Journal Intégration

Mois : juillet 2021

  • Parlement fédéral du Canada : la Camerounaise Amina Gerba nommée sénatrice

    Parlement fédéral du Canada : la Camerounaise Amina Gerba nommée sénatrice

    L’entrepreneure de 60 ans fait partie des cinq personnalités canadiennes désignées par Mary Simon, la nouvelle gouverneure générale du Canada, pour combler des sièges vacants à travers le Canada.

    Le Parlement fédéral canadien affiche désormais complet. Pour cela, il a fallu que cinq personnalités supplémentaires intègrent le cercle fermé des parlementaires. Des personnalités indépendantes parmi lesquelles on retrouve la Canadienne d’origine camerounaise Amina Gerba. L’entrepreneure de 60 ans a en effet bénéficié ce 29 juillet 2021 d’un acte de nomination de la nouvelle gouverneure générale du Canada. Mary Simon l’a ainsi désignée, au même titre que ses quatre collègues, comme sénatrice indépendante. C’est « afin de combler des sièges vacant à travers le Canada ». L’information est contenue dans un communiqué signé ce 29 juillet 2021 par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

    Patte blanche

    Le Cameroun voit ainsi l’une de ses filles portée à une très haute fonction au Canada. Mais pour en arriver là, Amina Gerba a dû franchir les étapes très sélectives du processus de nomination. D’abord, il a fallu que l’ambassadrice de l’Afro-optimisme soit recommandée par le Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat. Il a ensuite été nécessaire que les mérites de la présidente du Conseil d’administration de « Entreprendre ici, unorganisme mis en place dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en entrepreneuriat 2017-2022 du Québec pour soutenir les entrepreneurs des communautés culturelles», soient reconnus.

    Et ce ne sont pas des lauriers qui ont manqué pour parler en sa faveur. Puisque la sénatrice indépendante du Québec a créé et géré plusieurs entreprises parmi lesquelles le groupe-conseil, Afrique Expansion Inc. La promotrice de Flash Beauté Inc. et des Laboratoires Kariliss Inc. a également reçu plusieurs prix et distinctions. Le Comité consultatif indépendant a notamment dû relever que Amina Gerba est «chevalière de l’Ordre national du Québec en 2014, personnalité du monde des affaires au Gala Dynastie, et entrepreneure de l’année du Réseau des entrepreneurs et professionnels africains. Elle a également été classée parmi les 25 femmes d’influence au Québec par le journal Les Affaires », à en croire la note biographique qui a accompagné le communiqué annonçant sa nomination.

    Enfin, il a fallu s’assurer de l’indépendance de celle qui est par ailleurs titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal. Selon ce qu’indique le communiqué du Premier ministre canadien, elle devait, entre autres exigences, être jugée sur sa capacité à «se pencher sur les nombreux défis et toutes les opportunités qui se présentent au pays ».

    Désormais, Amina Gerba et «les autres nouveaux sénateurs peuvent se joindre à leurs pairs pour examiner et réviser les projets de loi, étudier des questions d’envergure nationale et représenter les intérêts des régions, des provinces et des minorités ».

    Cela dit, la canadienne d’origine camerounaise pourra toujours continuer à servir de trait d’union économique entre le Canada, l’Afrique et le Cameroun.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Rodly Saintine : Le journaliste tue la mort au quotidien

    Rodly Saintine : Le journaliste tue la mort au quotidien

    Chaque jour, le spectre de son assassinat agite l’homme de médias haïtien.

    Rodly Saintiné dans son élément.

    « J’ai très peur pour ma vie ». En revisitant son parcours d’homme et de journaliste, Rodly Saintine convoque les craintes qui sont désormais les siennes. Le présentateur d’une émission radiophonique sur AlterRadio, correspondant culturel pour RFI et enseignant en journalisme, à la suite de menaces de mort. Depuis le 20 juin dernier, il n’a pas soufflé. « Je suis présentement dans une situation très difficile. Et ma famille l’est également. Nous sommes tous cloîtrés dans un endroit différent, et évitons d’entrer en contact les uns avec les autres par sécurité », raconte-t-il.
    Son histoire est celle d’un personnage érigé malgré lui en paria. Pour échapper à ceux qui ne jurent plus que par l’obtention de sa peau, sa méthode est simple : ne plus se faire repérer. Cette posture du collègue de Claudy Siar lui permet de tenir fébrilement face aux gangs de Cité soleil (quartier où il a grandi et réside toujours) qui l’accusent d’avoir livré de précieuses informations les concernant à la presse et à la police nationale d’Haïti (PNH), au lendemain de l’assassinat de l’inspecteur de police, Adolph Mirabel, le 5 juin, à Port-au-Prince.

    Des bandits armés tentent à plusieurs reprises de faire irruption chez Rodly Saintiné qui habitait la zone de Drouillard, commune de Cité Soleil. Monsieur Saintiné appelle au secours les autorités policières et judiciaires et la Presse en particulier pour pouvoir sauver sa peau. Le jeune présentateur qui subit de fortes pressions de la part des gangs armés puissants du bas de Delmas est obligé de se mettre à couvert. Par ailleurs, Rodly Saintiné dit recevoir des appels inconnus venus de toute part lui proférant des menaces mortelles. La victime appelle les autorités policières, la presse nationale et internationale à son secours. « L’opinion publique est avertie. Je suis contraint de limiter considérablement mes déplacements. Je suis sur le qui-vive », lance Rodly Saintiné.

    Ecce homo…
    La presse haïtienne ne tarit pas d’éloges pour parler de l’homme. « Rodly Saintiné est né le 4 septembre 1990 à Cité-Soleil et y a grandi dans une famille monoparentale. Abandonné par son géniteur dès la conception, il a vécu une enfance précaire malgré l’incommensurable amour de sa mère. Rodly a toujours été fier et reconnaissant des efforts impayables d’une mère qui, en dépit de la misère, n’a jamais cessé de se battre en bonne guerrière pour inculquer à son fils les meilleures notions de base et qui n’a jamais hésité à se sacrifier pour son bonheur », écrit le National dans son édition du 8 mai 2018.

    « Visage ouvert, un peu timide, très jovial, gai et enthousiaste, Rodly a toujours été très intelligent, brillant et motivé dès sa plus tendre enfance. Dans sa classe, il n’a jamais négocié sa première place. C’était pareil pour tous les concours auxquels il participait ». En raison de son incomparable intelligence, il a pu faire deux classes au cours d’une année. Rodly nourrit un orgueil le portant à la réalisation de ses objectifs. « Je ne me permets jamais d’être deuxième en quoi que ce soit; le deuxième est le premier perdant, je me bats toujours pour réussir et tenir très haut le flambeau », dit-il avec fermeté. Ses loisirs préférés ont été et demeurent la musique et la lecture. Depuis l’âge de six ans, Rodly développe une affinité pour la communication, particulièrement l’animation à la radio. Il a toujours eu cette grande envie de devenir un animateur célèbre.

    Ses études classiques achevées quand il a eu l’âge de 17 ans, il a tout de suite décidé de faire des études universitaires. Rodly a fait d’une pierre deux coups en intégrant la faculté d’Ethnologie pour étudier la socio-anthropologie et COPRATEL pour étudier la communication. Rodly Saintiné a connu au cours de son existence une vie très mouvementée. Il n’a jamais cessé d’apprendre, soit sur Internet, soit à travers des formations qu’il a dû suivre au sein de différentes institutions en Haïti, notamment, au petit conservatoire où il a reçu des formations sur le théâtre, à « Fondasyon konesans ak libète » FOKAL, à l’Institut Français en Haïti (IFH) et tant d’autres. Rodly a dû poursuivre ses études en communication en Europe, précisément à École de France sur la réalisation, la production et l’animation d’émission à la radio. « Au fil du temps, à travers son incessante ambition de se former, il est devenu un journaliste multimédia », lit-on encore dans Le National.

    Jean René Meva’a Amougou

  • Jeunesse et vacances utiles : Le zeste culturel du Fatea

    Jeunesse et vacances utiles : Le zeste culturel du Fatea

    Le Festival des Arts et du Théâtre pour l’Enfant africain organise pendant ces grandes vacances au CMPJ de Yaoundé, des ateliers de formation sur la mode, le théâtre, la peinture, et les danses traditionnelles.

    Ce sont les vacances. Une période délicate où les jeunes n’ont pas toujours un suivi adéquat dans les familles et s’adonnent à toutes formes de déviances. Au regard du relâchement ambiant, le Festival des Arts et du Théâtre pour l’Enfant africain (Fatea), entend jouer sa partition. Ce qui va consister à inculquer aux jeunes des valeurs morales et de paix. «Le Fatea a pour but de contribuer à l’éducation et à la formation des enfants au moyen des arts. L’art a sa place dans la société, il contribue non seulement au divertissement, mais aussi et surtout à l’éducation et à la formation de l’enfant», explique Bienvenu Mbala, président du Festival des Arts et du Théâtre pour l’Enfant Africain. Avant d’ajouter: «le thème de cette année c’est ‘‘la paix dans l’esprit des enfants’’. Il est question de montrer aux enfants comment vivre en paix avec les membres de la famille. À cet effet, nous leur apprenons les valeurs morales et sociales. Car sans la paix, on ne peut rien construire de durable. La paix n’est pas ces discours oiseux, elle se vit et se construit».

    Pour ce faire, ce 22 juillet 2021 dans l’enceinte du Centre multifonctionnel de promotion des jeunes de Yaoundé II (CMPJ), l’écrivain et dramaturge a organisé des activités culturelles. À l’instar du théâtre, des contes, de la musique, du défilé de mode pour les miss, l’écriture, la peinture. L’objectif étant : «d’apprendre l’art aux jeunes, de le valoriser et d’en faire une niche d’emploi pour ceux qui souhaiteront faire carrière. Ainsi, notre souhait est que les enfants s’intéressent aux arts et qu’ils comprennent l’importance et la place de celui-ci dans le développement intégral de l’homme», laisse entendre Alexandre Mengueme, organisateur du Fatea.

    Absence de politique culturelle
    En dépit de la promotion de la culture via les vacances utiles, le président du Festival des Arts et du Théâtre pour l’Enfant africain est loin d’être satisfait. «C’est vrai que nous souhaitons transmettre l’art aux enfants, mais ce qu’il faut noter est que l’art n’est pas développé au Cameroun, la culture n’est pas protégée, il n’y a aucune politique culturelle. Contrairement à la Cote d’Ivoire où les autorités ne lésinent pas sur la culture. Pourquoi pas chez nous?», fulmine le Grand prix de théâtre inter africain France RFI en 1990. Et de poursuivre: «il n’existe aucune salle de théâtre. Le Fatea est contraint de créer des espaces ludiques pour accueillir les enfants, parce qu’on n’a pas de salle de spectacles, le Palais des Sports n’est pas une salle de spectacle, encore moins le Palais des Congrès. Pourquoi nous n’avons pas de Palais culturel ou de salles de spectacles»?

    Rendu à sa 22ème édition, le Fatea a pour ambition de continuer à former les jeunes à l’art, pour le rayonnement de la culture camerounaise malgré les pesanteurs. C’est le souci majeur du président. «Puisque l’enfant reste pour moi le plus gros investissement au monde. C’est la raison phare qui m’impose de rester dans ce champ aux côtés des enfants, malgré les écueils», a conclu à sa suite l’animateur Bengoula Show international.

    Olivier Mbessité

  • Débrouillardise :  Les sachets d’eau trouvent une seconde vie

    Débrouillardise : Les sachets d’eau trouvent une seconde vie

    À Yaoundé, des emballages plastiques usagés sont transformés en objets décoratifs par des mains expertes.

    En cherchant son gagne-pain quotidien, Mama Anne 50 ans révolu, sans le savoir donne une nouvelle vie aux sachets d’eau de 50 FCFA à travers sa pépinière de fleurs dans la capitale politique camerounaise. Pour cette quinquagénaire écologiste de fortune, «tout a commencé quand j’ai compris que je pouvais gagner beaucoup d’argent parce que je n’achète pas les emballages», a déclaré la Dame.
    Cette dernière dont la petite structure borde les murs de l’enseigne de carrefour en construction en face du Palais des sports dans le deuxième arrondissement de Yaoundé se plaît dans son activité. «Elle m’apporte beaucoup sur le plan financier, et me rend plus indépendante», assure cette dernière.

    Process
    Ce jeudi 22 juillet, elle tient à expliquer comment est-ce qu’elle procède pour obtenir des résultats. Pour celle-ci, tout commence très tôt le matin. Dès 5h30, elle se rend dans les marchés voisins de sa petite unité, notamment ceux de la Briqueterie, de Tsinga, en passant par l’école de police et parfois de Mokolo. C’est la chasse aux emballages plastiques d’eau de 50 FCFA. Ce ramassage se déroule avant que les agents municipaux ne fassent le nettoyage et que les commerçants n’ouvrent leurs étals. À la fin du ramassage, «je dois avoir entre 200 et 300 emballages par jour pour commencer le travail». La seconde étape consiste à les acheminer dans son entreprise. Puis, «je procède à la mise en forme, qui consiste à les ouvrir là où ils ont été percés par les buveurs à l’aide d’une lame». Une fois cela fait, il faut selon elle obtenir des pots. C’est l’étape d’ensachage. «Nous mettons la terre dans les sachets et nous reprenons la lame une seconde fois. Elle nous permet de tracer quatre lignes qui favorisent l’écoulement de l’eau», affirme la fleuriste.

    Viabilité
    Pour cette opératrice, ces plastiques sont non seulement économiques pour la consommation de la terre. «Je mets la moitié de la terre que je dois mettre dans les plastiques noirs qu’on nous vend», dit-elle. Plus encore, ils sont très résistants. «Les plastiques agricoles se déchirent très souvent et on se retrouve avec beaucoup de pertes», poursuit Mama Anna.

