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Étiquette : Daniel Yagnye TOM
ERNEST OUANDIÉ, Le dernier garant de notre Unité Nationale
«La vérité voyage sans passeport…», «l’UPC plie mais ne rompt guère», «Le sang des martyrs est la semence du patriotisme…», «L’unité c’est notre baguette magique. C’est la force collective, c’est notre force de frappe politique, contre laquelle se briseront tous les complots
Daniel Yagnyè Tom Impérialistes. Donc l’unité c’est la victoire». Ernest Ouandié.
Nombreux sont ceux parmi nous qui ont déjà entendu ou lu ces quelques extraits de la pensée du Président Ernest Ouandié. Mais qui était ce géant au crâne rasé, les mains menottées, que les gendarmes amenaient à la mort le 15 janvier 1971 à Bafoussam? Qui est cet homme, qui, sachant qu’il allait bientôt être assassiné, regardait paisiblement de gauche à droite la foule rassemblée et semblait lui dire tel un Messie «l’histoire me donnera raison pour avoir mené le bon combat pour mon peuple et pour mon pays»?
Le Président Ernest Ouandié montrait ainsi que lorsque l’on a la conscience de se battre pour une cause juste, l’on pouvait tout affronter avec sérénité, l’on pouvait même aller vers sa mort…en souriant.
Qui est le Président Ernest Ouandié? Quel message a-t-il laissé pour l’UPC et pour notre peuple? Que représente le Président Ouandié pour la nation camerounaise?
Ouandié Ernest de son nom de lutte camarade ÉMILE « Man pass man «
De tous les dirigeants historiques de l’UPC Ernest Ouandié, physiquement et psychologiquement, est celui qui a le plus enduré. N’ayant pas reconnu l’indépendance du 1er Janvier 1960, il a dirigé héroïquement pendant une dizaine d’années dans les maquis du Moungo et de l’Ouest, dans des conditions extrêmement difficiles d’enclavement, la pénible lutte de résistance armée du peuple camerounais. Encerclé et évoluant sans aucun ravitaillement logistique. Il est un exemple de foi inébranlable, de ténacité, d’abnégation, d’amour et de don de soi total pour son pays, … Il faudrait simplement passer quelques nuits dans les forêts de l’Ouest pour se faire une petite idée de l’héroïsme du Président Ouandié.
Le rôle très trouble de Monseigneur Albert Ndongmo
Les sorties du maquis du leader historique de l’UPC étaient minutieusement préparées, exécutées avec une précision d’horloger. Tout était respecté à la minute près. Les groupes qui accompagnaient le Président Ouandié se relayaient de territoire en territoire, en se basant sur un calendrier bien préétabli scrupuleusement respecté. Le Président Ouandié et son secrétaire particulier, Njassep Mathieu alias Ben Bella, avaient été reçus par Mgr Ndongmo en personne, qui ensuite les conduisit avec sa voiture dans une mission où, quelques jours plus tard, il devait les rencontrer. Ces jours passés et se sentant délaissés par le prélat, le Président Ouandié prit la décision de partir, c’est en sortant de là qu’ils s’aperçurent que toute la région était infestée par les forces de sécurité. Afin de sauver son chef en dépistant la soldatesque néocoloniale, le camarade Njassep se dévoila et se rendit, mais le Président Ouandié seul, et traînant une blessure grave à la jambe, conscient qu’il ne pouvait pas résister longtemps dans ces conditions, au lieu de périr dans l’anonymat en brousse, prit la décision de mener son dernier combat en se présentant volontairement au poste de police le plus proche.
