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Étiquette : Benjamin Ombe
Benjamin Ombe
Camerounais, journaliste-auteur-consultant en communication et intelligence stratégique), il est depuis le 29 avril 2022, le nouveau secrétaire général de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA). Selon Yao Noel, le président de cette confrérie panafricaine, le nouveau promu remplace Qemal Afagon dont l’indisponibilité a été constatée. Il siège au sein du groupe PPP From Afrique (première plateforme dédiée aux partenariats publics privés en Afrique) comme journaliste et membre fondateur. Il accompagne au quotidien les entreprises dans leur stratégie de communication digitale, en donnant des formations et des conseils. Ce jeune est également promoteur de CACAO INFO et CEO du cabinet Knowledge Consulting.
Les petits pas du Cameroun vers les Objectifs du Développement Durable (ODDs)
Le Cameroun a présenté sa première Revue Nationale Volontaire (RNV)1 lors du Forum Politique de Haut Niveau (FPHN) qui s’est tenu du 9 au 18 juillet 2019 au siège des Nations Unies à New York.
Par ailleurs, le pays a fait les comptes de la première phase de son plan national de développement, vision 2035, déclinée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). L’évaluation de ces différents agendas de développement a démontré que la marge de progression vers les objectifs visés reste encore considérable. Pour rectifier le tir, le pays vient de lancer la deuxième phase de son plan de développement baptisé «Stratégie Nationale de Développement 2020-2030». Il s’agit d’une dérivation du DSCE.
La mise en œuvre de la SND 2020-2030 sera couplée avec la dernière décade des ODDs. C’est donc un défi majeur pour le Cameroun de conduire les deux agendas de développement de façon simultanée (même si la SND prend en compte certains aspects des ODDs, (du moins sur le plan conceptuel). L’une des clés de réussite dans l’exécution de ces agendas de développement résidera aussi dans la capacité du pays à faire une auto-évaluation critique devant lui permettre de se projeter vers l’avenir avec moins d’incertitude. Dans cette série, le journal INTEGRATION vous propose, pendant deux mois, des réflexions sur la marche des institutions au Cameroun avec des propositions claires pour un développement durable et inclusif.
Indicateurs sociaux de base: entre crainte et espoir…
En dépit de quelque avancées, l’accès de la population aux services sociaux de base tels que l’eau, le logement, l’électricité et l’alimentation reste encore un luxe pour la majeure partie de la population. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, en 2019, sur une population de près de 24 millions d’habitants, environ 9 millions de Camerounais n’ont pas toujours accès à un service d’eau potable. Le taux d’accès à l’eau potable au niveau national est estimé à 72,9 % en 2018. Ce taux était de 33% en 2010 selon la Banque africaine de développement (Bad).En matière d’accès à l’électricité, en 2017, selon la Banque mondiale, au Cameroun, le taux global d’accès à l’électricité était de 61%. Le taux d’accès à l’énergie électrique est en nette évolution depuis 2010. Il est passé de 41% en 2000, à 53% en 2010 et à 59% en 2015. Toutefois, près de 10 millions de personnes vivent encore dans le noir. Les énergies renouvelables ne représentent que 5% du mix énergétique global.
Pour le logement, dans le cadre du DSCE, le gouvernement s’est fixé pour objectif de construire 17 000 logements sociaux et d’aménager 50 000 parcelles. En 2018, l’évaluation faisait état de ce que le nombre de logements construits s’élevait à 2 400. Soit un déficit de 14 600 par rapport à l’objectif fixé. Par ailleurs, il convient de relever que l’essentiel des 2 400 logements ne sont pas encore rendus opérationnels.
Pour l’alimentation, le taux de croissance annuel de la production agricole, qui est de 2 %, reste inférieur au taux de croissance démographique de 3% constatait le Programme alimentaire mondiale (PAM) en 2017. Selon le rapport 2019 sur «l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde», le pays comptait 17,1 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire modérée entre 2016 et 2018, soit une prévalence de 71,2%, et 10,6 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire grave sur la période 2016-2018 pour une prévalence de 44,2 %.
En matière de santé publique, en 2017, l’espérance de vie à la naissance dans le pays était estimée à 58 ans (PNUD, 2018). Pour l’année 2015, la densité moyenne du personnel soignant était évaluée par l’OMS à 6 pour 10 000 habitants contre 14,1 infirmiers pour 10 000 habitants. Selon une étude réalisée en juin 2016 par l’équipe d’appui technique du Bureau international du travail (BIT) pour l’Afrique centrale, il y a moins de 2 % de la population camerounaise qui bénéficie d’une assurance maladie.
