Home ACTUALITÉ Règlement sur la déforestation: un an de répit pour le Cameroun

Règlement sur la déforestation: un an de répit pour le Cameroun

52
0

Initialement prévu pour 2026, le Règlement de l’Union européenne sur la déforestation (RDUE), qui interdit l’importation de cacao, café, caoutchouc, huile de palme, soja, bœuf et bois issus de zones récemment déboisées, pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2027.

 Une lettre du 23 septembre 2025, signée par la commissaire européenne à l’Environnement Jessika Roswall, justifie ce report par l’impossibilité pour la plateforme informatique de gérer le volume massif de données attendu. L’objectif : assurer un système fiable capable de traiter les informations sans bloquer les importations. Selon une source diplomatique à Yaoundé, « ce délai permet aussi de sensibiliser les producteurs locaux, de développer des partenariats avec le secteur privé et de mettre en place des mécanismes d’audit indépendants pour éviter tout rejet de produits et préserver la réputation du pays sur le marché international ».

Pour le Cameroun, ce report n’est pas un contretemps. Si les filières cacao et café sont prêtes à répondre aux exigences, d’autres secteurs, notamment le bois et le caoutchouc, doivent se consolider. Le délai supplémentaire permet de renforcer la traçabilité, de former les acteurs de terrain et d’ajuster les dispositifs de certification indispensables pour rester compétitif. Le RDUE impose en effet aux exportateurs de prouver que leurs produits ne proviennent pas de forêts récemment déboisées, avec des systèmes de suivi précis et une documentation complète sur la chaîne d’approvisionnement.

Même pour les filières huile de palme, soja et bœuf, dont les exportations vers l’UE sont marginales, le gouvernement peut profiter de ce répit pour structurer les bases et anticiper d’éventuelles expansions futures. Renforcer la traçabilité et les standards environnementaux pourrait aussi faire du Cameroun un modèle pour la sous-région, renforçant son rôle dans la lutte contre la déforestation en Afrique centrale.

En somme, ce délai d’un an offre au Cameroun une opportunité rare : mieux s’adapter, sécuriser ses filières et éviter les sanctions ou rejets sur le marché européen. Alors que la pression internationale sur la durabilité s’accentue, ce report pourrait faire la différence entre transition chaotique et adaptation réussie, positionnant le pays comme un acteur crédible de la lutte contre la déforestation.

Bobo Ousmanou

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here