Un meurtre commandité par une France aveuglée
Le Président Ouandié était le dernier dirigeant historique de l’UPC de la toute première génération upéciste, dont plusieurs nationalistes avaient participé activement à la libération de la France et de l’Europe de l’invasion nazie pendant la deuxième Guerre mondiale. Cette génération intransigeante exigeait de la France le respect de ses engagements, ce qui la rendait furieuse. Déterminée à en finir une fois pour toutes, la France, aveuglée par l’ingratitude et la méchanceté, s’était donnée pour mission d’exterminer complètement toute cette génération afin que le message du 27 Août 1940 ne soit pas transmis aux futures générations. C’est ainsi que tout comme Ruben Um Nyobe, Félix-Roland Moumié ou même Ossende Afana et Mpouma Kilama « Makanda Pouth « , le Président Ouandié devait mourir à tous prix ! Et il le savait ! D’où son mutisme lors des sessions de torture qui lui était infligée, et son comportement pendant le pseudo procès. À la fin de celui-ci, il refusa l’humiliation de demander la clémence du sanguinaire Ahidjo.
En même temps obnubilée par l’odeur du pétrole du Cameroun Occidental, la France exigeait d’Ahidjo la fin du fédéralisme, Ouandié en était le dernier obstacle: c’est pourquoi une année après cet assassinat, Ahidjo réalisait le référendum du 20 Mai 1972, qui est un des éléments constitutifs du contentieux historique national au Cameroun occidental, puisqu’il a ouvert la porte à l’annexion pure et simple de cette partie du territoire national, ce qui est une des causes de l’atroce guerre fratricide que vit notre pays depuis plus de trois ans.
La mauvaise conscience des aujoulatistes
« Indépendance ! Sécession ! Restauration ! Statut spécial ! Guerre ! Fédéralisme ! » Voici ce qui se dit aujourd’hui lorsque l’on parle du Cameroun occidental et, en soi, constitue une preuve que l’on ne triche pas avec l’histoire : L’UPC n’ayant pas reconnu l’indépendance néocoloniale du 1er Janvier 1960, avait par son Président Ernest Ouandié, à partir du maquis où il avait déclenché la résistance armée, demandé aux élites du Cameroun occidental le boycott de la Conférence de Foumban de 1961. Celles-ci avaient refusé cet appel du leader historique de l’UPC, et avaient plutôt préféré la voie de la collaboration avec le néocolonialisme français et leur laquais, Ahmadou Ahidjo, avec lequel ils ont activement contribué à l’édification de l’actuel État camerounais.
Aujourd’hui, cet État camerounais, produit des compromissions des élites du Cameroun oriental et occidental, est rattrapé par ses propres turpitudes au Cameroun occidental. Le Président Ernest Ouandié apparaît comme celui qui avait montré l’unique voie à suivre, celui qui avait prêché par l’exemple en versant son sang pour la Réunification et l’Indépendance de notre pays.
Le Président Ouandié est donc la mauvaise conscience de tous ceux qui ont dirigé le Cameroun. Son nom devrait provoquer des insomnies à tous ceux qui ont amené notre pays à cette guerre que nous vivons depuis plus de trois ans. Ernest Ouandié est aussi la mauvaise conscience de ces élites du Cameroun occidental et leurs héritiers politiques, qui en 1961 avaient choisi la collaboration avec la France, au lieu de la véritable Indépendance et Réunification.
« Kunde i Seki ! », un message d’espoir pour l’UPC et pour le peuple camerounais.
La hantise d’Ahmadou Ahidjo était de présenter aux Camerounais une Union des Populations du Cameroun (UPC) petite, confinée au pays Bamilékés. L’obsession du Renouveau de M. Biya est de nous montrer une UPC confinée au pays Bassa, ce qui est facilité par la complicité des élites traîtres Bassa. C’est la raison pour laquelle malgré les 85 inculpés de diverses ethnies du pays dont 35 accusés de rébellion, le 15 Janvier 1971, seuls des Bamilékés furent assassinés, Ahidjo trouva des raisons pour ne pas tuer un seul des accusés des autres ethnies, afin de montrer au pays que ce simulacre de procès n’avait concerné que les Bamilékés. Pendant le procès on osa s’approcher de notre intrépide commandant Makembe Tollo « Bad boy », pour lui demander de ne pas décliner son ethnie.
Le sacrifice du Président Ouandié est une invitation à la réflexion pour une action concertée inclusive afin de prouver que l’UPC peut plier dans les difficultés comme elle est en train de plier aujourd’hui, mais que jamais notre parti ne rompra!