    Dans ce petit paradis vert, l’environnementaliste se plaît à présenter les variétés de fleurs sans produits chimiques se trouvant dans ces emballages d’eau en plastique. Nous pouvons voir des espèces comme le Duranta, les bordurettes, les Luxora, les caprices de Dame, les tins bleus, blancs et violets, la liste n’est pas exhaustive. La jardinière dit bien gagner sa vie. «Quand il y avait la clientèle avant le coronavirus, je vendais entre 5000 et 10.000 FCFA par jour. Aujourd’hui il y a des jours où je ne vends pas comme la veille», ajoute la botaniste.

    Difficultés
    La jardinière évoque globalement deux difficultés, notamment celle lie à l’acquisition de l’eau pour l’arrosage. «En saison sèche, j’ai les problèmes pour aller chercher de l’eau surtout quand il y a les laveurs de moto. Il faut descendre et entrer dans le tunnel pour la puiser», ajoute Mama Anna. La deuxième est que la Communauté urbaine doit les déplacer pour la SCDP Nsam, parce que les clients devront s’adapter.

     

    André Balla Onana

  • Lutte contre le Covid-19 : Vers la fin de la gratuité du traitement

    Lutte contre le Covid-19 : Vers la fin de la gratuité du traitement

    Sans le dire, le gouvernement mise sur cette solution intermédiaire pour inciter les citoyens à se faire vacciner au plus vite.

    Séance de vaccination à Bamenda.

    Les soins anti-covid-19 pourraient devenir payants au Cameroun dans les prochaines semaines. Au cours d’une intervention sur les ondes de la CRTV-Radio le 15 juillet dernier, Manaouda Malachie a tellement défendu cette possibilité qu’il n’en a signalé la pertinence que par des allusions. « L’État ne pourra pas continuer à faire un traitement global aux personnes qui refusent de se faire vacciner », a prévenu le ministre de la Santé publique (Minsanté).

    En honneur dans le propos du membre du gouvernement, une question: « pourquoi est-ce que d’autres Camerounais qui eux sont allés à la vaccination et se sont mis un peu à l’abri de cette affaire doivent payer pour celui qui refuse de se faire vacciner » ? Via la bouche de Manaouda Malachie, le gouvernement s’adresse aux réfractaires au vaccin contre le Covid-19 : ils pourraient bientôt avoir à supporter leur prise en charge médicale au cas où ils contractent la maladie à Covid-19. Entre-temps, « la réflexion se poursuit au niveau du gouvernement », à en croire le Minsanté. Selon nos informations obtenues au Programme élargi de vaccination (PEV), l’on en est encore à analyser les chiffres de la campagne de vaccination avant de prendre une telle mesure.

    Au vrai…
    « La fin de la gratuité du traitement des patients atteints du coronavirus est d’abord de nature pragmatique : elle vise à harmoniser le statut vaccinal des citoyens », confie une source au Minsanté. « Plus prosaïquement, il faut que tous les usagers profitent de la campagne en cours pour recevoir leurs doses », ajoute notre interlocuteur.

    Sur la foi de cette confidence, la raison la plus probable tient à la volonté du gouvernement de promouvoir la responsabilité individuelle face aux déclinaisons de la pandémie. « Il faut bien le savoir : dès octobre prochain, notre pays pourrait être confronté aux ravages d’une troisième vague de Covid-19 avec le variant delta », redoute le Minsanté. En prévision à cette « catastrophe dans la catastrophe », un premier pas semble avoir été franchi dans la douceur puisque plus de 300 000 personnes ont reçu au moins une dose des deux vaccins disponibles (Astra-zeneca et Sinopharm), selon Dr Judith Seungue, chef de la section prestation des services de vaccination au PEV. « Maintenant, nous ne parlons pas formellement de vaccins obligatoires. Toutefois, nous avons remarqué que la gratuité des soins déresponsabilise les usagers. Et partant de cela, le gouvernement et les autorités sanitaires insistent désormais sur l’importance d’être complètement vacciné pour faire barrage au variant Delta du coronavirus, plus transmissible », souffle encore une source au Minsanté.

    Toute personne familière de toute la controverse vaccinale qui entoure la campagne démarrée le 7 juillet dernier, ne peut qu’être frappée par le cadrage insinué par le Minsanté. ll s’agirait avant tout d’une démarche visant à restaurer la confiance dans la vaccination et à augmenter les taux de vaccination. Surtout que plus de 300 mille doses de vaccin Johnson &Johnson (don du gouvernement américain) ont été réceptionnées le 21 juillet 2021 à Yaoundé.

    Coût
    Face à la presse en mars 2020, le Pr. Pierre Fouda précisait qu’«au bas mot, l’État camerounais débourse au moins 4,2 millions FCFA (soit environ 300 000 FCFA par jour et ce pendant deux semaines) afin que le patient atteint de coronavirus, recouvre la santé. J’exclus de cette enveloppe globale les frais d’alimentation et de la literie qui sont offerts gratuitement ». Le directeur de l’Hôpital central de Yaoundé relevait aussi le caractère approximatif de ce chiffre qui, d’après lui, ne tenait pas compte des frais d’alimentation et de la literie.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Commission de la Cemac, BDEAC, Pref-Cemac : Des distinctions honorifiques pour des responsables

    Commission de la Cemac, BDEAC, Pref-Cemac : Des distinctions honorifiques pour des responsables

    Les médailles remises à Brazzaville le 20 juillet dernier ont été décernées par le président camerounais, président en exercice de la Cemac, pour saluer leur rôle dans le succès de la table ronde de Paris.

    Les hauts responsables de la Cemac arborant leurs nouveaux attributs.

    Les principaux artisans du succès de la table ronde des investisseurs pour le financement des 11 projets intégrateurs de la Cemac ne cessent de récolter des lauriers. Cette fois, la marque de satisfaction pour service rendu à la Communauté est venue du président de la République du Cameroun. En sa qualité de président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cemac, Paul Biya a tenu à féliciter ces différents acteurs pour leur implication dans le succès retentissant de la plateforme tenue les 16 et 17 novembre dernier à Paris.

    Pour ce faire, le chef de l’État camerounais a décerné à certains d’entre eux des distinctions honorifiques à titre exceptionnel. Plusieurs responsables de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), de la Commission de la Cemac et du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) ont ainsi reçu des décorations le 20 juillet dernier. C’était au cours d’une cérémonie présidée à Brazzaville par Gabriel Beyene, ministre conseiller à l’ambassade de la République du Cameroun au Congo.

    Parmi les heureux bénéficiaires des distinctions honorifiques, figure en bonne place le président de la BDEAC. Fortunato-Ofa Mbo Nchama a été élevé à titre exceptionnel par le chef de l’État camerounais, à la dignité d’Officier de l’Ordre national de la valeur du Cameroun. Pour l’honneur qui lui a ainsi été fait, l’heureux récipiendaire a tenu «à exprimer sa profonde gratitude à l’égard de Son Excellence Monsieur Paul Biya, président de la République du Cameroun». Le haut responsable communautaire a également saisi cette opportunité pour rassurer la Communauté de ce que la «BDEAC continuera à s’engager inlassablement pour soutenir le développement socio-économique et l’intégration régionale de la Communauté».

    Mis à part le président de l’institution sous-régionale, la BDEAC a en outre été honorée au travers de Jean Paterne Megne Ekoga. Le directeur des Opérations a pour sa part été fait Chevalier de l’Ordre national de la valeur du Cameroun. Comme ce dernier, plusieurs autres personnalités de la sous-région ont également été élévé à ce grade. Il s’agit de «Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre de l’Économie, du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, du Pr. Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac, de Roland Marc Lontchi Tchoffo, directeur de la Statistique à la Commission de la Cemac et de Michel Éric Abanda, chargé des Programmes et de la Communication au Pref-Cemac», renseigne dans un communiqué la BDEAC.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Affaire Pegasus en Afrique centrale : Des preuves accablantes contre le Rwanda et la RDC

    Affaire Pegasus en Afrique centrale : Des preuves accablantes contre le Rwanda et la RDC

    Des traces d’intrusion dans des téléphones de journalistes, diplomates et hommes politiques rwandais, burundais, angolais et congolais ont été détectées par les fins limiers de Forbidden stories et imputées aux gouvernements de ces deux pays.

    Cartographie des utilisateurs du logiciel espion Pegasus.

     

    «De fausses accusations». Tel que rapporté par Radio France Internationale (RFI) le 20 juillet dernier, c’est le commentaire fait par le ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Le membre du gouvernement réagissait ainsi à la présumée implication de son pays dans l’affaire Pegasus, du nom d’un logiciel espion. Celui-ci a été conçu et vendu à «36 gouvernements approuvés» par l’entreprise privée israélienne de cybersurveillance, NSO Group. L’affaire a été révélée au monde le 18 juillet dernier. Elle apparait à date comme le plus grand scandale d’espionnage, de surveillance de masse et de vol de données depuis les révélations en 2013 de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden.

    En bouclant son enquête avec l’aide d’Amnesty international, l’Ong basée à Paris, Forbidden stories, a pu établir que «le logiciel espion israélien a été utilisé pour cibler 50.000 numéros de téléphone à travers le monde appartenant à des militants, des journalistes et des leaders politiques». Et que «la liste, qui remonte à 2016, inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise, selon l’AFP», rapporte VOA Afrique. Dans le lot des victimes, figurent des Rwandais, Angolais, Burundais et Congolais. Selon ce que pense alors savoir Forbidden stories, ces derniers auraient été pris pour cible en raison de leurs opinions par les gouvernements du Rwanda et de la République Démocratique du Congo (RDC).

    Les cibles du Rwanda
    Sous le titre: «La nouvelle arme pour faire taire les journalistes», l’enquête de Forbidden stories lève un pan de voile sur le caractère hautement intrusif du logiciel espion. À en croire le consortium constitué de 17 médias internationaux, «une fois installé, Pegasus permet d’accéder aux messages envoyés ou reçus d’un numéro de téléphone ciblé, mais aussi à la localisation de la personne qui porte le téléphone, ainsi qu’aux photos, aux courriels et aux messages en inbox». C’est cette technologie que l’Ong basée à Paris accuse le Rwanda, ainsi que cinq autres pays africains d’avoir utilisé.
    Pour le cas spécifique de Kigali, «les données suggèrent fortement que le gouvernement rwandais a été client de NSO Group».

    À ce titre, il lui est par exemple imputé d’avoir ciblé «le journaliste Robert Mugabé», ou encore «Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina (le héros du film Hotel Rwanda), actuellement devant la justice». Comme éléments de preuve, le Consortium fait savoir que «l’examen du téléphone de cette dernière révèle les premières traces d’infection fin janvier 2021». Informée de cet état de choses par des confrères à Bruxelles où elle vit désormais, la Rwandaise s’est dit «choquée, effrayée un peu quand-même, parce que ça veut dire qu’ils ont accès à toutes mes informations. Mais je ne suis pas découragée parce qu’on a réussi à exposer les tactiques de la dictature rwandaise», rapporte RFI.

    Toutefois, les charges retenues contre le Rwanda et Paul Kagamé ne s’arrêtent pas à cela. Selon ce que révèle également Forbidden stories, «d’autres opposants rwandais et même des personnalités à l’étranger auraient été également ciblés. Parmi eux, on retrouve le demandeur d’asile Cassien Ntamuhanga notamment. Il a été arrêté au Mozambique en mai dernier». De même, «Alain-Guillaume Bunyoni, Premier ministre burundais, ainsi que les Congolais Lambert Mende et Albert Yuma, proches de l’ex-président Joseph Kabila ou encore le gouverneur de la province de l’Ituri, Jean Bamanisa Saïdi», figurent aussi, d’après l’Ong basée à Paris, sur la liste des victimes des activités cybernétiques du Rwanda.

    Pour leur part, les autorités rwandaises campent sur la position adoptée depuis la publication de l’enquête. Elles font notamment valoir que «ces fausses accusations font partie d’une campagne en cours visant à provoquer des tensions entre le Rwanda et d’autres pays, et à semer la désinformation sur le Rwanda aux niveaux national et international», rapporte l’agence allemande Deutsche Welle.

    La RDC et NSO Group
    En s’appuyant sur les conclusions de l’enquête de Forbidden stories, un reportage diffusé sur TV5monde le 20 juillet dernier incrimine également la République Démocratique du Congo. À en croire le média français, l’implication de ce pays de la CEEAC vient de ce que «lorsqu’on regarde dans quels pays les journalistes et activistes sont espionnés, la liste s’allonge. On y retrouve alors la RDC, l’Égypte ou encore l’Ouganda». Cependant, il n’est pas clairement établi que la RDC a fait partie des «36 gouvernements approuvés» qui ont constitué la clientèle de NSO Group.

    Ce qui est par contre prouvé, c’est que des journalistes ont bien fait l’objet d’écoute. Surtout que d’après le Consortium de médias internationaux «Pegasus infiltre aussi bien les appareils Android que le iPhone, fabriqué par Apple. Dans certains cas, l’utilisateur du téléphone n’a même pas besoin de cliquer sur un lien ou d’activer une quelconque mise à jour. Le logiciel espion opère en sourdine, échappant même aux antivirus».

