Ce chiffre, loin d’être anecdotique, traduit un chantier déjà solidement engagé, même si de nombreux défis restent à relever pour tenir le calendrier de livraison.
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) affiche déjà 38 % de réalisation dans la construction du futur siège de sa Direction nationale à Yaoundé. Ce chiffre, révélé le 27 août dernier, lors de la visite du Gouverneur Yvon Sana Bangui, illustre un avancement tangible sur un chantier scruté de près par l’institution. Érigé en plein cœur de la capitale camerounaise, sur une assiette foncière d’environ 21 888 m², le bâtiment se dresse progressivement, ses fondations étant désormais achevées.
Les structures principales (10 étages de bureaux, 3 étages podium, espaces techniques et de sécurité) commencent à donner forme à ce qui deviendra un repère institutionnel pour la banque centrale. « Ce projet n’est pas qu’un bâtiment. C’est un investissement dans la durabilité et dans la capacité de notre institution à répondre aux attentes des États membres », a souligné le Gouverneur.
Mais derrière ces 38 %, la BEAC insiste : le rythme doit être maintenu. Les échanges entre le Gouverneur, les ingénieurs et les architectes ont tourné autour d’une exigence claire : tenir les délais de livraison, sans compromis sur la qualité ni sur le respect des normes techniques et environnementales. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour transformer ces 38 % déjà réalisés en un édifice achevé. Retards climatiques et contraintes logistiques ont déjà pesé sur le calendrier, mais l’institution bancaire maintient son cap. La livraison est considérée comme une priorité stratégique, destinée à incarner la solidité et la crédibilité de la banque centrale.
Outil de modernisation
Pensé comme tel, le futur siège doit remplacer des locaux jugés vétustes. L’infrastructure, plus fonctionnelle et sécurisée, symbolisera la volonté de la BEAC d’adapter son fonctionnement aux standards contemporains et de renforcer sa présence dans l’espace CEMAC. En effet, la construction de cet immeuble dépasse le seul aspect architectural. Elle est perçue comme le reflet d’une volonté politique et institutionnelle de consolider la stabilité monétaire et financière de la sous-région.
Depuis plusieurs années, la BEAC multiplie les initiatives pour renforcer sa gouvernance, moderniser ses outils et accompagner plus efficacement les économies de la zone CEMAC, confrontées à de nombreux défis, de la diversification économique à la résilience face aux chocs extérieurs. « Nous devons montrer que la BEAC est prête à évoluer, à se transformer, pour répondre aux exigences d’un monde en perpétuelle mutation », a insisté le Gouverneur, rappelant que l’institution n’est pas seulement une gardienne de la monnaie, mais aussi un partenaire des États dans leurs politiques de développement.
Jean-René Meva’a Amougou
