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Archives des Bafoussam - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Bafoussam

  • Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    Mini comice: la région de l’Ouest s’expose et affiche ses ambitions agro-sylvo-pastorales

    L’esplanade de l’immeuble interministériel de Bafoussam a servi de cadre à la tenue, ce mois de décembre 2023, à la 23ème édition du Comice agro-sylvo-pastoral de la région de l’Ouest. Comme l’a si bien décrit le Délégué Régional de l’Agriculture et de Développement Rural (DRADER) de l’Ouest, Dénis Ameguim, il s’agit « d’un grand rendez-vous du donner et du recevoir. Une occasion donnée aux producteurs de la région d’exhiber leurs performances à travers les produits agro-pastoraux apprêtés avec tact et délicatesse tout le long de l’année. De même des partenaires d’horizons divers notamment les organisations professionnelles des producteurs, les opérateurs privés, les ONG, les chercheurs, les cadres de développement, les programmes et projets, les producteurs agro-pastoraux ».

    Une région de l’Ouest qui n’en est pas moins fière de la décision de Monsieur le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, de faire le lancement de la campagne caféière 2023 dans le NOUN. Cette sollicitude du Minader pour la région de l’ouest a conduit aussi au lancement du guichet des producteurs de cacao café de la région, lequel a déjà permis : « la géo-localisation et le géo-référencement de 3067 parcelles de cacaoyères entretenues par 2010 producteurs  dans le Haut-Nkam et le Ndé ; le référencement et l’enrôlement de près de 20 000 producteurs de café et de géo-référencement de près de 30381 parcelles de café dans la région ».

    Un événement couru

    L’édition 2023 a réuni 600 exposants. Quant à la foire, elle a mobilisé une cinquantaine de producteurs et éleveurs.  Les produits concernés ont été : les principales cultures pérennes que dont le café (arabica et robusta), le cacao et le palmier à huile ; les principales cultures vivrières issues des filières phares telles que le maïs, le haricot, la banane plantain, les pommes de terre, le riz ; les principales cultures maraichères (tomate, pastèque…) ; les produits de l’élevage dont les bovins, les ovins, mes caprins, les porcins, les volailles, les produits de la pêche et de la filière apicole. Le choix de la tenue de cet événement pendant la période des fêtes de fin d’année traduit, comme l’a souligné le DRADER Ouest, « la volonté du gouvernement non seulement de mettre en exergue le potentiel de notre production dans l’Agriculture et l’Élevage, mais aussi et surtout d’offrir aux population de la région de l’Ouest et ses environs une occasion idoine de s’approvisionner en produits agro-pastoraux de première nécessité à des prix défiant tout concurrence »

    Pour réussir le challenge de rendre les produits disponibles sur le site des expositions à Bafoussam, plusieurs petites et grandes mains ont été mis ensemble. Ainsi, la sélection des produits de compétition sont l’œuvre des services techniques du Minader et du Minepia. Ils ont été accompagnés par les autorités administratives sous la supervision de Monsieur le Gouverneur de la Région de l’Ouest. Les produits ont été convoyés à Bafoussam avec l’appui des collectivités territoriales décentralisées (CTD), de certains parlementaires et élites.

    Les prix attribués à l’issue de cette édition l’ont été en production végétale et en production animale. Ainsi, en production végétale, 100 prix ont été attribués pour récompenser les meilleurs produits agricoles en compétition et 15 prix spéciaux regroupés en huit grands prix pour les cargaisons départementales des participants à la foire. Soit au total 115 prix. Pour sa part, la production animale a reçu 60 prix pour les gagnants de la compétition du comice.

    Un accompagnement de proximité

    La qualité des produits présentés à ce comice, découle certes du dynamisme des producteurs mais davantage de l’encadrement et de l’accompagnement de proximité mené par la délégation régionale de l’Agriculture et du Développement Rural de la région de l’Ouest dans tous ses démembrements avec l’apport indéniable des partenaires au développement. L’accompagnement a porté sur 23 915 producteurs dont 10 023 femmes et 1831 jeunes. 221 producteurs ont été formés sur divers thèmes techniques de multiplication des semences de pommes de terre par bouture Apicole Racinée (BAR), les bonnes pratiques de réduction de pertes post récoltes sur les pommes de terre, la production du riz, la fabrication de l’engrais biologique et biopesticide ; la mise en place des champs école sur la production du maïs, du riz, de la pomme de terre qui ont permis de former 1121 producteurs ; la production et la distribution des fiches techniques sur la production des principales spéculations à 856 producteurs dans les différents services déconcentrés du Minader; la réhabilitation de deux magasins de stockage des pommes de terre et 10 magasins de stockage des semences ; la construction de 3 magasins de stockage du cacao ; la mise à disposition de deux motopompes et d’une décortiqueuse de riz ; la mise à disposition d’une serre opérationnelle pour la production des semences de pommes de terre.

    Cet encadrement et accompagnement  se décline aussi en appuis en semences et plants produits et mis à la disposition des producteurs de l’Ouest. Il en est ainsi de : 14,6 tonnes de semences de maïs ; 300 tonnes de semences de haricot ; 2000 plants d’avocatiers, safoutiers, corossoliers, citronniers, manguiers, mandariniers, orangers, goyaviers dans les Hauts Plateaux ; 13000 plants de cacaoyers dans le Haut-Nkam ; 10 000 plants de bananiers plantain ; 15000 plants de palmier à huile distribués ; 1120 kg de semences de base de riz ; 7179 kg de semences certifiées de riz aux producteurs semenciers de l’Ouest.

    A coté des semences, les producteurs ont aussi reçu des appuis en engrais organique et minéraux. Il s’agit de 2200 sacs de fientes remis aux producteurs de la région ; 287 sacs de sulfate de potassium ; 124 sacs de nitrate de calcium ; 849 sacs du 16-46-00 ; 6263 sacs du 20-10-10 ; 8246 sacs d’urée ; 15270 sacs de 14-23-14 ; 102486 litres d’engrais foliaires qui ont été acquis dans la formule 70%-30% dans laquelle le producteur paie 70% de la valeur de l’engrais et l’État donne 30%. Petite bonne nouvelle du Minader qui laisse entendre que désormais, le sac du 20-10-10 reviendra à 16000 F CFA cependant que le sac de l’Urée coûtera 15000 F CFA.

