Home INTÉGRATION RÉGIONALE Meiganga paralysée : le Tchad paie le prix fort d’un corridor bloqué

Meiganga paralysée : le Tchad paie le prix fort d’un corridor bloqué

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Entrée sud de Meiganga bloquée

Les perturbations du transport à Meiganga, dans l’Adamaoua au Cameroun, ont directement affecté le Tchad, pays dépendant des corridors commerciaux transfrontaliers.

Entrée sud de Meiganga bloquée

Depuis le début des incidents, les marchandises en provenance du Cameroun vers le sud du Tchad ont subi des retards significatifs, touchant les denrées alimentaires, les carburants et les biens industriels indispensables à l’économie tchadienne.

Les transporteurs tchadiens ont dû emprunter des itinéraires alternatifs, plus longs et coûteux, entraînant une hausse des frais logistiques. « Nos coûts de transport ont presque doublé en quelques jours », déplore Moussa Mahamat, commerçant à N’Djamena. « Certains produits que nous attendions sont arrivés avec deux semaines de retard, ce qui nous oblige à répercuter ces coûts sur le consommateur », ajoute-t-il.

Les entreprises tchadiennes ont dû suspendre certaines commandes et réduire leurs activités par crainte de ruptures prolongées d’approvisionnement. Les flux commerciaux officiels comme informels se trouvent fragilisés, mettant en lumière la dépendance critique du Tchad aux axes routiers régionaux. « Chaque interruption perturbe nos stocks et notre chaîne de distribution. Si cela continue, plusieurs petites entreprises risquent la faillite », avertit Amina Abakar, importatrice de produits alimentaires.
Face à cette situation, les autorités tchadiennes ont demandé une coordination renforcée avec le Cameroun pour restaurer la fluidité des échanges. Les opérateurs économiques insistent sur la nécessité d’une surveillance accrue des routes et de mesures préventives pour éviter la répétition de tels incidents. L’enjeu est stratégique : garantir l’approvisionnement du pays, limiter l’inflation sur les produits de première nécessité et protéger la stabilité économique intérieure.

Ces perturbations rappellent la fragilité des chaînes logistiques transfrontalières en Afrique centrale et l’importance de la coopération régionale. Pour le Tchad, il s’agit désormais de concilier adaptation immédiate et renforcement durable de ses infrastructures et partenariats commerciaux afin de réduire la vulnérabilité face aux crises futures.

Jean-René Meva’a Amougou

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