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Étiquette : Burkina Faso
Hommage au professeur Joseph Owona
Face à certaines émotions, la gorge se noue et la voix disparait. En ces moments-là, ces mots d’un certain Alfred de Vigny se bousculent dans mon esprit embrumé par l’affliction…
A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse derrière soi, seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse. C’est là une citation qui résume in fine le parcours de chaque humain sur terre, c’était un grand cadeau qu’il offrait à tes très chers parents. Bien que né grand prématuré, précocement voué à la fosse, la destinée que le Seigneur avait attaché à ton paquet de survie terrestre allait contenir toutes les satisfactions que l’homme peut espérer sur terre.
Après des études primaires et secondaires sans encombre dans le Département de
l’océan, nanti du baccalauréat tu intègres l’université de Yaoundé qui venait d’ouvrir ses portes en 1962. Là, inscrit à la faculté de droit tu allais rapidement découvrir ta passion pour le Droit qui allait si bien te coller à la peau, qu’à la fin de ta carrière administrative et politique, tes admirateurs comme tes détracteurs se retrouvent d’accord sur une assertion nationale: Le Pr Joseph Owona est sans conteste le «Père du constitutionnalisme au Cameroun».
Après un doctorat d’Etat en Droit public soutenu à l’université Panthéon Sorbonne de Paris et réussir non sans brio le concours français d’agrégation en Droit public et en sciences politiques (le Cames était encore dans ses balbutiements), tu commences ta carrière académique à l’Université de Yaoundé. Traversant avec aisance, compétence et une rigueur reconnue de tous, les différents écueils de l’administration universitaire de Yaoundé de 1983 à 1985! Tu t’arrimes de ce fait à la première génération des juristes et jurisconsultes ayant essaimé la science du droit au Cameroun et en Afrique.
En sus de ton intense activité académique d’une durée de près de 30 années, au service de l’enseignement supérieur», tu as manifesté ta disponibilité à venir enseigner à titre gracieux aux pays des hommes intègres, la patrie de ton épouse, notre sœur Oumou, dès 1992. Tu as poursuivi ta contribution au développement de ton pays à travers le pouvoir exécutif et l’administration centrale.
Un simple survol des responsabilités que tu as successivement occupées donne la
mesure de tes combats en faveur du développement…
– Secrétariat général de la Présidence de la République,
– Ministre de la Fonction publique,
– Ministre de la Santé,
– Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat,
– Ministre de l’éducation nationale……
Ta longévité auprès du Chef de l’Etat à travers la gestion de tant de structures t’a même valu le surnom de «pompier de l’État». Cette longévité exceptionnelle auprès du Président de la République traduit s’il en était besoin un de tes traits de caractère souvent occulté: la FIDELITE en amitié.
Cette fidélité a été perçue au Burkina Faso, pays ou en tant que ministre des Sports, tu dirigeas la délégation camerounaise 1998 durant la Coupe d’Afrique des nations de football ayant eu lieu du 7 février au 28 février 1998, lorsqu’après cinquante ans de mariage civil, tu as consenti à célébrer le mariage religieux musulman longtemps promis à ton épouse Mme Owona née Guindo Oumou.
Ce mariage célébré à la mosquée de Ouagadougou demeure une cérémonie mémorable et inoubliable pour les fidèles de cette mosquée ! nous ne pouvons pas oublier ta contribution notoire à la construction d’un temple islamique à Djibo.
Tout ce qui précède, magnifie tous les combats qui ont été les tiens, ta vie durant. En tirant te révérence ce 06 janvier 2024, tu surprends tout ton monde.
Mais comme il est connu de tout croyant que le Seigneur fait ce qu’il veut, il a voulu te rappeler ce jour; nos larmes silencieuses ne peuvent ni cacher ni éponger toute notre affliction. Nous te pleurons pour nous-mêmes car c’est nous qui ne pourrons plus te voir et jouir de ton affection; de ton amour ; mais toi, là où tu es, tu nous vois et sais que git en chacun de nous; donc tu es avec nous. Puisse le Seigneur être satisfait de toi et te faire miséricorde. Puisse la terre du Cameroun que tu as tant aimée et servie te soit légère.
Nous du Faso te souhaitons un repos éternel.
Au nom de la famille GUINDO au Burkina Faso
GUINDO Abdoulaye
Mes vœux pour 2024
Je voudrais d’abord former pour chacun de nous des vœux de santé, de paix intérieure et de prospérité dans ce que nous entreprendrons.
