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Artistes et influenceurs entrent dans la transe contre Biya

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influenceurs camerounais

Alors que la présidentielle approche, une nouvelle dynamique s’installe dans l’espace public camerounais. Artistes, influenceurs et personnalités du numérique font front commun, multipliant les appels à la justice et dénonçant le pouvoir en place.

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Au-delà des salles d’audience et des bureaux juridiques, la bataille politique se joue aussi sur les réseaux sociaux et dans les expressions artistiques. Rappeurs, slameurs, chanteurs, mais aussi influenceurs sur Instagram, TikTok et YouTube, participent activement à cette vague de contestation. Leurs messages, souvent véhéments, dénoncent le régime Biya comme un pouvoir figé, loin des aspirations des jeunes générations. Par le biais de chansons engagées, de vidéos virales et de campagnes de sensibilisation, ils interpellent à la fois les institutions judiciaires et la communauté internationale.

« Nous constatons que plusieurs influenceurs se sont impliqués directement dans le contentieux préélectoral, soutenant publiquement les recours déposés par des candidats d’opposition tels que Maurice Kamto. À travers des lives, podcasts ou émissions en ligne, ils expliquent les enjeux juridiques, encouragent le vote et militent pour une justice indépendante », explique Ingrid Mbé, jeune internaute. Cette mobilisation nourrit une dynamique d’émancipation politique numérique, qui dépasse le cadre traditionnel des partis et redonne une voix aux citoyens éloignés des cercles classiques du pouvoir. Abba Djakaye, membre de la société civile à Maroua soutient que « pour le pouvoir, ce phénomène représente un double défi : d’une part, répondre aux attentes légitimes d’équité et de justice, d’autre part, contrôler un espace numérique difficilement maîtrisable, où les discours contestataires se propagent à grande vitesse ».

Une génération en quête de changement

Cette alliance entre art, influence et politique reflète surtout une génération camerounaise en quête de renouvellement. Un sexagénaire rencontré dans un débit de boisson à Domayo à Maroua explique : « fatiguée par des décennies de gouvernance unilatérale, cette jeunesse voit dans la mobilisation juridique et culturelle un moyen d’ouvrir la voie à une transition démocratique. Les artistes et influenceurs ne se contentent plus d’un rôle d’observateurs. Ils veulent être acteurs du changement, investissant le terrain judiciaire et médiatique avec la même énergie ». La montée en puissance de cette coalition informelle pose la question de la place des nouveaux acteurs dans la démocratie camerounaise.

Pourra-t-elle durablement influer sur les décisions institutionnelles ? Sera-t-elle un catalyseur pour la société civile ou un simple feu de paille ? La présidentielle de 2025 pourrait bien être le point de bascule où la contestation juridique traditionnelle se mêle à une contestation culturelle et numérique sans précédent.

TOM

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