La Caisse nationale de prévoyance sociale a lancé une campagne d’identification physique qui s’achève à la fin de ce mois. Les opérations se déroulent sereinement dans les Centres de Melen et Messamendongo
Actualiser son fichier des pensionnés dépassant 70 ans. Voilà l’ambition de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) à travers sa campagne d’identification physique des personnes âgées de 70 ans et plus. Selon des sources internes à la CNPS, certaines pensions seraient indûment perçues alors que les bénéficiaires légaux sont décédés. D’où l’opération coup de poing lancée tout au long du mois de juin 2022 par la CNPS. L’institution sort donc l’artillerie lourde pour qu’une identification efficiente se fasse. Tous les concernés passent au scanner des formalités d’identification du fonds de pension retraite à capitaux publics. Malades alités, grabataires sur chaise roulante ou avec béquille, les personnes du troisième âge sont accueillies dans les différents services CNPS. «L’objectif réel de ce recensement est que la CNPS veut s’assurer que les personnes âgées de 70 ans et plus sont encore en vie et qu’elles soient identifiées. Parce que l’on a constaté que les personnes décédées continuent à percevoir de l’argent. Or, cet argent peut servir à autre chose pour l’État», explique Maha Gueime chef de Centre adjoint de la CNPS de Melen.
Modes opératoire
Le service de bureau total (SBT), ancien service des pensions, est l’exécutant du recensement. La structure étatique a mis les gros moyens pour faciliter les procédures. «Pas plus de 5 minutes pour recenser un vieillard», déclare Edith Bella chef service adjoint. La procédure est simple. L’identifié n’apporte que la photocopie de sa carte nationale d’identité sur laquelle il inscrit uniquement son numéro CNPS. Lorsqu’un recensé est auprès d’un agent, afin de ne pas le faire attendre, l’un des agents arrête temporairement ce qu’il a à faire pour s’occuper prioritairement de l’identifiant. «Ils sont trop âgés, alors, on doit tout faire pour qu’ils rentrent très rapidement». Dans cette batterie de mesures, il y a aussi des équipes mobiles pour recenser ceux qui sont alités à domicile. «Dès que la famille nous explique que ce dernier ne peut pas se déplacer, nous allons à leur encontre», ajoute Edith Bella.
Centre de Melen
Le Centre de Melen est localisé au quartier Etoug-Ébé dans le 6e arrondissement de Yaoundé. En cinq heures d’horloge, neuf personnes âgées sont recensées ce mercredi 22 juin 2022.
Le premier à se faire identifier est M. Ela Evina qui franchit les portes de l’antenne de Melen à 10h17. Le vieillard de 82 ans réside à Nkolbisson dans le 7ème arrondissement de la capitale. Il est plus pressé que les agents de la CNPS. «Faites vite mes enfants, j’ai un rendez-vous», lâche-t-il. Sur sa main, sa clé de voiture de marque Toyota RAV4. Son identification mettra à peine trois minutes. Comme impression, il dit tout simplement que «c’est une obligation et ils sont étonnés de me voir seul sans accompagnement». Mme Balla, quant à elle, n’a pas la possibilité de se déplacer. C’est son fils qui facilite l’identification dans la salle y afférente. «Ma mère est dans la voiture dehors», dit-il. «OK, apportez sa photocopie, on la remplit, puis nous allons à la voiture pour les empruntes», explique M. Ela, l’agent identificateur. Ce dernier en profite pour identifier très rapidement deux autres veuves. L’une d’elle est accompagnée par sa petite fille.
Messamendongo
Du côté de Meyo où se situe cette agence du 4e arrondissement de la ville de Yaoundé, les choses sont différentes. Malgré le dispositif et pendant les 4 heures passées sur place, pas l’ombre d’un pensionné à identifier. Apollinaire Mbarga est là pour d’autres problèmes. Il est informé de l’opération d’identification. Les pensionnés de la tranche d’âge mentionnée supra non recensés seront suspendus de pension. D’une exclamation remplit de peur, il suspend sa course initiale pour aller chercher rapidement son parent. «Je ne le savais pas, je cours à la maison. Heureusement qu’elle n’est pas loin. Je vais chercher la voiture», confie-t-il. «L’opération s’arrête le 31 juin 2022. Sinon, il ne touchera plus sa pension», lui explique le photocopieur des lieux.
André Gromyko Balla