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Archives des RASD - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : RASD

  • Maroc-Soudan du Sud : Ensemble pour un Sahara… non grata

    Maroc-Soudan du Sud : Ensemble pour un Sahara… non grata

     

    A la faveur de la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Sud Soudan dans le Royaume chérifien, les deux parties ont le même regard par rapport à ce territoire aux ambitions séparatistes affichées.

    A l’invitation de Nasser Bourita (ministre marocain des Affaires étrangères et la Coopération internationale), Nhial Deng Nhial a effectué une visite au royaume chérifien du 19 au 20 octobre 2018. Fort de sa posture de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Sud Soudan, le visiteur a dit tout son appréciation des relations entre son pays et le Maroc. Selon lui, ces relations ont connu un tournant majeur avec la visite du Souverain Mohammed VI à Juba en janvier 2017. Valorisant les discussions de Sa Majesté le Roi avec le Président Salva Kiir Mayardit, les actions humanitaires qui ont accompagné la visite royale et les projets et accords signés à cette occasion, le ministre sud-soudanais a dit entrevoir la coopération entre les deux pays en termes radieux. Cela sur la base des neuf accords bilatéraux dans divers domaines signés entre les deux pays. Il s’agit en majorité de mémorandums d’entente dans les domaines de la diplomatie, de l’investissement, de la fiscalité, de l’agriculture et des mines.

    Position
    Si une certaine opinion a voulu entretenir une polémique autour de la question du Sahara marocain et le processus au Sud Soudan, Nhial Deng Nhial a réitéré la grande différence entre les deux situations géopolitiques. Toute chose qui raffermit la position de Juba : «Nous sommes derrière nos amis marocains». En septembre dernier, lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, Nhial Deng Nhial avait déclaré que son pays «ne reconnait pas l’existence de la RASD», en soulignant, que le Président Salva Kiir Mayardit avait adressé, à ce sujet, une lettre au roi. «Nous ne soutenons aucune entité, quelle qu’en soit l’appellation, qui veut prétendre à une existence séparée du Maroc. Nous soutenons un règlement à la question du Sahara, sous l’égide des Nations unies», avait-il tenu à préciser.

    Pour Nasser Bourita, aujourd’hui cette réponse est claire: «la question du Sahara marocain ne peut être résolue que dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du royaume du Maroc, alors que le processus au Sud Soudan a été un processus spécifique dans sa genèse et son évolution, et également dans ses résultats».

    Source: Ministère marocain des Affaires étrangères

    et de la Coopération internationale

  • Sahara Occidental : le dernier round …

    Sahara Occidental : le dernier round …

    Le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 31 octobre 2018, soit six mois au lieu d’un an habituellement, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

    Déployée en septembre 1991 afin d’y surveiller le cessez-le-feu et d’organiser un référendum qui permettrait aux habitants de décider du futur statut de ce territoire, la mission onusienne n’est toujours pas parvenue à ses fins.

    Par la résolution 2414 (2018), adoptée par 12 voix pour et 3 abstentions (Chine, Éthiopie et Fédération de Russie), le Conseil instruit le retrait immédiat du Front Polisario de la zone tampon de Guerguerat. Il devra en outre renoncer à déplacer des fonctions administratives à Bir Lahlou comme envisagé.

    L’institution onusienne appelle à des progrès dans la recherche d’une solution politique «réaliste, pragmatique et durable». Elle «demande» une reprise des négociations «sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».

    Désaccords

    Les trois délégations qui se sont abstenues lors du vote (Chine, Éthiopie et Fédération de Russie) ont déploré que les propositions qu’elles avaient présentées pendant les négociations n’aient pas été prises en compte, aboutissant à un texte qu’elles ont jugé déséquilibré. Une position partagée par certaines des délégations qui ont voté en sa faveur, comme la Bolivie et la Suède.

    Le représentant russe a ainsi mis en garde contre tout règlement de la situation qui serait fixé «en coulisses», alors que l’Éthiopie invitait le conseil à «ne pas donner l’impression qu’il prend parti». Pour sa part, la Chine a regretté la «précipitation» dont avait fait preuve les Etats-Unis, délégation porte-plume. Une précipitation, selon l’Empire du Milieu qui ne peut avoir qu’une «incidence négative» sur les travaux du conseil, alors que ce dernier devrait chercher à faire preuve d’unité. Une exigence également rappelée par la Suède et le Kazakhstan.

    Pour, la délégation porte-plume de la résolution, la Minurso aurait dû terminer son mandat il y a longtemps. Le fait est que le Conseil de sécurité a laissé le Sahara occidental devenir une opération de maintien de la paix qui ne correspond plus au contexte, a commenté sa représentante, qui a estimé qu’après 27 ans, il fallait «absolument sortir du statu quo».

    Enjeux

    Dans sa résolution, et en lien avec l’interpellation du rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Sahara occidental, le Conseil de sécurité «demande aux États voisins d’apporter une contribution importante au processus politique et de s’engager plus avant dans les négociations».

    Plus loin, il estime que «la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel, ce qui créerait des emplois et favoriserait la croissance ainsi que des possibilités pour tous les habitants de la région».

    Sans les nommer donc, le Conseil de sécurité appelle certains pays à formaliser leur implication dans le processus de résolution de ce «conflit dormant». Sans doute une bonne nouvelle pour le Royaume chérifien qui a longtemps appelé l’Algérie à prendre part aux négociations vu son statut assumé de soutien politique à la République arabe sahraoui démocratique (RASD). Pour le Maroc, avoir l’Algérie en interlocuteur sur ce dossier est un vieux plaidoyer.

    Assurément, une discussion directe entre les deux pays, sous l’égide de l’Onu, serait une impulsion déterminante au processus de négociation. Et pourquoi pas, dans le meilleur des cas, une rampe de lancement pour la redynamisation de l’UMA. Il est constant sur les plans économique, stratégique, politique et culturel que la quiétude diplomatique de cette zone revêt un caractère déterminant pour le développement du continent africain.

    Zacharie Roger Mbarga