    Après qu’on a félicité le gouvernement pour son volontarisme et les producteurs pour leur dynamisme, il reste à magnifier l’œuvre des partenaires au développement qui sont porteurs de programmes et projets qui, nous l’espérons, aideront le Cameroun à atteindre très rapidement le seuil de l’agriculture de troisième génération et permettre ainsi d’aller au-delà de la simple sécurité alimentaire pour garantir l’autosuffisance alimentaire et même donner un contenu au concept de l’import-substitution. Parmi ces programmes et projets, nous pouvons citer : le programme de consolidation et de pérennisation du conseil agro-pastoral (PCP-ACEFA) ; le projet d’appui au développement du cacao (Pad-cacao) ; le projet d’appui au renforcement de la production agricole au Cameroun (Parpac) ; du projet d’appui à la relance de la filière café (PARF-Café) ; du projet d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’Agriculture, de l’Élevage et des pêches ; le programme d’appui au développement des filières agricoles (PADFA II) ; le projet centre d’innovation verte pour le secteur agro-pastoral (GIZ-Prociza) ; le projet de promotion de financement agricole (GIZ-Profina)le projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et des pêches (PCDVEP).

    Par Dr Etienne Tayo Demanou

    Délégué régional de la Communication de l’Ouest

  • Hadj 2022 au Cameroun: des bonnes dispositions pour beaucoup de fric

    Hadj 2022 au Cameroun: des bonnes dispositions pour beaucoup de fric

    Pour le pèlerinage à la Mecque, des mesures particulières sont prises par les pouvoirs publics pour faciliter les opérations de dépistage et de délivrance de la documentation nécessaire au plan sanitaire

    Selon Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique, des sites de dépistage PCR contre le covid-19 seront exceptionnellement ouverts dans les délégations régionales de la santé publique de l’Extrême-nord, Adamaoua et Nord en plus de ceux déjà opérationnels dans les villes de Yaoundé, Douala, Garoua et Bafoussam. . « Les opérations de testing se dérouleront conformément à l’ordonnance n° 2022/001 du président de la République du 2 juin 2022 qui consacre le paiement des tests de dépistage PCR contre le Covid au taux forfaitaire de 30 000 francs, auprès d’un régisseur dûment désigné par le ministre des Finances », indique Manaouda Malachie, dans un communiqué rendu publique le 20 juin 2022.

    D’après une « comptabilité »  tenue par le quotidien camerounais L’Économie, L’État va récolter 135 millions de FCFA pour les tests Covid-19. « Sur les 4500 fidèles musulmans enregistrés pour le pèlerinage à la Mecque, chacun devra débourser 30 000 FCFA pour effectuer les tests PCR, ce qui fait un montant total de 135 millions de FCFA à verser dans les caisses de l’Etat », écrit L’Économie du 22 juin 2022.

    Lire aussi:   Hadj 2022 : le prix revus à la baisse au Cameroun

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Examens officiels à Bafoussam: test grandeur nature pour l’antenne régionale de l’OBC 

    Examens officiels à Bafoussam: test grandeur nature pour l’antenne régionale de l’OBC 

    Ce 31 mai 2022 dans la capitale régionale de l’Ouest, le démembrement de l’OBC était au four et au moulin sous la supervision de la délégation venue de Yaoundé.

    L’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) tenait ce 31 mai 2022 à s’assurer de l’effectivité du processus de décentralisation dans la gestion des examens officiels à Bafoussam dans la région de l’Ouest. Son antenne régionale en est en effet à sa première expérience. Et il ressort que le chef d’antenne OBC, accompagné dans cette tâche complexe par les délégués départementaux des Enseignements secondaires de la Mifi (Bafoussam) et du Koung-Khi (Bandjoun), tient le coup. Ce dernier a notamment procédé à la présentation de cinq sous-centres d’examens afin que la hiérarchie et les hommes de médias constatent le sérieux dont ils font montre dans cette organisation.

    Présences

    Pour cette première à l’ouest du pays, le chef d’antenne, Fifen Abdou, comme un chef de guerre, a fait le point sur les deux jours de déroulement du baccalauréat de l’Enseignement général. «Vous avez constaté avec moi après les tours qu’on a faits dans le département de la Mifi et les informations que j’ai reçues des autres départements que tout se passe normalement. Ce sont les autres qui témoigneront», communiquait-il. Le patron de l’OBC dans la région de l’Ouest a également ténu à présenter les statistiques de sa circonscription. «Pour le baccalauréat de l’Enseignement général, sur 20 432 inscrits, on a enregistré 130 absents jusqu’à date dont 4 abandons,  soit  un taux de participation de 99,36%», relève-t-il. Avant de préciser que «pour la gestion des ressources humaines qui composent le staff technique constitué de chefs de mission, de chefs de centre, de sous-chefs de sous-centre, de secrétaires et de surveillants, tout le monde répond présent».

    Logistique et sécurité

    Le plan logistique qui concerne les épreuves n’est pas en reste. «Pour moi, l’antenne OBC est arrivée à point nommé. Avant, on avait beaucoup de stress, aujourd’hui nous recevons les épreuves une semaine avant, nous avons les réserves des feuilles intercalaires, des brouillons. Nous pouvons nous en saisir à tout moment. Dès qu’il y a un problème, on se réfère à l’antenne OBC. Nous ne courons plus derrière le temps et le stress a disparu», avoue Mme Chouloh épse Chantal Feudjeu, délégué départemental de la Mifi. Dans le volet sécuritaire, les autorités administratives ont mis les forces de sécurité dans tous les sous-centres sans oublier la protection des épreuves. «Les candidats et nous n’avons plus peur», déclare M Apollinaire Tamkoua, chef de centre au Lycée technique et bilingue de Bafoussam-Bamougoum.

