidable pour y parvenir, à condition qu’elle reste au service de l’homme », a insisté le Pr Bertin Léopold Koueyep, président du comité d’organisation.

A l’en croire, l’édition 2025 suscite déjà un réel engouement : 46 candidatures déposées, dont 28 venues du Cameroun et 18 d’autres pays de la sous-région et au-delà. Les doctorants sélectionnés bénéficieront d’un dispositif attractif : mobilité scientifique, prise en charge logistique, et une allocation mensuelle de 1 500 euros pour travailler dans des conditions proches des standards internationaux. « C’est une occasion unique pour nos doctorants de confronter leurs recherches aux pratiques mondiales et de développer des solutions adaptées aux réalités africaines », a souligné Stéphanie Mailles Viard, attachée de coopération scientifique et universitaire à l’ambassade de France au Cameroun.

Enjeu

L’initiative s’appuie sur un solide réseau de partenaires : l’ambassade de France, plusieurs instituts et grandes écoles françaises, ainsi que des universités de la CEMAC. Pour Elias Perrier Ngueulieu, secrétaire technique de la PepiDoc, cette ouverture est vitale : « La collaboration internationale permet à nos jeunes chercheurs d’intégrer les technologies modernes et les méthodologies les plus avancées, sans perdre de vue les besoins locaux. »

Mais les organisateurs restent vigilants : l’IA doit rester un outil, et non une fin en soi. « Nous devons apprendre à utiliser l’intelligence artificielle comme un assistant, pas comme un substitut. Les décisions finales et l’éthique relèvent toujours du chercheur », a rappelé Pr Bertin Léopold Koueyep, président du comité d’organisation. Dans un contexte de crises économiques, environnementales et sociales, cette mise en garde prend tout son sens.

Les thématiques retenues couvrent un large spectre : chaînes de valeur en Afrique centrale, inclusion financière par le numérique, gouvernance des ressources naturelles, ou encore résilience des systèmes économiques face aux chocs. Chaque projet devra démontrer son utilité sociale et sa capacité à proposer des solutions concrètes. « Nous voulons que les travaux débouchent sur des recommandations opérationnelles pour nos sociétés », résume Pr Bertin Léopold Koueyep, président du comité d’organisation.

Au-delà de l’accompagnement académique, la Pépinière se veut un catalyseur de changement. En réunissant des doctorants de toute la CEMAC et même du Maroc, intéressé par l’initiative sans prétendre aux financements, elle crée un espace d’échanges et de fertilisation croisée. L’ambition est claire : « produire du savoir et de l’action » face aux incertitudes croissantes.

À Yaoundé, l’événement de fin novembre prochain s’impose ainsi comme un laboratoire d’innovation intellectuelle. En convoquant l’intelligence artificielle non pas comme une mode, mais comme un levier, la 4ᵉ Pépinière doctorale affirme une conviction : la recherche africaine peut être à la fois rigoureuse et tournée vers la société. Une démonstration que le savoir, lorsqu’il se met au service de l’action, devient un puissant moteur de transformation.

Jean-René Meva’a Amougou

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