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Extrême-Nord : “Rendez-nous nos 503 milliards !”

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Le parlement interpelé

À une semaine du scrutin présidentiel, l’économiste Dieudonné Essomba lance une bombe politique : il défend le modèle de gestion régionale développé par le SDF, celui qui ferait de l’Extrême-Nord un moteur de développement.

Le parlement interpelé

Maroua – Correspondance spéciale.

Alors que les émissaires du président Paul Biya sillonnent encore l’Extrême-Nord pour vendre les vieilles promesses d’infrastructures jamais réalisées et de chômage jamais éradiqué, une voix discordante brise le ronron électoral. L’économiste Dieudonné Essomba frappe fort en accusant le système en place de confisquer les richesses nationales pour entretenir une élite gloutonne et corrompue : « Ce ne sont pas des faveurs, c’est votre argent ! », tonne t’il. Et de chiffrer : « sur les 7 500 milliards du budget national, l’Extrême-Nord devrait percevoir chaque année 503,4 milliards FCFA. De quoi transformer radicalement une région trop souvent reléguée au rang de pupille politique ».

Un discours de rupture

Contrairement aux ministres-candidats venus réciter des discours éculés, Osih propose une rupture frontale avec la centralisation yaoundéenne. Son plan : créer un véritable gouvernement régional élu, doté de dix ministères stratégiques – sécurité, eau, infrastructures, santé, éducation, agriculture… – afin que l’Extrême-Nord puisse bâtir son avenir par lui-même. « Qu’on vous rende vos 503 milliards et vous ferez vos routes, vos hôpitaux, vos écoles ! », martèle Essomba. Une promesse qui résonne comme une gifle à la bureaucratie de Yaoundé, accusée par l’économiste d’avoir infantilisé quatre millions de citoyens camerounais « comme si l’Extrême-Nord était un éternel enfant ».

La fin du paternalisme politique ?

Depuis l’indépendance, les populations de l’Extrême-Nord entendent les mêmes refrains : projets annoncés mais jamais réalisés, dotations promises mais toujours détournées, développement présenté comme une aumône. « Assez d’être des assistés ! », s’emporte Essomba. Le modèle de gouvernance régionale défendu par Osih repose sur trois piliers : la spécialisation : chaque ministère régional répond aux réalités locales, comme celui de l’Eau et du Réchauffement climatique ; l’émulation : chaque région gère ses propres ressources, créant une saine compétition ; la responsabilité : les élus locaux doivent rendre des comptes à leurs populations, et non à un centre éloigné.

Un coup de tonnerre à la veille du scrutin

À quelques jours du 12 octobre, ce discours radical frappe comme un coup de tonnerre. Osih, longtemps perçu comme une alternative sans réel poids dans le Nord, repositionne le débat sur le terrain brûlant de la justice économique et du droit des régions à disposer de leurs ressources. Ses adversaires, eux, continuent d’agiter la peur ou de promettre des miettes. La présidentielle camerounaise pourrait bien basculer.

Tom

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