    Descente et curiosités 

    Les dires des uns et des autres se sont vérifiés sur le terrain. Au Lycée bilingue de Bafoussam Ndiengdam, on compte 598 candidats et 10 absents. Au lycée de Baleng dans la ville voisine, on a 739 candidats et un seul absent. L’insolite dans cet établissement est qu’une candidate a enfantée en pleine composition et cette dernière a pu reprendre les épreuves. Un autre candidat du même sous-centre présumé coupable d’avoir agressé mortellement son père compose quant à lui sur ordre du Procureur général. Le visite d’inspection au sous-centre de Yom III à Bandjoun marquait la fin de la tournée. Il compte 255 candidas aucun absents.

    André Gromyko Balla

    Envoyé spécial à Bafoussam

  • Crise sanitaire : L’enchantement du présent

    Crise sanitaire : L’enchantement du présent

    En cette période marquée par la pandémie du coronavirus, divers gadgets et autres sont offerts aux instances impliquées dans la lutte contre le coronavirus.

    Des dons pour aider à lutter contre le Covid-19

    Des donations à n’en point finir depuis la survenue de la maladie à coronavirus au Cameroun. Dans un élan de générosité, politiciens, entreprises, ONG et autres s’activent. En offrant des dons aussi diversifiés que leurs moyens, ils disent apporter leur contribution dans la bataille contre la maladie.

    Kits d’hygiène

    L’une des personnalités à avoir réagi est le président de la République. Face à la pandémie qui décime ses «chers compatriotes», Paul Biya a débloqué une importante somme d’argent pour équiper les 360 communes du pays de kits d’hygiène. Il s’agit précisément des sceaux, des cartons de savons, des gels désinfectants et des masques de protection. Comme lui, plusieurs membres de la classe politique lui ont emboité le pas. Sans oublier les entrepreneurs et entreprises et les ONG qui se sont attelées au même exercice.

    Voitures

    La lutte contre la maladie à coronavirus ne se limite pas qu’aux kits. C’est le rappel qu’a fait l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution Onusienne a offert 14 véhicules flambants neufs au gouvernement camerounais. Selon nos sources, ces voitures 4×4 servent à renforcer le processus de décentralisation du dispositif de lutte contre le virus mis en place par l’instance gouvernementale. Une dotation nécessaire selon Nasri Paul Bea, gouverneur de la région du Centre.

    Denrées alimentaires

    En pleine pandémie, la nutrition est un volet tout aussi important, surtout pour les malades de Covid-19 dont la prise en charge est assurée par l’État camerounais. Fort de cela, la société Orca a offert 4000 sacs de riz au ministère de la Santé publique (Minsanté) directement impliqué dans cette lutte. Les 4 tonnes de céréales ont été réceptionnées le 9 avril 2020 par Dr Manaouda Malachie, Minsanté, en présence de son homologue du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.

    Comme cette entreprise, certaines organisations ont apporté un soutien nutritif, cette fois aux populations vulnérables, frappées par les ravages socioéconomiques du Covid-19. C’est le cas de la fondation Eto’o. À l’initiative de Samule Eto’o Fils, ancien capitaine de l’équipe fanion de football, cette ONG a distribué des denrées alimentaires de première nécessité à 50 000 foyers dans les villes de Douala, Buea, Yaoundé et Bafoussam.

    Matériels médicaux

    Face à cette crise sanitaire, la défaillance des plateaux techniques des hôpitaux s’est accentuée. Pour tenter de résorber cette situation, des âmes de bonne volonté ont entrepris d’équiper des centres hospitaliers en matériels d’intervention. L’une des plus récentes dotations date du 15 mai 2020. La sénatrice Din Bell Armande a offert matelas, sceaux, savons, gants médicaux et autres à l’hôpital de Bonassama. Ce n’est pas un cas isolé. Le 8 mai de la même année, la Croix-Rouge camerounaise (CRC) a offert des dons à l’Hôpital central de Yaoundé, pavillon de prise en charge dédié aux malades atteints de Covid-19. C’était à l’occasion de la commémoration de la 73e édition de la fête à elle dédié.

    Réductions des coûts des transactions

    Les entreprises de téléphonie mobile ne sont pas en reste. Comme contribution à la lutte anti-Covid-19, elles ont suspendu les couts des transactions financières électroniques allant jusqu’à 20 000 FCFA pour MTN Cameroon. Orange Cameroun quant à elle a instauré la gratuité dans les transferts et le paiement des factures via ses services. L’objectif est de privilégier les transactions électroniques en vue de limiter les contacts entre les populations et éviter la propagation du virus.

    Mégaphones

    La sensibilisation semble être un atout important dans la lutte contre la pandémie. Ainsi, Jacques Boyer, représentant de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), a offert 400 mégaphones de trois dimensions au ministère de la Communication. Le matériel, réceptionné le 18 mai 2020 à Yaoundé, servira à la mobilisation des caravanes sonores motorisées à travers les rues des villes et des campagnes.

    Pactole

    Dans la même lancée, l’on enregistre plusieurs appuis financiers. L’une des plus récentes est celle du groupe Congelcam. Via son président-directeur général, l’entreprise a remis un chèque de 250 millions FCFA au Minsanté. Dans la même veine, la banque UBA et le groupe Alliances ont remis 150 millions de FCFA. Autre donateur, le gouvernement français. Le 18 mai dernier, Paris a octroyé 6,5 milliards FCFA au Cameroun en guise de soutien dans la lutte contre le virus. La convention y relative a été signée entre l’Agence française de développement (AFD) et le ministère camerounais de l’Économie (Minepat). Tout cet argent est domicilié dans un compte à BGFI-Bank, qui abrite le fonds de solidarité contre le Covid-19.

    Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire

    À la traversée des mercis

    En recevant les kits d’hygiène et autres des mains de leurs donateurs, les récipiendaires promettent un usage codifié selon les canons de la lutte anti-Covid-19.

     

    Les actes de générosité posés par les uns et les autres pour soutenir les entités impliquées dans la bataille contre le virus ne sont pas anodins. Pour les bénéficiaires, ils sont la preuve d’une certaine union par ces temps de crise sanitaire. C’est tout le sens des messages de remerciement qu’ils adressent à ces personnes bien généreuses.

    Centres hospitaliers

    À l’hôpital de district de Bonassama? Le 15 mai 2020, le docteur Alphonse Bayiha, médecin en chef, a remercié la sénatrice Din Bell Armandine. Le soldat anti-Covid-19 a révélé que le matériel (gants, gels hydroalcooliques…) reçu contribuera grandement à «renforcer» les mesures barrières et à assurer le confort des malades atteints par cette pandémie.

    Populations vulnérables

    Même son de cloche à Mokolo dans le Mayo Tsanaga. Dans cette partie du pays, Chimène Manaouda a offert des kits d’hygiène et autres. Et les populations ont su lui dire «merci». C’est par, exemple le cas du Centre des aveugles de Mokolo. «C’est un don qui est arrivé à point nommé, particulièrement pour les personnes handicapées qui ne pouvaient pas bénéficier de ce genre de dons», a déclaré le directeur du centre, Emmanuel Magwa, parlant au nom des pensionnaires de cet institut.

    Institutions gouvernementales

    Directement impliqué dans la riposte contre la Covid-19, le ministère de la Santé publique (Minsanté) se hisse aux premières loges des bénéficiaires. Il reçoit principalement les aides adressées au gouvernement camerounais. Conscient de ce que ces dons profitent à sa politique de lutte, Manaouda Malachie accorde beaucoup d’importance aux actes de générosité de ses concitoyens. Alors qu’il recevait un chèque de 50 millions FCFA du groupe Saham Assurance il y a quelques jours, le ministre de la Santé s’est une fois de plus montré satisfait de cet acte. «Cela nous réjouit, d’autant plus que ce que nous recevons comme étant la contribution de nos compatriotes et des entreprises citoyennes comme Saham vise à permettre à nos équipes sur le terrain de bien se mouvoir».

    Parmi les instances publiques ayant reçu des matériels dans le cadre de l’éradication de la pandémie, il y a le ministère de la Communication (Mincom). L’institution gouvernementale a reçu 400 mégaphones le 18 mai dernier de la part du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Au nom du Mincom, Félix Zogo, secrétaire général de ce département ministériel, a salué la «réponse de l’Unicef» vis-à-vis du gouvernement. Selon lui, cette aide permettra d’optimiser l’opérationnalisation des caravanes mobiles dans les villes de Yaoundé et Douala, ainsi que dans d’autres coins du pays.

    Autre récipiendaire, la région du Centre. Lors de la cérémonie de réception des véhicules offerts par l’OMS, Nasri Paul Bea a dit l’opportunité de ce don. «Le Centre avait besoin de ces véhicules. Nous avons des départements éloignés et enclavés comme Ngambe Tikar, comme Yoko et autres. Ce qui fait que le besoin était énorme pour nous. Nous voulons dire merci à l’OMS. En bon observateur et bon accompagnateur, qui nous sont venus en aide avec 14 véhicules et autant de chauffeurs et l’appui en carburant», a-t-il déclaré.

    JJOO

     

    Covid-19

    Les mouvements de dépouilles sous haute surveillance

    Les tentatives d’exhumer clandestinement les corps des personnes décédées des suites de la Covid-19 sont à l’origine de cette vigilance accrue au Cameroun.

     

    «Je n’arrive pas à comprendre le fait que quelqu’un décède et qu’on l’enterre aussi tôt, sans que tous les membres de la famille soient présents». En s’exprimant ainsi, Éric s’insurge contre la «nouvelle» pratique qui consiste à inhumer les corps des personnes décédées du Covid-19, quelques heures seulement après la survenue du décès. Il n’est pas le seul à penser ainsi. Beaucoup de ses concitoyens rencontrés dans la ville de Yaoundé trouvent que cette façon de faire «porte atteinte aux rites et coutumes traditionnels». En marge de ce dispositif visant à éviter la propagation du virus, plusieurs familles se livrent à des exhumations clandestines de leurs défunts parents. «Des comportements irresponsables» selon Cyrille Yvan Abondo. Pour le préfet de la Sanaga maritime, ceux qui posent ces actes sont simplement «des personnes encore inconscientes, qui mettent en danger leur vie, celle de leurs familles et de leur entourage».

    Dans son édition numérique du 6 mai 2020, le quotidien national Cameroon Tribune indique que «les corps des personnes décédées de maladies infectieuses comme le Covid-19 sont enterrés au plus tard 12 heures après le constat du décès». L’hypothèse est davantage confortée par l’avis d’un expert du corps médical contacté par le journal. «Pour les corps déclarés Covid-19, la procédure veut qu’ils ne soient pas déplacés et qu’ils soient enterrés dans les heures qui suivent. Cela est fait avec la collaboration des hygiénistes de la mairie, qui vont procéder à l’inhumation du corps. Avec une épidémie comme celle-ci, on ne peut pas autoriser un enterrement normal.

    Parce qu’on ne sait pas quel est le degré de contagion du corps. Les maladies extrêmement contagieuses comme celles-ci, il vaut mieux ne pas déplacer le corps. Généralement les corps sont plus contagieux que lorsque le sujet est vivant». Les médecins exhortent les familles à faire montre de compréhension dans cette situation. Car le corps d’une personne déclarée Covid-19 doit être rapidement traité et enterré en présence de quelques membres de la famille, sous l’encadrement d’une équipe médicale.»

