Home ACTUALITÉ Les potins: Echos

Les potins: Echos

28
0
Paul Biya, face à Charles Ndongo le 12 octobre 2025

Ce dimanche 12 octobre, les Camerounais ont ressorti leurs plus beaux habits et leurs cartes d’électeurs pour aller voter.

Paul Biya, face à Charles Ndongo le 12 octobre 2025

Près de huit millions d’âmes invitées à choisir entre douze prétendants, dont l’inoxydable Paul Biya, 92 ans au compteur et 43 à la manette — un record qui ferait pâlir même les pharaons. Lui brigue un huitième mandat, sans trembler, comme on redemande un dessert qu’on connaît par cœur.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, sauf à Garoua, où Issa Tchiroma a failli inventer le « vote à la bagarre ». Rien de grave, juste un peu d’animation pour les caméras. Partout ailleurs, la foule s’est pressée devant les urnes. On n’avait pas vu autant de monde depuis les soldes de fin d’année. Certains y ont vu un vent d’espoir, d’autres une simple curiosité nationale : « Et si, pour une fois, ça changeait ? »

Pendant ce temps, le meeting de Biya à Maroua ressemblait à une réunion de famille un lundi matin : peu d’invités, beaucoup de bâillements. Les citoyens, eux, armés de smartphones, ont filmé les résultats comme s’ils couvraient un concert de Beyoncé.

Le ministre Atanga Nji a rappelé que seuls les « canaux officiels » comptent, ce qui a fait rire les réseaux sociaux : « Oui, surtout le canal du suspense éternel ! » Quoi qu’il en soit, pour la première fois depuis belle lurette, les Camerounais semblent y croire un peu. Peut-être que cette fois, l’histoire aura envie de voter, elle aussi.

Versatile

Le Front des Démocrates Camerounais reconnaît enfin la victoire de Paul Biya et, dans un geste digne d’un film comique, abandonne Samuel Hiram Hyodi à son sort. Front des Démocrates Camerounais (FDC) jette officiellement l’éponge… et en profite pour féliciter Paul Biya pour sa réélection. Selon Dénis Émilien Atangana, leur candidat Hiram Iyodi a préféré « se balader » plutôt que de travailler pour ramener des votes, transformant la campagne en véritable promenade touristique. Résultat : le parti est « déstabilisé » et un peu groggy, tandis que Paul Biya savoure sa victoire.

Le pauvre Hyodi se retrouve seul, tel un participant qu’on laisse à l’écart en lui disant : « Bon courage, tu gères ça tout seul ! » Le parti explique que leur candidat était trop occupé à sa « balade électorale », une façon polie de dire qu’il profitait d’un petit tour de vacances pendant que les votes, eux, ne prenaient pas de pause. Entre regrets et éclats de rire, on se dit que la politique peut parfois ressembler à une comédie où les héros… perdent leur scène finale.

Au micro de la CRTV…

Le président-candidat Paul Biya, l’homme qui fait trembler les horloges et bâiller les calendriers, vient de lâcher une phrase dont les échos résonnent jusqu’au mont Cameroun : « Je ne peux pas faire de projets sans être sûr d’être élu. » Une déclaration si tranquille qu’on dirait un proverbe inventé par un philosophe assis sur un fauteuil en cuir depuis 1982. Au micro de Charles Ndongo, directeur général de la CRTV et gardien officiel de la bonne parole présidentielle, la scène ressemblait à une répétition bien rodée. Charles, micro en main, hocha la tête avec la gravité d’un prêtre en pleine bénédiction. Le public, lui, retint son souffle : allait-il annoncer un nouveau plan ? Une réforme ? Un projet révolutionnaire ? Non. Le président venait d’inventer le premier programme électoral conditionnel de l’histoire : « Si je gagne, je promets de réfléchir. »

Les analystes politiques, perplexes, s’arrachent les cheveux : comment faire campagne sans projet ? Les communicants, eux, saluent le génie de la formule : c’est la politique du “peut-être”. Une stratégie zen, sans stress, où tout dépend des astres et du Conseil constitutionnel. Même les candidats rivaux en rient jaune : « Nous, on fait des promesses ; lui, il fait des pauses. »

Dans les quartiers, on en parle au carrefour comme d’un nouvel épisode de série. Certains y voient une sagesse africaine : pourquoi promettre la lune quand on peut attendre d’être président pour la regarder ? D’autres ironisent : « À ce rythme, même les projets de routes vont attendre la confirmation des résultats. »

Mais soyons justes : après plus de quatre décennies à la tête du pays, Paul Biya connaît son public. Il sait que le suspense, c’est aussi une stratégie de communication. Pendant que les autres courent, lui marche à son rythme, en se demandant : « Pourquoi se presser, si le futur est patient ? » Une phrase, un sourire, et tout le Cameroun en débat. Le président n’a peut-être pas encore de projet, mais il a déjà créé le buzz le plus calme du monde.

JRMA

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here