Les commentateurs de la parabole de l’enfant prodigue ont rarement dit du bien du fils aîné.
Je fais partie de ceux qui refusent de condamner ce dernier. Pourquoi ? Parce que ses défenseurs se disent que lui au moins faisait prospérer les affaires de son père alors que le fils cadet était allé gaspiller l’argent du père à l’étranger, parce que, comme lui, ils bossent dur dans les partis, mouvements, associations ou groupes de la paroisse pendant que d’autres se tournent les pouces, parce qu’ils sont des bénévoles qui se dépensent sans compter, parce que, parfois, ils ne ménagent ni leur argent ni leur temps pour le bien du mouvement, de l’association, de la paroisse ou du parti.
Les avocats du fils aîné sont bien souvent mal récompensés, ont le sentiment que leur dévouement et sacrifice ne sont pas suffisamment reconnus.
Ils s’offusquent d’être incompris par le président du parti ou par le curé qui n’est jamais satisfait du travail accompli.
Ce fils aîné qui refuse de participer à la fête organisée par le père pour fêter le retour du fils qui a dilapidé une partie des biens de la famille, ne le clouons pas trop vite au pilori car il est quand même injuste et frustant que ne soient honorés, célébrés ou promus que ceux qui se cachaient au moment où les autres mouillaient le maillot et prenaient toutes sortes de risques.
Jean-Claude Djéréké