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Gouvernance publique au Cameroun : 71 PCA font crin dans l’illégalité

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A la suite d’un constat froid, Pr Viviane Ondoua Biwole exhorte Paul Biya à agir.

«République exemplaire : le président de la République du Cameroun devrait nommer au moins 71 PCA (Présidents de Conseils d’administration) avant le 12 juillet 2025 ». Par un rythme sec et un ton pince sans rire, voici un titre qui se démarqua d’emblée. Ce qu’il faut bien comprendre est que Viviane Ondoua Biwole joue avec la limite des règles, mais ne joue pas avec les règles en soi. Elle tente des issues, après avoir promené une lampe dans 112 des entités publiques au Cameroun. Comme une mosaïque dont les normes ne sont pas celles du tout-venant, le résultat s’affiche : « En 2025, la situation revêt une réalité alarmante avec 71 PCA illégaux sur les 112 des entités publiques soit un taux de non-conformité de 63,39%. Plus précisément, 50 PCA sur 75 des établissements publics sont illégaux soit 66,66% et 21 sur 37 entreprises publiques soit 56,75% ».

Ce n’est pas tout. Il y a également un petit quelque chose de consistant : « Le plus jeune PCA a 55 ans, Mohamadou Saoudi (PCA de CAMTEL) et le plus âgé a 86 ans, Guillaume Joseph BWELLE (PCA de SUP’TIC). Tous ont une longévité allant de 6 ans à 33 ans ». Et question adrénaline, le lecteur de la brochure de Viviane Ondoua Biwole est servi par les records de longévité au poste de PCA. « Luc Ayang est PCA de l’Office national du cacao et café (ONCC) depuis 33 ans ; Fai Yengo Francis, PCA de l’Agence d’électrification rurale depuis 25 ans et Albert Ekono Nna, PCA de la Mission d’étude pour l’aménagement de l’océan (MEAO) depuis 25 ans aussi ; Gana Fomban Rose épouse Leke est PCA de l’Institut de Recherche Médicales et d’Etudes des Plantes Médicinales (IMPM) depuis 23 ans ; Jules Doret Ndongo est PCA du Crédit Foncier du Cameroun (CFC) depuis 20 ans comme Monkam Nitcheu Jean Fabien, PCA du Bureau central des recensements et des études de population (BUCREP) depuis 20 ans aussi; Nganou Djoumessi est PCA de l’Institut National de la Statistique (INS) depuis 19 ans; Catherine Ndoumbe Manga est PCA de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) depuis 18 ans, comme Madeleine Tchuinte, PCA de l’Autorité de Sûreté Radiologique et de Sécurité Nucléaire (ASRAN) depuis 18 ans aussi ».

Selon l’experte des questions de gouvernance publique, au moins cinq conséquences majeures peuvent être évoquées à la suite de cette situation de non-conformité généralisée, devenue structurelle. Sur le coup, elle évoque successivement « la nullité des actes posés par les concernés ; une insécurité juridique pour les entreprises publiques et les établissements qui transigent avec les partenaires privés et internationaux ; les entreprises publiques concernées ne peuvent pas être introduites en bourses ; la fragilité de l’État de droit et de la République exemplaire ».

Que faire du temps qu’il nous reste ?
Viviane Ondoua Biwole a sa réponse : « Afin de donner corps à son engagement en faveur d’une “République exemplaire“, le Présidents Paul BIYA devra procéder, d’ici le 12 juillet 2025, au remplacement des 71 PCA dont les mandats sont arrivés à expiration ». D’après l’ancien directeur général adjoint de l’ISMP (Institut Supérieur de Management Public), une telle mesure ne relèverait nullement d’un règlement de comptes, mais d’une application rigoureuse et équitable de la loi dans le respect des principes de légalité et de bonne gouvernance. « On pourrait d’abord remplacer tous les PCA des entreprises défaillantes et les établissements publics très endettés au sens des analyses réalisées dans le document du MINFI (Annexe de la loi de finances 2024 et disponible dans le site du MINFI). Suivront tous les PCA de plus de 9 ans de mandat. Ce mouvement est possible dans un mois avant le 12 juillet 2025 », suggère-t-elle.

Jean-René Meva’a Amougou

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