Home ACTUALITÉ Les coulisses d’un autre vote

Les coulisses d’un autre vote

24
0

De nombreux citoyens se livrent à la défiance en ouvrant des circuits de commerce et au mode de consommations Parallèle.

Quand il faut contourner les lois, les camerounais deviennent trop ingénieurs. Voilà ce qu’il faut retenir. Leurs capacités de résilience se prouve une fois de plus ce 12 octobre 2025. Cette capacité de survie est beaucoup plus accrue quand il est question de picoler. Plutôt que d’accomplir leurs devoirs citoyens, qui est de se rendre dans un bureau de vote pour choisir celui qui présidera à la destinée du pays pendant les 7 ans avenir, ils mettent sur pied des stratagèmes pour continuer à occuper leur quotidien.

Jean barman dans la localité d’Abomey (Odza), est un exemple. Aux environs de 11 h ce dernier ne supporte plus la pression venant des clients qui sont pour la plupart des frères du village. Ne pouvant pas ouvrir son bar fait dans l’improvisation. « Je ne peux ne pas vendre parce qu’on interdit d’ouvrir les boutiques et bars », la défiance est ouverte. Il met sur pied un bar dans le petit cacaoyer qui se trouve derrière la cuisine de son épouse. Comme dispositif on a 3 bancs d’environ 2 mètres de longueur et 2 chaises en plastique.

Les casiers de bière sont stockés dans la cuisine, « comme le village bavarde beaucoup, les gens iront dire que j’ai ouvert un bar. Et si le chef de village où les hommes en tenues m’attrapent je dis que la cuisine c’est le magasin », renchérit le barman. Ses clients décidés à l’accompagner dans cette aventure lui promettent un soutien sans faille, « si l’autorité vient on va dire que nous sommes sur le point d’aller au bureau de vote », évoque Pierre, un de ces cousins. Armand un autre consommateur est plus humoristique, « mon bureau de vote c’est ici, le bulletin de vote c’est la bière et l’urne c’est le ventre », dît il en Ewondo.

Irène propriétaire d’une supérette à Meyo a une stratégie. N’habitant pas loin de sa boutique, elle prend les commandes des clients. Elle entre dans la boutique et mets la marchandise dans les sacs de marché. Chaque femme débourse 200 FCFA en plus comme prime de risques, « si on m’arrête je peux faire la prison donc pour faire ton marché, tu me donnes 200 FCFA, sinon je ne sers pas », imposé la dame.

La même défiance est visible dans un atelier du côté de Toutouli, quartier voisin. Le propriétaire dont l’identité ne sera pas révélée se dit non concerné par le vote. « Aucun candidat ne m’a convaincu, je fais semblant de fermer mon atelier mais je travaille. C’est un homme en tenue qui a ces portes et fenêtres et il me met la pression. D’ailleurs dès que termine avec cette porte, je l’appelle pour porter avec son pick-up », estime le soudeur.

Ne pouvant pas ouvrir boutiques et autres lieux de travail, Loïc et Système prennent les manchettes et se lancent au travail manuel. Ils décrochent le long de la route qui mène au bureau de vote de l’école publique de Meyo. C’est une occasion pour eux de se défouler.

André Gromyko Balla

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here