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Étiquette : Idriss Deby Itno
Souveraineté monétaire: Abbas Mahamat Tolli contre Idriss Deby Itno
Lettre ouverte au Gouverneur de la BEAC, qui s’oppose à l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle à côté du FCFA en République Centrafricaine.
Cher Gouverneur, j’ai lu, avec beaucoup d’amertume, votre correspondance adressée au ministre centrafricain des Finances et du budget. Vous dites que vous avez «été informé, en même temps que le grand public, de l’adoption par le Parlement centrafricain de la loi mentionnée (sur la crypto-monnaie, NdlR) en objet qui a été signée le 22 avril 2022 et promulguée par le Président de la République». Vous êtes certainement l’un des rares africains indignés par cette décision audacieuse de l’Assemblée nationale, qui l’a votée à l’unanimité.
J’ai eu du mal à parcourir votre correspondance jusqu’à la fin. Vous rappelez toutes les dispositions qui régissent le fonctionnement du franc CFA en Afrique centrale. Vous dites que l’instauration de la cryptomonnaie comme monnaie officielle en Centrafrique, est «susceptible de concurrencer ou supplanter la monnaie légale en vigueur dans la Cemac et de mettre en péril la stabilité monétaire». Vous êtes sans ignorer que nous appelons cela de tous nos vœux depuis des décennies.
Sur chaque ligne de votre correspondance, j’ai eu l’impression de lire un Français qui défend son trésor contre l’avenir de tout un peuple, de plusieurs générations.
Ce déchaînement de votre part pourrait laisser croire que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), présentée comme une banque centrale, ne serait en réalité qu’une succursale de la Banque de France.«Endocolon»
Monsieur le Gouverneur, vous démontrez clairement que vous vous opposez à l’adoption de la cryptomonnaie par le peuple souverain de la République centrafricaine. Qui a l’ambition d’aller vers d’autres opportunités afin de sortir le pays de l’ornière dans laquelle les vrais patrons du franc des colonies françaises d’Afrique (FCFA) l’ont plongée depuis 1945.
Vous ne semblez éprouver aucune compassion, aucune peine pour ce pays qui explore toutes les voies qui s’offrent à elle pour se redresser. Vous n’ignorez pas qu’elle a été déchirée par des crises pilotées par des mains plus ou moins visibles.
L’une des sources de nos malheurs en Afrique centrale, c’est la politique monétaire que votre plume défend si bien.
Monsieur le Gouverneur, vous savez mieux que quiconque que ces billets imprimés à la Chamalières en France nous étouffent. Ils nous étouffent de plus en plus. Nous avons besoin d’explorer d’autres horizons. D’aller vers d’autres opportunités, même contre les intérêts de ceux que les panafricanistes considèrent comme des «endocolons».
Parce que faisant de nous honteusement une colonie française 62 ans après les «indépendances», cette monnaie de colonie ne nous garantit aucun avenir car aucun colon n’a jamais, dans l’histoire des colonies, favorisé le développement économique d’aucune colonie, d’aucun colonisé !
À quoi nous sert un «machin» qui est moqué partout dans le monde ? Au Maghreb par exemple, cette «monnaie» est vue comme un simple papier sans valeur. J’en ai fait l’expérience à Casablanca en 2016. Même dans «le marché africain» de cette ville marocaine, j’ai eu du mal à changer 50 000 FCFA en Dirham. Un vrai calvaire !La position de Idriss Deby Itno
Votre correspondance aggrave nos maux et vous contraint à une trahison spectaculaire. Puis-je vous rappeler les mots d’Idriss Deby Itno, votre défunt oncle qui était le grand frère de Haïga Déby Itno qui est votre mère ?
«Le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires qui nous lient avec la France. Là-dessus, je suis formel. Je ne renie pas pour autant le franc CFA, mais il doit devenir la vraie monnaie souveraine des États qui l’utilisent».
«La situation actuelle, ou le compte d’opérations des exportations de quatorze pays africains est géré par le Trésor d’un pays européen, fût-il l’ancienne puissance coloniale, ne peut pas perdurer éternellement. Cette période, qui dure depuis soixante-dix ans, est dépassée. Il faut que les autorités françaises acceptent d’examiner avec nous ce qui, dans nos accords, marche ou ne marche pas. Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais là où le bât blesse, c’est que nous n’avons pas la possibilité de placer ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts. Les sommes en jeu se chiffrent en dizaines de milliards. Soyons lucides : la façon actuelle dont est géré le franc CFA est un frein au développement de nos pays. Réviser nos accords avec la France est absolument nécessaire et incontournable». Ça, c’était la position de votre père, publiée par Jeune Afrique dans son édition en ligne le 6 février 2017.
Vous savez tout le mal que la jeunesse africaine pense du génocide monétaire, spirituel, culturel, intellectuel des colons en Afrique ! Donc quand l’un des nôtres censé soutenir la rupture totale en cours, joue le gardien du temple du FCFA, notre douleur est inexprimable. Je n’ai pas envie de vous dire à tue-tête, honte à vous.Didier Ndengue,
La Plume de l’Aigle75e Assemblée générale de l’ONU : L’Afrique centrale propose les mesures d’un pacte mondial de résilience et de relance
Neuf chefs d’État et deux ministres des Affaires étrangères de la CEEAC ont présenté leurs solutions d’une sortie des crises qui secouent le monde.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC lors d’un Sommet. Aucune résilience, aucune relance économique ne se fera au détriment d’une région du monde. Aucune résilience, aucune relance économique post Covid-19 ne doit se faire en concurrence à d’autres peuples. C’est le postulat que les voix les plus autorisées de l’Afrique centrale ont exposé à l’Assemblée générale de l’Organisation Nations unies (ONU). Une session 2020 qui marque le 75e anniversaire de l’organisation internationale, créée en 1945.