    Face à cette dérive et pour le bien du plus grand nombre, les autorités administratives envisagent de durcir le ton. «Le ministre de l’Administration nous a saisis pour nous demander de faire très attention et qu’on contrôle les mouvements de dépouille mortuaires», a expliqué le chef de terre de la Sanaga maritime. Ainsi, Cyrille Yvan Abondo a mis en place une stratégie. «Désormais, nous allons vérifier les certificats de genre de mort pour vérifier exactement de quoi est morte la personne. La règlementation prévoit qu’un corps qui voyage d’un département à un autre devrait avoir un document de transfert de corps signé par le préfet, qui désigne le trajet», a-t-il indiqué.

    JJOO

    Fonds spécial contre le Coronavirus

    Plus de 3,5 milliards FCFA au compteur

    Les contributeurs ayant répondu favorablement à l’appel du chef de l’État se recrutent parmi plusieurs catégories juridiques.

    La chaine de solidarité contre le coronavirus ne cesse de s’allonger au Cameroun. Depuis la création par Paul Biya, le 31 mars dernier, d’un fonds spécial dédié à la lutte contre cette pandémie, plusieurs actes de générosité ont déjà été recensés. Au dernier pointage le 14 mai dernier, les contributions enregistrées se situaient autour de 3,5 milliards FCFA. C’est au cours de la réunion hebdomadaire d’évaluation du plan de riposte contre la pandémie que le ministre de la Santé publique (Minsanté) a fait cette révélation. Manaouda Malachie faisait ainsi vœu de «transparence».

    Toutefois, celui qui est par ailleurs l’ordonnateur principal dudit fonds n’a pas donné de précisions, ni sur l’identité des contributeurs ni sur le montant de chaque contribution. C’est finalement de la voix la plus autorisée qu’un pan de voile a été levé sur cet aspect des choses. «Nous avons eu également la satisfaction de recevoir l’aide et les encouragements des pays amis, des organisations internationales, des dirigeants d’entreprises nationales et étrangères, ainsi que de diverses personnalités» ont noté pour s’en féliciter le président de la République. Paul Biya s’adressait ainsi à la nation, le 19 mai dernier.

    Honneur aux entreprises

    Au moment de la création du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus, le chef de l’État l’a doté d’un montant d’appoint d’un milliard FCFA. Autrement dit, les plus 2,5 milliards supplémentaires sont le fruit de la générosité de différents donateurs. Et parmi les premiers à avoir répondu favorablement à l’appel du président de la République se trouvent en bonne place les chefs d’entreprise. Ces unités de production ont déjà apporté au Fonds plus de 1,37 milliard FCFA. Et dès le 1er avril, c’est Baba Ahmadou Danpoullo qui ouvre le bal.

    L’homme d’affaires offre un chèque de 100 millions FCFA et est imité deux jours plus tard par le sénateur Sylvestre Ngounchinghe. Le président-directeur général de Congelcam va injecter dans le Fonds spécial 250 millions de nos francs. On retrouve également parmi les entreprises la SABC, avec 250 millions FCFA; le métallurgiste français Prometal, avec 100 millions FCFA; la société de fabrication d’huile raffinée et de savon de ménage SRC Maya, avec un apport de 150 millions; l’entreprise de BTP Alliance construction Cameroun à hauteur de 150 millions FCFA et le Groupe Socfin (Socapalm, Safacam et SPFS-Paml-Or) et ses 50 millions d’apports.

    Cette liste serait cependant incomplète si l’on ne mettait pas également en musique la partition exceptionnelle jouée par les entreprises du secteur bancaire et des assurances. Ont en effet pris place dans la chaine de solidarité, UBA-Cameroun pour une participation à hauteur de 150 millions; Saham Life Insurance et Saham Assurance pour une enveloppe de 50 millions.

    L’Association des sociétés d’assurance du Cameroun (Asac) a aussi donné de la voix le 8 mai dernier en mettant dans la cagnotte 120 millions FCFA. À date, la dernière contribution est celle d’Expression Union. Le représentant de l’établissement de microfinance était, le 18 mai dernier, chez le Minsanté, muni d’un chèque de 25 millions FCFA. Mais ce montant n’est pas compris dans les 3,5 milliards FCFA vantés le 14 mai dernier par Manaouda Malachie.

    Belle portion pour les institutions

    Qu’elles soient nationales ou étrangères, qu’il s’agisse d’États ou d’organisations internationales, les institutions ne sont pas en reste dans la contribution à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Et déjà, deux institutions camerounaises se sont illustrées par leur élan de solidarité. Il s’agit de la chambre haute du parlement, le Sénat, dont les membres ont destiné, en avril dernier, 100 millions FCFA au Fonds spécial. Au cours du même mois et à l’initiative du Premier ministre, Joseph Dion Nguté, les membres du gouvernement ont eux aussi mis la main à la poche.

    La somme de 165 millions FCFA a alors été collectée et reversée au Fonds. Mais c’est un autre acteur étatique qui a la palme d’or des contributions. À l’occasion d’une audience à la primature, le haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun a fait une annonce forte. Rowan James Laxton a en effet fait savoir le 8 mai dernier que la Couronne britannique entendait injecter 1 milliard FCFA dans le fonds créé par le chef de l’État camerounais. Ce qui porte la contribution financière des institutions à 1,265 milliard FCFA. Au total, les bailleurs de fonds, entreprises ou institutions, ont déjà apporté 2,66 milliards au milliard initial, portant le total global des contributions à 3,66 milliards FCFA.

    Équipements et matériels

    Plusieurs organisations nationales et internationales, dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ont apporté des dons en matériels et en équipements. Le 18 avril dernier, un premier lot de matériels d’une valeur de 3,9 millions de dollars a été reçu de la part de cette institution par le gouvernement camerounais. Le 19 mai dernier, c’est l’Unicef qui offrait également des équipements de protection, une autre partie de ce don étant attendue dans les prochains jours.

