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Étiquette : SAYANA PRESS
Youssouf Ouedraogo : « Apporter aux populations l’information pour avoir accès aux services »
Le coordonnateur du programme d’appui à la planification du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) au Cameroun fait le point des échanges de l’atelier sur « la planification familiale et la promotion des méthodes contraceptives modernes ». Travaux tenus à Edéa (Sanaga-Maritime), du 16 au 19 octobre 2018 sous l’égide du ministère camerounais de la Santé publique.
Quatre jours d’atelier pour parler avec les journalistes, pour parler la vulgarisation des méthodes contraceptives modernes. Quel en est l’objectif ?
Au ministère de la Santé publique, la direction de la santé de la famille travaille en partenariat avec l’UNFPA pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile. Dans le cadre de ce travail, la direction de la santé de la famille a une stratégie relative à la génération de la demande en matière de planification familiale. L’un des axes clés, c’est de pouvoir mettre en œuvre des activités de communications de masse. En ceci que la presse et les médias sont apparus comme pièces incontournables pour les activités.Partant, cet atelier a été organisé pour donner les capacités nécessaires aux médias afin qu’ils puissent aussi contribuer à la génération de la demande des services de planification familiale. En dehors de ce volet de renforcement de capacité, il y a une nécessité d’avoir un cadre organisé pour continuer les activités d’interventions et d’informations. D’où l’organisation des différents médias d’un cadre de travail permettant d’avoir de façon continue des informations dont ils ont besoin.
Au sortir de cet atelier, est-ce que vous vous dites que les objectifs de départ sont atteints ?
Les premiers jours étaient consacrés aux activités de renforcement des capacités. Après, il y a eu un tour d’horizon sur la réalité de la santé de la reproduction au Cameroun. On a aussi eu à voir les indicateurs liés à la planification familiale. Nous savons que le taux de prévalence contraceptive s’élève à 21 % au Cameroun. Nous avons appris que le taux de mortalité maternelle est très élevé 782 pour 100 000 naissances par an. Autant d’informations qui attirent notre attention sur l’urgence et la nécessité d’intervention. La presse très sensibilisée et connaissant les réalités est prête à intervenir. Mais, comment le faire si elle n’a pas les informations ? C’est ainsi que l’atelier a continué avec les informations relatives à la planification familiale, la disponibilité des méthodes, les rumeurs qu’il faut gérer et de façon spécifique une méthode très révolutionnaire SAYANA PRESS connu sous le nom de DMPA-SC. Le second volet de l’atelier a porté sur l’organisation que les médias pourraient avoir avec les nouveaux secteurs apparentés, afin de continuer ce travail de sensibilisation et d’information pour le changement de comportement, pour l’adoption de la planification familiale au Cameroun.L’UNFPA accompagne le gouvernement camerounais notamment le ministère de la Santé. Pouvez-vous nous dire très exactement en termes financier et matériel ce l’institution que vous représentez a apporté au Cameroun ?
Chaque année, L’UNFPA est l’une des institutions qui apportent la plus grande contribution pour l’acquisition des produits contraceptifs. En 2018, la contribution est de 2,4 millions de dollars, soit 1 320 milliards de F CFA. En 2017, l’enveloppe s’élevait à plus de 2,15 millions de dollars accordés. Un autre volet, c’est l’appui et l’accompagnement au niveau des activités d’interventions d’un montant de 850 000 dollars. Pour l’activité spécifique qui est SAYANA PRESS, la contribution de l’UNFPA s’élève à 440 000 dollars. Mais, nous avons un autre volet de financement que l’UNFPA a pu négocier avec le fonds mondial qui s’élève à près de 1 million de dollars pour la mise en place d’un système informatique pour la gestion d’informations de besoins logistiques. Quand je vous dis 2,4 c’est facile de les amener à Yaoundé.Dans le souci d’accompagnement, l’UNFPA intervient-il aussi à la formation, notamment celle des sages-femmes ?
Ce que je viens de mentionner est dans le domaine du planning familial. Au niveau de l’UNFPA, on a d’autres axes d’interventions et de travail avec le gouvernement pour la lutte contre la mortalité. La formation des sages-femmes est un de ces axes.Au sortir de cet atelier, quelles sont les prochaines étapes ?