Bien qu’en nette progression, le développement des infrastructures routières piétine. Au premier trimestre 2019, l’ensemble des routes bitumées au Cameroun était évalué à 6859 km, ce qui reste très en deçà de l’objectif fixé à 9558 km par le DSCE. Toutefois, 1034,5 km de routes bitumées ont fait l’objet de réhabilitation sur la période 2010-2018.
Le logiciel de la gouvernance en panne…
La corruption demeure un phénomène endémique. Le pays est classé 152ème sur 180 pays avec un score de 25/100 selon le rapport sur l’indice de perception de corruption 2018, publié le 29 janvier 2019 par Transparency International. Selon cette ONG internationale, 71% de Camerounais sont convaincus que la corruption va se généraliser d’ici à 2050.Le chômage est une équation difficile à résoudre. Le taux de sous-emploi global pour les personnes âgées de 15 ans et plus se situe à 77,6 % et le taux d’informalité est de 88,6 %. Le taux de sous-emploi global est passé de 71,1% en 2007 à 79,0% en 2014, soit une augmentation de 7,9 points. D’après l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Cameroun figure en deuxième place des pays ayant le plus fort taux de travailleurs indépendants avec un indice de 76,8%, derrière la Somalie, le pays le plus pauvre au monde.
Sur la question de la sécurité et des libertés, outre les exactions de la secte islamiste Boko Haram et la crise dite anglophone qui a provoqué d’importantes pertes matérielles et humaines, le climat social est extrêmement fragile. Le pays a enregistré, 870 victimes d’homicides volontaires en 2015, dont 669 hommes et 201 femmes. De plus, 85 % d’enfants âgés de 1 à 14 ans ont subi des agressions psychologiques ou des châtiments corporels. En matière de liberté publique, dans son rapport 2017 sur la liberté de la presse, Freedom House classe le Cameroun comme « non libre ».
Les inégalités ne font que s’accentuer. Entre 2007 et 2014, la pauvreté a peu reculé, et les inégalités ont augmenté (FMI, 2018). La répartition inégale des fruits de la croissance a engendré une aggravation des inégalités de revenus avec un indice de Gini qui passe de 40,04% en 2011 à 44% en 2014, et un indice d’inégalité de genre se situant à 0,56, classant le Cameroun à la 141è position sur 160 pays. L’on note encore des obstacles à la pleine participation des femmes à l’économie et des disparités fortes entre les zones rurales et urbaines dans l’accès aux services sociaux de base. Selon le «rapport sur le développement humain» publié par le PNUD en décembre 2019, le pays enregistre un indice de développement humain ajusté aux inégalités de 0,392 en régression de -6 points comparativement aux années précédentes.
Conséquence, le taux de pauvreté global n’a que faiblement reculé, passant de 40,2 % en 2011 à 37,5 % en 2014, tandis que la part de la population pauvre a augmenté de 12 % entre 2007 et 2014, pour atteindre 8,1 millions d’habitants. Le seuil de pauvreté du pays ne s’est pas fondamentalement amélioré dans l’intervalle 2015-2018. Il est de 35,5%, très loin des 23% espérés par le pays en 2020 (projection Phase I du DSCE).
Lutter contre la pauvreté et les inégalités
Les estimations à partir du dernier recensement général de la population (2005) permettent de situer la population du Cameroun en 2018 à environ 24 millions d’habitants. Selon les projections de Word Populations Prospects, le Cameroun pourrait avoir une population estimée à 38,870 millions d’habitants à l’horizon 2035, avec les moins de 30 ans qui représenteront plus des deux tiers de la population totale. «Une forte proportion de cette population vit malheureusement en deçà du seuil de pauvreté, présentant même des poches d’aggravation des inégalités et des disparités selon le sexe du chef de ménage, en fonction de la région et le milieu résidentiel». C’est là que réside le grand enjeu et défi de développement du Cameroun pour les prochaines années. Le pays devrait œuvrer pour freiner et réduire le niveau de pauvreté et des inégalités. Pour y arriver, la création d’emplois décents avec un accent sur l’agriculture et le numérique, la lutte contre la corruption et l’augmentation des investissements dans le secteur social nous semblent capitale pour renverser la tendance actuelle.Benjamin OMBE
Journaliste-Consultant en intelligence stratégique
Auteur : « le Cameroun en prospective: Evaluation critique des Objectifs du développement durable»,Harmattan, septembre 2020, 243 P.SC/The Okwelians : https://www.theokwelians.com
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Cacao : Le marché à travers échos et écrits
Benjamin Ombe, auteur d’un ouvrage et d’une étude sur la fève jaune, a été reçu la semaine dernière tour à tour par le Premier ministre et le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Le PM posant avec Benjamin Ombé à l’Immeuble Etoile La chose saute aux yeux en découvrant le titre : « Le cacao au Cameroun et en Afrique en 2017 : 119 notes de veille stratégique ». Précis, le livre gagne surtout en majesté, parce qu’écrit par un trentenaire et sorti des presses du respectable Publibook. En bonus, Patrice Amba Salla (ancien ministre des Travaux publics, et producteur de cacao) et Barnabé Okouda (directeur exécutif Camercap-Parc, un think tank apparenté au ministère de l’Économie) tiennent respectivement la plume de la préface et de la postface.
