Home INTÉGRATION RÉGIONALE CEMAC : onze chantiers sur la table des ministres à Bangui

CEMAC : onze chantiers sur la table des ministres à Bangui

42
0
photo de famille à la fin des travaux de Bangui

Ils se réunissent ce 9 septembre à Bangui. Les ministres de l’Union économique d’Afrique centrale (UEAC) vont passer en revue une série de dossiers sensibles, avant de les transmettre à la Conférence des chefs d’État, prévue ce 10 septembre 2025 dans la capitale centrafricaine.

photo de famille à la fin des travaux de Bangui

Harmoniser les dépenses fiscales

Premier sujet : la définition et la publication des dépenses fiscales. Un projet de directive veut clarifier cette notion et en uniformiser le suivi dans tous les États. Exit l’idée d’un comité centralisé : chaque pays gérerait désormais son propre service d’évaluation, jugé plus efficace.

Booster les recettes fiscales

Autre réforme attendue : la création d’un comité régional chargé de la Stratégie de mobilisation des recettes fiscales intérieures (SMRFI). Objectif : augmenter la pression fiscale et renforcer la résilience face aux crises, à l’image de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Santé : un plan de riposte

Le social n’est pas oublié. Les ministres examinent le premier plan stratégique sous-régional de sécurité sanitaire (2025-2028), avec deux priorités : la lutte contre le MPOX et une stratégie vaccinale synchronisée. La Commission plaide pour un financement urgent de 2,8 milliards de FCFA.

Réforme du statut du personnel

La CEMAC veut moderniser la gestion de son personnel, mais l’initiative a un coût : plus de 3,2 milliards de FCFA par an, soit près de 4 % du budget communautaire. Les ministres doivent arbitrer entre attractivité et soutenabilité.

Pouvoirs de la Commission

Autre dossier sensible : l’abrogation d’une décision de 2011 sur les agréments, afin de donner au président de la Commission le pouvoir d’ajuster les droits forfaitaires. Le débat reste ouvert.

Ordres communautaires

Pour valoriser ses bâtisseurs de l’intégration, la CEMAC a retenu 193 dossiers de personnalités éligibles aux décorations. Une manière de renforcer la visibilité de ses actions.

Produire plutôt qu’importer

Face à la dépendance extérieure, la stratégie d’import-substitution des produits du cru avance. Adoptée en 2023, elle doit désormais être appuyée par des études chiffrées et des données sur les chaînes de valeur agricoles.

Sanctionner les manquements budgétaires

Un nouveau dispositif de sanctions contre les États ne respectant pas les critères de convergence est sur la table. Mais les débats achoppent sur le montant des amendes : 0,05 % des recettes ou un plafonnement à 2 milliards de FCFA ?

Trésorerie en tension

Le financement de la Communauté reste plombé par la faible collecte de la Taxe communautaire d’intégration (TCI). Sans mécanisme automatique de reversement, la trésorerie demeure sous pression.

Aviation civile : retard dangereux

Deux États tardent à appliquer le code régional de l’aviation civile adopté en 2024. Les retards de publication des règlements posent un risque direct pour la sécurité aérienne.

Free roaming : cinq ans de blocage

Enfin, le serpent de mer du « free roaming » ressurgit. Adopté en 2020, le règlement n’est toujours effectif qu’entre le Congo et le Gabon. Les autres États traînent les pieds, au détriment des citoyens et des opérateurs économiques. Et après ?

À ces onze chantiers s’ajoutent neuf notes d’information allant du retour du siège de la Commission à Bangui à l’évaluation du système Licence-Master-Doctorat (LMD). Autant de dossiers qui illustrent les difficultés mais aussi les ambitions de la sous-région.

Reste désormais à voir quels arbitrages les chefs d’État feront ce 10 septembre. Car derrière les chiffres et les directives, c’est bien l’avenir de l’intégration en Afrique centrale qui se joue à Bangui.

    Synthèse de Jean René Meva’a Amougou
    Source : CEMAC

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here