La 47ᵉ réunion annuelle de l’Association des banques centrales africaines (ABCA), qui se tient du 23 au 28 novembre à Yaoundé, n’est pas un simple rendez-vous technique.
Elle marque un tournant décisif : le continent africain prend conscience que la stabilité macro-économique ne peut plus se dissocier des enjeux climatiques. Le thème choisi, « Changement climatique et stabilité macro-économique », n’est pas un slogan, c’est un avertissement clair : l’Afrique doit désormais intégrer les chocs climatiques dans toutes ses politiques monétaires.
Sécheresses, inondations, tempêtes tropicales : ces phénomènes ne sont plus des événements isolés, mais des facteurs systémiques capables de déstabiliser les banques, les investissements et les économies nationales. Les modèles traditionnels, conçus pour des environnements prévisibles, montrent leurs limites. Les instruments financiers doivent évoluer, les prévisions macro-économiques se réinventer, et les stratégies de régulation se renforcer. L’inaction coûtera cher, non seulement en termes économiques mais aussi sociaux, accentuant pauvreté et inégalités.
L’ABCA se place ainsi au cœur d’un débat mondial : comment les banques centrales africaines peuvent-elles devenir des acteurs de la finance verte tout en garantissant la résilience des économies ? Les décisions prises à Yaoundé auront des répercussions directes sur la capacité du continent à mobiliser des investissements durables et à protéger ses citoyens des impacts du changement climatique.
Il est temps de briser l’illusion de la séparation entre climat et finance. L’Afrique doit concevoir ses politiques monétaires comme des outils de résilience climatique, et non comme de simples instruments de contrôle économique. Cette réunion n’est pas seulement un rendez-vous de régulateurs : elle est l’opportunité historique de redéfinir l’avenir économique du continent sous l’ombre du climat.
