Home INTÉGRATION RÉGIONALE CEEAC : Ezéchiel Nibigira engage la rupture avec l’ère Veríssimo

CEEAC : Ezéchiel Nibigira engage la rupture avec l’ère Veríssimo

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Ezéchiel Nibigira, le nouveau patron de la Commission de la CEEAC

A peine désigné président de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Ezéchiel Nibigira a posé un geste fort : suspendre toutes les décisions prises dans la précipitation par son prédécesseur, l’Angolais Gilberto Veríssimo.

Des mesures jugées opaques et contestées, qui avaient fragilisé la crédibilité de l’institution régionale. « Nous devons re- partir sur des bases solides et claires. Toute décision qui compromet l’intégrité de la Commission sera ré- examinée », a affirmé le diplomate burundais, ancien ministre des Affaires étrangères, déterminé à incarner une gouvernance de rupture.

Parmi les décisions mises en cause figureraient des modifications de procédures internes et le lancement de projets sans consultation, perçus par plusieurs observateurs comme des initiatives improvisées. En y mettant un coup d’arrêt, Nibigira entend envoyer un signal politique : la CEEAC veut tourner la page des pratiques contestées pour rétablir une culture de responsabilité et de transparence.

Au-delà de cette suspension symbolique, le nouveau président a annoncé un audit complet des processus internes. Objectif: identifier les dysfonctionnements, corriger les failles administratives et instaurer des réformes durables. « Chaque décision devra désormais être prise dans l’intérêt collectif et dans le respect des normes  en vigueur », a-t-il insisté. Une orientation saluée par plusieurs experts, qui y voient l’occasion de restaurer la confiance des citoyens et de rassurer les partenaires internationaux.

Mais Ezéchiel Nibigira ne pourra pas se limiter aux déclarations d’intention. Son premier chantier est déjà tracé: finaliser la selection des nouveaux membres de la commission dans un delais de 45 jours. pour y parvenir, il bénéficie de l’appui du cabinet Forvis Mazars, chargé de redresser un processus de recrutement marqué par de nombreux blocages administratifs et techniques.

Attendu à Libreville, siège de l’organisation, dans les prochains jours, le nouveau président devra composer avec une transition délicate. Il lui faudra travailler quelque temps aux côtés des équipes héritées de Veríssimo, dont le bilan, malgré de vives critiques, a été salué par les chefs d’État de la sous-région pour « le dynamisme» et « les efforts » en faveur de l’intégration. La mission de Nibigira s’annonce donc double : restaurer l’intégrité de la Commission et démontrer, au-delà des symboles, sa capacité à transformer les promesses de réforme en résultats tangibles. Une tâche décisive pour relancer la crédibilité de la CEEAC, à un moment où l’Afrique centrale cherche à renforcer son unité et sa voix dans les grands débats continentaux.

Jean-René Meva’a Amougou

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