    Au demeurant, ce n’est pas la première fois que l’entreprise privée israélienne de cybersurveillance est au cœur d’un scandale de vol de données. «En 2019 déjà, WhatsApp, le logiciel de messagerie racheté par Facebook, avait déposé plainte contre NSO Group», rappelle encore Deutsche Welle. Il y a donc fort à parier au vu du tollé mondial et du calibre des cibles également constituées des chefs d’État, que des actions seront prises pour restreindre, à défaut d’interdire l’usage de cette technologie.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • 70

    70

    António Guterres, le SG de l’ONU

    C’est le nombre de projets innovants développés par divers groupes de filles et de jeunes femmes après 10 jours de mentorat au Programme Connected African Girls’ Coding Camp organisé par l’Onu au Cameroun, informe un communiqué de presse de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) publié le 19 juillet 2021. Lesdits projets, précise cette source, seront présentés à Yaoundé lors d’un salon de l’innovation à une date qui sera annoncée. Ils sont axés vers les solutions dans les domaines de l’animation, du développement du Web, de la robotique, de l’intelligence artificielle et de la création de mode. Environ 8 500 jeunes femmes âgées de 12 à 25 ans de toute l’Afrique ont participé à ce camp de formation à la fois sur place à Buea, Douala et Yaoundé au Cameroun, et en ligne sous la direction d’experts de la CEA, l’Union internationale des télécommunications (UIT) et ONU-FEMMES, en collaboration avec le ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun.

  • Virus cherche nationalité

    Virus cherche nationalité

    On n’a pas fini de s’interroger sur les origines de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19). On connaît le dilemme autour de la question de savoir si oui ou non, la pandémie mondiale est une fuite de laboratoire en Chine.

     

    En s’attardant sur le oui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est revenue à la charge le 22 juillet dernier. L’institution onusienne, apprend-on, a proposé à la Chine de rouvrir son enquête sur l’origine du Covid-19. Sur le coup, l’actuel patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a expliqué qu’il pensait «prématuré» d’abandonner la théorie selon laquelle l’apparition du virus pouvait trouver sa source dans une fuite de laboratoire. «Comme vous le savez bien, j’étais moi-même un technicien de laboratoire et un immunologiste, et j’ai travaillé dans des laboratoires. Et des accidents dans les laboratoires, ça arrive», a-t-il déclaré. Le 12 juin 2021, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que les familles des millions de personnes qui sont mortes du Covid-19 «méritent de savoir quelle est l’origine de ce virus, afin que nous puissions éviter que cela ne se reproduise».

    Pékin, rapportent plusieurs médias occidentaux, résiste d’ailleurs à toute argumentation. Le gouvernement local s’est déclaré «très surpris» et a jugé la proposition de l’OMS «arrogante», «irrespectueuse» et «contraire au sens commun». Repris par le site «Asialyst» le 23 juillet 2021, Zeng Yixin, vice-ministre chinois de la Commission nationale de la Santé a trouvé que le projet de l’OMS «émet l’hypothèse que la Chine a manqué aux protocoles, causant peut-être ainsi une fuite de laboratoire, cette thèse étant l’une des pistes prioritaires de ses recherches». Zeng Yixin a même insisté: «les chercheurs en sont sûrs, il n’existe aucune preuve d’une fuite de laboratoire».

    Dans la foulée, responsables et médias officiels chinois ont choisi de faire cause commune. En chœur, ils pointent le laboratoire de Fort Detrick comme étant à l’origine du Covid-19. Situé près de Washington, ce centre biomédical (base du Programme américain d’armes biologiques jusqu’en 1969, il est actuellement érigé en site de recherche biomédicale abritant un laboratoire P4, contenant 67 agents et toxines dont Ebola, la variole, l’anthrax, la peste, et le poison ricin; fermé à l’été 2019 pour cause de failles de sécurité, il est de nouveau opérationnel depuis le 27 mars 2020, et selon «Asialyst» est maintenant au cœur de la controverse. «L’armée américaine pourrait avoir apporté l’épidémie à Wuhan. Soyez transparents! Les États-Unis nous doivent une explication!», avait martelé l’an dernier dans un tweet Zhao Lijian, porte-parole de la diplomatie chinoise.

    Ce qui frappe à la lecture des verbatim recueillis, c’est précisément l’intransigeance de Pékin d’une part et les soupçons réaffirmés de l’OMS (et certains scientifiques américains) d’autre part. Pour la partie chinoise, pas question de communiquer les moindres données sur cette épidémie partie de son territoire, selon certains. «La seule chose dont la Chine ne s’est jamais cachée depuis l’apparition du coronavirus, c’est son refus absolu de la transparence et de la vérité. Depuis, Pékin consacre tous ses efforts à se dédouaner, à effacer les traces, à rejeter le blâme sur d’autres et à redorer son image à coups de masques et de vaccins, en ignorant les questions légitimes d’une planète», s’offusque Philippe Gélie dans un éditorial paru dans le journal français Le Figaro le 4 juin 2021. Dans le même média, l’OMS et des scientifiques américains de haut niveau appellent à une enquête «transparente et objective», invitant à ne favoriser aucune hypothèse tant que davantage de données n’ont été recueillies. Une lettre ouverte qu’ont signée plusieurs chercheurs et publiée le 28 juin dernier par Le Figaro demande une investigation fouillée, «si possible avec la participation du gouvernement chinois». En attendant, le virus est là. Toujours là.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Roland Stein

    Roland Stein

    Il est le représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer au Cameroun. Du haut de cette fonction, il a été l’un des maîtres d’œuvre de la conférence régionale sur la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et centrale, organisée à Yaoundé du 21 au 23 juillet dernier. «Ces deux sous-régions font face plus que jamais à des défis sécuritaires. Les universités ont un rôle essentiel à jouer dans la résolution de la problématique de la paix en Afrique de l’Ouest et centrale. Leur contribution touche la compréhension des menaces de la paix, à la formalisation et l’actualisation des instruments d’anticipation, de gestion et de résolution des crises permettant de guider l’action des organismes et institutions en charge de la gestion opérationnelle des crises au sein des États», a-t-il déclaré au cours de cette activité menée sous l’égide du Programme pour le dialogue sur la sécurité en Afrique subsaharienne (SIPODI).

  • 11

    11

     

    Selon un rapport rendu public le 16 juillet 2021 par Bellingcat (site web de journalisme d’investigation spécialisé dans la vérification des faits et le renseignement d’origine source ouverte, fondé par le journaliste britannique et ancien blogueur Eliot Higgins en juillet 2014), c’est le nombre d’attaques perpétrées contre des écoles, des enseignants et des enfants dans les régions anglophones du Cameroun depuis 2018. Rapportant une estimation de décembre 2019 du Global Education Cluster, Bellingcat situe à 83% le total des écoles fermées dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. «En fait, restaurer le système aux niveaux de scolarisation qu’il avait avant la crise va prendre beaucoup plus de temps. Certaines zones sont précaires et abandonnées depuis trois, quatre, cinq ans. Et c’est difficile sans investissement massif de remettre les écoles là-bas», a remarqué Arrey Elvis Ntui, l’expert de l’International Crisis Group sur le Cameroun cité dans le rapport.

  • Mvog-Ada (Yaoundé) : Le prix de la viande de cochon peste

    Mvog-Ada (Yaoundé) : Le prix de la viande de cochon peste

    L’instabilité que crée l’éventualité d’une épidémie déprime l’un des plus importants marchés porcins de la capitale.

    1500 FCFA le kilo : c’est le nouveau prix de référence de la viande de porc au marché de Mvog-Ada (dans le 4e arrondissement de Yaoundé. « C’est désolant de vendre comme ça », marmonne Damien Fotié. S’il est encore présent ici, c’est parce que le vendeur se dit porté par un label : « le porc de Mvog-Ada ». « Tout le monde sait que c’est le meilleur à Yaoundé. Mais ces derniers jours, ça ne va pas », dit-il. Pour tout comprendre, cette grande place porcine de la capitale connaît des trous d’air fatals depuis une semaine. Ici, Richard Djemo (qui se désigne comme « le président élu des vendeurs de cochon ») a vite identifié la cause de la déprime: les informations récentes faisant état d’une éventuelle peste porcine au Cameroun. « C’est cela qui fait baisser les prix du kilo », croit-il savoir. Il dit craindre une accentuation de la baisse des prix du fait de l’absence d’un grand nombre d’acheteurs au marché.

    Sur place, personne n’est capable de dessiner une issue à cette situation. Et de fait, « tout le monde veut écouler ses bêtes », souligne Richard Djemo. À l’en croire, les éleveurs de porcs se montrent plus préoccupés. Faute d’un prix de référence solide, tous se précipitent pour vendre. « Ils viennent là et liquident tout », renseigne Damien Fotié. « Tout », c’est-à-dire des porcs en poids excessif (plus de 250 kilogrammes), des porcs de poids normal (environ 150 kilogrammes) et des porcs de poids insuffisant. Pour Richard Djemo, cette braderie s’étend même jusqu’aux porcelets.

    « En l’espace de quelques jours seulement, le prix du porc vivant a vraiment chuté en raison de l’augmentation des abattages, de la faible demande des consommateurs et de l’abondance de viande de porc disponible », affirme-t-il. Selon des sources, quelques éleveurs se sont vus contraints d’euthanasier à domicile leurs bêtes sur lesquelles pèseraient des soupçons de maladie, avant d’en écouler les morceaux ici à Mvog-Ada.

    Approchés, d’autres « magnats du cochon » décrivent leur nouvelle astuce : déverser la viande excédentaire dans les autres marchés de la ville. « À défaut de le faire chaque jour, c’est se planter le groin dans la boue comme des porcs justement », ironise Elvis Mbatchou, un autre vendeur.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Paix, sécurité et budget : les ressorts du prochain Sommet des chefs d’État de la CEEAC

    Paix, sécurité et budget : les ressorts du prochain Sommet des chefs d’État de la CEEAC

    Le 30 juillet 2021. C’est la date arrêtée pour la tenue à la fin du mois en cours, du 19e Sommet ordinaire des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

    Le président de la Commission de la CEEAC entouré des ambassadeurs.

    L’annonce était au cœur de la rencontre le 19 juillet dernier à Libreville entre le président de la Commission de la CEEAC et les chefs des missions diplomatiques des pays membres de l’institution communautaire. Les échanges avec les ambassadeurs réunis au sein du Comité des représentants (Corep) ont ainsi permis à Gilberto Da Piedade Verissimo d’apporter plusieurs précisions. Et notamment de présenter aux diplomates de la sous-région l’ordre du jour de la 19e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement en préparation.

    À ce propos, on a appris du président de la Commission de la CEEAC que «les travaux des chefs d’État se dérouleront autour des questions de paix et de sécurité en Afrique centrale, et sur l’état des contributions des États au budget de fonctionnement de la Communauté». Selon un communiqué de l’institution sous-régionale en date de ce 22 juillet 2021, il sera également procédé à «l’examen des dossiers issus des huit réunions sectorielles des ministres tenues durant les six derniers mois». Il s’agit précisément des questions portant «sur le transport aérien, la mise en œuvre de l’organisation de la santé de l’Afrique centrale, les énergies renouvelables, les institutions spécialisées, les Technologies de l’information et de la communication, les finances et sur l’économie pour ne citer que celles-là».

    La rencontre de Libreville a également donné l’occasion au président de la Commission de la CEEAC d’«informer ses hôtes des différentes rencontres (préparatoires du Sommet, Ndlr) aussi bien en présentiel qu’en visioconférence». Gilberto Da Piedade Verissimo a pour ce faire indiqué que «le chronogramme provisoire prévoit la réunion des experts le 27 juillet 2021, la réunion du Corep le 28 juillet 2021 et la réunion des ministres le 29 juillet 2021». Les membres du Corep ont dans la foulée reçu des documents visant à faciliter l’appropriation des outils de travail des futures réunions. Ce qui a donné l’opportunité à ces derniers de féliciter la Commission de la CEEAC «pour le travail titanesque abattu en six mois», fait encore savoir le Communiqué.

    Théodore Ayissi Ayissi 

  • Relance économique en Afrique centrale : le FMI maître du temps

    Relance économique en Afrique centrale : le FMI maître du temps

    Pour relancer leurs économies gravement affectées par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les pays de la sous-région Afrique centrale entendent aussi s’appuyer sur des partenaires au développement. Plusieurs pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) se sont de fait tournés vers le Fonds monétaire international (FMI).

    Kristalina Georgieva imprime son rythme dans la sous-région.

    Seulement, «quand le FMI frappe à la porte des pays africains ayant des difficultés financières, il vient souvent avec la bourse pleine dans une main, et un chapelet de réformes dans l’autre», selon un confrère. Pour ce dernier comme pour plusieurs observateurs et experts, l’inquiétude ainsi formulée tient surtout de ce que depuis quelques mois, l’institution de Bretton Woods fait la pluie et le beau temps dans la sous-région.

    En guise de preuve, plusieurs sources proches de l’institution financière font par exemple savoir que celle-ci a réussi à bousculer l’agenda des chefs d’État de la Cemac. Puisque que c’est à sa demande que le Sommet en préparation depuis quelques semaines à la Commission de la Cemac devra se tenir «au plus tard le 18 août prochain». Les mêmes sources indiquaient déjà face à l’érosion des réserves de change de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), que le FMI avait également voulu obtenir des pays de la sous-région une dévaluation du franc CFA. Et il faut également considérer que dans le cadre des négociations en cours avec le Cameroun, la Guinée Équatoriale, le Gabon, la République Centrafricaine, le Tchad et surtout le Congo, l’institution financière internationale a aussi imposé un certain nombre de conditionnalités.

    Brazzaville a par exemple été contrainte à procéder le mois dernier à la restructuration de sa dette vis-à-vis de la Chine pour pouvoir bénéficier d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international. Ce qui est un indicateur parmi tant d’autres, de la force de persuasion de l’institution financière.

    Pour sa part, la République Démocratique du Congo a obtenu le 16 juillet dernier du Conseil d’administration du FMI, «le décaissement d’un crédit de 1,5 milliard de dollars étalé sur trois ans et assorti d’exigences de transparence dans le secteur minier», selon une source gouvernementale.