Face aux ravages de la crise, «nous avons les outils pour répondre à ce test et triompher», affirme Paul Kagame, président de la République du Rwanda.
Ali Bongo Ondimba, président de la République gabonaise, président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), pointe du doigt la régulation des relations économiques internationales. «Les Nations unies qu’il nous faut sont aussi tributaires d’une redéfinition des missions assignées aux institutions de Bretton Woods afin d’en faire de véritables moteurs de développement et de la croissance mondiale».
Il plaide pour «la stabilisation des cours des matières premières qui sont soumises à une spéculation excessive. Cette spéculation est source d’instabilité difficilement compatible avec la prévisibilité des ressources mobilisables dont nos pays ont tant besoin pour la réalisation de leurs objectifs de développement». Ainsi, les institutions de Bretton Woods devraient agir pour «rétribuer les pays qui disposent des matières premières au juste prix de leur ressource naturelle».
Saluant l’action du G20 en faveur du gel du paiement de la dette, Félix Tshisékedi Tshilombo, chef de l’État de la République démocratique du Congo, exhorte ces institutions à agir pour «l’annulation et autres allègements du fardeau de la dette». Bien plus, «toutes ces mesures de soutien ou de financement supplémentaire des pays en développement ne devraient être liées à aucune conditionnalité et ne devraient pas non plus imposer d’entreprendre certaines réformes de politiques économiques telles que des mesures d’austérité», suggère-t-il.
Multilatéralisme
Les répercussions de la pandémie mondiale du coronavirus n’ont épargné aucune nation. Pareillement, les conséquences, même les plus insoupçonnées, seront également communes. Cela démontre de «l’interdépendance du monde face aux menaces contre la chaine de l’humanité dont chacun en est le maillon», a affirmé Ali Bongo Ondimba, président de la République gabonaise, président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).Pour lui, «une nation prise individuellement ne saurait se mettre à l’abri des chocs sanitaires, des dérèglements climatiques, des tensions liées à la concurrence des échanges commerciaux, à la montée des inégalités, à la multiplication des attentats terroristes et à la multiplication actes de criminalité transnationale».
Pour Félix Tshisékedi Tshilombo, chef de l’État de la République démocratique du Congo, «la pandémie nous a montré qu’il n’existe qu’une planète, qu’une santé et que nos sorts sont liés». C’est «la leçon principale que la Covid-19 nous a tragiquement administrée. Une véritable profession de foi en faveur du multilatéralisme».
Pour Paul Biya, chef de l’État du Cameroun, président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, «qu’on le veuille ou non, le multilatéralisme s’impose à l’esprit. Le nationalisme peut parfois séduire, mais on doit reconnaitre que les problèmes de notre temps sont pour la plupart de nature transnationale. Les exemples ne manquent pas».
Bobo Ousmanou
Embargo des États-Unis contre Cuba
L’Afrique centrale relève l’injustice
Quatre pays de la région ont prononcé lors de l’Assemblée générale de l’ONU un plaidoyer sur l’incongruité du maintien du blocus contre le pays de Fidel Castro.
Pour l’Afrique centrale, le maintien de l’embargo sur Cuba traduit deux choses: d’une part, il est le visage d’un concert des nations qui doit se réinventer et, d’autre part, c’est le symbole vivant de ce que les déclarations de respect du droit international et de la Charte de l’ONU n’engagent que ceux qui y croient.
En effet, en 2009, l’Assemblée générale des Nations unies a condamné cet embargo pour la 18e fois. Mais les États-Unis d’Amérique réussissent à le maintenir depuis le 3 février 1962. Pour le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, la perpétuation de cette injustice traduit l’impuissance de la plus grande et unique organisation planétaire. Il indique: «l’avenir que nous voulons et l’ONU qu’il nous faut resteront des vœux pieux tant que de nombreux peuples et des êtres humains demeureront en proie au fardeau des sanctions iniques et souvent injustes. Je voudrais à cet égard réitérer l’appel solennel en faveur de la levée de l’embargo qui frappe Cuba depuis plusieurs décennies pour permettre à ce pays de réaliser les objectifs de développement durable».
Et si on en arrive à une telle levée de boucliers des pays d’Afrique centrale, c’est parce qu’aux petits pays, il est toujours rappelé avec dissuasions que le respect de la Charte des Nations unies est la voie du salut. Denis Sassou Nguesso estime que ces «sanctions unilatérales» n’ont plus droit de cité. Car, «en conformité avec la Charte des Nations unies», la «situation de la République de Cuba ne saurait se poursuivre davantage».
Au moment où la crise liée à la pandémie mondiale de coronavirus met le monde à genoux, le plaidoyer de l’Afrique centrale est de permettre à Cuba de résister à armes égales. D’où l’interpellation de Teodoro Obiang Nguema Mbatsogo: «la Guinée Équatoriale demande la levée du blocus économique, financier et commercial contre Cuba afin que ce pays puisse réaliser son grand potentiel et répondre aux besoins de son peuple».