Puisse l’étoile qui jadis guida les rois mages d’Orient vers le Roi des rois nous conduire vers plus de liberté, de vérité et de justice, valeurs qui seules assurent la stabilité et la grandeur des nations!
La République centrafricaine, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont osé et remporté des victoires décisives sur le chemin de la liberté et de la souveraineté, preuve qu’aucun peuple n’est voué à subir ad vitam aeternam l’occupation, la domination, l’exploitation et le mépris d’un autre peuple. D’autres pays de l’Afrique dite francophone peuvent leur emboîter le pas si leurs populations en prennent l’engagement en 2024 et acceptent d’en payer le prix car Dieu ne sauve pas les hommes sans eux.
Je prie pour que la nouvelle année enfante des hommes et des femmes courageux et déterminés qui pourront se lever pour briser le joug qui pèse sur nous depuis 6 siècles.
Bonne et heureuse année à nous tous!Jean-Claude Djéréké
Grâce à eux, nous sortirons bientôt de la grande nuit
En 1968, le musicien camerounais Pierre Tchana enregistrait, chez Philips, «Il n’est jamais trop tard». Dans les boums organisées par nos aînés de l’époque, qui étaient fiers de porter leurs pantalons et chemises de nouveaux collégiens ou lycéens, ce morceau ne manquait jamais au menu. Entre autres choses, Tchana y faisait remarquer que, «petit à petit, l’oiseau fait son nid».
Petit à petit, le Burkina Faso avance sur le chemin de la liberté et de la souveraineté. Petit à petit, il se donne les moyens de combattre efficacement ce terrorisme que des criminels sans foi ni loi ont fabriqué de toutes pièces pour voler nos matières premières. Fabriqué car les Africains ont fini par comprendre que les gens qui prétendaient en délivrer les pays du Sahel ne sont pas différents de ceux qui fournissent armes, munitions, véhicules et renseignements aux terroristes à qui, dans le même temps, leurs médias-mensonges tendent complaisamment le micro. Une histoire de pompier pyromane comme l’a chanté Alpha Blondy dans l’album «Eternity» sorti en mars 2022. Le problème avec le reggae-man ivoirien, c’est que, après avoir critiqué les bases militaires françaises installées dans certains pays africains, il n’a jamais demandé le départ du 43e BIMA d’Abidjan pendant le règne du despote Dramane Ouattara.
Petit à petit, disais-je, le Burkina avance. Les lignes y bougent lentement mais sûrement grâce aux dirigeants de la transition qui ont su prendre les bonnes décisions: suspension de France 24 et Rfi, rappel de leur ambassadeur à Accra après le honteux kpakpatoya de Nana Akufo-Addo qui voulait plaire à ses maîtres occidentaux en parlant de la présence du groupe russe Wagner à Ouaga, expulsion de Barbara Manzi, la coordinatrice résidente de l’ONU.
Le pays des hommes intègres fait son petit bonhomme de chemin comme le Mali d’Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga à qui la Turquie vient de livrer des drones dernier cri.
Certes, on aurait aimé que toute l’Afrique francophone agisse depuis longtemps comme le Mali et le Burkina mais «il n’est jamais trop tard» pour rectifier le tir, pour défendre les intérêts des peuples africains, pour dire « non » à tous les Tartuffes prompts à donner des leçons de bonne gouvernance et de démocratie aux autres alors qu’eux-mêmes sont loin d’être des parangons de vertu, pour se sacrifier comme Ibrahim Traoré qui a renoncé à son salaire de président de la République et décidé de vivre avec celui que perçoivent les capitaines burkinabè.
Je cite ces deux exemples (le Mali et le Burkina Faso) pour attirer l’attention de chacun sur le fait que notre continent peut renaître plus fort et plus grand si les autres pays emboîtent le pas à Bangui, Bamako et Ouaga, qu’il n’y a pas lieu d’être pessimiste, que quelques hommes et femmes courageux, éclairés, déterminés et pensant d’abord à la patrie suffisent pour changer le destin d’un pays comme Jerry Rawlings et ses compagnons le firent au Ghana hier.
Touadéra, Assimi et Traoré, l’Afrique digne et combattante est avec vous! Dieu, qui est justice, liberté et vérité, ne vous abandonnera point. Um Nyobè, Félix Moumié, Kwame Nkrumah, Lumumba, Sékou Touré, Nyerere, Machel, Amilcar Cabral, Olympio, Boganda, Modibo Keïta, Ngouabi, Sankara, Rawlings prient pour vous. Ne reculez pas!