    Théodore Ayissi Ayissi 

  • Lutte contre les discriminations sociales : L’Unesco mise sur l’art

    Lutte contre les discriminations sociales : L’Unesco mise sur l’art

    Le Bureau régional pour l’Afrique centrale de l’institution onusienne vient d’organiser un atelier à Yaoundé sur l’«insertion sociale des personnes marginalisées et victimes d’exclusion à travers la pratique artistique».

    Visages de la culture promue par l’Unesco.

    Intégrer la pratique artistique dans les programmes humanitaires et de développement pour les populations en situation de vulnérabilité (réfugiés, migrants, exclus sociaux, personnes vivant en contexte de conflit ou post-conflit, etc), voilà qui a servi de socle à trois jours de travaux. Réunis à Yaoundé du 21 au 23 juillet 2021 sous l’égide du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique centrale, les experts nationaux et internationaux sont venus formuler une proposition de programme inclusif. «Ce dernier impliquait la participation de trois groupes prioritaires : réfugiés, personnes atteintes d’albinisme et enfants de la rue», a renseigné Salah Khaled. Selon le directeur du Bureau régional de l’Unesco Afrique centrale, l’activité rentrait dans le cadre de l’initiative mondiale «Art-Lab» lancée en 2018 par l’Unesco. «Ladite initiative est mise en œuvre afin d’intégrer le recours aux arts pour promouvoir les droits de l’homme à travers les programmes de développement et d’aide humanitaire», a confié l’Égyptien.

    Pourquoi au Cameroun?
    Pour le Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique centrale, le Cameroun longtemps considéré comme un havre de paix fait face aujourd’hui aux attaques du groupe Boko Haram dans la partie septentrionale, à l’afflux des réfugiés centrafricains et à la menace d’incursion des bandes armées dans la partie orientale. Ces crises ont augmenté la vulnérabilité des populations. «Dès lors, l’art et la culture apparaissent comme des moyens adéquats pour renforcer la résilience, intégrer les populations en situation de détresse dans le processus de développement en valorisant leur patrimoine culturel et en puisant dans leurs capacités artistiques à des fins thérapeutiques et d’insertion sociale, véritables bâtisseurs de la paix. Dans cette dynamique, l’agenda 2063 de l’Union africaine en général et spécifiquement l’Aspiration 5 promeut une même Afrique a eu lieu d’une forte identité culturelle, d’un patrimoine commun, et de valeurs et d’éthique partagées. Pour traduire cette aspiration 5 par les faits, l’Union africaine a déclaré l’année 2021 comme : ‘‘L’année des Arts, de la culture et du patrimoine de l’UA : des leviers pour construire l’Afrique nous voulons’’», a relevé Salah Khaled.

    Ongoung Zong Bella

  • Carrefour Obala : Un échangeur pour fluidifier le trafic

    Carrefour Obala : Un échangeur pour fluidifier le trafic

    Insérée sur l’axe Yaoundé-Bafoussam-Babadjou (241 km), l’infrastructure servira de relais entre les régions du Centre et de l’Ouest.

    Sur le site du chantier.

    Le 22 juillet 2021, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, était sur le site du chantier de construction de l’échangeur d’Obala (région du Centre). Le membre du gouvernement y était dans le but de s’enquérir de l’état d’avancement des travaux, à en croire la cellule de communication du Mintp. Cette source précise que Emmanuel Nganou Djoumessi a félicité l’équipe projet pour le travail abattu dans le respect des consignes et la règle de l’art. Ce chantier dont l’achèvement est prévu en septembre prochain comprend une aire de repos, une station de pesage et l’aménagement des voiries urbaines des villes d’Obala, Monatele, Ombessa et Bafia.Le Mintp a également apprécié la vitesse des travaux inclus dans le 1er lot de la Nationale N°4 dont le financement est évalué à 28,5 FC milliardsFA. Dans sa globalité, ce projet fait partie du Programme d’appui au secteur des transports, Phase II, financé par le gouvernement camerounais et la Banque africaine de développement. Ce projet est divisé en trois lots. Le lot 1, Ebebda-Kalong (63,75 km), comprenant la construction d’une jonction à la jonction d’Obala, appartient à la société CGCOC Group.

    Le délai de consommation à ce jour est de 74% pour une exécution totale de 59%, incluant des aménagements majeurs sur l’axe routier et sur les voiries urbaines dans les villes de Monatele, Ombessa et Bafia. Sur la parcelle 2, Kalong-Tonga (67 km), gérée par la société SINOHYDRO, le taux d’exécution est de 63% pour une consommation temporelle de 76%. Le lot 3, dont les travaux sont réalisés par Enterprise China Railway N°5, couvre l’axe Tonga-Bafoussam-Babadjou (110 242 km). Le taux d’exécution des travaux est de 11,43% pour une consommation temporelle de 61% avec divers travaux routiers en cours à Bafoussam et Mbouda et construction d’ouvrages d’art le long du tracé. Le groupement SAFEGE Afrique centrale-SAFEGE/SPEA Engineering est en charge du contrôle et de la supervision de ces travaux.

     

  • Rencontre : FOUMBOT accueille des militants chrétiens d’Afrique

    Rencontre : FOUMBOT accueille des militants chrétiens d’Afrique

    La 18e assemblée générale du RAJEC mobilise dès ce 29 juillet, des militants chrétiens du Cameroun, de RCA, du Tchad, du Burkina et autre pays pour quatre jours.

    Photo de famille de la RAJEC

    « Le Corp du Christ est un. Il n’y a pas de barrière entre les peuples du monde. Notre assemblée génération nationale de cette année va accueillir des jécistes de plusieurs pays africains. La situation sanitaire due au Covid a d’ailleurs limité le nombre de personnes, nous devrions être à plus de 1.000 personnes. Mais nous serons juste une centaine, en respectant les mesures barrières édictées par le gouvernement », raconte Jean Claude Fort-Lamy, le Coordonnateur national du Réseau des anciens Jéciste du Cameroun RAJEC.

    En fait, Foumbot accueille les travaux de la 18é assemblée générale du RAJEC du 29 juillet au 1 août 2021. Les autorités administratives et religieuses y accordent une attention particulière. Le Sous-préfet de Foumbot a déjà accordé l’autorisation de manifestation et l’évènement et patronné par l’administrateur diocésain de Bafoussam, Son excellence, Monseigneur Maurice Folong. En quatre jours, la ville de Foumbot à l’Ouest Cameroun va vibrer au rythme des travaux de de l’AG du RAJEC sous le thème, « promotion socioprofessionnelle du Rajeciste pour un laïcat engagé ». Il est prévu des séances de prière pour la paix au Cameroun pendant la grande messe de clôture de l’assemblée générale.

    Pour Jean Claude Fort-Lamy, Coordonnateur national du Rajec, il est question de témoigner la disponibilité du cœur du Christ au service de la paix : « Nous sommes le corps du Christ, nous sommes le sel du monde. Chaque être humain, partout il se trouve est une partie de nous-même. Sa souffrance nous touche. Nous voyons des hommes et femmes qui peinent à cause du terrorisme autour de nous. Nous voyons des humains qui souffrent des maladies, du chômage, de la misère, etc. Notre foi chrétienne ne saurait rester indifférente à tous ces maux. Raison pour laquelle, en marche de l’AG de notre réseau, nous avons toute une gamme d’activité socio-culturelle et socio-professionnelle. Nous avons invité une dizaine de médecins pour offrir des consultations sanitaires à Foumbot. Des consultants en entrepreneuriat vont également encadrer les participants à la création de richesse… » rassure Fort-Lamy.

    Une multitude de prestations sanitaires prévues pour les populations à savoir les consultations de médecine générale, la gynécologie, le bucco-dentaire, la cardiologie, le dépistage du cancer du col de l’utérus.

    Les anciens Jécistes envisagent également de poser une « action forte » à Foumbot. « Notre action forte de cette année va consister à la remise des dons au Centre medico-sanitaire Notre Dame de l’Esperance de Foumbot », rappelle Jean Claude Fort Lamy. Sur le plan culturelle, les participants à l’AG du RAJEC seront également au palais royal du Foumban pour une visite au Sultant Roi des Bamoun et la découverte culturelle au musée royal.

     

    Pour plus d’information, rendez-vous sur www.rajec.cm ou appeler la coordination au 699818140 ou 699063569

  • Crise anglophone au Cameroun : le mouvement des motos interdit à Bali

    Crise anglophone au Cameroun : le mouvement des motos interdit à Bali

    Ceci suite à un attentat piégé ayant entraîné la mort de cinq éléments dans les rangs de la police.

    Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’insécurité est sauvagement en hausse dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le déclenchement de la crise dite anglophone en 2016. Tout y passe, même les crimes les plus odieux : assassinats, enlèvements et demande de rançon, décapitations, actes de banditisme, règlement de compte. Nombreux sont les civils, les séparatistes et les forces de défense et de sécurité qui ont perdu leur vie dans ces deux régions. Dans un tel climat, le gouvernement déploie depuis lors des éléments des forces de maintien de l’ordre pour rétablir l’État de droit et surtout repousser les velléités sécessionnistes qui se sont installées dans ces régions. C’est dans le cadre de cette mission que cinq éléments de la police nationale sont tombés le 18 juillet 2021 dernier à Bali dans l’arrondissement éponyme.

    En effet, des séparatistes de la République fantôme d’Ambazonie ont implanté des engins explosifs improvisés vers T-Junction à Bali. Ce guet-apens a eu raison des policiers de passage par-là. La détonation de cet engin a emporté la vie de cinq policiers et endommagé le véhicule de service qui les transportait. Après l’explosion, les poseurs dudit engin auraient fondu à bord d’une moto dans la nature.

    Tout porte à croire que c’est cet attentat (même si l’arrêté ne le précise pas nommément) de trop qui a poussé le préfet de la Mezam à prendre une décision interdisant la circulation des motos dans l’arrondissement de Bali.

    Simon Émile Mooh, préfet du département de la Mezam a signé le 20 juillet 2021 l’arrêté préfectoral No 436PO/E29/ALPAS, prohibant la circulation des motos dans l’arrondissement de Bali. Cette décision qui prend effet à compter de la date de signature s’étale sur une durée de trois mois renouvelable. L’administrateur civil principal hors échelle prévient tout contrevenant à cet arrêté, car il s’expose à des sanctions prévues par la réglementation en la matière. C’est à juste titre qu’il enjoint le sous-préfet de l’arrondissement de Bali, le commandant de compagnie de la gendarmerie et le commissaire de police de la ville de Bali de veiller, chacun en ce qui le concerne, au respect scrupuleux, mieux à l’implémentation de cette mesure.

    Surtout que le préfet rappelle que cet arrêté va en droite ligne de celui du gouverneur Adolphe Lélé Lafrique Deben Tchoffo, qui le18 mars 2020, prohibait la circulation des motos de 18h à 5h30mn dans certains départements de la région du Nord-Ouest. Autant de mesures visant à tordre le cou à l’insécurité dans la région. Malgré ce déploiement en hommes de rangs, l’insécurité persiste.

    Zéphirin Fotso Kamga

  • Port autonome de Douala : 3,9 milliards FCFA exigés par APM/ Bolloré

    Port autonome de Douala : 3,9 milliards FCFA exigés par APM/ Bolloré

    Le consortium s’appuie sur une décision rendue en faveur de Douala international Terminal (DIT) le 10 novembre 2020 par la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de Commerce internationale de Paris.

    Depuis le 6 juillet dernier, le consortium APM/Bolloré exige du Port autonome de Douala (Pad), le paiement d’un montant de 3,9 milliards FCFA. Telle que la notification a été faite à la direction générale de la plateforme portuaire, la somme correspond à «18 mois (1er janvier 2020 au 30 juin 2021) sans activité au Terminal à conteneurs du Port de Douala sous huitaine, sur la base de la sentence arbitrale telle que revêtue de l’exequatur des autorités camerounaises», rapporte une note d’information parvenue à notre rédaction.

    En effet, le consortium APM/Bolloré, actionnaire de référence de Douala international Terminal (DIT), s’appuie sur une sentence rendue le 10 novembre 2020 à Paris. Dans cette décision, la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de Commerce internationale basée dans la capitale française donne deux injonctions au Port autonome de Douala. D’une part, le Pad est condamné «à payer des dommages-intérêts à Douala international Terminal de l’ordre de 3,9 millions d’euros annuels». D’autre part, il a été «ordonné» à la place portuaire «de relancer un nouvel appel d’offres», rappelle la note d’information.

    Dans l’éventualité où cette dernière injonction n’est pas respectée, la juridiction internationale a pris le soin d’assortir sa sentence d’un avertissement. Ainsi, le Pad pourrait se retrouver à payer un «montant pouvant monter jusqu’à 58 millions d’euros sur les quinze prochaines années, si le processus n’était pas repris».

    Feuilleton judiciaire

    À l’origine, la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de Commerce internationale de Paris a été saisie pour deux motifs. «En application de la convention de concession de  2004», DIT réclamait «le partage des frais de stationnement entre le Port autonome de Douala (Pad) et DIT; et l’empêchement de DIT à participer à l’appel d’offres lancé en janvier 2018», indique APM/Bolloré. Le consortium fait par ailleurs savoir que c’est en «novembre 2020 que le Tribunal arbitral a reconnu le bien-fondé des deux demandes de DIT». Ce qui justifie alors le montant de 3,9 milliards FCFA exigés depuis le début du mois de juillet 2021 à la direction générale du Pad.

    Mais pour en arriver là, plusieurs étapes ont été franchies. Parmi lesquelles la suspension le 16 août 2019 par le Tribunal administratif de Douala du «processus d’appel d’offres du renouvellement de la concession du terminal à conteneurs»; le rejet le 4 décembre 2019 du «pourvoi en cassation introduit par le Pad»; et l’annulation de l’ensemble de la procédure d’appel d’offres le 26 décembre 2019.