Evaristo do Espirito Santo Carvalho, président de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe, a joué sur la même fibre dans son adresse à la 75e Assemblée générale de l’ONU. De son avis, «l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis de nombreuses années continue d’être l’une des autres grandes sources de préoccupations. C’est pourquoi Sao Tomé demande à nouveau la levée de ces sanctions afin que Cuba puisse faire face aux difficultés économiques et contraintes que lui imposent ces sanctions injustes. Ce qui permettrait à ce pays de mieux saisir les occasions de procéder à des échanges commerciaux sur un même pied d’égalité que d’autres États membres de notre organisation».
Cuba a été au chevet de l’Europe au plus fort de la pandémie de Covid-19. Plusieurs médecins cubains ont prêté main forte à plusieurs pays de l’Union européenne dont la France et l’Italie. Un symbole historique très fort.
Pourtant, en 2014, soit 6 ans aujourd’hui, les pertes économiques directes de l’embargo se chiffraient à 116 milliards de dollars, soit l’équivalent de 64 949 milliards 163 millions 561mille 996 francs CFA (99 milliards 014 millions 282 mille 075 d’euros).
Bobo Ousmanou
75e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU)
Extraits des adresses des chefs d’État de la CEEAC à la tribune des Nations unies
Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, 24 septembre 2020
«La République du Congo est préoccupée par la recrudescence du terrorisme et de l’extrémisme violent, ainsi que par la prédominance des conflits armés dans le monde. Il en est ainsi de la crise libyenne dont les ramifications affectent de plus en plus les États du Sahel. L’Est de la RDC reste toujours sous la menace de groupes armés. Dans le même registre, la République centrafricaine, qui se prépare à une élection présidentielle en décembre 2020, affiche une situation rendue instable par l’activisme meurtrier des bandes armées. De son côté, la Syrie est toujours confrontée, depuis 2011, à une guerre civile aux conséquences dévastatrices. Les relations israélo-palestiniennes restent tendues en dépit des résolutions pertinentes des Nations unies prônant la création de deux États indépendants. Par ailleurs, la situation de la République de Cuba appelle la levée des sanctions unilatérales, en conformité avec la Charte des Nations unies. Enfin, le 75e anniversaire de l’ONU coïncide avec celui du premier essai nucléaire. L’humanité se devrait à jamais de proscrire l’usage de l’arme nucléaire».
Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, 24 septembre 2020
«S’agissant de la Covid-19, la pandémie a fait paraître les fragilités du monde actuel et mis en lumière les défis béants dans les efforts de développement national et mondial tels que les niveaux élevés de pauvreté et d’inégalité, des changements climatiques galopants et une discrimination persistante à l’égard des personnes âgées, des communautés pauvres, des femmes et des filles qui sont autant de facteurs d’érosion de la cohésion sociale. Tous ces défis ne peuvent être relevés qu’à travers la solidarité internationale, la coopération et la promotion du multilatéralisme basé sur les règles du droit international.En ce qui concerne la présence du Burundi à l’agenda du Conseil de sécurité, nous n’avons jamais cessé de le dire. Le Burundi se retrouve arbitrairement sur l’agenda du Conseil de sécurité pour des raisons politiques et des intérêts égoïstes de certaines puissances. Nous réitérons donc notre appel légitime au retrait immédiat du Burundi de l’agenda du Conseil de paix et de sécurité, et d’utiliser son temps précieux pour traiter du développement socioéconomique».
João Manuel Gonçalves Lourenço, président de la République d’Angola, 22 septembre 2020
«Le G20 a lancé une initiative collective en vue d’alléger la dette des pays en développement. Nous pensons qu’il est fondamental d’investir directement dans les économies des pays en développement. Nous pensons que cet élément de l’équation qu’est le développement et la croissance économique au sortir de cette crise. Cet objectif pourra être atteint si les pays en développement sont en mesure de mobiliser des fonds qui seront investis en Afrique. Ces fonds pourront être utilisés par des investisseurs, désireux eux-mêmes d’investir en Afrique pour y produire des biens et des services pour une consommation locale et l’exportation. La pandémie de Covid-19 a prouvé que lorsque nous agissons ensemble, les responsabilités peuvent être partagées de manière plus équitable, et les résultats au final sont plus satisfaisants. Ceci est conforme à l’idée selon laquelle le multilatéralisme devrait toujours être présent dans toute mesure prise pour faire face aux urgences au niveau international».Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad, 25 septembre 2020
«Dans ce contexte, nous soulignons une fois de plus que la responsabilité de la lutte contre le terrorisme au Sahel et au Lac Tchad est également mondiale. Car le combat que nous menons participe des efforts globaux pour la paix et la sécurité mondiales. C’est pourquoi nous renouvelons notre appel à la Communauté internationale pour des appuis plus accrus et soutenus à la Force multinationale mixte dans le Bassin du Lac Tchad et à la force conjointe du G5 Sahel mises en place par les pays de la région pour la lutte contre Boko Haram et les groupes djihadistes au Sahel.Si la situation au Sahel ne s’améliore pas malgré la multiplication des initiatives et des annonces des partenaires, l’une des principales raisons réside dans la non-concrétisation des promesses faites en faveur de la force conjointe du G5 Sahel et du programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel. À cela s’ajoute le faible niveau de synergie entre les différentes initiatives et forces présentes au Sahel. C’est pourquoi nous considérons qu’il est temps de passer de la parole aux actes au Sahel pour la matérialisation des contributions promises et la mobilisation des ressources additionnelles pour rendre pleinement opérationnelle la force conjointe et la mise en œuvre des projets de développement du programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel».
