Aujourd’hui, les catholiques célèbrent la transfiguration de Jésus. Qu’est-ce que la transfiguration ? L’évangile du jour affirme que, pendant la prière de Jésus sur la montagne, “l’aspect de son visage devint autre et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante”.
Dans la première lecture, l’apôtre Pierre déclare avoir été témoin de l’événement avec Jacques et Jean. Il dit avoir vu Jésus s’entretenir avec Moïse et Élie. Mais de quoi les 3 personnes discutaient-elles ? De la mort de Jésus à Jérusalem. Ce qui est révélé ici, c’est l’être humain qui accepte l’échec, la souffrance et la mort. Alors que nous avons pris l’habitude d’adorer un “Dieu tout-puissant » ou un « Dieu fort”, Jésus transfiguré nous enseigne, dans cette scène, que la puissance de Dieu réside paradoxalement dans sa faiblesse et sa vulnérabilité.
Jésus, que Pierre a vu accompagné de Moïse, le représentant de la Loi, et d’Élie, le prophète, quel message veut-il adresser aux chrétiens ? Il veut probablement leur faire savoir qu’il existe une vie après la vie terrestre : la vie éternelle où, selon l’auteur du livre de l’Apocalypse, il n’y aura plus ni faim, ni soif, ni souffrance, ni maladie, ni déception, ni trahison.
Que faut-il faire pour avoir part à cette vie éternelle ? Observer les commandements de Dieu (Moïse) et croire ce qu’ont enseigné les prophètes (Élie).
“Tu ne tueras pas” est un des commandements divins régulièrement rappelés par les prophètes. La jalousie, l’envie et la volonté d’être heureux tout seul peuvent amener l’homme à tuer son semblable. Dans cette page d’évangile, Pierre est heureux que Jacques, Jean et lui-même soient témoins de ce moment où Moïse et Élie attestent que Jésus est bien celui dont il est question dans l’Ancien Testament et que les prophètes ont annoncé. Il est heureux non seulement pour lui mais aussi pour les deux autres disciples. C’est la raison pour laquelle il utilise le pronom “nous”: “Il est bon que nous soyons ici. Faisons 3 tentes”. Être chrétien, c’est être heureux du bonheur des autres, être joyeux avec eux quand ils ont de bonnes nouvelles, quand ils réussissent. Un chrétien doit être capable de dire à son frère : “Je suis heureux que tu sois heureux, je suis content pour toi, je suis content que ton commerce marche, je suis fier de ta réussite”.
Un chrétien, qui croit qu’il vient de Dieu et retourne à Dieu, n’a pas besoin d’amasser immeubles, voitures et maisons pendant que ses frères manquent du strict minimum vital. Un chrétien qui croit que nous sommes de passage sur terre n’a pas besoin de tuer ou de faire tuer des innocents pour avoir le pouvoir ou l’argent. Un chrétien qui croit à la transfiguration du Christ ne peut se taire ni demeurer passif devant cette Afrique chaque jour défigurée par la pauvreté organisée et entretenue par des individus égoïstes et criminels vivant à l’intérieur et à l’extérieur du continent.
Jean-Claude Djéréké