    Le 31 décembre 2019, d’ailleurs, «la régie du terminal à conteneurs a été suspendue par le Tribunal administratif de Douala». Depuis lors, «la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA a rejeté le 28 janvier 2021 pour incompétence, le pourvoi en cassation introduit par le Pad le 27 février 2020. C’était contre l’ordonnance n°144/OSE/PTAL/DLA/2019 rendue le 31 décembre 2019 par le Tribunal administratif du Littoral ordonnant la suspension de la délibération du Conseil d’administration du Pad (Résolution n° 0685/19/CA/PAD) créant une régie déléguée dite Régie du terminal à Conteneurs (RTC)», relève la note d’information.

    De même, deux autres décisions sont venues conforter le duo Bolloré-Maersk dans sa position. La première prise le 3 juin 2021, est celle du «Tribunal administratif du Littoral qui a jugé recevable le recours introduit par DIT et annulé des réquisitions civiles des biens par le Port autonome de Douala par décision N° 2526-19 DG/PAD du 30 décembre 2019».  Pour ce qui est de la dernière décision prise le 17 juin dernier, elle fait état de ce que «la tierce opposition introduite par TIL (Terminal investment Limited, Ndlr) dans l’affaire de l’appel d’offres pour la gestion du terminal à conteneurs du Pad a été rejetée parce que non justifiée», fait enfin valoir APM/Bolloré.

     

    Théodore Ayissi Ayissi

  • Sommet des chefs d’État de la Cemac : priorité à la relance économique

    Sommet des chefs d’État de la Cemac : priorité à la relance économique

    La semaine dernière, le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale a dépêché des émissaires auprès de ses homologues de la sous-région.

    Les ministres des Finances du Cameroun et de la RCA parlent du sommet en préparation

    Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances, a été reçu par les présidents du Congo et de la RCA. Lejeune Mbella, ministre camerounais des Relations extérieures, a remis à madame le Premier ministre du Gabon un pli fermé de Paul Biya à Ali Bongo Ondimba. Toutes ces grandes manoeuvres sont en rapport avec la préparation du Sommet annoncé des chefs d’Etat de la Cemac. Plusieurs informations s’y rapportant sont déclinées par le président de la Commission de la Cemac.

    C’était à l’issue de la réunion de Cabinet le 12 juillet dernier à Malabo. Pour les unes, elles font état de ce que le Pr Daniel Ona Ondo «a été saisi officiellement et que le principe de la tenue d’un Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Cemac est acté». Pour les autres, elles donnent comme indication que «ce Sommet aura une forte connotation économique et que des mesures fortes sont annoncées». D’après le communiqué de l’institution sous-régionale, le thème des travaux a d’ailleurs déjà été retenu. Il porte sur l’«Évaluation de la situation macro-économique de la Cemac en contexte de pandémie du Covid-19 et analyse des mesures de redressement».

    Il sera alors question pour les chefs d’État de prendre la température de la sous-région et de proposer la bonne thérapie. Ainsi, il est attendu qu’ils définissent «de manière concertée, une nouvelle stratégie régionale pour sortir de la crise et maintenir nos États sur la voie du développement durable et inclusif», renseigne la Commission de la Cemac. «En attendant d’avoir les éléments complémentaires et la date du Sommet», le Pr Daniel Ona Ondo a engagé ses équipes à se mobiliser et à préparer l’ensemble des dossiers. Il s’agira par exemple selon l’instruction du Président de la Commission «de mettre en place une coordination technique en collaboration avec le Pref-Cemac, la Beac et l’OCEAC, en vue d’une bonne préparation». Car, a-t-il indiqué, «nous devons être prêts avant la fin du mois».

    Théodore Ayissi Ayissi 

  • Epargne informelle à Yaoundé : L’astuce des mototaxis du septentrion

    Epargne informelle à Yaoundé : L’astuce des mototaxis du septentrion

    Faire des économies et faire face aux aléas de leur quotidien, tel est le viatique de l’adhésion des jeunes conducteurs d’engins à deux roues originaires de la région de l’Extrême-Nord du pays.

    Ils sont surtout Toupouri originaires de Mayo-Danaï et Mayo-Kani, mais aussi Mafa de Mayo-Tsanaga et Mundang âgés de 18 à 35 ans. Une fois dans la capitale politique camerounaise, ils se doivent de tout faire pour être intégrés au sein de leurs différentes communautés. De manière informelle, ces jeunes ressortissants de l’Extrême-Nord du pays se responsabilisent en créant des tontines afin de sortir de la dépendance dans laquelle ils se retrouvent très souvent dans la capitale du pays. Le but de ces jeunes Messieurs est de subvenir à leurs besoins et faire des économies. «C’est une initiative qui est née de manière spontanée, nous avons constaté des abus dont nos frères étaient victimes avec des faux contrats de vente», déclare Dakole, l’un des leaders de cette communauté.

    Pour bénéficier de cette dernière, il faut remplir un certain nombre de critères comme revendiquer une ancienneté, être avalisé par un ancien et remplir les cotisations selon la marque de la moto. Pour «l’obtention d’une Haojue ou une Boko Haram, il faut cotiser 800 mille FCFA, une TVS, il faut 550 mille FCFA». Selon Jérémy promoteur de tontines Mafa a Coron (Yaoundé 4e). Selon ces marques, les cotisations vont de 25, 30 à 50 mille FCFA par semaine.

    À l’Université catholique d’Afrique centrale, il y a une identité remarquable, la langue. Quand ils communiquent, il est très difficile pour les autres de déchiffrer les codes du langage. Celle-ci est leur moment d’intimité. Pour Yaya, «parler le Toupouri est une sorte de police. Si l’un d’eux a commis une erreur il est recadré», puisque le temps c’est de l’argent. Une somme doit être produite chaque semaine étant donné que la tontine a des exigences : «cotiser une somme de 15.000 FCFA» par semaine afin de cotiser pour les deux mois à venir.

    Responsabilités
    «Quand nous sommes à Yaoundé, nous sommes en mission. Nous sommes les ambassadeurs de nos familles. C’est comme si nous sommes en France et qu’on envoie de l’argent». Tels sont les propos de Yoro, nouvellement bénéficiaire d’une moto de la tontine. Il nous démontre que sa famille compte sur lui à 80%, alors, il doit encore cotiser pendant plus de six mois. Le secrétaire général de cette association informelle nous fait comprendre que la plupart de ces jeunes hommes sont mariés et pères de plusieurs enfants. Pour cela, il fallait trouver une astuce pour alléger les souffrances de nos frères. La deuxième chose est que cette situation leur apprend à mieux connaître leurs droits et devoirs. À travers la tontine. C’est dans cette dernière qu’ils «obtiennent les documents administratifs comme les cartes d’identité et cartes d’électeur», affirme Papouna, responsable des jeunes Mafa.

    Risques
    Les déconvenues sont nombreuses, parce que cette année, ils ont enregistré les pertes de deux motos pour un coût de 900 000 FCFA, selon Emmanuel, trésorier toupouri. Ce qui a démobilisé plusieurs d’entre eux et ces derniers sont allés explorer d’autres domaines. Autre déconvenue, ce sont les retards dans les cotisations, plusieurs ont fait des accidents et renverser des individus entraînant de fait des réparations sanitaires et juridiques. Enfin, selon les responsables, les problèmes qui surviennent sont difficilement conduit en justice du fait de la non-légalisation des statuts et «certains profitent de cet état de choses», pour jouer aux petits malins.

    André Balla Onana

  • Bonnes feuilles : Fisc souverain et souveraineté du fisc

    Bonnes feuilles : Fisc souverain et souveraineté du fisc

    David François Nyeck est Camerounais et expert-comptable émérite. Il est l’auteur de deux essais sur la fiscalité souveraine. Les ouvrages tiennent tous sur une ligne de force : une nouvelle approche relationnelle entre l’Etat et les entreprises. Extraits.

    Comprenons-nous bien : personne ne peut collecter une somme qui n’a pas été initialement facturée à un tiers. Alors l’opérateur peut-il collecter un impôt qui n’est pas inclus ses prix de vente ? Par exemple : l’impôt sur le bénéfice est évalué à combien dans vos prix de vente ? Il ne s’agit pas d’un montant imaginé, mais d’une somme d’argent parfaitement identifiée. Vous n’avez qu’à voir cet exemple de la structure du prix du carburant ! Nos prix de vente obéissent-ils à la même logique? Et comment peut-on s’acquitter convenablement de ses obligations fiscales si le prix de vente de nos marchandises n’a pas un contenu fiscal structuré ? Les opérateurs économiques ont besoin d’un coaching comme les joueurs d’une équipe de football. Le coaching est reconnu comme un maillon essentiel de l’opérationnalité et la performance d’une équipe de football.

    Pourquoi pense-t-on qu’il puisse en être autrement concernant les opérateurs économiques doivent faire face à une législation complexe et, de surcroît, instable. La réussite de la collecte des #impôts passe par là. L’Etat doit investir dans le coaching des opérateurs économiques
    Un regard sur l’Examen de conformité fiscale.

    L’examen de conformité fiscale est une mesure française récente qui «externalise» aux professionnels du chiffre et du droit, ce que l’on pourrait appeler un contrôle partiel de la comptabilité au regard des obligations fiscales qui incombent à l’entreprise. L’originalité ici étant que les redressements subséquents ne donnent pas lieu aux sanctions habituelles que sont les pénalités et les intérêts de retard. Naturellement, ce contrôle intervient après la clôture de l’exercice.

    Dans notre livre «la fiscalité souveraine», nous défendons la thèse selon laquelle, il est possible de sortir de la présomption de l’évitement ou de la dissimulation de l’impôt qui pèse sur l’opérateur économique, en adoptant une gestion prudente et responsable de la fiscalité à travers une bonne structuration du prix de vente de ses marchandises. Ceci tranche avec le concept français de l’examen de conformité fiscale, qui se réalise après la clôture de l’exercice, alors que l’argent censé financer l’impôt d’une période donnée provient exclusivement des recettes contemporaines de l’entreprise. Si d’aventure cet examen atteste qu’une partie significative des impôts de la période n’a pas été facturée et, au mieux, encaissée, comment financer cette erreur ? Tant qu’un pays vit avec le corset des importations massives et déstabilisatrices, il a peu de chances d’améliorer ses recettes fiscales. Sa consommation nationale finance les salaires dans les pays exportateurs, qui se convertissent en consommation là-bas, et non chez lui.
    La valeur ajoutée dégagée par l’activité d’achat-revente en l’état est tellement faible qu’elle est incapable de créer un niveau de pouvoir d’achat pouvant soutenir une consommation locale substantielle. Dans ces conditions, les recettes fiscales ne peuvent guère prospérer significativement.

    Plus grave encore : comment concilier la mission du commissaire aux comptes avec cet examen. N’est-ce pas insinuer que la certification de la régularité et la sincérité de l’information financière d’une entreprise peut s’autoriser l’exclusion des comptes liés à l’impôt?

    Ensuite, c’est comme s’il faudrait nécessairement l’Examen de conformité fiscale, pour que le commissaire aux comptes soit contraint de se prononcer sur régularité de l’information financière liée à l’impôt !

    Cette mesure d’amnistie fiscale exceptionnelle est à saluer. Cependant il ne faudrait pas ignorer les questionnements auxquels doit faire face l’image de la profession comptable.

    En définitive, n’est-ce pas plus indiqué, à l’avenir, de se vacciner plutôt que le risque de la respiration artificielle ?

    Comment l’État peut-il prétendre améliorer ses recettes fiscales, alors qu’il ne prend pas la peine de s’assurer que tous les prix pratiqués, sur toute l’étendue du territoire national, incluent tous les #impôts prévus par la réglementation fiscale en vigueur dans le pays?

    Les contrôleurs des prix vont dans tous les marchés, dans toutes les #entreprises pour s’assurer que les prix pratiqués respectent la réglementation en vigueur. On se demande d’ailleurs pourquoi ils ne s’intéressent jamais à la présence des #impôts dans les prix? Le jour où l’administration fiscale comprendra que c’est à travers les prix des marchandises que l’impôt est payé et collecté, sa place ne sera plus dans les bureaux, mais sur le terrain comme les contrôleurs des prix du ministère du commerce C’est vraisemblablement un levier très efficace qui devrait conduire vers une explosion des recettes fiscales.

    Beaucoup de chefs d’entreprises peinent à faire des prévisions sur leur bénéfice annuel. C’est une lacune incompréhensible, depuis l’institution du minimum de perception.

    Ce dernier est fixé à 2,2% du chiffre d’affaires. C’est-à-dire que pour l’Etat le déficit n’est pas justifiable : il a donc créé un bénéfice fiscal minimum de 6,67% du chiffre d’affaires, qui engendre le même montant d’impôt, au taux de l’impôt sur le revenu de 33%. De manière plus large, le bénéfice doit être considéré comme la rémunération des capitaux propres investis dans l’activité ; c’est une charge d’exploitation. Et par conséquent il doit être incorporé dans le prix de vente de la marchandise. Sinon il ne sera pas financé. À travers ce minimum de perception, les hommes d’affaires devraient s’apercevoir qu’il se cache certainement d’autres messages : (1) le fait que le déficit doit être assimilé à un placement des capitaux propres à un taux négatif : (2) il pourrait également être qualifié de faute lourde de gestion, étant donné que la création d’une #entreprise est motivée par la recherche du profit (3) il est la preuve de la négligence, voire d’une ignorance coupable, vu qu’il exprime une mauvaise configuration des charges de structure par rapport aux conditions réelles de fonctionnement de l’entreprise.

    Exemple : une compagnie aérienne qui gère 4 ou 5 avions avec 407 salariés. L’argent lui vient d’où pour les payer ?

    L’incorporation des impôts dans le prix de vente n’est pas une innovation. C’est une vieille pratique qui concerne toutes les charges d’exploitation. Son mécanisme s’appelle: le coefficient multiplicateur.

