En vue d’identifier les défis et les opportunités de la nouvelle politique commerciale des Etats-Unis, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) organise la « Première édition de la Journée Economie et Finance », le 24 juillet 2025 à Yaoundé.
Il l’avait dit… Et il le fait. Pour réduire le déficit commercial américain et encourager la production nationale, Donald Trump, le président des Etats-Unis, applique depuis début avril dernier, des droits de douane supplémentaires à de nombreux pays à travers le monde. A ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Donald Trump a décidé que soit imposé un taux plancher de 10% à la République Centrafricaine, au Congo et au Gabon. Quant au Cameroun, à la Guinée Équatoriale et au Tchad, 13% de droits de douanes sont systématiquement prélevés sur leurs importations à partir du sol américain. Pour la Beac, les conséquences de cette mesure se déclinent (entre autres) en pression accrue sur les marges de chacun des six Etats de la Cemac, en une potentielle baisse de la croissance, celle des réserves de change, plus d’inflation importée, une perte de compétitivité etc. Plus que jamais, face à ce nouvel environnement commercial, les Etats de la Cemac vont devoir faire preuve d’agilité et repenser leurs stratégies à court et moyen terme. Il leur faut également trouver des solutions à plus long terme afin de réduire les risques liés à l’imprévisibilité de la nouvelle administration américaine.
Et voilà qui justifie la tenue, le 24 juillet 2025 à Yaoundé, de la « Première édition de la Journée Economie et Finance ». Placée sous le thème « Défis et opportunités des tarifs douaniers américains pour les économies de la Cemac », l’activité, apprend-on, s’inscrit dans un contexte où la Beac souhaite encourager les réflexions sur des thématiques économiques et financières pouvant impacter la sous-région à court ou long terme. « L’actualité du thème retenu et les échanges qui en résulteront permettront indubitablement d’identifier les défis et les opportunités de la nouvelle politique commerciale américaine, mais également d’anticiper la réaction que la Banque Centrale pourrait apporter face aux conséquences de la révision des tarifs douaniers américains », explique-t-on.
En plus de celle de Yvon Sana Bangui, le gouverneur de la Beac, plusieurs autres interventions sont annoncées. Elles s’intéresseront notamment au contexte relatif au thème retenu ; aux implications pour la politique monétaire et la dynamique des réserves de change ; aux conséquences sur la politique budgétaire et la gestion de la dette et aux potentiels nouveaux débouchés commerciaux et l’accélération de la diversification économique.
Les interventions seront suivies d’une discussion faisant intervenir les panélistes (praticiens des ministères des Finances, Economie, Plan et Aménagement du Territoire, de la Caisse autonome d’amortissement, du patronat, des universités et de cadres de la Banque centrale).
Jean-René Meva’a Amougou