Evaristo do Espirito Santo Carvalho, président de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe, 24 septembre 2020
«Notre terre subit les effets désastreux de la pandémie à Covid-19. Pandémie engendrée par le nouveau coronavirus qui a des conséquences incalculables à la fois pour notre santé et sur le plan socioéconomique. Étant donné le taux de mortalité de la maladie et ses effets dévastateurs, et étant donné encore sa vitesse de propagation, nous devons continuer d’utiliser les mécanismes que le multilatéralisme nous donne, et par la solidarité internationale, intensifier notre combat contre la maladie, éviter les pertes en vies humaines et relancer le développement économique dans nos pays. Nous en profitons pour exprimer notre reconnaissance étant donné la vague de solidarité bilatérale et multilatérale qu’a bénéficié São Tomé et Príncipe. Nous sommes profondément reconnaissants envers la communauté internationale. Cependant, compte tenu des effets dévastateurs de la pandémie à Covid-19 sur les économies les plus fragiles, au nombre desquelles figure São Tomé et Príncipe, petit État insulaire. Étant donné ces effets, nous rappelons notre appel à la poursuite de l’esprit de solidarité et de l’appui en faveur d’une relance économique post Covid-19. Une relance qui ne se fera pas sans difficulté».Paul Biya, président de la République du Cameroun, président de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, 29 septembre 2020
«Le Cameroun souhaite que, dans ce monde globalisé, une attention particulière soit portée à la manipulation de l’opinion publique, et de manière singulière à la dissémination de fausses informations par les réseaux sociaux. Celles-ci, de plus en plus, constituent des menaces réelles pour la paix.Le maintien de la paix et de la sécurité exige également que les Nations unies se saisissent de manière déterminante de la problématique des changements climatiques qui ont un impact sur la sécurité. Pourtant, certains en nient la réalité, bien que la multiplication des catastrophes naturelles nous la rappelle aisément. II est évident que l’évolution du climat représente une menace sérieuse pour la vie humaine. C’est pourquoi des mesures urgentes doivent être prises pour assurer l’avenir de l’humanité et reconnaitre à celle-ci le droit de vivre dans un environnement sain».
La réforme en chorus
Les orateurs de la sous-région à cette 75e Assemblée générale ont pointé du doigt la déconnexion des institutions de l’organisation mondiale ostentatoirement aggravée par la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.
Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, João Lourenço de l’Angola, Obiang Nguema Mbatsogo de Guinée Équatoriale ou encore Ali Bongo Ondimba ont fait ressortir l’urgence d’une revue des interventions de l’Organisation des Nations unies. Pour Ali Bongo, président en exercice de la CEEAC, le coronavirus a démontré l’interdépendance des nations même face aux dangers. Pourtant l’ONU, ses institutions et agences n’ont pas réussi à traduire ce fait en actes concrets. Il prend en exemple la course effrénée contre le vaccin anti-Covid. Et les procès faits à l’OMS, qui n’a pas voulu favoriser certaines firmes pharmaceutiques des puissances occidentales dans la guerre géostratégique et géoéconomique autour du Covid-19.
C’est le signe que l’ONU mérite un toilettage qui, selon Ali Bongo et tous les chefs d’État d’Afrique centrale, passe par «la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU qui intègre une représentation équitable en son sein et une amélioration de ses méthodes de travail. Mais aussi la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale ainsi que la réforme du Conseil économique et social de l’ONU».
Position africaine
Pour y arriver, tous les chefs d’État ont attaché du prix à l’adoption de la formule proposée par le continent africain au travers du consensus d’Ezulwini. Celui-ci stipule que «la pleine représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité signifie: au moins deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives des membres permanents y compris le droit de véto; cinq sièges non permanents». Pour ce qui est du choix, le consensus est clair: «l’Union africaine sera responsable de la sélection des représentants de l’Afrique au Conseil de sécurité».Bobo Ousmanou
Idriss Deby Itno : «La flamme de l’intégration sous régionale doit demeurer toujours vive»
Message de son Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad, président en exercice de la Cémac, à l’occasion de la dixième journée Cémac célébrée le 16 mars 2019.
Peuples du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad.
Ce 16 mars 2019 marque la 24ème année du passage de l’Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC) à la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Cet anniversaire coïncide avec la première décennie de la commémoration de la Journée de la CEMAC qui est un événement annuel majeur dans la vie de notre institution commune.
En ma qualité de Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, je me fais le devoir, en cette occasion symbolique, de saluer la mémoire et la sagesse des Pères Fondateurs de notre organisation.
55 ans se sont écoulés et le rêve d’une intégration harmonieuse, d’une solidarité agissante et d’une complémentarité poussée, caressé par ces dignes fils de notre espace commun, demeurent toujours une quête permanente.
C’est pourquoi, la flamme qui doit illuminer le chemin de l’intégration sous régionale doit demeurer toujours vive.
La communauté de destin qui unit les peuples frères de la CEMAC commande sans cesse des actions de plus en plus soutenues et volontaristes allant dans le sens du brassage, de la cohésion et de la prospérité partagée.
Ressortissants des Etats membres de la CEMAC,
La libre circulation tant attendue depuis 54 ans, est aujourd’hui une réalité. Tout citoyen de notre espace communautaire, muni de son passeport biométrique en cours de validité, peut désormais circuler librement d’un Etat à un autre.Cette libre circulation a également pour vocation de redynamiser les échanges de biens et services entre les pays de la CEMAC.
Il s’agit là, j’en suis convaincu, d’une des conditions essentielles de notre émergence commune.Aujourd’hui, à la lumière des premiers fruits de cet acte historique que les dirigeants de la CEMAC ont posé à N’Djamena, le 31 octobre 2017 nous pouvons, tous célébrer notre fierté d’appartenir à cet espace commun.
