Selon la Banque centrale, le taux de change effectif réel (TCER) global de la sous-région a continué à se déprécier au premier trimestre 2025.
L’information est contenue dans une note publiée le 11 juin 2025 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). D’après celle-ci, au premier trimestre 2025, le TCER global de la Cemac, qui mesure la compétitivité-prix, s’est inscrit en baisse de 0,6 %, après une réduction de 1,4 % au trimestre précédent. « En évolution trimestrielle, le TCER des exportations s’est replié de 1,1 % au premier trimestre 2025, contre un recul de 1,5 % quatrième trimestre 2024, en liaison avec d’une part, la dépréciation du TCEN des exportations (-0,6 %) et d’un différentiel d’inflation favorable à la CEMAC (-1,6 %) par rapport à ses principaux concurrents sur le marché des matières premières (hors pétrole et gaz naturel).Le TCER des importations a reculé de 0,4 % au premier trimestre 2025, compte tenu du repli du TCEN des importations (0,1 %), en plus d’un différentiel d’inflation favorable aux pays de la CEMAC par rapport à leurs principaux fournisseurs», explique la Banque centrale.
D’après celle-ci, en variation trimestrielle, le TCER (hors pétrole et gaz naturels) s’est déprécié de 0,6 % au premier trimestre 2025, contre 1,4 % au quatrième trimestre 2024, tandis que le TCER (pétrole et gaz naturels inclus) a régressé de 2,3 % au premier trimestre 2025, après une baisse de 1,8 % au quatrième trimestre 2024. « Entre le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025, l’analyse par pays montre un renforcement de la compétitivité́-prix au Tchad (-3,1 %, après – 4,4 % au trimestre passé), au Gabon (-0,2 %, après – 1,8 % au trimestre passé), au Cameroun (-1,0 %, après – 1,1 % au trimestre passé), en République Centrafricaine (-1,1 %, contre +1,8 % au trimestre passé), au Gabon (-0,2 %, contre +0,4 % au trimestre passé) En revanche, au Congo une détérioration de la compétitivité-prix a été observée (3,4 % après 0,0 % au trimestre passé) », fait savoir la Beac.
Elle insiste par ailleurs sur le fait qu’au premier trimestre 2025, l’amélioration de la compétitivité́-prix des économies de la CEMAC, comparée au quatrième trimestre 2024, est à mettre en relation avec le gain des positions concurrentielles sur le front des exportations, et dans une moindre mesure des importations. Par ailleurs, le ralentissement de l’appréciation du taux de change effectif nominal et le taux d’inflation moins élevé́ dans la sous-région, en comparaison avec ses partenaires commerciaux, ont également contribué à l’amélioration de la compétitivité́-prix des économies de la CEMAC.
Perspectives
Dans ce registre, la Banque centrale estime que les tendances observées au quatrième trimestre 2024 se sont poursuivies au premier trimestre 2025 et devraient continuer au deuxième trimestre 2025. Pour la Beac, le différentiel d’inflation serait toujours en faveur des pays de la CEMAC, en raison de la poursuite de la hausse des prix de l’énergie, accentuant les pressions inflationnistes chez les principaux concurrents et fournisseurs de la CEMAC. Néanmoins, en 2025, une tendance baissière est prévue pour les prix de l’énergie, notamment pour le gaz et l’électricité, mais avec des fluctuations et des incertitudes. Cependant, des facteurs comme les tensions géopolitiques et l’augmentation des quotas d’émissions de CO2 pourraient influencer les prix. Le taux de change effectif nominal du franc CFA, devrait poursuivre sa tendance haussière observée depuis le début de l’année 2025. Cependant cette tendance devrait freiner au cours du deuxième trimestre 2025, du fait de l’atténuation de l’appréciation de l’euro (la monnaie d’ancre) par rapport aux principales devises.
Ongoung Zong Bella
