La quote-part de l’actionnaire majoritaire est mobilisée par BGFIBANK Cameroun
Depuis le 4 novembre dernier, on en sait davantage sur l’apport en fonds propres de l’actionnaire majoritaire dans le capital de la société CSTAR (Cameroun, Snh, Tradex et Ariana Energy). A l’occasion de la cérémonie d’information du directoire des deux entreprises, Abakal Mahamat, Administrateur – Directeur Général de BGFI BANK, a révélé : « la SNH a sollicité BGFIBANK Cameroun S.A. en qualité de partenaire financier afin de l’accompagner dans la structuration et le financement de ce projet [raffinerie CSTAR], notamment par le biais de l’apport en fonds propres de l’actionnaire majoritaire, à hauteur de USD 210 millions ».
La signature de la convention-cadre et du Mandat d’Arrangement entre la SNH et BGFI BANK en vue du financement du projet de raffinerie CSTAR matérialise l’entente entre les deux parties. Confidence de Abakal Mahamat : « dans le cadre de cette opération, BGFIBANK Cameroun est particulièrement honorée d’avoir été désignée Arrangeur et Banque Agent. A ce titre, notre mission consistera à : structurer le schéma global de financement de la participation de la SNH, à hauteur de USD 210 millions, soit FCFA 118,2 milliards ; assurer le conseil financier de la SNH ; et coordonner l’ensemble du dispositif financier de manière efficiente et rigoureuse ». Lourde responsabilité s’il en est ! Le patron de BGFIBANK Cameroun dit assumer « avec le professionnalisme et la rigueur qui caractérisent notre entreprise, forte de son expertise reconnue en financements structurés, en syndication bancaire et en accompagnement de projets d’envergure dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et des infrastructures ».
Trois mois pour mobiliser les fonds
Dans la foulée, l’institution bancaire prend l’engagement de « mobiliser les fonds nécessaires dans un délai de 90 jours, adossé à un ensemble de sûretés ». A travers cette convention, « BGFIBANK Cameroun réaffirme son rôle de partenaire financier stratégique de l’Etat, un partenaire pleinement engagé dans le financement des projets structurants et porteurs de croissance durable pour notre pays ». Pour l’ADG de BGFIBANK, « ce projet est bien plus qu’un investissement ; il est le symbole de la confiance en notre capacité collective à bâtir, ici même au Cameroun, les fondations d’un développement inclusif, solide et tourné vers l’avenir ». Et de « saluer la vision et la détermination de la Société Nationale des Hydrocarbures, qui à travers cette initiative, continue de jouer un rôle de moteur essentiel dans la transformation structurelle de notre économie ».
Société Nationale des Hydrocarbures
Nathalie Moudiki, Représentante de l’Administrateur Directeur Général de la SNH, Chairlady de CSTAR, en profite pour monter au créneau. « Avec la signature de cette Convention – Cadre, la SNH passe à une étape supplémentaire dans la réalisation de ce projet hautement stratégique et aux objectifs ambitieux certes, mais réalistes. Dans cette perspective, BGFIBANK va nous apporter son expérience, sa crédibilité et davantage son réseau financier, pour contribuer à développer le Projet CSTAR ». Et de poursuivre : « le mandat qui est octroyé à ce jour à la BGFIBANK est une illustration de la détermination de M. l’Administrateur – Directeur Général de la SNH à contribuer efficacement à la réalisation des projets de Grandeur et d’Espérance projetés par le Président de la République, S.E Paul Biya ».
Pour la présidente du conseil d’administration de CSTAR, en signant cette Convention – Cadre avec la SNH, la banque « réaffirme son adhésion au projet, et s’associe clairement à la stratégie de mise en œuvre du Projet CSTAR…Par cet accord, nos deux sociétés codifient le partenariat existant pour le Projet CSTAR, à travers un cadre juridique stable, lisible et prévisible, tout en définissant évidemment les obligations et les attentes de chaque partie ». A l’en croire, « cette convention – cadre constitue un outil précieux pour la suite de nos activités car elle garantit la structure de l’investissement apporté par la SNH, ouvre la possibilité à la participation d’autres entreprises bancaires au financement du projet, et par ailleurs améliore l’efficacité des transactions ».
Comme lors des négociations ayant conduit à cette signature, « nous souhaitons continuer à travailler avec diligence et professionnalisme pour progresser dans la réalisation des étapes devant conduire au succès éclatant de ce projet. Nous allons y parvenir ensemble car au-delà d’une relation d’affaires, nous avons en partage la même vision de développement économique et la même passion pour la transformation de nos pays ».
Background
Dans le cadre de sa mission de développement des infrastructures énergétiques nationales, la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) envisage la réalisation d’un ambitieux projet de construction d’une nouvelle raffinerie de pétrole, située à cinq kilomètres du port en eau profonde de Kribi. Cette installation, d’une capacité de production estimée à 30.000 barils par jour, soit environ 1,5 million de tonnes par an, représente un investissement évalué à USD 621,96 millions. Pour la mise en œuvre de ce projet structurant, la SNH s’est associée à Ariana Energies, à travers un véhicule d’investissement (SPV) dénommé CSTAR Refinery Project Management LLC-FZ, créé et domicilié à Dubaï.
Le Projet CSTAR revêt une importance capitale pour l’économie nationale. Il s’inscrit pleinement dans la vision portée par les pouvoirs publics, à travers notamment : la compensation de l’absence de capacités locales de raffinage depuis l’incendie de la SONARA en 2019 ; la réduction de la dépendance camerounaise aux importations de produits pétroliers, en substituant jusqu’à 30% des volumes actuellement importés ; l’apport d’environ USD 250 millions par an en recettes issues des exportations marines et pétrochimiques ; une contribution additionnelle au PIB national évalué à 0,94%. Enfin, le développement des compétences locales ainsi que la structuration d’écosystèmes des fournisseurs au niveau de la sous-région Afrique centrale.
Selon la Représentante de l’ADG de la SNH, « le Projet CSTAR constitue aujourd’hui l’un de nos investissements majeurs dans l’implémentation de la stratégie de développement du secteur pétrolier, conformément aux missions dévolues à la SNH ». En accompagnant ce projet, « BGFIBANK Cameroun confirme son ambition : celle d’être la banque d’un développement durable, solide et performant, au service de la transformation du Cameroun », indique le patron de BGFIBANK Cameroun.
En rappel, la raffinerie CSTAR devrait entrer en production à partir de juin 2028. La pose de la première pierre a eu lieu à Kribi le 17 juillet dernier. Un TANKFarm (Dépôt sécurisé des produits pétroliers) financé sur fonds propres par la Snh est intégré à la raffinerie.
Rémy Biniou
Architecture de CSTAR
Le projet est porté par un partenariat institutionnel et technique regroupant la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), TRADEX, ARIANA ENERGY et le Consortium RCG. La gouvernance du projet repose sur une structure organisée autour de quatre entités :
1. Une Société de Projet (SPV) de droit émirati, dénommée CSTAR Tank Farm Project Management LLC, constituée le 25 avril 2025 à Dubaï, avec une détention majoritaire camerounaise (51% répartis entre SNH : 20% et TRADEX : 31%) et ARIANA ENERGY : 49% ;
2. Un Joint Management Committee (JMC) composé de 12 membres, chargé de superviser la coordination stratégique et technique du projet ;
3. Une Joint Operating Company (JOC), de droit camerounais, future entité d’exploitation et de maintenance du terminal ;
4. Une société d’enlèvement, dédiée à la gestion des flux commerciaux de produits pétroliers.
La structuration financière prévoit 30% de fonds propres, soit 60 millions USD apportés par les partenaires camerounais (SNH : 23,5 M USD; TRADEX : 36,5 M USD via portage SNH), et 70% de dette commerciale mobilisée par ARIANA ENERGY.
Le décaissement des fonds propres s’effectue en trois tranches : 5 M USD pour financer les études FEED (Front End Engineering Design), 30 M USD après validation technique du FEED, et le solde à la clôture financière pour engager la phase EPCIC (Engineering, Procurement, Construction, Installation and Commissioning), confiée au consortium RCG.