C’est l’occasion pour moi de rendre un vibrant hommage à mes illustres pairs qui ont œuvré pour franchir cette étape majeure marquant un tournant décisif dans l’évolution du processus d’intégration de notre sous-région.
La libre circulation est, sans nul doute, la clé de voûte du processus de construction de notre marché commun. C’est à juste raison que la commémoration de cette 10ème édition de la Journée de la CEMAC est placée sous ce thème fort expressif à savoir: « Libre circulation intégrale, dans l’Espace CEMAC, pour la Promotion des Echanges Intra-communautaires ».
Chers frères et sœurs de la CEMAC
Si nous pouvons nous enorgueillir pour avoir relevé le défi de la libre circulation, il nous reste, cependant un autre défi de taille, qui s’impose à l’ensemble de la communauté.Je voudrais parler de la paix et de la stabilité dans notre sous région. Nous ne pouvons tirer le meilleur parti de la libre circulation intégrale sans la paix dans nos pays et la sécurité à nos frontières.
Il est évident que la mise en oeuvre optimale de nos multiples projets et programmes de développement ne peut s’opérer dans un espace miné par l’insécurité, les atrocités, les destructions et les conflits.
Aussi, la restauration de la paix et de la sécurité sur l’ensemble de notre espace doit-elle, être pour nous, un impératif de premier ordre. A cet égard, nous devons davantage mutualiser nos forces, dans un fort élan de solidarité, en vue d’éradiquer les terroristes de BOKO HARAM qui nous causent tant de préjudices.
Parlant des efforts à entreprendre dans la perspective de la sécurité et de la stabilité, je voudrais me féliciter de l’accord de paix signé le 6 février dernier à Bangui entre les frères centrafricains.
J’invite toutes les parties à privilégier l’intérêt supérieur du pays qui doit être au-dessus de toute autre considération.
De même, j’exhorte les frères du Cameroun à la sagesse et au dépassement en vue de ramener la quiétude dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à des violences sur des bases de revendication sectaire et identitaire.Peuples de la de la CEMAC,
Le futur de notre espace et de notre organisation est radieux.
De nombreux acquis majeurs obtenus dans les domaines institutionnels, économiques et sociaux illustrent éloquemment nos progrès dans le processus de renforcement de notre intégration.
Au nombre des avancées, je voudrais rappeler, non sans réel motif de satisfaction, tant leur réalisation a été difficile, l’installation récente des deux Cours notamment la Cour de Justice et la Cour des Comptes; la fusion des deux marchés boursiers; la mise aux standards internationaux de nos Institutions de formation professionnelles communautaires, le processus des études de faisabilité des projets intégrateurs, etc.
Évoquer l’importance de la CEMAC, c’est principalement nous exhorter à prendre conscience du rôle et de la place de notre Communauté dans une Afrique en pleine construction.
Nous avons l’obligation de bâtir une CEMAC tirant plein profit de ses immenses richesses naturelles, une CEMAC dotée d’une économie forte et d’un commerce florissant, adossés à une monnaie unique ; une CEMAC en Paix et en Sécurité ; une CEMAC intégrée physiquement et culturellement ; une CEMAC active dotée d’un capital humain qualifié et entreprenant.
Voilà le rêve qui m’anime, et ce rêve là, est à notre portée.Chers frères et sœurs
Quenotre foi en l’avenir se consolide pour faire de la CEMAC, dans un horizon proche, un espace intégré et, émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain.Vive la solidarité sous régionale ;
Vive la CEMAC.La Beac ferme les robinets à la BDEAC
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a suspendu ses financements à sa sœur en charge du développement (BDEAC).
On ignore quand cette décision a été prise. Tout ce que l’on sait c’est que la banque centrale conditionne sa levée à la mise en œuvre de la réforme de la BDEAC. « Notre Conseil d’administration évaluera la mise en œuvre effective des réformes de la gouvernance qu’il a recommandée, ainsi que celles prescrites lors de la séance extraordinaire de la Conférence des chefs d’État du 25 octobre 2018 à Ndjamena, avant d’autoriser tout nouveau financement à la BDEAC ». Ces mots sont du gouverneur de la Beac, dans la lettre d’appui aux programmes de redressement et de réformes entrepris par les pays membres de la Cemac. Cette lettre a été adressée, le 5 décembre dernier, à la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Pour Abbas Mahamat Tolli, « il s’agit d’une question de sauvegarde pour la Banque centrale, compte tenu du financement relativement élevé qu’elle a fourni à cette institution ». À ce jour, la dette de la BDEAC vis-à-vis de la Beac s’élève à 220 milliards de francs CFA, selon le FMI. Pour l’institution de Bretton Woods, qui soutient cette décision de la Beac, « le rôle d’une banque centrale n’est pas de financer une banque de développement ». Aussi, l’institution conseille à la BDEAC de chercher d’autres sources de financement dès que possible, afin de réduire l’exposition de la Beac à la BDEAC.
La réforme de la BDEAC vise plusieurs points : le renforcement de sa gouvernance ; l’arrimage de sa gestion aux standards internationaux; l’amélioration de son efficacité fonctionnelle et opérationnelle ; la modernisation de la gestion du personnel ; la définition de nouvelles règles d’éthique et de déontologie applicables aux administrateurs, aux dirigeants et au personnel ; l’élargissement de sa zone d’intervention et de nouvelles formes d’intervention. En décembre dernier, le président de la Commission de la Cemac, Daniel Ona Ondo, a soumis des projets de textes relatifs à cette réforme au président en exercice de la Communauté, Idriss Deby Itno.