« Kunde i Seki ! » Le Président Ernest Ouandié exhorte le peuple camerounais à son unité au-delà des chapelles politiques. Une unité nationale issue d’un vaste courant patriotique regroupant les ressortissants de toutes les régions du pays, véritable rempart et remède aux replis identitaires qui minent actuellement le pays. Une unité nationale seule capable de lui assurer la victoire finale en le libérant des chaînes de la FrançAfrique, lui permettant d’arracher sa souveraineté politique, économique, sanitaire et de récupérer sa monnaie.
Président Ernest Ouandie ! Présent!
Camarade Émile! Présent !
Toujours avec Émile!
Daniel Yagnye TOM
Représentant spécial de l’UPC en Afrique centrale et Australe
Président de l’Alliance Patriotique.
Le prix du sang, de la vie et de l’amour…
Quelle importance donnons-nous à la vie en Afrique centrale? Nous ne parlons pas ici de sa qualité, mais simplement de la vie tout court.
Daniel Yagnye Tom La vie d’un Camerounais, la vie d’un Congolais ou même d’un Centrafricain, Gabonais ou Tchadien aurait-elle une quelconque valeur? Si oui, quel en serait le prix réel? Ailleurs en Europe, aux Amériques…il suffit de quelques morts et parfois d’un seul pour que se déplace le chef de l’Etat sur le lieu. Chez-nous, presque rien n’émeut nos dirigeants.
Notre jeunesse se meurt dans le désert du Sahara, la mer Méditerranée est devenue un immense cimetière, mais la vie suit son cours paisiblement dans les pays africains. Même dans les pays pris en étau par divers conflits armés comme le Cameroun, il apparaît insensé, voire provocateur de se demander s’il valait la peine pour un Camerounais de donner sa vie et de mourir pour son pays.
Oui, nous le savons très bien. Il n’y a qu’une seule vie puisque nous-mêmes, celles et ceux que nous aimons tant, n’avons qu’une seule et unique vie. Bien évidemment tout comme celles et ceux qui ne sont pas des nôtres, ne sont pas nos proches ni ne font partie de nos relations, eux aussi ont seulement une vie, bien que la leur nous soit lointaine et très souvent insignifiante…
L’histoire de l’Afrique est pleine d’enseignements sur le don de la vie et l’héroïsme de ses filles et fils, leurs capacités de donner et de se donner jusqu’au sacrifice suprême dans la défense de leur pays et des intérêts de leurs populations. Il n’existe aucune expression de l’Amour plus sublime que le don de sa vie pour les siens. Plus proche de nous, nous avons des exemples de Barthélémy Boganda, Patrice Emery Lumumba, Marien Ngouabi, Ruben Um Nyobe, Felix-Roland Moumié, Ernest Ouandié et Ossende Afana pour ne citer que les plus illustres, mais peut-on dire aujourd’hui que ces morts ont servi à quelque chose lorsque l’on voit l’état de délabrement de nos pays et le peu d’importance qui est donné à leurs sacrifices?
Avec le 27 Août 1940, des milliers d’africains sont morts pour la libération de l’Europe du fascisme allemand, mais personne n’en parle!
Oui l’Afrique Centrale a perdu dans cette guerre des milliers de ses fils, mais personne n’en parle, car ils ont été purement et simplement oubliés. Pour certains en Europe, la participation des africains dans cette guerre pose de sérieux problèmes de conscience. Il est donc tout à fait compréhensible l’embarras qui est causé dans certains milieux lorsque ce problème est soulevé tel que nous le faisons aujourd’hui.
Chaque année des commémorations sont effectuées dans la plupart des pays européens pour honorer les morts et les divers sacrifices de ces populations lors de cette guerre, des pèlerinages sont ainsi réalisés, et on voit des groupes de citoyens américains, anglais, israéliens…ainsi que leurs familles sillonner l’Europe pour visiter les divers lieux historiques de cette guerre. Notre continent est toujours absent.