C’est prétentieux de croire qu’au bout d’une semaine de travail on pourrait tout finaliser. La prochaine étape consisterait à finaliser ce qui a déjà été initié pendant l’atelier et mettre en œuvre des activités immédiates pour que l’enthousiasme ne meure pas.Une autre activité serait de travailler à finaliser les différents plans qui ont été développés. Les participants certes ont fait leur travail en tant que représentants de leurs organisations, mais il y a aussi un besoin de plaidoyer d’organisation, d’implication, d’insertion pour que les activités puis effectivement continuer.
Je pense qu’une autre grande activité à venir serait encore après quelques mois, de pouvoir se réunir en début d’année 2019 pour faire une évaluation.
Propos recueillis par
André Balla (stagiaire)
Vulgarisation des méthodes contraceptives : Les médias appelés à la rescousse
Selon le ministère de la Santé publique et ses partenaires, les approches conduites exclusivement par les spécialistes de la santé de reproduction ont abouti à des échecs sur les deux dernières années. D’où la main tendue en direction de la presse.
Photo de famille au terme de la formation « Nous vous avons appelés pour nous aider à faire passer la pilule… Il s’avère que nous échouons en pilotant par nous-mêmes la politique de santé de reproduction». En s’adressant à une trentaine de journalistes et assimilés exerçant dans quelques medias nationaux et internationaux, Robinson Mbu, le directeur de la santé familiale au ministère de la Santé publique (Minsanté) pense, de bonne foi, mettre un terme à un échec trop visible. «Notre objectif d’attendre 30% en termes d’utilisation du nouveau contraceptif (SAYANA PRESS) dans les ménages avant 2020 n’est pas atteint», confesse le fonctionnaire.
Compilés, nos indicateurs montrent que nous oscillons entre 12 et 14,8% depuis 2016, date à laquelle le gouvernement et ses partenaires avaient décidé d’introduire le préservatif féminin dans 3 villes pilotes : Pitoa, Guider et Bafia», poursuit-il. En clair, bien que centré sur le contrôle des naissances et la santé maternelle et destiné aux couples, le message passe difficilement. Bien plus, le manque de «personnes ressources locales» plafonne, chaque jour, le budget de ce programme financé par la banque islamique à hauteur de 18 millions de dollars américains.
Au moment où l’approche initialement adoptée s’avère être au centre de plusieurs questionnements, le Minsanté entend faire un usage avisé d’autres canaux de diffusion. À Edéa (Sanaga-Maritime), du 16 au 19 octobre 2018, ce département ministériel a, à cet effet, organisé un atelier de renforcement des capacités des médias et réseaux de communication. Au centre des travaux, «la planification familiale et la promotion des méthodes contraceptives modernes».
Redonner sens
Dans le fond, il s’agit de passer par les médias pour générer la demande en contraceptifs au Cameroun. Selon Youssouf Ouédraogo, «le projet veut se redonner un sens solide grâce à l’effet du traitement que la presse va lui accorder». L’expert en santé familiale et représentant du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA) estime que la bonne intelligence avec les médias dans la poursuite du projet revêt un intérêt multiple. «Cela permet, dans l’intervalle de temps qui nous reste, à l’initiative de construire non seulement sa propre temporalité, mais également qu’elle puisse s’affranchir des intermédiaires, pour nouer un rapport exclusif avec les couples», dit-il.Évoluant sur la même veine, Robinson Mbu n’en dit pas moins. Pour ce gynécologue-obstétricien, «les médias seront d’une importance capitale si nous voulons réaliser cet objectif. Ils jouent un rôle majeur dans le renforcement et l’accroissement de la couverture des questions liées à la planification familiale. Ce d’autant plus que parmi les journalistes, il y en a qui sont des convaincus passionnés du planning familial et qui se sont voués à la promotion de cet aspect très important de la santé et des droits de la santé sexuelle et reproductive».
Afin de réduire le taux élevé de mortalité maternelle qui est de 782 décès pour 100 000 naissances par an, le Cameroun a adhéré en 2014 au programme UNFPA de vulgarisation des nouveaux contraceptifs moderne. . Le problème est que le programme prend fin en 2020 et à ce jour, seules 400 000 femmes sur 900 000 attendues sont inscrites au programme.
André Balla (Stagiaire)