En 222 pages, Benjamin Ombé, l’auteur parle du cacao, donne des pistes pour une compréhension des ressorts du marché, tant au niveau local que continental. « Les sujets abordés dans l’ouvrage offrent à son lecteur la possibilité de comprendre l’environnement international dans le secteur, de revivre le «film» de la chute des cours mondiaux dans chaque pays producteur africain, de retracer le déroulement de la campagne cacaoyère 2016-2017 (en cours selon les pays), de connaître les initiatives et politiques mises sur pied par les pays producteurs africains pour développer le secteur du cacao, de toucher du doigt le quotidien des producteurs », résume Patrice Amba Salla.
Last but not the least, le directeur général de Knowledge Consulting a également rédigé une «note synthétique de l’étude de marché». Celle-ci, souligne-t-il, vise à aider les pouvoirs publics camerounais, les opérateurs économiques locaux et les investisseurs étrangers à identifier les opportunités et les risques liés à l’investissement dans le secteur cacao.
Satisfaction
En haut lieu, ces deux initiatives sont saluées. Le 18 octobre 2018 à Yaoundé, Philemon Yang a accordé une audience au jeune auteur. À l’occasion, le Premier ministre s’est félicité de la disponibilité d’une telle production éditoriale sur le cacao. Le chef du gouvernement a d’ailleurs instruit une « large vulgarisation de ces travaux », en recommandant une appropriation aux différents départements ministériels qui interviennent dans ce secteur.Déjà, Henri Eyebe Ayissi, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), a pris des engagements formels sur la disponibilité de son département ministériel à soutenir l’initiative pour la rendre pérenne. Le 19 octobre 2018 à Yaoundé, il a eu des échanges avec Benjamin Ombe et son équipe. Le point culminant de la rencontre, apprend-on, est l’élaboration des projets de collaboration entre les deux parties.
Jean-René Meva’a Amougou
Benjamin Ombe: Election présidentielle 2018: les médias sociaux joueront un rôle fondamental !
Le Cameroun compte de nos jours près de 2,9 millions d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux
Journaliste et expert en communication digitale estime que les medias sociaux seront un outil déterminant pour le scrutin présidentiel du 07 octobre. Celui qui est par ailleurs CEO-Knowledge Consulting explique comment et pourquoi.
«Chers compatriotes du Cameroun et de la Diaspora, conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère, j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants. Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle», a annoncé le Président sortant, son Excellence Paul Biya et candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) sur son compte Twitter le vendredi 13 juillet 2018. Cette annonce intervient cinq (05) jours après la convocation du corps électoral pour la tenue de l’élection présidentielle le 07 Octobre 2018. Une candidature tant attendue. Le ton est donc donné. Option de communication choisie: les réseaux sociaux. Avant le candidat Paul Biya, d’autres candidats déclarés à l’instar de Cabral Libii, candidat du parti Univers ; Joshua Osih pour le Social Democratic Front (SDF), Maurice Kamto, du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Akere Muna avec le Front Populaire pour le Développement (FPD).
Plus qu’un outil, les réseaux sociaux et notamment Facebook, Twitter et YouTube sont devenus une arme numérique de persuasion massive qui donne accès à des centaines de milliers de personnes connectées alors qu’un meeting en rassemble moins de 50 000 dans notre contexte. Pas question pour les candidats d’être absents des médias sociaux où chacun déploie une stratégie maîtrisée. Plus que jamais, s’imposer sur ces plateformes est un enjeu déterminant pour accroître sa notoriété et atteindre une communauté d’électeurs plus jeunes.