On connaît exactement le nombre de morts soviétiques de cette guerre, ils sont environ vingt millions. Oui, on connaît le nombre d’Allemands, environ neuf millions, environ 541.000 Français, 450.000 Anglais, près six millions de Juifs, 418.000 Américains. Et en Afrique, on ne parle que des marocains, environ 190.000 qui ont péri lors de cette guerre.
Combien d’Africains subsahariens sont-ils morts lorsque l’on sait que de 1940 à 1943, toute la France Libre reposait sur eux? Quel est le nombre exact de Camerounais morts pendant cette guerre? Combien de Centrafricains, Congolais, Gabonais, Tchadiens, Sénégalais…?
Malgré la participation pourtant décisive de ses fils, l’Afrique a été et est toujours oubliée, son importance dans cette guerre est ignorée, car son absence de l’Histoire est naturelle !
Et pourtant, tous les pays qui ont participé à cette guerre connaissent très bien l’importance décisive de l’Afrique, mais tout le monde se tait ! Raisons d’Etat obligent!
Que vaut donc finalement la vie de plusieurs milliers d’Africains ? Pourquoi sont-ils morts dans cette guerre et qu’est-ce que l’Afrique en a tiré ?
Dans tous les cas, si nous-mêmes les Africains ne valorisons pas nos vies ni celles des nôtres, que devrions-nous attendre des autres non-Africains ?
La générosité des peuples de l’afrique centrale
Qu’est-ce qui peut justifier le mutisme de nos Etats à propos de ce qui s’est passé dans notre sous-région à partir du 27 Août 1940? Comment taire les pertes humaines, les souffrances supportées et les espérances suscitées à nos populations par la France Libre? Pourquoi fermer les yeux sur la perfidie, l’ingratitude et la méchanceté de la France?La France Libre n’a pas été une partie de plaisir. S’il est agréable aujourd’hui d’évoquer la générosité de nos populations dans l’effort de guerre avec les dons matériels et financiers, les travaux pour la logistique dans les plantations d’hévéas…on ne peut pas oublier les brimades, les séquestrations et les rafles des jeunes pour leur participation forcée dans une guerre qui elle-même a été une véritable sélection naturelle où n’ont survécu que les plus résistants.
Car non seulement les soldats africains devaient surmonter les difficultés objectives matérielles, naturelles, climatiques, mais subir aussi les diverses discriminations des officiers français. Convaincus que la libération de la France ouvrirait les portes aux indépendances de leurs pays, les nationalistes africains se sont donnés entièrement dans cette guerre, animés par un esprit de fraternité envers leurs frères d’armes français. C’est donc avec beaucoup de tristesse que l’on peut imaginer aujourd’hui ce qu’ils ont souffert quelques années après, lorsqu’ils ont réclamé l’indépendance.
Aujourd’hui, pour ce qui est du Cameroun, avec une certaine rage, on peut comprendre leur immense désappointement et déception devant l’amnésie et l’ingratitude de la France, lorsqu’ils étaient pourchassés et traqués dans les maquis, eux et leurs familles, par leurs anciens compagnons d’armes français. Que pouvaient penser les nationalistes camerounais dans les maquis, impuissants face à la mort de leurs enfants, épouses et camarades? Puisque plusieurs parmi eux y ont perdu non seulement leurs propres vies, mais aussi celles de leurs proches parents: mon oncle maternel Tina Kissaga après avoir œuvré à la libération de la France du nazisme allemand, y a perdu sa vie tout comme celle de sa fille aînée Ngo Tina Suzanne Félicitée.
Mais tôt ou tard l’Afrique reconnaît toujours les sacrifices de ses filles et fils puisque l’histoire finit toujours par rendre justice!
Ce n’est pas encore entièrement le cas, mais on n’y est plus loin!Oui, tôt ou tard, l’Afrique honore toujours les sacrifices de se enfants!!!
La voici aujourd’hui cette preuve: l’Afrique centrale célèbre 80 ans après le 27 Août 1940, la décisive participation de ses fils, au nom de la France Libre, à la libération de la France et de l’Europe!!!
Daniel Yagnye TOM
Représentant spécial de l’Union des Populations du Cameroun en Afrique Australe et Centrale.