    Il doit être mis à jour au début de chaque exercice, avec les données de l’année précédente révisées, pour s’assurer de la pertinence de ses prix de vente (impôts inclus) tout au long du nouvel exercice. Ceci implique deux choses : (1) l’établissement d’un budget pour l’exercice ; (2) une parfaite maîtrise de la technique de calcul du coefficient. Le drame c’est que peu d’acteurs savent faire ces calculs. On dirait même que la plupart des conseils n’ont pas conscience de l’impérieuse nécessité de cet outil, ou peut-être ne sont pas au courant de son existence. Ce sont ces défaillances, qui constituent le fondement majeur des accrochages entre le fisc et les opérateurs économiques.

    En revanche, l’entreprise vit un véritable «calvaire», dans ses rapports avec l’Etat, à cause du préfinancement des impôts.

    Car, entre le moment où l’argent des impôts est avancé à l’État (selon le calendrier fiscal officiel) et la date à laquelle la marchandise porteuse de ces impôts est vendue et l’argent encaissé, il va s’écouler une semaine, un mois, une ou plusieurs années voire l’éternité. C’est ça, en fait, le terrible «goulot d’étranglement financier», que vit l’entreprise dans ses rapports avec l’État en matière d’impôt. C’est ce qu’elle appelle, à tort, la pression fiscale. Un diagnostic mal posé n’aboutit à aucune solution, c’est pour cela que le combat entre l’État et l’entreprise est sans fin.

    Il faut absolument rompre avec une certaine ambiguïté au sujet de statut fiscal de l’entreprise. Elle est le sous-traitant de l’administration en matière d’impôts, c’est-à-dire un collecteur d’impôts et non un contribuable.

    C’est d’ailleurs à ce titre que la loi lui demande de calculer tous les impôts prévus par la réglementation fiscale en vigueur concernant son activité, de les incorporer dans les prix de vente de ses marchandises, de les encaisser ors de la réalisation de la vente et d’en reverser le produit au Trésor public. Ceci n’a rien à voir avec celui qui paie ces impôts, c’est-à-dire le consommateur final. C’est-à-dire celui qui ne revend pas (sous quelque forme que ce soit) ce qu’il achète. En clair donc, l’impôt est exclusivement financé par ses ventes, parce que l’unique source de revenus de l’entreprise est son chiffre d’affaires.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • «Racket fiscal» : Le non du Gicam

    «Racket fiscal» : Le non du Gicam

    Traiter en journaliste des rapports entre patronat et politique est une tâche délicate. C’est en effet l’archétype du sujet que l’on qualifierait volontiers de «sensible», voire «brûlant». Parfois, ceux qui bruyamment osent en parler se voient repris sur le coup. Le Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun) l’a expérimenté le 9 juillet dernier à Yaoundé. Préalablement intitulée «Comment sortir du piège fiscal», la conférence du patronat camerounais n’a pas reçu l’onction gouvernementale. Au point où sur le fil, les termes du libellé ont été remaniés. Et on a eu droit à des discussions autour du thème «la fiscalité en débat». Et là encore, «c’était houleux», pour reprendre la Une du journal l’Économie. Problème : les deux parties ne sont toujours pas d’accord sur les grands chantiers de réformes fiscales à mener pour le bien des entreprises locales. Parfois, l’opposition est virulente et frontale. Les arguments martelés ces dernières années par le Gicam ont été entendus. Dans leur litanie, ils incluent la preuve que le gouvernement ne maîtrise pas son sujet aussi bien qu’il le dit et que d’autres problèmes non anticipés vont surgir, dont ils feront les frais. «Asphyxiés par une dette de l’État vis-à-vis des entreprises qui ne cessent d’augmenter, ils se disent incompris, abandonnés. Ils naviguent entre la baisse de l’activité pour certains, l’arrêt complet de l’activité pour d’autres, voire le basculement dans l’informel. Malgré ce contexte, les contrôles fiscaux ont gardé la même ampleur, le même harcèlement et le même caractère tracassier pour les entreprises. Au final, face à des situations de plus en plus intenables et écartelés comme ils le sont, leur enthousiasme à la tâche s’est érodé au fil des dernières années, et la confiance est aujourd’hui fortement entamée !», déplorait Célestin Tawamba, le président du Gicam lors de la 11e édition du Cameroon Business Forum tenue le 22 octobre 2020 à Yaoundé. «Quand on interroge les entreprises, pour 95,6% de celles-ci, leur premier problème est le problème fiscal. Comment peut-on ne pas parler d’un problème qui est important pour nous», avançait-il encore le 9 juillet dernier à Yaoundé. Socle du plaidoyer : apporter davantage de sécurité juridique aux entreprises face l’extrême complexité des règles fiscales.

     

    Une fois encore, le patronat camerounais a exprimé son ras-le-bol vis-à-vis des politiques publiques en matière d’impôts auxquels sont assujetties les entreprises locales.

    «Le Cameroun a la caractéristique désolante de proposer un système fiscal qui à la fois frustre ses contribuables, coûte cher à l’administration, et nuit à l’attractivité du pays». Voilà une phrase qui a été accompagnée par une longue salve d’applaudissements à Yaoundé le 9 juillet dernier. Laure Kenmogne Djoumessi qui l’a prononcée entendait décrire, objectivement et sans considération politique, la fiscalité appliquée aux entreprises au Cameroun. Au cœur du débat, le système d’imposition: un impôt sur les sociétés de 30% pour les PME et 33% pour les grandes entreprises et un précompte de 2,2% sur le chiffre d’affaires. «C’est trop!», peste le conseil fiscal et juridique. Calculette en main, Laure Kenmogne Djoumessi schématise : «une entreprise qui a par exemple un chiffre d’affaires de 100 FCFA, pour gagner ce chiffre d’affaires, l’entreprise dépense 98 FCFA. Cela veut dire concrètement que l’entreprise en question a gagné 2 FCFA. Dans le système de la loi fiscale actuelle, l’entreprise doit payer 33% de 2 FCFA. L’actuel système prévoit que l’entreprise en question doit payer un chiffre d’affaires minimum qui est de 2%. En conclusion, l’entreprise qui a gagné 2 FCFA paiera 2,2% sur les 100 FCFA».

    En une formule, Célestin Tawamba résume: «imposer sur le chiffre d’affaires et sur le bénéfice, c’est faire une fiscalité prédatrice». «Nous n’avons pas besoin d’une fiscalité punitive. Nous avons besoin d’une fiscalité de développement qui permette non seulement aux entreprises de se développer, mais aussi à l’État d’accroître ses recettes fiscales. Personne n’est plus soucieux du devenir de l’État que l’entreprise», enchaîne le président du Gicam. C’est ce que dit, en d’autres mots, son vice-président, Emmanuel de Tailly. Dans son intervention, le directeur général du Groupe des Brasseries du Cameroun (SABC) roule pour une fiscalité dite de développement, assise sur «une politique fiscale stable, efficace et équitable».

    «Il faut revoir la gouvernance macroéconomique et bien définir le rôle de la politique fiscale et le rôle de l’entrepreneur», martèle l’économiste Dieudonné Essomba. Plus largement, selon lui, «il faut réformer le système fiscal camerounais pour réintroduire de la sérénité et avoir une économie compétitive. Il faut non seulement rétablir une justice fiscale, mais également plus d’équité dans le contentieux fiscal, en sortant de la logique de l’embuscade».

     

    Le FMI en posture d’arbitre

     

    Dans un communiqué publié depuis fin mai 2021, l’institution de Bretton Woods propose sa disponibilité à mobiliser une expertise pour un audit du système d’imposition sur le bénéfice des entreprises.

    En octobre 2018, le Fonds monétaire international (FMI) estimait que, sur les cinq dernières années précédant son rapport sur l’économie camerounaise, le taux d’imposition du pays se situait en moyenne de 13%, soit 3% en-dessous de la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Sauf que dans son constat, l’institution de Bretton Woods a signalé qu’au Cameroun, les recettes fiscales sont faibles: elles représentaient 13,1% du PIB en 2017, tandis que seulement 110 000 personnes sur les quelque 25,9 millions d’habitants paient régulièrement des impôts. Le FMI concluait alors qu’il fallait engager des réformes au sein de l’administration fiscale. Selon le bailleur de fonds international, le succès desdites réformes dépendait en partie de l’introduction d’instruments et de méthodes permettant de mettre en œuvre des procédures efficaces, tant dans la gestion des dépenses que dans l’administration des impôts. L’amorce a été donnée en fin novembre 2020, lors de la rencontre à Yaoundé entre le président du Gicam, Célestin Tawamba et l’ancien représentant résident FMI au Cameroun Fabien Nsengiyumva. Ce dernier scandait déjà la disponibilité du Fonds à mobiliser une expertise pour un audit du système d’imposition sur le bénéfice des entreprises. La proposition est remise au goût du jour en fin mai 2021, selon l’une des lignes d’un communiqué publié à cet effet. Les idées de fond brandies par le FMI allaient de l’accompagnement d’une éventuelle transition du système fiscal vers l’abandon d’une imposition basée sur le chiffre d’affaires à la révision de la structuration de dépenses pour les aligner sur les ressources mobilisables, en passant par la nécessité d’approfondir l’analyse du système fiscal.

    A la Direction générale des impôts (DGI), le malaise autour de la suppression de l’imposition sur le chiffre d’affaires est palpable. Certains fonctionnaires en service dans cette administration publique défendent publiquement la mesure tout en confirmant, en coulisses, leur gêne. Ils se plaisent seulement de vanter la baisse des taux d’imposition qui a touché l’impôt sur les sociétés, la taxe spéciale sur les revenus et les droits d’enregistrement. Il s’agirait donc ici, clament-ils furtivement, de poursuivre une orientation de politique fiscale déjà mise en œuvre et dont les résultats se lisent sur l’évolution macro-économique dans un contexte où les exonérations fiscales sont légion. Or, du côté des entreprises du secteur privé, un glissement vers «une fiscalité qui n’exonère rien est meurtrière».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Spirituellement et matériellement…

    Spirituellement et matériellement…

    Malgré la pandémie du coronavirus, les musulmans camerounais, nigériens, et sénégalais de la briqueterie se mobilisent pour respecter ce rituel.

    Les musulmans vont sacrifier le 20 juillet 2021 au rituel de la Tabaski. Si cela est de tradition, il y a lieu de noter que le contexte diffère. La pandémie du Covid-19 complique la bonne tenue de la cérémonie. «Aujourd’hui nous sommes confrontés à un cas mondial du Covid-19, ceci a bouleversé les mentalités. On n’a pas de plan stable pour l’événement», confie Akem Ibrahim Prédicateur Imam à la mosquée de la Briqueterie. Et de renchérir : «le fait que les musulmans ne sont pas allés à la Mecque pour des raisons sanitaires, l’ambiance est timide. Puisque c’est souvent le retour de nos frères, parents et proches du pèlerinage qui rend l’ambiance plus chaude. Mais depuis deux ans que nous vivons avec la pandémie, les familles ont du mal à tirer leur épingle de jeu. Dans l’ensemble il y a un manque d’engouement».

    Malgré tous ces griefs, les préparatifs vont bon train et sont premièrement axés sur la spiritualité. Chacun se prépare en fonction de ses forces. Etant donné que pendant cette période, la prière est notre pain quotidien. «Tel que nous sommes habitués à cette fête, tout le monde le sait en cette période, accentue les prières et il revient aux prédicateurs de justement faire le rappel pour cela. Hormis des prières, chacun se prépare déjà pour un jeûne qui est très recommandé, c’est une tradition renforcée par le prophète de l’Islam, c’est-à-dire le jour de la montée du Mont Arafat, qui serait à la veille de la prière de la Tabaski. Après cela, le lendemain, chaque musulman qui a fait ce jeûne, devra s’abstenir de boire et manger, il devra aller au mont de la piété sans boire et manger. Et par la suite, il doit faire diligence et immoler la bête», explique l’Imam de la mosquée de la Briqueterie.

    Le volet festif
    Pour ce qui est des festivités, les fidèles sont écartelés entre fêter normalement en se procurant une bête pour accomplir le rite de l’Islam et les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire. Puisqu’ils prévoient déjà d’inscrire leur progéniture dès le mois prochain. Pour ceux qui veulent célébrer la tabaski, «il faut noter que cela s’accompagne des moyens. Et le mouton pour le sacrifice n’est pas accessible à tous. Le minimum sur le marché c’est 60 000 FCFA le plus petit, et les prix vont de 100 000 FCFA à 300 000 FCFA pour les béliers de bonne taille. Vous voyez que c’est trop cher. Même si les vendeurs évoquent des raisons des tracasseries en route, pour arriver à Yaoundé.

    Néanmoins ce n’est que demain qu’on va voir comment acheter le bélier», rassure le Prédicateur. Coté vestimentaire, les fidèles musulmans ont le choix. «Pour ceux qui ont les moyens, ils peuvent acheter des habits neufs, pour ceux qui n’en ont pas, ils peuvent arborer leurs vêtements de la Fête de Ramadan. Les festivités de la Tabaski restent tributaires, des moyens dont disposent les uns et les autres», précise l’Imam de la mosquée de la Briqueterie.

