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Quelle Eglise catholique pour l’Afrique ?

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«Soyez des signes tangibles d’espérance et promouvez l’unité, en particulier dans les parties de la société fracturées par la division et la polarisation ». Tel est le message fort que le pape Léon XIV a adressé à la branche de l’Eglise catholique romaine implantée en Afrique.

A en croire Vatican News (VN), le message papal a été dévoilé lors de la 20e Assemblée plénière du SCEAM (Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), tenue du 28 juillet au 4 août 2025 à Kigali (Rwanda). Placées sous le thème « Le Christ source d’espérance, de réconciliation et de paix », les assises de la capitale rwandaise ont vu la participation de plus de 200 délégués (dont 12 cardinaux, 85 évêques, 72 prêtres et des dizaines de religieux et fidèles laïcs, hommes et femmes. Elles ont été conçues comme « une expérience intense de l’amour de Dieu » afin de « réveiller dans les cœurs l’espérance certaine du salut du Christ ». VN rapporte que, signé par le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, et adressé au cardinal Fridolin Ambongo Besungu (archevêque de Kinshasa), le message de Léon XIV est voué à encourager l’Eglise catholique en Afrique à œuvrer pour l’unité, et faire en sorte que les Eglises locales soient toujours plus des signes concrets d’espérance pour tous les hommes.

Lorsqu’on a fini d’apprendre tout ce qui précède, on devine immédiatement que l’Eglise catholique romaine en Afrique est désormais appelée à jouer un rôle : celui d’offrir des solutions concrètes aux problèmes majeurs qui touchent les catholiques à travers le continent. Certains spécialistes de la question pensent alors qu’une telle démarche passe par la décolonisation effective du rituel catholique prôné depuis Vatican II (1962-1965). D’autres rappellent à cet effet Jean-Paul II dans son exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa, qui soulignait qu’ « en ce qui concerne la religion africaine, un dialogue serein et prudent pourra, d’une part, préserver les influences négatives qui affectent la manière de vivre de nombreux catholiques, et d’autres part, permettre l’assimilation des valeurs positives , telles la croyance en un Etre suprême, Eternel, Créateur, Providence et juste Juge, qui s’harmonisent avec le contenu de la loi ».

De ce point de vue, la messe devrait être dite par les catholiques africains eux-mêmes. Ils ne devraient plus répéter ce qui, en 1994 au Rwanda (par exemple), jouer (en toute responsabilité) un rôle dans l’incitation à la haine et la violence. En effet, on se souvient que les Tutsis que les Hutus, les génocidaires étaient majoritairement chrétiens. Le génocide eut lieu entre chrétiens et les victimes furent parfois massacrées au moment où elles recherchaient asile dans une église ! L’Eglise officielle, pour sa part, a été incapable de maîtriser la violence. En plus de ne susciter aucune réaction majeure de la part du Vatican, elle a même assumé des positions insolites ! Et à ce sujet, d’autres exemples ne manquent pas. Dans ces conditions, difficile de ne pas croire que l’Eglise, ou plutôt les églises en Afrique sont à la peine malgré l’expansion démographique des chrétiens à travers le continent.

Bobo Ousmanou

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