Président de l’Alliance Patriotique.
Le 20 Octobre2020Le commandant Kissamba (GAMA) comme CHE GUEVARA
De son vrai nom René Jacques N’gouo Woungly-Massaga, c’était le commandant Kissamba ou le commandant Gama pendant la lutte armée. Pendant la clandestinité nous l’appelions tendrement « le grand frère ». Avec la disparition physique du commandant Kissamba, l’UPC vient de perdre le dernier de ses leaders historiques.
En réalité Massaga faisait partie de la deuxième génération des dirigeants du parti historique, tout comme Michel Ndoh et Nicanor Njiawe, tous des jeunes cadres issus de l’UNEK (Union Nationale des Étudiants du Kamerun). Ils étaient des membres du Comité Révolutionnaire (CR) crée dans le maquis en 1961 par le président Ernest Ouandié et présidé par lui-même, après l’assassinat à Genève par les services secrets français du président de l’UPC Felix-Roland Moumié.
Panafricaniste convaincu, Woungly-Massaga a participé aux plus grands combats du continent de son époque. Il était aux côtés du président Kwame N’krumah du Ghana en tant que conseiller, ce qui lui a permis d’aider le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) par le biais de son représentant à Accra, le docteur Hugo Azancot de Menezes.
Sous sa direction, l’UPC était aux côtés du président Massamba Débat et de son Premier ministre, Pascal Lissouba, qui plus tard était devenu le président du Congo. Cette présence de l’UPC avec Massaga et son représentant Thomas Emock Elang (Antonio Da Costa ) au Congo Brazzaville a largement favorisé l’implantation effective du MPLA et de ses forces militaires. Avec Woungly-Massaga, naissait une complicité politique, diplomatique et militaire avec le MPLA et ses principaux dirigeants, le président du MPLA, Antonio Agostinho Neto, et son principal commandant militaire, Hoji Ya Henda.
Le commandant Kissamba a dirigé le deuxième front de l’ALNK (Armée de Libération Nationale du Kamerun) qui normalement était censé désenclaver le premier front dirigé par le président Ernest Ouandié. De sérieux manquements et erreurs n’ont pas permis la réussite de ce front qui a été dévoilé et a subi un cuisant échec prématuré.
Massaga a participé activement dans la campagne de la défense du président Ernest Ouandié qui était entre les mains de Ahmadou Ahidjo. Après l’odieux assassinat du président Ouandié, avec pour principal objectif la relance de la résistance upéciste, Woungly-Massaga, travailleur infatigable et doué d’une énorme intelligence politique, élaborait en 1974 avec Michel Ndoh et de jeunes cadres upécistes, Paul Moukoko Priso, Hilaire Mindja, Samuel Mack-Kit, Daniel Ngon…le Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie (MANIDEM).
La création du MANIDEM est l’une des réalisations les plus marquantes du commandant Kissamba, puisqu’elle aura permis le recrutement et la formation de jeunes cadres qui aujourd’hui continuent la lutte de l’UPC. Parallèlement avec le MANIDEM, Massaga créait le mouvement panafricaniste, Alliance Révolutionnaire des Peuples Africains ( ARPA), qui avait pour objectif la création de l’Union des Républiques Socialistes d’Afrique, Mouvement qui a formé et encadré de nombreux militants africains de différents pays.
Évoluant en Europe dans des conditions de sécurité de plus en plus difficiles, une solution africaine fut envisagée après la mort à Luanda en 1986 du camarade Thomas Emock Elang, représentant spécial de l’UPC en Afrique Australe. Solution de courte durée à cause de multiples problèmes internes de l’UPC. Face à la croissante grogne des membres de la direction de l’UPC, Woungly-Massaga opta pour la démission de l’UPC en 1989 et le retour au Cameroun.
La calamiteuse sortie de la clandestinité de l’UPC, sa difficile adaptation à la fausse démocratie et au pseudo-multipartisme de l’Etat camerounais et les erreurs de l’UPC n’ont pas permis à ce parti de s’occuper matériellement et financièrement de son leader historique Woungly-Massaga. Ce qui explique en grande partie ses dernières et fréquentes errances politiques.