Aboudi Ottou
Chefs de police d’Afrique centrale: Le colonel Michel Koua prend le commandement
Le nouveau secrétaire permanent du Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CCPAC) a officiellement pris fonction vendredi dernier au cours d’une cérémonie sobre, mais empreinte de solennité. Pendant cinq ans, il lui incombe de veiller à la sécurité des personnes et des bien dans le cadre la libre circulation dans la sous – région. Dans son viseur : le terrorisme et les crimes transnationaux.
Ecce Homo, voici l’homme… patron du CCPAC!
Il s’appelle Michel Koua. Il est Colonel de police de nationalité congolaise. Il est désormais Secrétaire Permanent du Comité des chefs de police d’Afrique centrale(CCPAC), institution spécialisée de la Cemac. Une responsabilité qui lui échoit depuis le 19 février 2018, date de sa nomination par le président en exercice de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), Idriss Deby Itno. Le Colonel Michel Koua a solennellement été installé le 20 avril 2018 à Yaoundé par le commissaire de la Cemac en charge des Infrastructures et du Développement durable, Shey Jones Yembe.
Un seul discours a ponctué cette cérémonie d’installation. Shey Jones Yembe, agissant en lieu et place du président de la Commission de la Cemac empêché, recommande au nouveau secrétaire permanent, au titre des chantiers prioritaires à mettre en action, d’intensifier la coopération avec l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), dont le système de communication est l’outil indispensable pour la sécurisation des frontières au regard de la libre circulation des personnes et des biens devenue effective au sein de la Cemac.
Pendant son mandat de cinq ans, le nouveau secrétaire permanent du CCPAC devra définir une stratégie régionale de lutte contre la criminalité ; identifier l’émergence de nouvelles formes de criminalité en Afrique centrale; coordonner les activités de coopération en matière de lutte contre la criminalité à l’échelle de la sous-région; informer périodiquement les autorités nationales et régionales en charge des questions de sécurité, sur l’état de la criminalité en Afrique centrale et des programmes d’actions envisagées.
Objectif: préserver l’Afrique centrale contre les crimes transnationaux organisés, notamment le blanchiment d’argent, le passage de clandestins, la cybercriminalité, la traite des êtres humains, le trafic de drogue, des armes, des espèces menacées ou des organes humains.
Menaces sur le développement
Les félicitations du commissaire de la Cemac, Shey Jones Yembe (à droite). Shey Jones Yembe souligné l’enjeu de la question sécuritaire en Afrique centrale: «les crimes transnationaux peuvent saper la démocratie, perturber les marchés libres, drainer les actifs nationaux et empêcher le développement de sociétés stables». Surtout que la sous-région traverse une situation très délicate marquée par une récession économique et financière qui a poussé les chefs d’Etat à adopter un Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) le 23 décembre 2016 à Yaoundé.
Pour le commissaire de la Cemac, les actions du secrétaire permanent doivent apporter des éléments d’accompagnement -par la sécurité- à la mise en œuvre du Pref-Cemac. Selon Shey Jones Yembe, «le CCPAC est un puissant outil au service du développement et de la transformation structurelle des économies d’Afrique centrale». Ce d’autant plus que «le Programme économique régional (PER) de la Cemac, à travers son plan opérationnel 2017-2021, accorde à la sécurité dans l’espace Cemac une place de choix», a-t-il insisté.
La nomination d’un secrétaire permanent au CCPAC, 21 ans après sa création le 10 avril 1997 à Brazzaville au Congo, participe par conséquent de la volonté des chefs d’Etat de la Cemac de dynamiser les activités d’une institution communautaire indispensable à l’accompagnement de la communauté par la sécurité. Piraterie maritime, terrorisme d’Etat, criminalité transfrontalière… Aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale est confrontée à de graves problèmes de terrorisme et de criminalité transnationale.
L’Afrique centrale n’en est pas épargnée et a pris ses dispositions. Ainsi, le CCPAC a pour missions d’améliorer la coopération entre les services de police des Etats de l’Afrique centrale et renforcer leur efficacité dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la criminalité.
Rémy Biniou
Ils ont dit
Shey Jones Yembe, commissaire de la Cemac en charge des Infrastructures et du Développement durable
«Le Colonel Michel Koua est tout à fait l’homme de la situation»
«Il me semble important de rappeler que le Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CCPAC) est une institution spécialisée de la Cemac que la Conférence des chefs d’Etat a créée en 1997. Le CCPAC a pour rôle de coordonner les activités de police au sein de la Cemac, notamment à travers les échanges d’informations, mais aussi en liaison avec Interpol.
C’est une mission très importante par rapport à son impact sur le processus de développement dans la sous-région. Vous savez qu’aucun développement durable n’est envisageable si la sécurité des personnes et des biens n’est pas assurée. Le CCPAC est appelé à jouer les premiers rôles dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, le terrorisme et même la criminalité économique et financière. Et le Colonel. Michel Koua est tout à fait l’homme de la situation.
Il lui incombe de tirer parti des forces et des aspirations des organisations policières de la sous-région de l’Afrique centrale et cristalliser leur énergie et leurs ambitions pour une vision et un avenir qui permettent la libre circulation des personnes et des biens tout en assurant la sécurité contre le terrorisme et les crimes transnationaux.»
Colonel Michel Koua, secrétaire permanent du Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CCPAC)
«Ma mission sera de faire du CCPAC une institution communautaire à part entière»
«Je tiens à remercier toutes les autorités compétentes qui m’ont accordé leur confiance, notamment le président Denis Sassou Ngueso du Congo pour la responsabilité qu’il m’accorde aujourd’hui ; je remercie tous les chefs d’Etat de la Cemac, en particulier le président Idriss Deby Itno du Tchad, président en exercice de la Cemac ; je remercie aussi le Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac qui met en application les instructions des chefs d’Etat de la Cemac. Cette installation est un moment important du CCPAC qui a été créé il y a 21 ans. C’est le point de départ pour une ère nouvelle d’arrimage du CCPAC au paysage institutionnel communautaire. Ma première mission sera donc de toiletter les textes du CCPAC pour en faire une institution communautaire à part entière. En outre, en début d’année, nous avons arrêtés un chronogramme d’actions que nous comptons suivre. Nous espérons un soutien sans faille de chaque pays de la Cemac. Vous savez que le CCPAC n’a pas de territoire propre. Pour organiser certaines de nos actions, il faut qu’un Etat accepte d’abriter une opération sur son territoire, notamment les opérations de police, pour que le CCPAC apporte son expertise en vue la réalisation avec succès de cette opération. Point n’est besoin de rappeler ici l’importance du CCPAC ou des opérations de police pour la sécurité des hommes et des biens au sein de la Cemac».
Photo de famille après la cérémonie d’installation du Secrétaire permanent du CCPAC. Comité des chefs de police de l’Afrique centrale
Un instrument au service de la sécurité communautaire
Créée en 1997, cette institution spécialisée de la Cemac fait figure d’instance de planification et de mise en œuvre de la coopération policière entre huit Etats de la sous-région.
Après un peu plus de vingt ans d’actions, d’initiatives et de réussites dispersées en matière de sécurité, la sous-région a pris un nouveau virage avec la création, le 10 avril 1997 à Brazzaville (Congo) d’un véritable outil commun de coopération ploicière: le Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CCPAC). Matérialisée par l’une des dispositions de l’acte additionnel N° 08/ Cemac/CCE-2 du 14 juin 2000 (adopté à Ndjamena au cours d’une Conférence des chefs d’Etats), la posture officielle des États est des plus en plus précise et parfois offensive en matière de sécurité.
En tant qu’organisation sous-régionale fondée sur des valeurs (au sens de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Union africaine (UA) et du statut de l’OIPC- Interpol), le CCPAC joue un rôle de chef de file dans la promotion de la sécurité au sein de l’espace de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), avec une extension des compétences vers la République Démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé et Principe.
Plus particulièrement, elle a une fonction d’alerte précoce et d’investigations criminelles. Elle s’acquitte de ce mandat sécuritaire d’une manière coopérative et globale. D’une part en améliorant la coopération entre les services de police des Etats et, en renforçant leur efficacité dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la criminalité transfrontalière dans la sous-région d’autre part. Par rapport aux missions du CCPAC, coopérer n’est pas considéré comme un must, mais comme une évidence.
L’institutionnalisation de la coopération comme mode d’action en soi est devenue un devoir et non plus une opportunité. Eu égard aux évolutions et à la multiplicité des entraves à la sécurité (insécurité liée à la situation en Centrafrique et aux exactions de la secte Boko Haram au Cameroun et Nigéria, trafic des stupéfiants, des organes humains, des armes légères et des véhicules, prises d’otage, cybercriminalité, enlèvements de personnes et de la pédophilie), cette institution spécialisée de la Cemac est surtout chargée de prendre des mesures techniques, conjointement ou du moins en bonne entente, en matière de coordination policière aux niveaux stratégique, opérationnel et tactique.
Distinguo
Pour cela, son action repose sur une approche dite globale de la sécurité, les mesures qu’elle adopte étant organisées en trois «paniers» coordonnés: la dimension politico-militaire (activité de police, contrôle des armements, prévention des conflits, gestion des frontières, etc.); la dimension économique et environnementale (lutte contre le blanchiment des capitaux) ; la dimension humaine (droits de l’homme, droits des minorités, égalité des sexes, liberté des médias). À l’instar de son réseau diplomatique, la coopération policière menée par le CCPAC est parmi les plus actives d’Afrique.
Le CCPAC est à distinguer clairement des coopérations opérationnelles de type patrouille mixte et ou équipes communes d’enquête amenées à opérer le long de la frontières entre pays de la sous-région. Cette structure est un auxiliaire du contrôle direct disposant de moyens pour vérifier quasi instantanément les fichiers nationaux et répondre aux demandes de renseignement. Elle permet donc l’augmentation de la «productivité» des services sur le terrain. Son objectif général est de faciliter les échanges d’informations et la recherche d’interlocuteurs.
Bio Express
Michel Koua: le profil de l’emploi
Etat civil Le colonel de police Michel KOUA est né le 28 octobre 1958 à Djambala, département des plateaux en République du Congo-Brazzaville, Il est marié et père de quatre (04) enfants, fils de LISSISSON et de YALEBI. Etudes et formations Après l’obtention de son BAC, le jeune étudiant Michel KOUA est orienté en première année de sciences économiques à l’Université Marien NGOUABI.
Après une année d’études, il est appelé au service national obligatoire. Après deux ans de formations militaires et d’instruction civique, il est retenu dans les rangs de la Force Publique du Congo. Il bénéficie d’une bourse d’études en République Démocratique d’Allemagne pour le Compte de la police nationale, en septembre 1987. Où il fréquente l’Ecole Supérieure des officiers de police judiciaire «WILHEME PIECK» à Achersleben. Ensuite, il est admis à poursuivre sa formation à l’Institut criminalistique de Berlin. Michel Koua en sort nanti du diplôme d’Expert criminalistique pour les enquêtes sur les documents.