    Des pays comme les États-Unis, la France, la Suisse, la Chine, voire même l’Union européenne, se sont également montrés très proactifs dans ce sens, au travers notamment de leurs missions ou représentations diplomatiques. Toujours à l’international, le milliardaire chinois Jack Ma a, à plusieurs reprises, fait preuve de générosité à l’égard du Cameroun. Le 26 mars dernier, Yaoundé a ainsi reçu de la part du PDG d’Alibaba 36 tonnes d’équipements et matériels.

    Le chef de l’État, Paul Biya, l’en a d’ailleurs remercié lors de sa dernière adresse à la Nation. Au plan local, et sans être exhaustif, on peut citer la Sabc, Orange-Cameroun ou encore Orca Cameroun, une société spécialisée dans l’ameublement. Cette dernière a remis, le 9 avril dernier, 4000 sacs de riz de 25 kg chacun aux autorités camerounaises.

    Au demeurant, et ce jusqu’au 15 avril dernier, les modalités de contribution au Fonds spécial de solidarité nationale de lutte contre le coronavirus n’étaient pas encore définies. C’est seulement depuis lors que le ministre des Finances a communiqué sur la question. Louis Paul Motaze a alors indiqué que lesdites contributions pouvaient être faites «soit en numéraire ou par chèque bancaire ou par virement, soit au guichet des postes comptables du trésor à la Trésorerie générale, soit encore auprès des missions diplomatiques dans le compte n° 470 542». D’ailleurs selon le ministre, «un autre compte n°8000 57 25 011/73 a été ouvert dans les livres comptables de la BGFI». Autrement dit, même si le compte est bon, il n’est pas à exclure qu’il y ait aussi eu des contributeurs anonymes.

    Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

     

    Fonds de soutien/Fonds spécial

    Un champ de couverture à redéfinir

    Le service minimum offert par la direction de la Protection civile contraste avec la nécessité d’une intervention plus musclée contre la pandémie de coronavirus.

    La pandémie de Covid-19 gagne du terrain au Cameroun. Alors que tous les acteurs de la lutte contre ce fléau se mobilisent pour conjuguer leurs efforts, un maillon essentiel de la chaine se fait plutôt discret: la Protection civile. Tout se passe en réalité comme si elle n’était pas concernée au premier chef. La direction logée au ministère de l’Administration territoriale (Minat) est pourtant en charge de la gestion d’un compte d’affectation spécial. Baptisé «Fonds de soutien aux populations victimes de cataclysmes naturels» le 20 septembre 2012 à Garoua (région du Nord) par Paul Biya, le compte en question n’est évidemment pas à confondre avec «le Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus», également créé par Paul Biya.

    Tout de même, les ressources qui lui sont affectées sont inscrites chaque année au budget de l’État. D’ailleurs, au moment de sa création en novembre 2012, le Fonds avait été pourvu d’un montant de 2 milliards. C’était pour le compte de l’exercice budgétaire 2013, selon la loi de finances de cette année-là.

    Dans sa conception, le Fonds de soutien aux populations victimes de cataclysmes naturels est destiné à apporter des réponses d’urgence aux situations de catastrophes et de calamités naturelles. Il reste donc simplement à savoir si la pandémie de Covid-19 rentre dans l’une de ces deux catégories. Le contraire serait, pour dire le moins, étonnant, au vu du rythme de propagation du fléau sur l’étendue du territoire national et au vu du nombre de morts déjà enregistrés.

    La direction de la protection civile a bien été associée à une ou deux actions d’importance. Ainsi en est-il par exemple de la distribution des dons aux 360 arrondissements que compte le pays. Les équipes de cette administration étaient alors censées apporter un appui aux autorités administratives et municipales pour l’acheminement, mais surtout pour la distribution du matériel ainsi mis à la disposition des populations.

    Mais là où le bât blesse, c’est que cette direction n’est pas encore à l’initiative. Elle est simplement prise à la remorque. Au moment où l’État est à la recherche de ressources pour lutter efficacement contre le coronavirus, il serait bon d’élargir son champ d’intervention à cette pandémie. De la sorte, elle pourra agir de son propre chef ou alors, les ressources qui lui sont affectées pourront venir utilement renflouer le Fonds spécial dédié à la lutte contre la pandémie.

    TAA

  • La canne à sucre en haute bouture

    La canne à sucre en haute bouture

    Source de revenus pour plusieurs ménages dans la ville de Yaoundé, le commerce de  ce graminée se décline en une énorme chaine dans cet espace marchand situé dans le deuxième arrondissement de Yaoundé.

    Réputé pour sa teneur en vivres frais, le Marché 8ème est un important lieu d’approvisionnement en canne à sucre. Au lieudit entrée du marché 8è des cargaisons venues de l’Ouest pour la plupart déchargent les marchandises chaque semaine au profit des revendeurs.

    Il est presque 9 heures du matin en ces lieux. Derrière un bac inondé d’ordures, est stationné un camion à moitié bondé de canne à sucre. Des jeunes et robustes hommes s’attèlent à vider le véhicule de son contenu. Tout autour, une vingtaine de revendeurs, tout sexe confondu,  venus s’approvisionner attendent impatiemment de recevoir leurs commandes. De son côté, agrippé sur le flanc gauche du Camion, « papa » Dempo propriétaire de la marchandise note minutieusement les commandes, puis ordonne à ses collaborateurs de décharger la liesse marchandée. Le business qu’il a lancé il y a quatre ans tourne, malgré les hauts et les bas.

    «Je m’approvisionne à Bafoussam, dans la région de l’Ouest auprès de plusieurs cultivateurs où je collecte la denrée pendant deux ou trois jours, ça dépend. Lorsque ça prend plus de temps, je livre avec un peu de retard et cela peut impacter sur mon commerce, bien que je sois constamment en contact avec mes clients». Mais, assure-t-il, la plus grande difficulté reste au niveau du coût du transport de sa marchandise : «pour partir de l’Ouest jusqu’ici c’est couteux. J’achète le paquet de canne parfois à 3000 ou 3500FCFA, je dépense 1000 F pour le transport et je viens vendre à 5000 FCFA ou un peu plus, ça dépend» cela ajoute-t-il, est dû au fait qu’il ne dispose pas d’un véhicule de transport pour son entreprise. Résultat, il est contraint de se soumettre aux exigences des transporteurs. Toutefois, indique –t-il, « l’activité nourrit son homme, surtout que les temps sont durs». «Cela me permet quand même de subvenir aux besoins existentiels de ma famille ». Une fois que le camion vidé de son contenu,  l’homme se sent soulagé et peut dès lors, commencer à la planifier la prochaine livraison quatre jours après celle-ci.
     
