Le cinquième arrondissent a brillé ce jour par une cessation des activités, conformément aux dispositions réglementaires en lien avec la tenue d’élection au Cameroun.

Le silence a dicté sa loi au quartier Nkolmesseng dimanche, 12 octobre 2025. Fait inhabituel dans ce quartier de plus de 5000 âmes. Et pourtant, les nombreux taxis à la couleur jaune n’ont pas quitté les parkings des garderies. Par centaines, ces derniers occupent des pans de la chaussée et les cours des concessions privées pendant que les commerces ont résolument affiché portes closes. Mais pas que ! Car dans le silence révérencieux qui ponctue ce jour de vote, les populations elles-mêmes ont fait le choix de rester massivement dans leurs foyers.
Aussi dès les premières heures de la journée, seuls les mouvements des électeurs étaient perceptibles. Pas nombreux. Un individu par ci, un petit groupe par-là, le dénominateur commun reste cependant le secret. Car on le voit bien à l’effort que font certains groupes pour se dire des choses par chuchotement, l’heure n’est pas à l’expansion des sentiments. Comment peut-il en être autrement d’ailleurs alors que les Camerounais avaient à leur charge dimanche, 12 octobre 2025, de décider de la destinée de leur pays pour le septennat 2025-2032.
Le deal repose soit sur la continuité du régime de Paul Biya, vieux de 43 ans, ou l’élection d’un nouveau candidat pour conduire la nation à son développement. Alors oui, chacun des votants y est allé selon ses propres ses convictions. Ou suivant le point de vue de quelques proches. « Mon mari est le mieux informé. Il suit assidument toutes les informations sur les candidats ; donc j’ai décidé de voter le candidat qu’il soutient », Gaël M. femme au foyer.
Le soleil haut perché en début d’après-midi n’a pas eu raison de la détermination des électeurs. Ces derniers n’ont eu de cesse d’investir la dizaine de bureaux de vote que compte le quartier Nkolmeseng, chef lieu-d’arrondissement de Yaoundé V. sur place, l’ambiance contraste avec celle des autres secteurs. L’agitation y est entretenue à la fois par des conversations des gens, les interrogations et accès de colère de personnes cherchant leurs noms sur les différentes listes affichées, etc.
Mais l’enjeu est réel. Et chacun entend bien jouer de sa partition si bien qu’au soir tombé, des âmes volontaires affluent dans les bureaux de vote pour mettre le comble à leur action. Par la surveillance du processus de dépouillement, chacun s’assure que son choix est respecté. « Dans la salle où j’étais, il n’y a eu aucun cas de fraude. Le dépouillement c’est plus ou moins bien passé. Il y a juste eu un petit moment de tension dû à l’introduction de deux bulletins d’un même candidat dans certaines enveloppes.
Le chef de bureau a expliqué que Dans un tel cas, on considère que c’est une erreur que l’électeur a pu prendre deux papillons collés sans s’en rendre compte, Il faut compter une seule voix. Cela a été fait mais la foule exigeait qu’on retire le surplus des bulletins déjà compté. Il y a eu un remue-ménage mais après on a refait les comptes et tout est rentré dans l’ordre», explique Louise N, scrutateur à la Cameroon school de Nkolmesseng. Comme pour porter le témoignage de la sérénité retrouvée, dame nature, par le biais de fortes averses, a ouvert les portes de l’espérance dans l’attente des résultats définitifs du scrutin du 12 octobre.
Louise Nsana