    Olivier Mbésité 

  • Paris acteur passif, acteur passif d’un thriller

    Paris acteur passif, acteur passif d’un thriller

    Se réconcilier, ce n’est ni se déculotter ni se ridiculiser

    Jean-Claude DJEREKE

    Le fait que Laurent Gbagbo n’ait pas encore rencontré Dramane Ouattara pour le saluer et le remercier parce que son retour en Côte d’Ivoirele 17 juin 2021 “est le fruit de l’accord du chef de l’État de voir le Président Laurent Gbagbo rentrer dans son pays” (Simone Gbagbo) et parce que “le président Alassane Ouattara avait décidé de donner le pavillon présidentiel pour accueillir le président Laurent Gbagbo” (Assoa Adou) semble choquer certains compatriotes. Ils ont tort, à mon avis, car s’offusquer de l’attitude de l’ex-président, c’est oublier que celui-ci n’était pas en villégiature à La Haye, que, quand il était déporté à la CPI, ce n’était pas pour qu’il en revienne vivant mais pour qu’il y meure, que ni Ouattara ni aucum membre de son gouvernement n’étaient présents à l’aéroport de Port-Bouët, le 17 juin, que des violences ont été exercées par les policiers et gendarmes sur les personnes venues l’accueillir, ce qui signifie clairement que, pour Ouattara, il n’était pas le bienvenu dans son propre pays.

    C’est oublier enfin que Gbagbo fait partie des nombreuses victimes et que c’est la décision de l’acquittement définitif prise par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021 qui lui donne le droit de rentrer chez lui. Autrement dit, un esprit sain ne peut considérer le retour de Laurent Gbagbo comme une faveur de Ouattara, ni songer à remercier ce dernier pour une chose qu’il n’a jamais souhaitée. Non, ni Gbagbo ni personne d’autre ne devrait être poussé à remercier monsieur Ouattara, sous prétexte que le pays doit se réconcilier. Idem pour le pardon. Ceux qui veulent pardonner sont libres de le faire mais qu’ils le fassent seuls.

    Personne ne peut être contraint à pardonner. Le pardon est une chose trop sérieuse, trop importante, pour qu’on en parle avec légèreté. “On ne doit pas exiger une sorte de “pardon social” de la part de celui qui a beaucoup souffert injustement et cruellement, écrit à juste titre le pape François qui ajoute : “ La réconciliation est un fait personnel, et personne ne peut l’imposer à l’ensemble d’une société, même si elle doit être promue. Dans le domaine strictement personnel, par une décision libre et généreuse, quelqu’un peut renoncer à exiger un châtiment (cf. Mt 5, 44-46), même si la société et sa justice le demandent légitimement. Mais il n’est pas possible de décréter une “réconciliation générale” en prétendant refermer par décret les blessures ou couvrir les injustices d’un manteau d’oubli. Qui peut s’arroger le droit de pardonner au nom des autres ? Il est émouvant de voir la capacité de pardon de certaines personnes qui ont su aller au-delà du mal subi, mais il est aussi humain de comprendre ceux qui ne peuvent pas le faire.” (cf. ‘Fratelli tutti’, n. 246)

    Je comprends que Laurent Gbagbo n’ait pas dit merci à Ouattara pour le pavillon présidentiel, pavillon qu’il refusa du reste, ce que l’on peut interpréter comme une prise de distance avec ceux qui ont jugé bon de remercier Ouattara. Le merci de Laurent Gbagbo à Konan Bédié et celui de Simone/Assoa Adou à Dramane Ouattara n’ont pas la même valeur pour une raison simple : Gbagbo a lui-même dit merci à Bédié et à son épouse parce que le couple est venu le voir à Bruxelles tandis que les autres ont remercié Ouattara, au nom de Gbagbo (et peut-être contre son gré), pour des choses qui lui reviennent de droit. Pour justifier le merci de Simone et d’Assoa Adou à Ouattara, certains soutiennent qu’un patron qui nous a payés pour une tâche accomplie mérite quand même qu’on le remercie.

    Je ne partage pas cette vision des choses car, à cette allure, il faudrait remercier le président de la République si des écoles, routes, ponts et dispensaires sont construits ici et là dans le pays. Or non seulement ledit président est élu pour fournir aux populations ces commodités mais il ne travaille pas gratuitement. Je ne suis pas contre les remerciements. Je plaide uniquement pour que les remerciements soient adressés aux personnes qui les méritent. Dire merci à un individu qui, en plus d’avoir quitté le pays, a interdit au ministre de la Réconciliation d’accueillir Laurent Gbagbo me semble à la fois indécent et indigne. La réconciliation n’exige pas que l’on se ridiculise et se déculotte à ce point. Elle n’exige pas non plus que l’on se montre incohérent en appelant “chef de l’État” ou “président” une personne dont le 3e mandat est jugé illégal.

    Le sieur Bictogo ne veut pas entendre parler de réconciliation parce qu’il a peur des “vérités qui soignent”. Quant à nous, nous avons besoin de ces “vérités qui guérissent” car, pour un peuple qui aspire à une vraie réconciliation, “il n’y a plus de place pour les diplomaties vides, pour les faux-semblants, pour le double langage, pour les dissimulations, les bonnes manières qui cachent la réalité”. Et le pape ajoute : “Ceux qui se sont durement affrontés doivent dialoguer à partir de la vérité, claire et nue. Ils ont besoin d’apprendre à cultiver la mémoire pénitentielle, capable d’assumer le passé pour libérer l’avenir de ses insatisfactions, confusions et projections. Ce n’est qu’à partir de la vérité historique des faits qu’ils pourront faire l’effort, persévérant et prolongé, de se comprendre mutuellement et de tenter une nouvelle synthèse pour le bien de tous.” (cf. François, ‘Fratelli tutti’, n. 226)

    Laurent Gbagbo, qui est de retour après 10 années de souffrances injustes, parce que la France avait besoin de mettre à sa place quelqu’un d’autre pour mieux dominer et piller le pays, je ne vois en lui ni ressentiment ni désir de vengeance. Il nous montre plutôt ce que signifie être un homme digne et cohérent.

     

     

  • Bangui, Ndjamena : Le putsch russe contre le «parrain»

    Bangui, Ndjamena : Le putsch russe contre le «parrain»

    Cela pourrait tenir dans une formule: la géopolitique étrangère est en train de changer en Afrique centrale depuis peu. Le corollaire est moins agréable pour la France. Vu comme telle, la situation suscite de vifs débats d’experts. Selon ceux-ci en effet, un nouvel ordre sous-régional devait émerger en lieu et place de l’ancien, basé sur de vastes critères fixés uniquement par Paris. En raison de la grande influence qu’elle a pu avoir dans les cercles politiques comme dans l’opinion publique depuis les temps coloniaux, la France n’a cessé de fournir des justifications clé en main de l’action géopolitique. Il faut bien admettre que, de ce point de vue, l’enjeu est d’une complexité extrême : l’Hexagone ne veut pas perdre l’Afrique centrale. Tout événement important ou toute perturbation dans un pays de la sous- région retentit à Paris, entraînant parfois des réactions en chaîne. Comme on peut le voir, cette configuration forme un ensemble de tensions. Et le «grand jeu» de Paris n’est pas prêt de s’arrêter. Son souci de contenir la montée en puissance d’autres «ogres» passe désormais par des marchandages diplomatiques, militaires et commerciaux, dans le but de canaliser l’expansion de la Chine et de la Russie, afin de fixer sa position en Afrique centrale. Au sein de la communauté des spécialistes en relations internationales, quelques-uns ont pris acte de la dimension guerrière de l’affaire. Et cela se vit ces derniers temps.

     

     

    Paris vit douloureusement la percée de Moscou dans les capitales tchadienne et centrafricaine.

    Les présidents Macron et Deby le 5 juillet 2021 à Paris

    La confrontation désormais avérée des intérêts, des valeurs, des symboles, des visions de l’Histoire et du devenir, que provoque la présence russe en Afrique centrale n’en finit plus d’exprimer la volonté des uns et des autres de marquer leurs différences auprès des gouvernements. C’est exactement ce qu’il s’est passé le 24 juin 2021 à Moscou. Ce jour-là, Le vice-ministre russe de la Défense, le colonel général Alexandre Fomine, affirmait que des spécialistes russes sont prêts à aider à la réparation et la modernisation des équipements militaires de l’armée tchadienne. «Nos États sont liés par des liens d’amitié à long terme et très forts, des liens très étroits dans le domaine de la coopération militaire et technique. Nous avons une histoire très riche. Nous apportons une aide au renforcement des capacités de défense de nos États, et donc à la protection de la souveraineté, de l’intégrité territoriale», avait déclaré Alexandre Fomine.

    Il y a quelques jours, rapporte le site de géostratégie Africa Intelligence, le gouvernement centrafricain a choisi de remodeler son code minier, avec l’aide de Moscou. «Nulle part ailleurs que sur le continent, l’influence russe est montée si rapidement qu’en Centrafrique où la coopération avec la Russie s’est faite avec les livraisons d’armes : kalachnikov, pistolets, fusées, avec des conseillers militaires susceptibles de former les forces locales», relève Christine von Garnier, dans un article paru dans les colonnes du journal suisse Le Temps le 6 juillet 2021. Le même texte signale que «côté géopolitique, la Russie revient en Afrique», tel que l’a déclaré Sakarov, conseiller en sécurité du président Centrafricain Touadera dans une interview sur CNN.

    Et il y a plus…
    Alors que les autorités centrafricaines se réjouissent de leurs relations avec la Russie, la France dénonce une «prise de pouvoir» par les mercenaires russes dans le pays. Justifiant le fait que la France suspende ses aides militaires à la Centrafrique et retire une partie de ses soldats du pays, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a indiqué, il y a quelques semaines, qu’en lieu et place d’une coopération bilatérale entre Moscou et Bangui, «en République Centrafricaine, il y a une forme de prise du pouvoir, et en particulier du pouvoir militaire, par des mercenaires russes». «La frustration de la France s’est clairement avérée lorsque le président Macron a indiqué que le président Touadéra était l’otage de la Russie», commente le politologue camerounais Belinga Zambo. Il ajoute que «dans les couloirs diplomatiques français, ce discours critique est curieusement beaucoup plus majoritaire».

    Et Paris le fait savoir. Le 4 juillet dernier, lors de sa première visite en France, le président du Conseil militaire de transition du Tchad, le Général de corps d’armée, Mahamat Idriss Deby l’a appris, si l’on en croit la presse tchadienne. «L’intérêt russe dans la région est de déstabiliser la France. Au sommet Russie-Afrique, tout ce que la Russie proposait à l’Afrique c’était l’armement. On a un peu de mal à voir l’intérêt de la Russie dans la région, si ce n’est un intérêt mercantile de très court terme». En le disant dans «Triptyque» (une émission produite le 16 mai 2021 par Maek Digital PR & Audience Mesurement, une agence de relations publiques dédiée à l’Afrique disponible sur YouTube), le général Dominique Trinquand décrit une démarche spécifique de la Russie visant à se «construire», à se projeter en puissance et à faire disparaître d’autres acteurs étrangers de la scène géopolitique tchado-centrafricaine.

    Jean-René Meva’a Amougou

    Yaoundé, Brazzaville, Libreville

    Le hold-up constaté

    Du point de vue de quelques observateurs, la tâche de Paris est aujourd’hui beaucoup plus complexe avec la présence de nombreux concurrents dans la sous-région.

     

    Parler des relations entre la France, le Gabon, le Cameroun et le Congo ramène au goût du jour, la place de Paris dans cet ensemble. «Alors qu’à la suite des indépendances, les accords de coopération passés entre Paris et ses anciennes colonies lient le destin de ces deux entités, l’arrivée des Chinois, des Russes et des Américains dans ce décor est le plus souvent comprise par l’ancienne métropole comme une violation de ses droits sur son territoire, dans son pré carré», pose d’emblée l’internationaliste camerounais Daniel Nkomba. Il enchaîne: «ce pouvoir sur Libreville, Malabo, Yaoundé et Brazzaville connaît déjà des moments d’affaissement; la France a vécu sur un acquis: des structures étaient là, sans qu’il y ait de vision ou de message particulier en direction de la région. Et la tâche est aujourd’hui beaucoup plus complexe avec la présence de nombreux concurrents».

    Disgrâce
    Selon des observateurs, le tout se joue sur le plan économique. S’exprimant le 24 juin 2021 devant les étudiants de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), dans le cadre d’un concept baptisé «Forum diplomatique», l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, a révélé combien les entreprises françaises perdent progressivement pied au Cameroun. «La part de marché des entreprises françaises au Cameroun est passée de 40% dans les années 1990 à 10% aujourd’hui», a confié le diplomate. En clair, au cours des 30 dernières années, les entreprises françaises ont perdu au total 30% de parts de marché au Cameroun.

    «Parmi les pays africains suscitant l’intérêt de la Russie, et outre ceux déjà cités, la République du Congo est en bonne place, d’autant plus que ce pays est régulièrement impliqué dans la recherche des solutions aux crises qui secouent le continent. En mai 2019, Brazzaville avait ainsi signé un accord avec Moscou afin d’autoriser la venue d’experts militaires russes sur son territoire. Ces spécialistes devaient dispenser des formations concernant «l’exploitation, l’entretien et la réparation» des équipements militaires que l’armée congolaise avait acquis auprès de l’Union soviétique, notamment des blindés et des avions de transport», lit-on dans un article publié le 13 juin 2021 sur le site de géostratégie «Zone militaire».

    Deux protocoles d’accord ont été signés entre Libreville et Moscou lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg en Russie, organisé du 2 au 5 juin 2021. Le 3 juin 2021 au Palais du bord de mer, Ilias Iskandaravo a été reçu par le président Ali Bongo Ondimba. L’entretien des deux personnalités s’est focalisé sur la mise en place de stratégies d’appui au développement d’un partenariat multiforme encore plus approfondi entre la Russie et le Gabon, tel que le relève le site Le Nouveau Gabon.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Monsengwo, le cardinal qui parlait sans peur des souffrances du peuple congolais

    Monsengwo, le cardinal qui parlait sans peur des souffrances du peuple congolais

    Le cardinal Laurent Monsengwo s’est éteint le dimanche 11 juillet 2021. Une semaine plus tôt, il avait été évacué en France, parce que la République démocratique du Congo (RDC), malgré ses immenses matières premières, manque cruellement d’hôpitaux et de centres de santé équipés en matériels médico-techniques.

