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Machinisme agricole au Cameroun :le Ceneema s’ouvre à l’Afrique centrale

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L’entreprise publique envisage d’une part d’étaler son expertise pour un impact direct sur les producteurs locaux, et d’autre part contribuer à la sécurité alimentaire du pays et de la zone Cémac.

Comme lors d’une prestation de serment, Andrée Caroline Mélanie Mebande née Ekotto Minkouna déclare être à la tête d’un Centre National d’Etudes et d’Expérimentation du Machinisme Agricole (CENEEMA) nouveau ». Ce 18 mars 2025, la cérémonie de lancement de la campagne annuelle de mécanisation agricole offre au directeur général du Ceneema de revenir sur le Plan stratégique mis en œuvre depuis 2018. Après plusieurs années marquées par une visibilité très amoindrie, ledit plan fait du l’acteur clé dans l’implémentation de la révolution agricole au Cameroun. Adopté en décembre 2020, ledit plan s’articule autour des éléments suivants : le développement et la valorisation du potentiel d’appui technique et d’accompagnement ; la dynamisation de la recherche et de l’expérimentation, l’innovation et la formation ; le déploiement d’une gouvernance exemplaire, le renforcement des partenariats et des capacités des acteurs.
Pour un événement intitulé « cérémonie de lancement de la campagne annuelle de mécanisation agricole », il est difficile de ne pas rappeler la convention de rétrocession de l’usine d’assemblage des tracteurs d’Ebolowa (région du Sud) et de ses actifs au Ceneema. Signée le 13 novembre 2024 à Yaoundé par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey et le directeur général du Ceneema, ladite convention de la structure en charge de la promotion de mécanisation agricole au Cameroun, le propriétaire et gestionnaire de l’usine des tracteurs d’Ebolowa et de tous les engins (21 bulldozers avec flèches d’abattage et râteaux de défrichement, 10 niveleuses, 10 pelles chargeuses, 10 compacteurs, 10 tractopelles, 10 pelles excavatrices et 8 kits complets constitués de camions (ateliers, grues, bennes, citernes d’eau, citernes a gasoil et remorqueuses) et 239 tracteurs agricoles) issus des conventions riz, maïs et manioc, signées entre le Cameroun et l’Inde, respectivement le 20 avril 2009 et le 14 septembre 2012.
Dans le cadre de la mise en œuvre d’une part, du cahier des charges adossées à la convention susmentionnée, et, d’autre part du déploiement du Ceneema sur l’ensemble du territoire national à travers ses 12 antennes régionales et pools de mécanisation agricole, le Ceneema envisage un impact direct sur les producteurs locaux, permettant une amélioration continue de la chaîne de valeur agricole et une contribution à la sécurité alimentaire du pays.
Pour atteindre ces objectifs, le Ceneema se donne des moyens conséquents. A l’aide d’engins (notamment ceux hérités de l’usine d’Ebolowa, soit 239 tracteurs agricoles et outils attelés pour les cultures du maïs, du riz, et du manioc (préparation du sol, semis, fertilisation, traitement phytosanitaire, récolte et égrenage/décorticage), de fabrication des outils et pièces d’usure (pièces de rechange, un lot complet de machines-outils est disponible ; d’entretien et de maintenance des engins: un lot de pièces de rechanges pour chaque type d’engins est disponible dans les conteneurs).
Ces engins, qui sont en cours d’acheminement vers les antennes Régionales et les pools de Mécanisation Agricole créés par le Conseil d’Administration, devront contribuer à la mise en œuvre de la politique d’Import-Substitution et, plus spécifiquement dans le cadre du Programme Intégré d’Import-Substitution Agropastoral et Halieutique. Il s’agira à cet effet d’ouvrir suffisamment d’espaces mécanisables dans tous les bassins de production à l’effet d’augmenter la production, et de contribuer à couvrir les besoins nationaux de consommation des denrées alimentaires, puis d’augmenter la production des denrées alimentaires dites de substitution et pouvant fortement contribuer à la sécurité alimentaire, à l’équilibre de la balance commerciale et à l’émergence des agro-industries locales l’entreprise devrait, à en croire son directeur général, d’ici quelques mois, faire du Cameroun le grenier d’Afrique centrale. Le top management dit également sa disponibilité à louer tous ces matériels aux pays voisins en quête de booster la mécanisation agricole.

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