    Attelage

    Parmi les clients, il y a les revendeurs. Il s’agit des personnes dont la crédibilité a permis de nouer certains liens avec des grossistes et qui achètent pour revendre aux détaillants ne disposants pas d’assez de fonds pour s’approvisionner en quantité suffisante. «J’achète auprès du fournisseur pour revendre à ceux qui commercialisent la canne dans les poussepousses et autres femmes qui vendent en détail. Il arrive que parfois je donne la moitié de l’argent au fournisseur, avant de compléter même deux jours après. Cela parce que les revendeurs à qui je fournis le produit s’approvisionnent avant de me payer le lendemain. Je peux acheter à 4500 francs et revendre à 5000 ou alors acheter à 5000 et revendre un peu plus cher, pour obtenir un petit bénéfice », indique un revendeur sous anonymat.  

    Le transport occupe aussi une place importante dans cette chaine. Pour certains jeunes, c’est un moyen de se faire un peu d’argent. Pour une liesse de canne déplacée du camion de déchargement à l’arrêt d’un taxi, on obtient entre 150 et 200 francs, voir un peu plus. Pour les femmes venues recevoir le précieux sésame, le prix du transport par taxi d’un point à un autre dans la ville dépend de la quantité de marchandise à transporter et de la distance à parcourir.

    Il y a au bas de l’échelle, le commerce de la canne en détail. Pour les jeunes hommes, elle se fait dans les poussepousses que l’on retrouve dans plusieurs coins de la ville pendant la journée, après un long processus. Praticien depuis près de trois ans, Clinton Chungung explique «je nettoie les bâtons que canne en les débarrassant des plants qui se trouvent juste en tête du bâton, puis, je les découpe en morceaux d’environ 100 cm. Ensuite je les lave à l’eau, à l’aide de récipients dont je dispose à cet effet ». Les prix varient : «je vends les plus petits morceaux à 50 francs et les grands à 100 francs ». Quant à ceux qui sont découpés en dés et emballés dans des sachets plastiques, le prix est de 100 francs CFA. Seulement, explique-t-il «la quantité que je découpe pour emballer est infime par rapport à l’autre, parce que la canne emballée a une durée de vie d’un jour. Passé ce délai, la denrée devient impropre à la consommation parce qu’elle a déjà été débarrassée de la membrane qui permet de conserver le jus». Pour fini

    Puisque rien ne doit être perdu, les plants de canne à sucre sont vendus à 500 franc le paquet. Et, la demande ne désemplit pas moins. Ainsi, ceux qui se lancent dans le commerce de la canne à sucre gagnent environ 2500 et 3000 FCFA pour les femmes qui doivent encore payer les frais de transport et 3000 francs et un peu plus pour ceux qui nettoient sur place.

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Couvre-feu : Bamenda, la vie en 12 heures…

    Couvre-feu : Bamenda, la vie en 12 heures…

    Le durcissement de la restriction des mouvements des biens et des personnes, désormais autorisé seulement entre 6 et 18 heures, crée une ville fantôme de fait. Tranches de vie.

    Bamenda se vide au jour le jour

    Bamenda, capitale régionale du Nord-ouest, ce jeudi 13 septembre 2018. Il est environ 17h. Le portail du marché central de la ville vient de fermer. Au pas de course, chacun essaie de regagner son domicile avant 18 heures. Initialement fixé à 21 heures, c’est désormais à cette heure que débute le couvre-feu selon une décision d’Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo, gouverneur de la région, prise le 9 septembre 2018.

    En fait, cette décision renforce le couvre-feu en vigueur dans la région. Lequel passe de 21h à 5h à 18h à 6h du matin. La veille, des hommes armés ont coupé la ville pendant des heures du reste du pays en creusant une tranchée sur la chaussée sur la nationale N°6 au niveau d’Akum. Les assaillants dont certains brandissaient le drapeau de l’Ambazonie, s’en sont également pris à des bus de transport, tuant un chauffeur et faisant de nombreux otages.

    Soudain, le ciel s’assombrit et une forte averse dégringole, poussant la majorité des personnes à s’agglutiner quelques parts. C’est la même situation du côté du marché des vivres et même au marché de Nkwen. Les plus téméraires foncent dans la pluie afin d’arriver chez eux avant l’heure H. Tout le monde n’y réussira pas.

    Ville fantôme

    Au lieudit Mile 4 Junction, il est 18h13mn, des gouttelettes de pluies tombent encore après l’orage qui vient de s’achever. L’on observe encore des mouvements de personnes et de véhicule. Sur ces entrefaites, les pandores de la brigade de recherche de Mile 4 envahissent la route et tirent de façon continue en l’air. Un moyen dissuasif pour pousser les retardataires encore dans la rue à retourner à la maison. C’est la débande totale, chacun prend ses pieds à son cou. En un laps de temps la rue se vide. La ville fantôme prend droit de cité.

    En cette période de couvre-feu, les mouvements des véhicules et des personnes sont prohibés. Le lieutenant-colonel Edgar David Petatoa Poufong, commandant du 50e groupement des sapeurs-pompiers annonce la disponibilité de ses services à venir à la rescousse des personnes en détresse. «Si quelqu’un est malade, si une femme enceinte est en travail, si quelqu’un a un AVC, s’il y a un incendie déclaré, s’il y a un accident, il faut appeler le 118, se présenter, donner son numéro de téléphone, décrire la nature du problème afin que nous prenons des dispositions pour lui apporter l’assistance adéquate une fois sur le terrain». Toutefois, il met en garde contre les appels fantaisistes.

