Coordonné par le Fonds routier, l’exercice s’étale sur deux semaines.
Conformément aux textes organiques du Fonds routier, des équipes composées des membres du Comité de gestion et des responsables de l’administration effectuent, depuis le 10 août dernier (et ce jusqu’au 24 août prochain), des visites sur l’étendue du territoire national. Dans le détail , 56 projets sont visés sur l’ensemble du réseau routier national. Dans le réseau routier nord, 18 projets sont concernés ; 17 le sont également dans le réseau routier sud et 21 dans le réseau routier ouest. Au de leur périple, les membres du comité de gestion et des cadres du Fonds routier mettent un accent particulier sur les projets d’entretien des routes communales et régionales.
Selon le président du comité de gestion explique que ce tour du Cameroun vise quatre principaux objectifs. A en croire Yaouba Abdoulaye, il s’agit d’ « apprécier le niveau de mise en œuvre de certains projets financés par le Fonds routier ; évaluer la pertinence des projets programmés ; apprécier les réalisations, notamment l’effectivité et la consistance des travaux et prestations exécutés par les contractants, en rapport avec les paiements effectués ou à effectuer ; formuler des recommandations relativement aux constats ».
Entre 2022 et 2024, poursuit le président du comité de gestion du Fonds routier, 237 projets sur l’ensemble du réseau national ont été passés au peigne fin. La fiche de contrôle fait état de 77 dans le réseau Nord, 81 dans le réseau sud et 79 dans le réseau ouest. « Ces visites ont permis de relever des constats tels que la mauvaise qualité des travaux sur certains chantiers; l’inadéquation entre les ressources prévues et la consistance des travaux à effectuer ; le non-respect des délais contractuels; la mauvaise maturation de certains projets ; l’absence de concertation entre les différents acteurs impliqués dans l’entretien routier et l’abandon de certains chantiers par des entreprises et maîtrise- d’oeuvre », précise Yaouba Abdoulaye.
Réforme
Il n’est pas inutile de relever que, dans le cadre d’une institutionnelle promue par un récent décret présidentiel, le Fonds routier est désormais doté d’un Conseil d’administration, d’une Direction générale et des antennes, bureaux ou représentations.
S’agissant du Conseil d’administration, la réorganisation fait la part belle à la décentralisation, avec l’entrée en scène du ministère en charge des Collectivités territoriales décentralisées, l’association des régions et l’association des communes. Cette réorganisation est en cohérence avec la réalité, car les routes régionales et communales représentent 92 % du réseau routier du Cameroun, soit 112 168, 43 km sur un linéaire total de 121 873,93 km.
D’après les termes du décret, le Fonds routier est désormais doté de trois guichets : le guichet « entretien » ; le guichet « Études et investissement » et le guichet « Indemnisation ».
Le guichet « entretien » a pour objet d’assurer le financement et le paiement des prestations et travaux relatifs, entre autres, à l’entretien du réseau routier, à la préventions et sécurité routières, à la protection du patrimoine routier national.
Concernant le guichet « Études et investissement », il a pour objet le financement et le paiement des prestations et travaux relatifs aux études et aux programmes de construction et de réhabilitation des routes et autoroutes non concédées.
La grande innovation est indubitablement la création du guichet « indemnisation », qui assure le financement et le paiement des opérations réalisées au titre des indemnisations. Ce guichet vient résoudre un problème réel dans la gestion des projets routiers au Cameroun, dans la mesure où, à travers le pays, la phase d’indemnisation constitue, très souvent, un facteur bloquant dans nombreux projets.
Jean René Meva’a Amougou
