« Pilate fit un écriteau qu’il mit au-dessus de sa croix où étaient écrits ces mots : Jésus de Nazareth, le roi des Juifs » (Jean 19, 19).
Drôle de roi que ce roi désarmé et crucifié !
Bizarre, ce roi entouré, non par des gardes du corps, mais par deux larrons !
L’un le moqua en lui demandant de se sauver lui-même et de les sauver, eux aussi. L’autre eut une réaction différente en affirmant qu’eux méritaient leur châtiment et que Jésus, lui, n’avait rien fait de mal. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles il est appelé le bon larron. Mais ce qui rend le second larron sympathique, c’est aussi sa prière simple mais admirable de confiance : « souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne. » Lui qui était hors-la-loi et hors-la-foi fait acte de foi en prononçant ces mots.
Cette prière, nous pouvons la faire nôtre, nous pouvons la reprendre, en élargissant notre regard: Seigneur, souviens-toi de ceux qui se sentent rejetés, abandonnés ou trahis; souviens-toi de ceux qui luttent contre la maladie et les dépendances de toutes sortes; souviens-toi de ceux qui sont confrontés au chômage, à la précarité, à l’exclusion ou à la solitude; souviens-toi de ceux qui vivent sans amour et sans espoir; souviens-toi de ceux qui sont victimes d’exploitation, d’injustice et de mépris; souviens-toi de ceux qui sont injustement condamnés, incarcérés ou arrêtés!
Que vienne ton règne (adveniat regnum tuum) ! Ton règne qui n’est rien d’autre qu’un règne de justice, de vérité, de paix et d’amour!
Jean-Claude Djéréké
