Élections et instabilité politique : Le coup de sifflet de l’Unoca

Le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale met en exergue, dans la dernière livraison du magazine Interface, les préoccupations de la sous-région en examinant ses principaux fléaux et leur impact sur la vie des populations.

Le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Brenuac/Unoca) vient de publier le dernier numéro du magazine Interface. La part belle est faite dans cette édition à la cinquième conférence de l’Union africaine et des Nations unies tenue le 30 novembre 2021. Elle a permis la rencontre des corps diplomatiques dans la salle de conférence de l’UNOCA. Les échanges se sont articulés autour du partage des informations essentielles sur la situation de l’Afrique centrale alors sur le point d’accueillir la CAN 2021. Cette réunion s’est tenue quelques jours avant la présentation du rapport du secrétaire général au Conseil de sécurité de l’Onu faisant mention des dynamiques électorales dans certains pays de la sous-région.
Il s’agissait du 21e rapport d’Antonio Guterres sur la situation en Afrique centrale et sur les activités du Bureau régional des Nations unies dont les points centraux portent sur la paix et la sécurité, les changements climatiques, et sur les catastrophes naturelles.

«Les conflits, les inondations et les épidémies dans diverses parties de l’Afrique centrale, accentués par la Covid-19, ont continué d’avoir de graves conséquences sur la situation humanitaire dans la sous-région et un effet particulier sur les femmes et les groupes marginalisés», constate M. António Guterres. Par ailleurs, la question de la gouvernance électorale est ressortie lors des débats. Sao Tomé-et-Principe est érigée en modèle pour les autres communautés.

Alternance et transition
Le Secrétaire général de l’Onu propose de ce fait aux États de la CEEAC d’envisager des élections crédibles, transparentes et inclusives afin de limiter les tensions. Il poursuit en les invitant à prendre acte de la Déclaration de Malabo sur des élections démocratiques et pacifiques pour consolider la stabilité et atteindre les objectifs de développement durable en Afrique centrale.
En rapport avec ce qui est illustré plus haut, l’allocution de François Loucény Fall, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de l’UNOCA au cours de cette session est riche en réflexions pour améliorer l’alternance politique par les urnes. On y retient notamment que les chefs d’État d’Afrique centrale doivent considérer le danger qu’engendrent le terrorisme et l’extrémisme tant sur la démocratie que sur les populations civiles.

Il est d’autant nécessaire qu’ils optent pour des mécanismes régionaux de prévention et de riposte plus solides et mutualisant leurs stratégies. François Fall précise: «face à la multiplication des changements non constitutionnels de régimes sur le continent, notre sous-région, pour assurer de manière durable sa stabilité, doit aussi préserver ses acquis démocratiques et créer les conditions permettant le débat démocratique et l’alternance politique pacifique par les urnes comme nous venons d’en connaitre à São Toméet-Príncipe. J’encourage ainsi l’Afrique centrale, à l’instar de l’Union africaine et des autres sous-régions du continent, à avancer rapidement vers l’adoption d’une vision, de valeurs et principes partagés de la démocratie ainsi que d’un cadre juridique et des mécanismes de prévention et de réponse aux changements non-démocratiques de gouvernement […]».

Autant de recommandations relevées dans le dernier numéro du magazine Interface en vue d’aplanir le sentier d’une politique pacifique. Par ailleurs, face aux crises internes qui sévissent dans certains pays, chacun doit opter pour des mécanismes prompts à diminuer les dommages de ces guerres.

CEEAC
Enfin, Gilberto Da Piedade Verissimo, le président de la commission de la CEEAC voit juste lorsqu’il dit que «l’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée, la circulation illicite des armes et l’exploitation illégale des ressources naturelles sont tout autant des défis sécuritaires non négligeables en Afrique centrale. Cependant, je ne saurais passer sous silence les tensions liées aux processus électoraux qui, dans certains cas, ont mis en danger la cohésion nationale et même amplifié les risques de guerre civile dans certains États membres […]».

Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)

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