    Abus

    La veille, au check point de mile 4, Michael Ngwa, un taximan est surpris par le couvre-feu. «J’ai pris des passagers de Bambui pour Bamenda hier (mercredi dernier Ndlr). Je suis arrivé à Mile 4 à 18h 02mn alors que des gendarmes venaient à peine de s’installer au poste de contrôle. Ils m’ont interpellé. Chaque passager dans mon véhicule était obligé de négocier sa libération avec un billet de 1000 F et moi j’ai dû payer 2000 F», raconte-t-il. Une attitude que réprimande le général de Brigade Agha Robinson Ndong, commandant de la 5e région militaire interarmées (RMIA). Le haut-gradé avise notamment: «tous ceux qui sont coupables d’exaction, d’arnaque sont punis et extirpés de la région du Nord-ouest. Le haut commandement ne cautionne pas des attitudes déviantes». Il ajoute «sur instruction du haut commandement, nous avons à notre niveau, conseillé à nos éléments déployés sur le terrain d’être amical, proche des populations. De ne pas extorquer, nuire les populations, de les accompagner dans leurs activités quotidiennes».

    Muma Peter, un autre taximan a manqué de juste d’être parmi les premières victimes de cette mesure de l’autorité administrative: «je rentrais de Bambili pour la ville de Bamenda le 9 septembre. J’ai eu une crevaison au niveau de la pharmacie Andreg à Mile 4 Nkwen. Il était 17h45mn. Pendant que je remplaçais la roue, j’ai vu des gens courir et j’ai demandé ce qui se passait. C’est alors que l’un m’a demandé tu n’es pas au courant? J’étais perplexe et ne comprenais rien. C’est alors que j’ai reçu un coup de fils de mon voisin m’informant de l’arrêté du gouverneur prohibant la circulation à partir de 18h. J’étais obligé de garer mon véhicule à la station-service et regagner à pas de course mon domicile».

    Impact économique

    Du fait de ce couvre-feu, l’activité économique déjà fortement perturbée par l’insécurité a pris un nouveau coup. «C’est généralement à partir de 18h que je commençais à recevoir des clients parce qu’en journée chacun est occupé. Je ne fais plus de recette. Avant quand le couvre-feu débutait à 21h, je pouvais en moins de 2h de temps faire une recette de 50 mille francs. Voilà qu’aujourd’hui je ne peux même pas avoir 5 mille. Je risque faire banqueroute. Je me demande comment vais-je faire pour rembourser le prêt contracté auprès d’un établissement de micro-finance», s’inquiète Rayim Kemegni, gérant de débit de boissons au lieu-dit City-Chemist Round-about. Les propriétaires des lieux ludiques sont dans la même situation.

    Autrefois, une ville bouillonnante dans la nuit, avec ses cabarets, bars, night-clubs et autre points chauds dont le coin de débauche par excellence Mobil Nkwen, Bamenda est aujourd’hui à l’image d’un cimetière. A partir de 18h, les flonflons de véhicules et motos se taisent. Les haut-parleurs des églises réveillées et autres baffles de sonorités cèdent la place à un silence de mort. Même dans les chaumières, les volumes des écrans téléviseurs sont réduits au minimum, s’ils ne sont simplement pas éteins. Chacun est sur le qui-vive. Certains vont au lit très tôt. «Je dors moins de 5h de temps chaque nuit parce qu’on se sait jamais par où le danger peut venir» lâche Willibroad Vedzenyuy pour qui «si je suis encore à Bamenda, c’est parce que je n’ai pas de relation dans une autre région». Michel Taboula ne dit pas autre chose «c’est mon emploi qui me retient encore ici. J’ai envoyé les enfants poursuivre leur éducation à Bafoussam, Douala et Yaoundé».

    Vague d’exode

    Après la journée de ville morte observée lundi 10 septembre, les agences de voyage de transport interurbain faisant la ligne Bamenda- Bafoussam, Douala et Yaoundé sont submergées. Ce qui a fait dire à un observateur averti que le degré d’exode à Bamenda est supérieur à celui contenu dans le livre d’exode dans la bible. Dans l’une de ces agences visitées jeudi matin autour de 11h, l’un des responsables qui a requis l’anonymat nous fait dire qu’une dizaine de bus sont déjà partis mais les passagers ne font qu’affluer. «Nous sommes débordés, nous leur expliquons qu’il n’ya plus de bus mais ils ne veulent pas entendre. Certains ont même passé la nuit à l’agence afin de s’acheter un ticket tôt ce matin» laisse-t-il entendre.

    Du coup le prix des tickets de transport entre Bamenda et Yaoundé ou encore Bamenda et Douala a été revu à la hausse. Il faut débourser entre 8 et 10 mille francs CFA désormais, loin des 5600 et 5000 exigés en temps normal. A finance Junction, les transporteurs individuels exigent 4 à 5 mille francs aux passagers en partance pour Bafoussam. Or le prix homologué est de 1500 francs. Ici les passagers se bousculent lorsqu’un véhicule en provenance de Bafoussam gare. Les responsables d’agence justifient cette augmentation par le fait que les bus reviennent vides de Douala, Yaoundé, Bafoussam. Par conséquent, l’additif vise à compenser le carburant utilisé sur ce trajet retour.

    Ce flux de la population qui quitte Bamenda a caracolé avec la sortie des leaders séparatistes dont Ivo Tapang Tanku sur les réseaux sociaux. Ce dernier enjoint à population du Nord-ouest et singulièrement celle de Bamenda de se terrer à domicile du 16 septembre au 10 octobre. Il affirme que ses éléments vont empêcher toute entrée de véhicule dans la région du Nord-ouest à partir du péage de Matazen par Santa pendant la période indiquée. Ceci afin de bloquer les charters de vote et partant, empêcher le déroulement de la présidentielle dans la région.

    Zéphirin Fotso Kamga à Bamenda