Avec des hauts et des bas, le commandant Kissamba aura mené le bon combat, celui de la véritable Réunification et de l’Indépendance de notre pays, celui de la conquête de la souveraineté politique et économique du Cameroun et de l’Afrique, celui de la véritable unité politique de notre continent. Commandant Kissamba ! Présent !
Commandant Gama! Présent !
Camarade Woungly-Massaga! Présent !
L’UPC est en lutte! L’UPC vaincra!
Vive l’Union des Populations du Cameroun ! Vive le Cameroun !
Daniel Yagnye TOM
Upéciste
Président de l’Alliance Patriotique.
Le 17 Octobre 2020Le prix du sang, de la vie et de l’amour…
Quelle importance donnons-nous à la vie en Afrique centrale ? Nous ne parlons pas ici de sa qualité mais simplement de la vie tout court. La vie d’un camerounais, la vie d’un congolais ou même d’un centrafricain, gabonais ou tchadien aurait-elle une quelconque valeur ? Si oui quel en serait le prix réel ? Ailleurs en Europe, aux Amériques…il suffit de quelques morts et parfois d’un seul pour que se déplace le chef de l’Etat dans le lieu, chez-nous presque rien n’émeut nos dirigeants.
Daniel Yagnye Tom Notre jeunesse se meurt dans le désert du Sahara, la mer Méditerranée est devenue un immense cimetière mais la vie suit son cours paisiblement dans les pays africains. Même dans les pays pris en étau par divers conflits armés comme le Cameroun, il apparaît insensé, voire provocateur de se demander s’il valait la peine pour un camerounais de donner sa vie et de mourir pour son pays.
Oui nous le savons très bien, il n’y a qu’une seule vie puisque nous-mêmes, celles et ceux que nous aimons tant, n’avons qu’une seule et unique vie. Bien évidemment tout comme celles et ceux qui ne sont pas des nôtres, ne sont pas nos proches ni ne font partie de nos relations, eux aussi ont seulement une vie bien que les leurs nous soient lointaines et très souvent insignifiantes…
L’histoire de l’Afrique est pleine d’enseignement sur le don de la vie et l’héroïsme de ses filles et fils, leurs capacités de donner et de se donner jusqu’au sacrifice suprême dans la défense de leur pays et des intérêts de leurs populations. Il n’existe aucune expression de l’Amour plus sublime que le don de sa vie pour les siens. Plus proches de nous, nous avons des exemples de Barthélémy Boganda, Patrice Emery Lumumba, Marien Ngouabi, Ruben Um Nyobe, Felix-Roland Moumié, Ernest Ouandié et Ossende Afana pour ne citer que les plus illustres, mais peut-on dire aujourd’hui que ces morts ont servi à quelque chose lorsque l’on voit l’état de délabrement de nos pays et le peu d’importance qui est donné à leurs sacrifices?
Avec le 27 Août 1940 des milliers d’Africains sont morts pour la libération de l’Europe du fascisme allemand mais personne n’en parle! Oui l’Afrique Centrale a perdu dans cette guerre des milliers de ses fils, mais personne n’en parle car ils ont été purement et simplement oubliés. Pour certains en Europe, la participation des africains dans cette guerre pose de sérieux problèmes de conscience, il est donc tout à fait compréhensible l’embarras qui est causé dans certains milieux lorsque ce problème est soulevé tel que nous le faisons aujourd’hui.
Chaque année des commémorations sont effectuées dans la plupart des pays européens pour honorer les morts et les divers sacrifices de ces populations lors de cette guerre, des pèlerinages sont ainsi réalisés, et on voit des groupes de citoyens américains, anglais, israéliens…ainsi que leurs familles sillonner l’Europe pour visiter les divers lieux historiques de cette guerre, notre continent est toujours absent.