Lire aussi Jean Emmanuel Pondi: «L’Afrique ne doit pas aller au Conseil de sécurité sans droit de veto»
Jean-Claude Djereke
Devoir de mémoire : il était une fois, l’esclavage en Afrique!
Des chercheurs africains et européens racontent ce pan douloureux de l’histoire du continent, au cours des assises organisées à l’Université de Yaoundé I le 19 avril dernier par le réseau Slafnet.
Un colloque international sur l’esclavage en Afrique. Trois jours de travaux : 19 au 21 avril 2022. Un lieu mythique et symbolique : l’Université de Yaoundé I. Un panel de choix: des chercheurs venus d’Afrique et d’Europe. Voilà les ingrédients d’un banquet intellectuel sur la thématique de «l’esclavage en Afrique: Savoirs et décloisonnements ». Autour de la table: l’organisation non gouvernementale Slafnet (Esclavage en Afrique: un dialogue entre Europe et l’Afrique), l’Institut de Recherche pour le Développement pour l’Afrique centrale (IRD), l’Université de Yaoundé I, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF)… Ce «qui montre l’attention de cette institution universitaire à la recherche», confie Eric Mathias Owona Nguini. Selon le Vice-Recteur de l’Université de Yaoundé I, la thématique de l’esclavage en Afrique est très importante «dans ses formes effectivement anciennes, mais aussi dans ses formes relativement récentes. L’esclavage a eu un poids dramatique dans l’histoire de l’Afrique et continue d’avoir un impact significatif sur le fonctionnement des sociétés africaines, voilà pourquoi la communauté scientifique universelle, venant de différents pays (France, Mali, Burkina-Faso, Haïti, Niger et du Cameroun) se réunit à Yaoundé pour en parler», renchérit-il.
La Coordonnatrice du réseau Slafnet, Marie-Pierre- Ballarin, constate que les séquelles de l’esclavage en Afrique sont encore vivaces. Les héritages sont nombreux, diversifiés, douloureux parfois et extrêmement sensibles. Face à ce traitement inhumain, dégradant, et portant atteinte à la dignité humaine, «sur le continent Africain, les victimes de l’esclavage ancien et contemporain se font de plus en plus entendre, exigeant la prise en compte de leur passé par leurs nations», remarque-t-elle.
Les différentes régions du continent ont pris part à ce colloque, illustrant à la fois «l’hétérogénéité des situations et en même temps la généralité du phénomène», déclare Jean Marc Hougard, représentant de l’IRD. Ce qui contribue d’inscrire durablement la question de l’esclavage du continent africain dans les sociétés occidentales et de l’océan indien, dans l’agenda de la recherche et dans les curricula des enseignements en sciences sociales des institutions universitaires africaines. Cette conférence a pour ambition de renforcer «les réseaux scientifiques internationaux, particulièrement le réseau africain – caribéen et européens créés dans le cadre du programme Slafnet, permettant également d’opérer un rapprochement à l’échelle du continent entre chercheurs universitaires africains francophones, lusophones, et anglophones», conclut le représentant de l’IRD pour l’Afrique centrale.
Olivier Mbessité
Diaspora burkinabè en Allemagne: Buspad invente l’avenir au pays natal
Engagement social, investissement économique, épanouissement humain. Tels sont les leitmotivs de Buspad.
Avec des membres hautement qualifiés en télécommunication, en médicine, en sociologie, en journalisme, en ingénierie, etc., Créée en 2005, Buspad avec ses 36 membres, mène des réalisations utilitaires au Burkina Faso. Elles sont environnementales : améliorer les performances énergétiques des bâtiments réalisés. Mieux, maîtriser les coûts permettant d’allier confort et économies d’énergies à travers le solaire. Elles s’orientent vers l’entreprenariat avec la construction d’une savonnerie avec l’association des femmes Pugwissinga de Ouargaye dans la province du Koulpelogo.
Elles se veulent éducationnelles. Et elles s’affichent comme socle pour une jeunesse épanouie et instruite. Et pour ce faire, Buspad construit. Elle construit. Elle a construit dans différentes régions du Burkina Faso des établissements scolaires.
A Nandiala, dans la province du Boulkiemdé, au Centre-Ouest du Faso, elle a fait ériger en 2011, une école de trois classes avec latrines, magasin, et bureau d’enseignants. Pour l’année scolaire 2015-2016, 170 élèves ont eu le privilège de s’y instruire. Le directeur de l’école, Belibi Nébié, confie : « avec l’électricité solaire, installée et fonctionnelle depuis le 12 avril 2011, Buspad a fait de Nandiala « D », une école de différence et de référence dans la commune rurale de Nandiala. Ce système composé de quatre plaques et de deux grandes batteries de conservations d’énergie aliment régulièrement l’école. »
La réalisation de ces œuvres a couté 45 424 € euros soit environ 30 millions de FCFA. Et pour la construction du collège d’enseignement général de Kampoaga dans la province du Boulgou dans le sud-est du Burkina Faso, l’association a investi 30 000 € soit 20 millions FCFA.
