Le 3 septembre dernier, la mairie locale a accueilli une rencontre discrète mais stratégique. À l’ordre du jour, un projet d’envergure : l’implantation d’un hôpital militaire de référence.
Mbankomo, localité située aux portes de Yaoundé, pourrait bientôt accueillir une infrastructure sanitaire de tout premier plan. Le 3 septembre 2025, dans la salle des actes de la mairie locale, le sujet était sur la table des discussions entre quelques membres de l’exécutif municipal, une délégation française et une autre venue du ministère de la Défense, plus précisément de la direction de la Santé militaire. Pierre Junior Fouda Fouda, le maire, a rapidement rassuré ses interlocuteurs : « Nous avons le site, la population est mobilisée, nous sommes prêts », a-t-il assuré. Cette disponibilité logistique n’est pas anodine : dans la compétition silencieuse entre localités, Mbankomo avance ses pions avec assurance.
Au-delà du dossier technique, ce projet révèle une dynamique plus large : l’articulation entre coopération internationale, sécurité nationale et développement local. Si le feu vert est donné, Mbankomo pourrait bien devenir un symbole : celui d’une petite ville transformée en vitrine sanitaire et diplomatique. La présence d’une délégation française souligne que l’enjeu dépasse la seule dimension locale. Soutenir un hôpital de référence, c’est non seulement renforcer les capacités médicales des forces armées camerounaises, mais aussi consolider une coopération bilatérale mise parfois à l’épreuve. Les observateurs y voient un signal de confiance, dans un contexte régional marqué par les recompositions sécuritaires.
Si aucune décision officielle n’a encore été prise, Mbankomo se positionne déjà comme un candidat crédible. Un hôpital de cette envergure ferait de la localité un pôle régional, attirant spécialistes, investissements et emplois. « Ce n’est pas seulement un hôpital, c’est un levier de développement », résume le maire. La commune sait que ce type de projet est rare et convoité. Dans les couloirs, certains évoquent d’autres sites pressentis. Mais avec son terrain disponible, la proximité de la capitale et le soutien affiché de ses habitants, Mbankomo a marqué des points.
Jean-René Meva’a Amougou