On connaît exactement le nombre de morts soviétiques de cette guerre, ils sont environ vingt millions, oui on connaît le nombre d’allemands, environ neuf millions, environ 541.000 français,450.000 anglais, près six millions de juifs, 418.000 américains , en Afrique on ne parle que des marocains, environ 190.000 qui ont péri lors de cette guerre.
Combien d’africains sub-sahariens sont-ils morts lorsque l’on sait que de 1940 à 1943 toute la France Libre reposait sur eux? Quel est le nombre exact de camerounais morts pendant cette guerre? Combien de centrafricains, congolais,
gabonais, tchadiens, sénégalais. ..? Malgré la participation pourtant décisive de ses fils, l’Afrique a été et est toujours oubliée, son importance dans cette guerre est ignorée, car son absence de l’histoire est naturelle !
Et pourtant tous les pays qui ont participé à cette guerre connaissent très bien l’importance décisive de l’Afrique, mais tout le monde se tait ! Raison d’Etat oblige!
Que vaut donc finalement la vie de plusieurs milliers d’africains ? Pourquoi sont-ils morts dans cette guerre et qu’est-ce que l’Afrique en a tiré ?
Dans tous les cas, si nous-mêmes les africains ne valorisons pas nos vies ni celles des nôtres, que devrions-nous attendre des autres non-africains ?
La générosité des peuples de l’Afrique Centrale
Qu’est-ce qui peut justifier le mutisme de nos états à propos de ce qui s’est passé dans notre sous-région à partir du 27 Août 1940 ? Comment taire les pertes humaines, les souffrances supportées et les espérances suscitées à nos populations par la France libre? Pourquoi fermer les yeux sur la perfidie, l’ingratitude et la méchanceté de la France?
La France libre n’a pas été une partie de plaisir. S’il est agréable aujourd’hui d’évoquer la générosité de nos populations dans l’effort de guerre avec les dons matériels et financiers, les travaux pour la logistique dans les plantations d’hévéas…on ne peut pas oublier les brimades, les séquestrations et les rafles des jeunes pour leur participation forcée dans une guerre qui elle-même a été une véritable sélection naturelle où n’ont survécu que les plus résistants, car non seulement les soldats africains devaient surmonter les difficultés objectives matérielles, naturelles, climatiques mais subir aussi les diverses discriminations des officiers français.
Convaincus que la libération de la France ouvrirait les portes aux indépendances de leurs pays, les nationalistes africains se sont donnés entièrement dans cette guerre, animés par un esprit de fraternité envers leurs frères d’armes français, c’est donc avec beaucoup de tristesse que l’on peut imaginer aujourd’hui ce qu’ils ont souffert quelques années après, lorsqu’ils ont réclamé l’indépendance.
Aujourd’hui pour ce qui est du Cameroun, avec une certaine rage, on peut comprendre leur immense désappointement et déception devant l’amnésie et l’ingratitude de la France, lorsqu’ils étaient pourchassés et traqués dans les maquis, eux et leurs familles par leurs anciens compagnons d’armes français. Que pouvaient penser les nationalistes camerounais dans les maquis, impuissants face à la mort de leurs enfants, épouses et camarades ? Puisque plusieurs parmi eux y ont perdu non seulement leurs propres vies mais aussi celles de leurs proches parents: mon oncle maternel Tina Kissaga après avoir œuvré à la libération de la France du nazisme allemand, y a perdu sa vie tout comme celle de sa fille aînée Ngo Tina Suzanne Félicitée.
Mais tôt ou tard l’Afrique reconnaît toujours les sacrifices de ses filles et fils puisque l’histoire finit toujours par rendre justice !
Ce n’est pas encore entièrement le cas, mais on n’y est plus loin!
Oui tôt ou tard l’Afrique honore toujours les sacrifices de se enfants !!!
La voici aujourd’hui cette preuve: l’Afrique Centrale célèbre 80 ans après le 27 Août 1940 la décisive participation de ses fils, au nom de la France libre, à la libération de la France et de l’Europe!!!
Daniel Yagnye TOM
Représentant spécial de l’Union des Populations
du Cameroun en Afrique Australe et Centrale.
Président de l’Alliance Patriotique.
Le 20 Octobre 2020