Dans les carrefours des grandes villes et les banlieues, difficile de ne pas tomber sur des portraits géants du président – candidat. Ce qui pose notamment le problème d’équité et d’égalité dans la publicité politique des candidats.
La question est de savoir si la campagne n’est pas viciée ? Sur les 12 candidats à la présidentielle du 12 octobre prochain, un seul occupe les panneaux publicitaires. Il s’agit de Paul Biya, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Le samedi 27 septembre, jour de lancement officiel de la campagne, le reporter du journal Intégration sillonne les artères de plusieurs localités de la capitale. Son constat est sans équivoque : il n’y en a que pour un seul candidat en matière d’affichage urbain.
D’Essazock à Nsimalen en passant par Odza jusqu’à Mfou, on ne voit que la photo embellie de l’homme du 6 novembre 1982. De nombreuses interrogations naissent après cette découverte au matin du samedi 27 septembre 2025. « Est-ce un manque de moyens des candidats de l’opposition ? Est-ce une dérive des autorités ? »
Teasing
Les populations découvrent le visage du candidat du parti au pouvoir et son slogan de campagne à travers l’affichage. « Le Nnom Nguii vient de rouler ses proches dans la farine. Il vous parle directement. Il ne veut plus d’intermédiaires. Voilà ce que je vois derrière ces affiches géantes », pense Honoré Mouafo. Le vendeur d’appareils électroménagers est surpris en admiration du panneau publicitaire sur Paul Biya au carrefour Awae-escalier.
Alain, transporteur routier sur le trajet Awae-escalier-Mfou est impressionné par la rapidité dans la pose des affiches. « À 2h du matin, les affiches n’étaient pas visibles quand je rentrais à la maison. Quatre heures après, elles sont déjà partout. Habituellement, les spécialistes de ce secteur travaillent pendant des heures voire des jours pour mettre les affiches. Ils ont fait comment pour travailler ? Paul Biya a une équipe de campagne très forte », estime Alain. « Nul ne peut passer ici sans voir cette photo », estime Tamo, taximan établi au carrefour Messamendongo.
À côté de la photo, il y a le slogan de campagne, un autre maillon essentiel de la communication. Grandeur et Espérance. Francky, à bord d’un taxi, attire l’attention des autres passagers. « Vous vous focalisez sur la photo, regardez le nouveau slogan. Il a encore créé le débat avec ce slogan. Voilà le thème de campagne ».
André Gromyko Balla à Akono