Mais comment cette association arrive-t-elle à mobiliser tant de fonds pour ces projets ? « La collecte des fonds se fait lors de nos activités culturelles, la promotion de nos activités auprès de nos amis et collègues, par des actions ponctuelles de vente de produits importés du Burkina Faso comme les mangues fraiches, séchées, surtout les produits biologiques de très haute qualité, » lâche d’un trait l’ingénieur en génie civil et en imagerie médicale, Jean-Eric Yanna, Secrétaire général sortant de Buspad. Puis, d’ajouter : « la plus grande partie des fonds, hors subvention du gouvernement allemand à travers le ministère de la coopération (BMZ), vient de nos propres membres qui font des dons aussi bien en nature qu’en espèce. »
Le transfert du savoir-faire
Buspad, c’est aussi les actions dans le transfert de connaissances et des compétences. Depuis 2017, elle co-organisation le Salon Business on Technology à Ouagadougou, si elle n’organise pas des conférence- débats sur les efforts de développement endogènes au Burkina. Egalement, elle exhorte les universités allemandes et burkinabè à consolider leurs expertises. C’est le cas depuis 2008 entre celle du Hochschule Niederrheine et celle de Bobo-Dioulasso et depuis 2011 entre l’université de Erlangen-Nuernberg et celle de Koudougou.
Entre autres, le transfert du savoir-faire de Buspad se fait en son sein. C’est ainsi que lors de son assemblée générale annuelle du 11 au12 novembre 2017 à Mönchengladbach dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Mathias Balma, ingénieur en mécanique générale a passé le témoin à Samuel Ouédraogo, ingénieur en télécommunication.
Le président sortant assure que : « durant mon mandat, nous avons pu consolider nos liens de solidarité et présenter une image positive de Buspad à travers des actions concrètes. Ce qui nous a permis de mobiliser de nouveaux membres. Ma vision pour un Burkina émergeant est que nous renforcions la coopération surtout dans le domaine académique. Pour cela, je suggère qu’il y ait une plus grande mobilisation de nos compétences afin que nous puissions en effectuer un transfert en faveur du Burkina Faso. »
Lire aussi: Etudier en Allemagne: désormais possible avec un bac burkinabè
Le nouveau président, Samuel Ouédraogo, a pris fonction ce 01.01.2018. Son mandat ? deux ans, renouvelable, une seule fois. Ses actions, parmi tant d’autres, continuer les projets identifiés et non encore achevés de son prédécesseur. Ces projets d’envergures sont, entre autres, permettre la construction d´un forage à Zomtoega au Nord-Ouest de la province du Boulgou à 45 Km de Tenkodogo, d´un orphélinat multi-fonctionel à Banfora, dans la Comoé au sud-ouest du Faso, d´un centre d´éveil artistique ou « Kinderhaus » à Ouagadougou, dans le Plateau central…
Par ailleurs, Samuel Ouédraogo assure que son mandat, il fera tout : « consolider les acquis et la cohérence sociale au sein de l’association. Et pérenniser nos partenariats à tous les niveaux.»
Buspad, divisé en 4 régions, a vu ses différents membres élire le 11 novembre dernier un nouveau Bureau :
Président : Ing. Samuel Ouédraogo, Dinslaken
Vice-Président : Dr. med. Romuald Yanna, Pirmasens
Secrétaire Générale : Alimata Zanga, Erlangen
Trésorier : Ing. Jean-Eric Yanna, Nüremberg
Responsable de la région de l´Ouest : Dr. med. Valérie Nuhn, Haan
Responsable de la région du sud : Ing. Fanta Coulibaly-Yanna, Nüremberg
Responsable de la région du Nord : Salfo Ouédraogo, Hamburg
Dans sa vision d’inventer le Burkina radieux de demain, Buspad, comme acteur d’émergence, prend en considération les aspirations de ses membres. Ses aspirations s’articulent autour de l’accompagnement et de l’épanouissement des étudiants en Allemagne. La solidarité, sacrée, au sein cette famille permet d’impulser des idées et de réaliser des projets utiles au Burkina Faso.
Ramata Soré