Quel candidat maîtrise le mieux les réseaux sociaux ? Quel est le favori de ces plateformes ? Lequel est le plus populaire ? La course aux followers bat son plein… Qui en sortira vainqueur ?Le porte-à-porte 2.0
En 2008, Barack Obama, 44ᵉ président des États-Unis, remportait l’élection présidentielle aux États-Unis, après une campagne extrêmement bien menée, notamment sur les réseaux sociaux où il avait réussi avec l’aide de Chris Hugues, l’un des cofondateurs de Facebook à rassembler plus d’un demi-million de militants. Le même scénario va se reproduire avec son successeur, Donald Trump, dont la stratégie de mobilisation des électeurs via les médias sociaux a même été dénoncée d’usage de pratique « d’influence » et de « manipulation de l’opinion ». Les faits sont là. Par ces deux exemples, les réseaux sociaux ont fortement contribué à leur élection. Pourquoi pas au Cameroun ?
La guerre à l’électorat 2.0 est donc lancée pour la présidentielle d’octobre 2018. Les statistiques sur les réseaux sociaux des leaders des principaux candidats à la présidentielle en démontrent à suffisance que ces derniers ont intégré la communication digitale dans leur stratégie.• Akere Muna
En date du vendredi 13 juillet 2018, Akere Muna, candidat du Front Populaire pour le Développement (FPD) enregistrait 24 388 millions d’abonnés sur sa page officielle Facebook avec 21,2 millions de followers sur Twitter. Par ailleurs, le candidat dispose, d’un site web dédié à sa candidature : https://akeremuna2018.com. Outre cette modeste popularité sur les réseaux sociaux, le bâtonnier, à travers son mouvement NOW communique largement sur sa plateforme web interactive et dynamique, https://www.237now.com, où il partage son quotidien avec les internautes. Au lendemain du dépôt de son dossier de candidature, le 17 juillet 2018, le bâtonnier a posté une vidéo sur sa page Facebook pour appeler l’opposition à une coalition. « …J’invite de ce fait tous les acteurs du changement à s’unir pour sauver le Cameroun. Notre pays souffre énormément. Les atrocités se multiplient au point où nous finissons par nous en accommoder. La coalition est nécessaire pour venir à bout de ce système. Nous, candidats et autres leaders d’opinion, devons ouvrir la voie de la réconciliation et de l’unité… » Peut-on lire sur sa page Facebook. Loin de la communication traditionnelle matérialisée par une conférence de presse ou un communiqué classique, avec les médias sociaux, le message passe vite et à faible coût.•Joshua Osih
C’est la même dynamique observée chez Joshua Osih, candidat du SDF. Comme à «l’américaine», Joshua Osih à créer un site web spéciale pour sa campagne dénommée «OSIH 2018»: https://www.osih2018.com/. Via cette plateforme digitale, le candidat déploie sa stratégie, expose sa vision, sollicite les adhérents, les volontaires… sa popularité sur les réseaux est également remarquable : 51 647 millions d’abonnés sur sa page Facebook et 14 millions sur son compte Twitter (données du vendredi 13 juillet 2018). Conscient de l’impact et de l’importance du numérique, le candidat du SDF a opté pour une stratégie plus virale en utilisant les «big data». En date du 16 juillet 2018, son équipe de campagne a entamé sa campagne numérique en envoyant des mails marketing aux internautes. Un e-mail avec pour objet : OSIH 2018 JOIN THE MOVEMENT FOR CHANGE.• Cabral Libii
Le leader du Mouvement 11 millions de citoyens sur les listes électorales, dont la « révélation » d’une ambition politique s’est faite manifester sur le réseau social Facebook à travers sa page officielle suite aux « appels » de nombreux « sympathisants virtuels » n’oublie pas le facteur catalyseur de son engagement politique. Cabral Libii, pas très habile sur Twitter contrairement à son principal challenger son Excellence Paul Biya, est relativement populaire sur Facebook. Au 13 juillet 2018, le candidat du parti UNIVERS ne comptait que 5 273 millions d’abonnés sur sa page Facebook. Le potentiel candidat y partage son quotidien. Pour mobiliser les fonds demandés comme caution (30 millions) pour le dépôt des candidatures, le «bleu» à poster une vidéo pour solliciter l’élan de cœur de ses sympathisants du Cameroun et de la diaspora.
«Je suis comme beaucoup d’entre vous. Seul, je ne peux y arriver. Je n’en ai pas les moyens. Mais ensemble, nous allons confondre ceux qui nous méprisent.
