Le lancement par le Social Democratic Front (SDF) de sa campagne européenne auprès de la diaspora camerounaise, prévu le 17 août, pourrait bien peser sur la dynamique politique en vue de la présidentielle du 12 octobre 2025. Bien que la diaspora ne vote pas encore directement, son influence sur l’opinion publique et sur les ressources des partis reste considérable.
Officiellement, les Camerounais établis à l’étranger ne disposent pas encore du droit de vote aux scrutins nationaux. Pourtant, leur rôle dans le financement des campagnes, la mobilisation médiatique et la pression sur l’agenda politique est reconnu par tous les états-majors.
En ciblant les grandes villes européennes à forte concentration camerounaise (Paris, Bruxelles, Berlin), le SDF cherche à activer ce relais stratégique, capable de convaincre familles et réseaux au pays.
L’enjeu financier et logistique
Le SDF, longtemps premier parti d’opposition, n’a plus la puissance électorale d’antan, mais il sait que chaque mobilisation dans la diaspora peut se traduire en apports financiers et en logistique de campagne. La collecte de fonds en Europe pourrait renforcer sa présence sur le terrain camerounais, notamment dans les régions anglophones et dans certains bastions urbains.
La bataille de l’image et du discours
« En se présentant devant la diaspora, Joshua Osih vise aussi à reprendre l’initiative narrative face au RDPC. Les thèmes attendus sont les suivants : fédéralisme et réforme de l’État ; résolution de la crise anglophone ; amélioration de la gouvernance économique ; double nationalité et droits de la diaspora. En mettant ces sujets au centre, le SDF espère rallier une base militante dispersée et se repositionner comme alternative crédible » commente un analyste politique camerounais sur le réseau social X.
Même si aucun bulletin ne viendra directement d’Europe, l’effet de réverbération est réel. Les familles au Cameroun reçoivent des arguments, des financements et parfois une aide logistique via leurs proches à l’étranger. Il ne faut pas sous-estimer les réseaux sociaux, qui amplifient les messages, donnant au SDF une vitrine internationale. Il est évidemment clair que la diaspora peut influencer les médias locaux en finançant ou en soutenant des actions de communication.
Un pari à double tranchant
Le lancement de la campagne européenne du SDF le 17 août ne fera pas basculer mécaniquement le scrutin, mais il pourrait redonner du souffle au parti sur le plan financier, médiatique et symbolique, autant d’atouts précieux pour ce parti qui se positionne comme l’un des potentiels challengers de Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
TOM