    Jean-Claude Djereke

    Ce paradoxe est une des choses qui choquaient l’ancien archevêque de Kisangani. Tel le tribun qui mettait son talent de magistrat, d’officier ou de poète au service de la plèbe (le peuple) dans la Rome antique, tel Amos, l’impitoyable pourfendeur des injustices sociales, Monsengwo n’eut jamais peur de parler pour les gens exploités, humiliés ou écrasés, s’inscrivant ainsi dans la continuité des Eugène Kabanga, archevêque de Lubumbashi à qui on doit la fameuse lettre pastorale de 1976 intitulée «Je suis un homme», Bakole Wa Ilunga, archevêque de Kananga et auteur des Chemins de libération ou Joseph-Albert Malula. Ce dernier eut en 1972 des démêlés avec Mobutu à cause d’un édito de l’hebdomadaire catholique Afrique chrétienne dans lequel on pouvait lire ceci : «Allons-nous exhumer de la nuit du passé une philosophie africaine originale, qui n’a pu être, si du moins elle a un jour existé, que l’expression d’une situation et d’une vie sociale, à jamais périmées? Notre monde n’étant plus celui de nos ancêtres, leur conception de la vie ne saurait non plus être la nôtre. Que nous ne perdions pas notre temps à bavarder d’une négritude un peu dépassée. Il faut que nous mobilisions toutes nos énergies pour corriger les faiblesses qui freinent notre marche vers l’avenir. Nous ne réussirons pas cela en déterrant les vieilles conceptions de la vie, qui ont fait la faiblesse de nos ancêtres devant la colonisation. Ce n’est pas en ressuscitant une philosophie, que nos déroutes passées ont condamnées, que nous gagnerons les batailles du monde moderne».

    C’était l’affront de trop aux yeux de Mobutu qui prit une série de sanctions contre Malula, ce qui émut de nombreuses personnes parmi lesquelles le cardinal Hyacinthe Thiandoum. Le premier archevêque noir de Dakar disait, entre autres, ceci : «Nous ne pouvons admettre que des fils de l’Afrique, une fois parvenus au pouvoir, commettent des actes que le colonisateur lui-même n’a pas osés. Nous, évêques de l’Afrique, nous ne voulons pas mettre de l’huile sur le feu. Nous faisons appel à Mobutu pour trouver une solution : elle est possible, nous le croyons». Basé dans la capitale sénégalaise, l’hebdomadaire catholique «Afrique nouvelle» estime, pour sa part, que le cardinal Malula est «victime d’une authenticité douteuse».

    Quand Mobutu et l’Église catholique étaient à couteaux tirés, Monsengwo n’était pas encore évêque. Il le deviendra en 1980. Après une année à Inongo, il sera transféré à Kisangani. Il y servira d’abord comme auxiliaire (1981-1988), puis comme archevêque (1988-2007). «Patron» de l’archidiocèse de Kisangani, il donne régulièrement son avis sur la gestion et la marche du pays. Sa pondération et son calme séduisent plusieurs Congolais. Toutes ces raisons ont probablement pesé pour que ses compatriotes lui confient en 1991 la présidence de la Conférence nationale souveraine (CNS). Il dirigera ensuite le Parlement de transition. Pour certains Congolais, si cette transition a échoué, c’est uniquement à cause de l’intransigeance du Premier ministre Étienne Tshisekedi. D’autres considèrent que le prélat commit une erreur majeure en voulant coûte que coûte impliquer dans la sortie de crise Mobutu, alors que ce dernier, affaibli et vomi par le peuple, s’était retiré dans son village. Sa mauvaise lecture de la situation, sa naïveté et son inexpérience en politique permirent au vieux renard de Gbadolite de reprendre la main, ajoutent-ils.

    Ce qui est certain, c’est que Laurent Monsengwo tombe en disgrâce après la CNS. C’est en 1997 qu’il sortira de son silence. Arrivé au pouvoir avec l’aide de l’Ouganda et du Rwanda, Laurent-Désiré Kabila ne tarde pas à se comporter comme Mobutu. Monsengwo monte au créneau pour fustiger ses excentricités. En 2011, il conteste l’élection de Kabila fils. 5 ans plus tard, Kabila, qui a achevé ses deux mandats à la tête du pays, veut rempiler. La réponse de Laurent Monsengwo ne se fait pas attendre. Au cours de la messe de minuit du 24 décembre 2016, il parle de «temps révolu où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple».

    Décembre 2017 : Joseph Kabila n’a pas abandonné son diabolique projet de se maintenir au pouvoir alors que la constitution congolaise le lui interdit. Fera-t-il un passage en force? Le pays retient son souffle, l’opposition est muette. Monsengwo profite de la messe du 2 janvier 2018 pour faire connaître son point de vue. «Il est temps que les médiocres dégagent et que règnent la paix et la justice en RDC», tonne-t-il avant d’ajouter : «comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple? Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés»? Le peuple congolais jubile. Les partisans de Kabila, eux, sont en colère contre ce cardinal qu’ils soupçonnent de vouloir diriger le pays.

     

    Conquête du pouvoir politique?

    Mais Monsengwo était-il vraiment intéressé par la conquête et l’exercice du pouvoir temporel? Lui qui était cultivé et informé, pouvait-il ignorer que l’Église «interdit aux clercs de remplir les charges publiques qui comportent une participation à l’exercice du pouvoir civil»? Pouvait-il ne pas savoir que «le prêtre, serviteur de l’Église, qui par son universalité et sa catholicité ne peut se lier à aucune contingence historique, se tiendra au-dessus de tout parti politique, ne peut pas prendre une part active dans des partis politiques ou dans la direction d’associations syndicales»? N’avait-il jamais appris que «ces fonctions, tout en étant bonnes en elles-mêmes, sont toutefois étrangères à l’état clérical, puisqu’elles peuvent constituer un grave danger de rupture de la communion ecclésiale»?

    Si «la construction politique et l’organisation de la vie sociale [incombent uniquement aux] fidèles laïcs, agissant de leur propre initiative avec leurs concitoyens», pourquoi Mgr Monsengwo dirigea-t-il la CNS et le Parlement de transition? Il le fit parce que, d’une part, c’était en réponse à l’appel de la Nation et, d’autre part, parce que le Vatican l’autorisa à le faire pour un temps limité. Mgr Isidore de Souza (Bénin), Mgr Ernest Kombo (Congo-Brazzaville), Mgr Basile Mvé (Gabon) et Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Togo) bénéficièrent de la même autorisation.

    Comme on peut le voir, Laurent Monsengwo n’était pas qu’un diseur de messes. Il n’était indifférent ni aux souffrances ni aux luttes du peuple congolais pour une société plus juste et plus humaine. S’il n’a jamais été attiré par un poste électif, il était toutefois convaincu que sacerdoce et prophétisme sont indissociables, que le prêtre et l’évêque «ont le droit et le devoir d’exprimer des principes moraux qui gouvernent la vie sociale», que leur bouche doit être «la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche», que leur rôle est de veiller sur la communauté, veiller à ce que celle-ci ne devienne pas une jungle et que la meilleure manière, pour les clercs, de contribuer à la bonne marche  et à la stabilité de la Cité, c’est de combattre, par la dénonciation, les injustices sociales, économiques ou politiques.

     

    Jean-Claude Djereke

  • Rencontres Business Cameroun : le train quitte la gare !

    Rencontres Business Cameroun : le train quitte la gare !

    La cérémonie de lancement officiel du Programme national Rencontres Business Cameroun (RBC) a eu lieu ce mardi 13 juillet au Palais des Congrès de Yaoundé.

    Ils étaient nombreux, entrepreneurs, directeurs généraux, hommes d’affaires, annonceurs, à répondre présent à l’invitation du ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, parrain de l’événement, qui a présidé l’ouverture des travaux.

    Le Programme national Rencontre Business Cameroun (RBC), outil de valorisation du Made in Cameroun au service des projets communautaires est une initiative de Désire Makan II, qui répond ainsi à l’invitation du Chef de l’État :

    «Le Chef de l’État a invité la plupart des jeunes camerounais de la diaspora à venir participer à la construction de notre pays et il était important de passer un message fort à tous ceux-là en leur disant que nous ne pouvons être forts et décomplexés qu’en prenant nos propres responsabilités. Un programme comme celui-ci est très ambitieux; mais avec le soutien de tout le gouvernement, qui aujourd’hui nous rassure et donne plus d’énergie pour que nous puissions foncer, nous savons que le plus grand défi est à présent de pouvoir accompagner 50.000 entrepreneurs minimum d’ici 2035 avec la création de 500.000 emplois. À partir de ce moment, il faut mettre un maximum d’outils en place, un maximum de partenaires experts et de structures de financements autour de soi pour pouvoir porter un tel projet. Ce pays est construit par les entrepreneurs, tous ces gens qui se mobilisent au quotidien ont besoin de moyens».

    Mobiliser l’intelligence, mobiliser la créativité.

    Délégué générale du Programme national Rencontres Business Cameroun, le Professeur Justine DIFFO et CEO de Doing Business in Africa n’a pas manqué de préciser lors de cette cérémonie de lancement officiel, le rôle de chacun dans la promotion de l’entrepreneuriat national :

    «Nous sommes là aujourd’hui pour mobiliser les intelligences, mobiliser la créativité de la jeunesse qui à travers les start-up doit contribuer à réaliser le projet d’industrialisation du Cameroun par la promotion du Made in Cameroun et le label Proudly Cameroon».

    Placé sous le très haut patronage du président de la République, Son Excellence Paul Biya, les Rencontres Business Cameroun ont le total soutien de l’ensemble du gouvernement, soutien réitéré par le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana au comité d’organisation :

    «Je voudrais les assurer de l’accompagnement du gouvernement pour que ce projet puisse vivre et qu’au-delà de vivre, qu’il puisse susciter d’autres projets de même nature. Car c’est en assemblant qu’on rassemble».

    Après ce coup d’envoi, les équipent se déploieront dans les tous prochains jours, à travers le triangle national, en quête des meilleurs projets et entrepreneurs locaux.

    Source : Africa Business Center (ABC)

  • Kyé-Ossi et Bitam : l’intégration numérique par l’exemple

    Kyé-Ossi et Bitam : l’intégration numérique par l’exemple

    Le Cameroun et le Gabon viennent d’envoyer un signal fort aux autres États de la sous-région.

    Le Cameroun et le Gabon interconnectés

    En étendant leur coopération au domaine des télécommunications, ils ont en effet donné l’indication que l’économie numérique est également un facteur intégrateur important et un moyen efficace de faciliter les échanges au niveau sous-régional. Les deux pays frères et amis se sont de fait engagés depuis le 14 juillet dernier sur la voie de l’interconnexion. Celle-ci est censée relier Bitam au Gabon à Kyé-Ossi au Cameroun au moyen de la fibre optique. La cérémonie d’inauguration a eu lieu mercredi dernier en terre gabonaise. Elle a été rehaussée par le présence de la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng.

    Dans sa consistance, l’infrastructure destinée à interconnecter le Cameroun et le Gabon est constituée d’«une fibre optique de type G652 de 96 brins posée en souterrain. Elle va couvrir une distance totale de 22 km permettant ainsi de raccorder les réseaux de transport (Backbone) des deux pays». Selon le dossier de presse, l’organe technique du côté du Cameroun est la Cameroon Télécommunications (Camtel) déjà en charge de la mise en place du Backbone national à fibres optiques.

    Cela dit, il est déjà attendu un certain nombre de facilités au profit des populations des deux pays. C’est le cas «du développement de l’économie numérique, de la réduction de la fracture numérique, de la réduction des coûts de communications dans la sous-région, de l’amélioration de l’offre des services numériques et de l’amélioration de la coopération sous-régionale par l’interconnexion des universités et grandes écoles», ont notamment relevé les parties prenantes à la cérémonie d’inauguration.

    Ainsi, les ressortissants de ces deux pays pourront dès l’aboutissement de la mise en place de l’infrastructure, bénéficier de nombreux services. Sans être exhaustif, il a été mentionné «une capacité offerte d’environ 100 terabits/s, les visioconférences, le E-learning, la télémédecine, ou encore le télétravail». Par ailleurs et pour le même bénéfice, la cérémonie d’inauguration à Bitam a également servi de prétexte à la signature d’un document en vue de «l’interconnexion des réseaux de fibre optique Gabon-Guinée Équatoriale».

    En rappel, le Cameroun et le Gabon ont signé le 28 novembre 2019 à Libreville un protocole d’accord pour l’interconnexion physique des deux réseaux à fibre optique. «Leur mise en oeuvre, j’en suis convaincue, exige la mutualisation et le partage de nos expérience», a dit la ministre des Postes et télécommunications dans son propos de circontance.

    Theodore Ayissi Ayissi

  • 6 027 574

    6 027 574

    Selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), c’est le nombre de cas d’infection au nouveau coronavirus sur le continent africain au 15 juillet 2021.

    Pour l’agence dédiée à la santé de l’Union africaine (UA), le bilan total des décès sur le continent s’élève à 153 549 tandis que 5 259 921 personnes qui avaient contracté la Covid-19 se sont rétablies. CDC Afrique indique que les pays les plus gravement touchés d’Afrique en nombre de cas positifs sont l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, l’Éthiopie et l’Égypte.

    D’après la même source, l’Afrique du Sud est à ce jour le seul pays africain à avoir franchi le seuil des deux millions de cas confirmés de Covid-19 avec 2 219 316 cas enregistrés, le Maroc a signalé 545 016 cas en date de mercredi après-midi. Concernant le nombre de cas, l’Afrique australe est la région la plus touchée, suivie par l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Est, tandis que l’Afrique centrale demeure la région la moins touchée du continent, selon le CDC Afrique.