Home ACTUALITÉ L’abstention, la bombe à fragmentation qui menace l’après-12 octobre

L’abstention, la bombe à fragmentation qui menace l’après-12 octobre

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Si le peuple se détourne massivement des urnes, c’est l’édifice démocratique lui-même qui risque de s’écrouler. Car l’après-scrutin pourrait ouvrir la voie à l’instabilité, aux émeutes et à une perte brutale de légitimité du pouvoir.

Une démocratie à bout de souffle

Ce dimanche, les Camerounais ne décideront pas seulement du nom de leur président. Ils décideront surtout de l’avenir de leur démocratie : survivra-t-elle à l’indifférence massive, ou sombrera-t-elle dans le fracas d’un pays gouverné par et pour une minorité ?

La campagne électorale, censée galvaniser les foules, s’est transformée en procession terne. Meetings désertés, slogans recyclés, promesses sans écho : tout pourrait indiquer que le 12 octobre ne sera pas une fête de la démocratie, mais une cérémonie d’enterrement civique. Dans les quartiers populaires de Douala, les villages de l’Extrême-Nord ou les campus universitaires, la lassitude est la même chez les électeurs : « voter ne change rien ».

Le lendemain du vote : un président assis sur un volcan

Un chef de l’État élu par une poignée d’électeurs n’aura ni l’assise ni l’autorité pour gouverner sereinement. Déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer une « mascarade électorale ». Si l’abstention atteint des records, la légitimité du vainqueur sera contestée dès l’aube du 13 octobre. Le pouvoir devra alors affronter un peuple qui n’a pas voté pour lui… mais qui n’acceptera pas non plus d’être ignoré.

Le spectre des émeutes et de la colère populaire

Dans un pays où la frustration sociale est palpable ( chômage endémique, vie chère, inégalités régionales ), l’abstention peut devenir l’étincelle d’une explosion incontrôlable. Des émeutes pourraient embraser les grandes villes, sur fond de contestation de la victoire proclamée. Le Nord, déjà fragilisé par l’insécurité, pourrait devenir l’épicentre de violences politiques et communautaires, nourries par le sentiment d’exclusion.

Une brèche pour les extrêmes

Là où la démocratie échoue, les extrêmes prospèrent. L’abstention ouvre la porte à l’émergence de mouvements radicaux, religieux ou identitaires, qui se présenteront comme l’alternative à une classe politique jugée corrompue et illégitime. La jeunesse, laissée pour compte, pourrait basculer dans ces discours de rupture. Ce scénario n’est plus hypothétique : il s’écrit déjà dans les frustrations du quotidien.

Le compte à rebours d’une implosion politique

Si l’après-12 octobre se résume à un président affaibli face à une majorité silencieuse et en colère, alors le Cameroun entrera dans une zone de turbulence inédite. La démocratie ne mourra pas d’un coup d’État ni d’une guerre ouverte, mais d’une lente agonie : celle du désengagement civique, du discrédit des urnes et du règne d’un vide politique propice au chaos.

Tom

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