Home COMMUNAUTÉS Présidentielle au Cameroun: les fripiers déballent leurs candidats à Yaoundé

Présidentielle au Cameroun: les fripiers déballent leurs candidats à Yaoundé

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De Mvog-Mbi à la Poste centrale en passant par les ambulants, les commerçant du vêtement de seconde main dressent le portrait du futur président.

Comme un exutoire après la défaite des Lions indomptables face au Cap-Vert le mardi 9 septembre dernier à Praia, les vendeurs à la sauvette (affectueusement appelés les sauveteurs) du marché Mvog-Mbi dans le 4e arrondissement de Yaoundé jettent leur dévolu sur la présidentielle du 12 octobre prochain. Dans ce milieu très bruyant de la capitale camerounaise, situé à l’entrée du marché, en venant du carrefour Mvog-Mbi, chacun donne son point de vue sur les candidats à la présidentielle du 12 octobre prochain.

Tout se fait dans un vacarme assourdissant. Robert, vendeur de t-shirts, dit ne supporter aucun candidat. « Le MANIDEM avait investi mon champion. Vous avez tout fait pour l’éliminer. Je n’ai personne, que le meilleur gagne », lance-t-il. Il est repris par ses collègues qui l’accusent de manquer de fair – play : « on ne peut pas parler de campagne ; tu nous ramènes toujours en arrière. On a déjà oublié l’affaire du conseil constitutionnel. Nous parlons des 12 qui s’affrontent pour le fauteuil de président de la République », rétorque Franca, tenancier d’une boutique de vêtements de seconde main. Avec cette réplique, deux camps se forment. Celui de Robert qui pense que le processus est plombé contre celui de Franca qui pense le contraire.

Ils vont guerroyer pendant près de trois heures d’horloge. Cette discussion se termine en queue de poisson. « Vous n’avez jamais discuté et trouver une solution à la fin. Quel est le candidat que vous voulez ? Vous ne dites rien et vous cassez les oreilles des gens », fustige Magne, vendeuse de sous-vêtements femmes dans le même espace. Cette grosse dispute va laisser les curieux et clients pantois. « En pleine rentrée scolaire, vous déployez vos forces pour discuter alors qu’il y a les clients. Biya, Bello ou Kamto, aucun d’eux ne vous connait. Quand je vais demander le loyer, vous allez dire que vous ne vendez pas », assène Papa Jean, l’un des propriétaires de boutique du marché. « Mon candidat est celui qui vient battre campagne ici au marché. Parce que je saurai au moins qu’il verra dans quelles conditions papa Jean nous bouffe de l’argent ». Eclats de rires. Même si cette blague n’est pas du goût du patriarche, il finit par admettre qu’il faut un marché digne. « Nous sommes à proximité de la Poste centrale et on a un marché pareil. L’image du Cameroun est dans la boue », ajoute-t-il.

Cette discussion sans fin est aussi vécue à la Poste centrale. À la tombée de la nuit, les « sauveteur » installent leur comptoir dans cet espace de prestige. Au cours de la soirée commerciale, ils estiment être victimes des abus venant de la police municipale. Ils consacrent plus de temps à parler de politique que de commerce. Les esquisses de solutions divergent. D’aucuns veulent un candidat qui leur donne un espace viable pour vendre, le cas d’Isidore. D’autres n’accordent aucun crédit aux candidats, car « ils sont tous les mêmes. Je ne crois pas aux paroles des politiciens. Notre situation ne changera pas », insiste Eustache, vendeur nocturne de pantalon et de culotte.

André Gromyko Balla

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