C’est un défi collectif. Nous avons 5 jours pour le relever! Aidez-moi!», Écrivait-il le 10 juillet 2018 à 14 : 08 sur sa page Facebook. Si le mouvement 11 millions de citoyens sur les listes électorales dispose d’un site web http://11millioncitizens.com/, Cabral LIBII, absent sur Twitter, plateforme de communication privilégiée des hommes politiques, n’est pas encore très avancé sur les outils de communication digitale comparativement à ses adversaires.• Maurice Kamto
Il fait partie des principaux challengers du candidat sortant. Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est dans l’air du temps. Son usage des réseaux sociaux et autres outils digitaux de communication illustre à suffisance qu’il est un candidat 2.0. Le MRC possède un site web riche en contenu, mis à jour au quotidien et dynamique: https:// www.mrcparty.org/. Avec une communauté de 8 975 millions abonnés sur sa page Facebook au 13 juillet 2018, le candidat du MRC est actif sur Twitter et enregistrait 10 008 millions de followers à la même date.•Pau Biya
Il est certes le plus âgé de tous les candidats déclarés pour la présidentielle d’octobre 2018, mais aussi le plus populaire sur les réseaux sociaux. Cette popularité vient-elle de son passif de Président de la République ? Pas totalement. Même si on doit reconnaître que le statut actuel de son Excellence Paul Biya, constitue un tout à sa e-reputation, l’on doit avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître la parfaite maîtrise des outils digitaux de communication par ce « vieux » de 85 ans. Il a donc su s’adapter à l’évolution de la société avec toutes ses mutations azimuts. Le candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) est une «guest star» sur les réseaux sociaux. Il enregistrait 329 millions d’abonnés sur Twitter et 858 470 millions sur sa page Facebook avant l’annonce de sa candidature pour la présidentielle d’octobre 2018. Des chiffres qui ont explosé quelques heures après cette annonce sur ses différentes plateformes. Selon le panafricain « Jeune Afrique », son équipe de communication française a affirmé avoir obtenu le nom de domaine www.paulbiya2018.com «de façon préventive». Le nom de domaine paulbiya2018.com n’est plus disponible sur internet mais pas encore accessible.
Cependant, si le RDPC n’a pas de rival sur la représentativité territoriale et sa capacité à mobiliser sur le terrain, le numérique reste encore un luxe pour le parti du flambeau ardent. Et pourtant, son leader «androïd», en maîtrise les contours. Le parti dispose d’un site web : http://www.rdpcpdm.rdpcpdm.cm/ d’une conception pas très récente et une présence médiocre sur les réseaux sociaux. Les stratèges du RDPC devraient se réveiller sur ce point…Halte à la manipulation 2.0
À la guerre comme à la guerre. Chaque candidat utilise tous les moyens à sa disposition pour atteindre ses objectifs. L’on observe sur la toile camerounaise des discours haineux et tribalistes provenant des sympathisants des différents leaders des partis politiques en course pour la présidentielle. Ces discours, objet de manœuvre politique et manipulation, risquent, si les internautes ne sont pas avisés, influencer leur choix dans les urnes au détriment de l’avenir de la République. Des scénarios similaires, mais différents dans la pratique ont été observé dans d’autres pays (France, USA…). Cette présence active des politiciens sur les réseaux sociaux contribue à changer à la fois l’image de la politique, mais modifie aussi le web en profondeur. Tim Berners-Lee, co-fondateur du World Wide Web il y a trente ans, a récemment publié une tribune qui met en garde contre les nouvelles dérives d’Internet. En effet, le web se voit d’après lui menacé par l’ampleur considérable que prennent la désinformation ciblée et la publicité politique en ligne : «On soupçonne que certaines publicités politiques, aux États-Unis et dans le reste du monde, sont utilisées sans éthique pour diriger des internautes vers des sites de fausses informations, par exemple ou pour en dissuader d’autres d’aller voter. La publicité politique ciblée permet à une même campagne de présenter des messages radicalement différents, voire contradictoires, à différents groupes de personnes», Alertait-il.La jeunesse et l’électeur 2.0
Le Cameroun compte 06 millions d’internautes en 2018. C’est la substance du rapport annuel sur l’usage d’internet dans le monde rendu public par les plateformes digitales américaines Hootsuite et We are social.Au Cameroun spécifiquement, Hootsuite et We are social révèlent que le nombre d’utilisateurs tournent autour de 6,10 millions de personnes (25% de la population). Un chiffre obtenu en croisant les statistiques de l’Internet World Stat, de l’International télécommunication union et de la CIA. Les Camerounais se connectent sur internet majoritairement par téléphone, au détriment des desktops. Ce qui représente 74% du trafic web total. Selon les chiffres 2016 de l’Institut National de la Statistique (INS), 75% de la population camerounaise est âgée de moins de 25 ans. Cette jeunesse, très active sur les réseaux sociaux aura son mot à dire pour la présidentielle d’octobre prochain. Le Cameroun compte de nos jours près de 2,9 millions d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux (12% de taux de pénétration). Sont-ils des «followers actifs ou passifs» ? Sont-ils des «internautes patriotes»? Réponse le 07 octobre 2018. En attendant, la campagne 2.0 bat son plein…