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Ebolowa: sur les routes du développement grâce au Fonds routier

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Au bénéfice des élus locaux du Sud, l’institution en charge du financement et du paiement des prestations d’entretien routier a organisé un atelier à haute valeur ajoutée.

Sous le soleil encore timide de cette matinée du 29 septembre 2025, la salle de conférence de l’hôtel Bengo se remplit peu à peu. Maire après maire, adjoint après adjoint, les élus du Sud prennent place. Ils viennent de la Mvila, du Dja et Lobo, de l’Océan ou encore de la Vallée du Ntem. Tous ont répondu à l’invitation du Fonds routier du Cameroun pour un atelier inédit consacré à la gestion des voiries. Plus qu’une rencontre de routine, la journée s’est transformée en véritable laboratoire de gouvernance locale, où finances, techniques et pratiques se sont conjuguées pour donner corps à une ambition : faire des routes communales un levier de développement.

Des chiffres conséquents, mais une méthode surtout

Pour 2025, le Sud bénéficie d’une enveloppe budgétaire remarquable : 827,96 millions de FCFA spécifiquement alloués aux routes communales, auxquels s’ajoutent 2,14 milliards du ministère de l’Habitat et du Développement urbain, ainsi que 390 millions du ministère des Transports. Mais si les montants impressionnent, les organisateurs insistent sur autre chose : la méthode. « Chaque franc investi doit produire un impact tangible pour nos populations », martèle l’Administrateur du FRC, par la voix de son représentant. Dans son esprit, l’argent seul ne suffit pas ; c’est l’appropriation des outils, la planification rigoureuse et la transparence qui permettront de transformer ces crédits en routes durables et sûres.

Quatre modules pour professionnaliser la gestion

Pendant toute la journée, les participants ont suivi quatre modules complémentaires : définition des compétences et cahiers de charges, élaboration des programmes d’entretien, procédures de passation et suivi des contrats, enfin traitement des paiements. Loin des discours théoriques, chaque séquence s’est accompagnée de démonstrations pratiques, notamment grâce à de nouveaux outils numériques. Suivre un chantier en temps réel, programmer une opération de curage de caniveau, vérifier l’état d’un pont à distance : autant de gestes rendus possibles par les logiciels présentés.

Mireille Ebanga, première adjointe au maire de Kribi, confie son enthousiasme à une collègue : « Avec ces outils, nous pouvons planifier nos travaux, suivre chaque étape et rendre compte à nos citoyens de manière transparente. » Même satisfaction du côté de Jean-Pierre Mvondo, cadre à la mairie de Sangmélima : « C’est la première fois que nous avons un cadre aussi complet qui relie financement, suivi et impact concret sur le terrain. »

Un espace d’échanges et de solutions

Au fil des heures, les débats se densifient. Certains évoquent la réhabilitation urgente de pistes rurales qui relient les villages enclavés aux marchés. D’autres soulignent la nécessité de sécuriser les ponts fragilisés par les crues. On discute également de l’entretien des axes secondaires, souvent oubliés mais essentiels pour les petits producteurs agricoles. Les maires prennent des notes, posent des questions précises, débattent avec les formateurs. L’atelier devient un lieu d’apprentissage collectif, mais aussi de partage d’expériences et de solutions adaptées aux réalités locales.

Le Fonds routier, d’instrument financier à acteur stratégique

En quittant la salle à la tombée du jour, beaucoup mesurent le chemin parcouru. Le Fonds routier, longtemps perçu comme un simple guichet de financement, s’affirme désormais comme un acteur stratégique de la décentralisation et du développement territorial. Par son approche pédagogique, il outille les communes pour que chaque projet routier ne soit plus seulement une ligne budgétaire, mais une promesse tenue.

À Ebolowa, ce 29 septembre, les élus du Sud ont reçu plus que des chiffres et des procédures : ils ont pris conscience qu’une gouvernance méthodique et participative des infrastructures peut changer le quotidien des populations. Les routes ne sont plus seulement des rubans de bitume ; elles deviennent les veines par lesquelles circule l’espoir d’un développement plus équilibré.

Jean René Meva’a Amougou

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