Diplômes obtenus Dans son parcours scolaire, universitaire et professionnel, il a obtenu les diplômes ci- après: le Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaires (CEPE), le Brevet d’Etudes Moyennes Générales (BEMG), le Baccalauréat série D, le diplôme d’Expert criminaliste pour les enquêtes sur les documents, le diplôme de formateur à l’Ecole Nationale Supérieure de police du Congo, le diplôme dans le domaine de la coopération policière internationale, certifié d’INTERPOL et détenteur de la Licence professionnelle option GRH, obtenu à l’Institut Supérieur MATAMFEN de Yaoundé.
Avancement aux grades
• Août 1984 : Appel sous le drapeau dans le cadre du Service national obligatoire ;
• 1er octobre 1987 : Combattant de 2ème classe ;
• 1er octobre 1988 : Sergent (avancement école) ;
• 1er janvier 1990 : Aspirant ;
• 1er janvier 1992 : Sous-lieutenant ;
• 1er janvier 1994 : Lieutenant ;
• 1er janvier 1997 : Capitaine ;
• 1er avril 2001 : Commandant ;
• 1er octobre 2004 : Lieutenant-colonel ;
• 1er janvier 2008 : Colonel de police. Distinctions honorifiques
• Certificat de bonne conduite décerné au service national obligatoire en 1986 ;
• Distinction d’Officier idéal du stage de formation sur les drogues au Caire en Egypte en 2009 ;
• Témoignage de satisfaction en qualité de formateur à l’ENSP du Congo en 2009.
Rémy Biniou
Le CCPAC en raccourci
1-Organisation :
Le CCPAC se compose de:
• Un Président en exercice, un vice-président et un rapporteur ;
• Un Secrétariat permanent: organe d’exécution de l’institution, dirigé par le Secrétaire permanent qui est à la fois Chef du Bureau Régional Interpol pour l’Afrique centrale.
Le siège du Bureau Régional Iinterpol est basé à Yaoundé.
• Deux Sous-comités techniques à savoir : le Sous-comité Formation et Opération de police, et Sous-comité législation et suivi.
Le Président en exercice du CCPAC est, pendant la durée de son mandat, responsable, devant le Forum des ministres en charge des questions de sécurité en Afrique centrale, de l’exécution des directives régionales en matière de lutte contre la criminalité.
Le Sous-comité Législation et Suivi est chargé, entre autres, des questions relatives à la mise en œuvre de l’Accord de coopération en matière de police criminelle symbolisant la remise de police à police des délinquants et des objets saisis. Cet Accord a été signé par les huit (08) pays membres du CCPAC. Il est en cours d’être élargi aux pays de l’Afrique de l’Ouest.
Le Sous – Comité Formation et opération de police est chargé, entre autres, des questions de formation et d’harmonisation des programmes d’enseignement des différentes écoles de la police de la région, de la promotion de la coopération policière régionale au niveau des écoles nationales de police et éventuellement de gendarmerie des pays de l’Afrique centrale, de la documentation, de l’organisation, de la planification et de la supervision des opérations conjointes ou simultanées de police, contre les formes de criminalité identifiées. Chaque année, le CCPAC organise une session annuelle composée de sept (07) réunions statutaires à savoir :
1. La réunion des Directeurs de police judiciaire ;
2. La réunion des Directeurs de la police de l’air et des frontières ;
3. La réunion des Directeurs en charge des drogues ;
4. La réunion des Chefs des bureaux centraux national Interpol ;
5. La réunion des Sous-comités techniques et opérations de police ;
6. La Session du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale ;
7. Le Forum des ministres en charge des questions de sécurité en Afrique centrale. Toutes ces réunions sont préparées sous la coordination du Secrétaire permanent du CCPAC. Source : CCPAC 2- Les ressources humaines : Les ressources humaines du Secrétariat Permanent du CCPAC sont de deux natures : les fonctionnaires mis à disposition par les pays membres. Il s’agit des officiers supérieurs/Commissaires de police, et des personnels sous contrat qui sont des civils. Ils sont au nombre de deux (02).
1. Les activités programmées en 2018 :
Le programme des activités du CCPAC résulte de l’analyse des principaux défis sécuritaires auxquels notre région fait face. Il est programmé au cours de l’année 2018 :
– Neuf (09) sessions de formation portant sur les formes de criminalité en émergence dans la région, notamment : le terrorisme, la cybercriminalité, la traite des personnes, le trafic des drogues, la criminalité économique et financière, le trafic des armes légères et de petit calibre, la fraude documentaire, les crimes contre les enfants et la formation des formateurs sur la coopération policière internationale.
Toutes ces formations ont pour but le renforcement des capacités opérationnelles des cadres et agents des services chargés de l’application de la loi des différents pays membres du CCPAC.
– Trois (03) opérations de police dans les domaines de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre baptisée opération AKAMA NNAM, la criminalité pharmaceutique (Faux médicaments), baptisée opération Mpili et le trafic des véhicules dont le nom n’est pas encore connu.
– Quatre (04) réunions spécialisées dont une sur la criminalité maritime, une sur les malfaiteurs en fuite et une autre sur les médicaments contrefaits. – Sans oublier les sept (07) réunions statutaires citées supra.
Source : CCPAC