Home COMMUNAUTÉS Femmes, paix et sécurité : le stand up du Cameroun

Femmes, paix et sécurité : le stand up du Cameroun

0
A la table d'honneur ce 10 novembre 2025

Vingt-cinq ans après l’adoption de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, le pays réaffirme sa volonté de placer la gent féminine au cœur des actions prioritaires .

A la table d’honneur ce 11 novembre 2025

À Yaoundé, ce 11 novembre 2025, un vent d’engagement a soufflé lors du Séminaire national de haut niveau des Femmes Leaders Africaines pour la Transformation de l’Afrique, chapitre du Cameroun. Présidé par Mme Abena Ondoa née Obama Marie Thérèse, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), l’événement a réuni des figures venues de divers horizons : responsables politiques, diplomates, cheffes d’association et actrices communautaires. Toutes ont partagé une conviction commune : sans les femmes, aucune paix durable n’est possible.

Le thème de la rencontre, « Réaffirmer l’importance de l’Agenda Femmes-Paix-Sécurité, dépasser les obstacles, assumer une nouvelle ambition politique et concrétiser l’engagement de construire ensemble un monde plus juste et plus pacifique », a servi de fil conducteur à des échanges denses et lucides. Un quart de siècle après la résolution pionnière de l’ONU, le constat reste mitigé. Les avancées sont réelles : le Cameroun s’est doté d’une stratégie nationale sur le genre, plusieurs femmes siègent désormais dans des mécanismes de prévention des crises et dans les instances locales de gouvernance. Mais les participantes ont aussi dressé un inventaire sévère des obstacles persistants.

La faible représentation des femmes dans les sphères de décision, la persistance des stéréotypes sociaux, le manque de financement pour les projets portés par les femmes de terrain, et surtout la méconnaissance du contenu même de la Résolution 1325 au sein des communautés figurent parmi les principaux défis évoqués.

Pour dépasser ces blocages, les femmes leaders ont formulé plusieurs recommandations majeures : lancer un dialogue national inclusif sur les priorités féminines dans les politiques de paix ; identifier les freins sociaux, culturels et politiques à leur participation ; et créer un Réseau national des femmes médiatrices du Cameroun, chargé de soutenir la prévention et la résolution pacifique des conflits. « Je rends hommage à toutes les femmes de terrain, véritables artisanes de la paix, et salue l’engagement de Mme la Ministre, présidente du comité de pilotage de l’AWLN », a confié .

Au-delà des discours, le séminaire a marqué une étape symbolique : celle du passage de la théorie à l’action. Les participantes ont insisté sur la nécessité d’intégrer les femmes dans les dispositifs nationaux de sécurité et de leur offrir un espace réel d’expression dans la gestion des crises, notamment dans les régions encore fragilisées par les tensions sociales ou politiques.

Dans un contexte où le Cameroun aspire à la stabilité et au développement, ce rendez-vous a réaffirmé une évidence : la paix ne se décrète pas, elle se construit, patiemment, avec celles qui la vivent et la défendent au quotidien. Le séminaire du 11 novembre n’était donc pas qu’une commémoration, mais un appel à la transformation. Les femmes leaders camerounaises y ont rappelé que la Résolution 1325 n’est pas un texte à célébrer, mais un programme à accomplir. Leur ambition : que la voix des femmes, longtemps reléguée, devienne un levier central dans la construction d’un Cameroun plus juste, plus équitable et résolument tourné vers la paix.

Jean René Meva’a Amougou

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile