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Bamenda: la ville où la vie devient plus chère

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Dans un marché à Bamenda...

L’Institut national de la statistique (INS) rapporte un taux d’inflation annuelle de 4,9 % pour la période d’octobre 2024 à septembre 2025, contre 3,8 % au niveau national.

Dans un marché à Bamenda…

Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest, connaît une flambée des prix qui pèse lourdement sur le quotidien de ses habitants. La ville devient ainsi la capitale régionale la plus chère du Cameroun en septembre 2025. D’après l’INS, ce tableau marque un véritable bond : en juillet 2024, Bamenda affichait un taux de seulement 2,6 %, inférieur à la norme communautaire de 3 % fixée par la Cemac.

Produits alimentaires : principaux moteurs

Selon l’INS, plusieurs causes expliquent cette situation à Bamenda : Perturbations d’approvisionnement liées à la crise sécuritaire dans la région ; coûts de transport élevés ; forte dépendance aux produits importés, notamment le riz et certaines huiles raffinées ; faible offre locale, aggravée par la perturbation de la production agricole. L’Institut tient ses chiffres : « Légumes frais (tomates, gombos, poivrons, « ndolè » ; « keleng keleng ») : +12 % ; huiles et graisses locales : +9 % ; fruits : +10 % ».

Ces hausses entraînent une compression du pouvoir d’achat. « Un produit coûtant 10 000 F Cfa il y a un an s’achète désormais à 10 490 F CFA », explique le Dr Franck Tsoungui, économiste. Mais certains produits alimentaires connaissent des augmentations encore plus marquées. Exemple : le sac de riz de 25 kilos coûte 9 000 F CFA à Bamenda, contre 7 800 F CFA à Ebolowa et 8 000 F CFA à Garoua

Conséquences pour les ménages

Pour les habitants, l’inflation se traduit par une pression accrue sur le budget quotidien. L’alimentation devient plus chère, et le pouvoir d’achat recule, obligeant de nombreux ménages à revoir leurs priorités de consommation. L’INS souligne que l’inflation est principalement tirée par les produits alimentaires et boissons non alcoolisées, représentant près de la moitié des dépenses des ménages. Au niveau national, ces produits ont augmenté en moyenne de 7 % sur un an.

Disparités régionales

L’inflation ne frappe pas toutes les villes de la même manière. Maroua (4,4 %), Bafoussam et Buea (4,3 % chacune) enregistrent également de fortes hausses, tandis que Bertoua (2,4 %) et Garoua (3,2 %) restent plus modérées.

Pour inverser cette tendance, experts et acteurs économiques insistent sur la nécessité de maîtriser l’inflation et de renforcer la production locale, afin de soulager durablement les populations.

Bobo Ousmanou

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