les contours de ce projet présenté à Yaoundé le 4 septembre 2025 par le top management de la société camerounaise de dépôts de produits pétroliers, au cours d’un déjeuner de presse.
Pour un début, il s’agira de la construction d’un quai et surtout d’un dépôt de stockage d’une capacité de 12000 tonnes métriques de gaz de pétrole liquéfié (GPL). Au terme des travaux de la phase 1 en fin 2027, la capacité de stockage du Cameroun sera portée à 16.000 tonnes métriques (12000 de Kribi + 3500 actuellement), soit une multiplication par 5 des capacités d’aujourd’hui. A l’horizon 2050, le terminal des hydrocarbures de Kribi devrait pouvoir stocker 40.000 tonnes métriques de GPL.
THK, implanté non loin du port en eau profonde de Kribi, ce sera aussi 240.000 m3 de stockage de produits pétroliers, soit à peu près la capacité actuelle de la SCDP sur l’ensemble du pays. C’est dire l’importance de ce projet initié depuis 2009. Combien coûtera-t-il ? Madame Véronique Moampea, patronne de la SCDP, réserve cette réponse aux hautes autorités du pays. Toutefois, à l’en croire, des sources de financement ne manquent pas pour ce projet inscrit dans le Programme d’investissement du secteur pétrolier en aval. Le PISPA est financé entre autres par la taxe sur la modernisation des infrastructures pétrolières en cours de collecte ou de mobilisation.
Projets d’accroissement des capacités de stockage
Le projet de construction d’un dépôt massif pour le GPL à Missole (dans la Sanaga Maritime) est également dans les starkings blocks. Il pourrait démarrer en fin 2026. Il s’agit d’un terminal d’une capacité de 16000 tonnes métriques de GPL, avec un pipeline qui partirait du dépôt gaz de Bonabéri, avec la possibilité d’une remontée du produit par le rail.
En attendant la mise en route du THK avec ses bateaux de grandes capacités et du dépôt massif de Missole, la SCDP est actuellement lancée dans un vaste chantier d’accroissement de ses capacités actuelles de stockage, sur l’ensemble de ses huit (8) dépôts à travers huit villes du pays. A Douala -Bonabéri : un centre emplisseur de 1000 tonnes métriques est en construction, pour renforcer les 3500 tonnes métriques déjà disponibles. A Douala – Mboppi : deux (2) réservoirs de stockage de 6500 m3 chacun sont en chantier. A l’Est – Belabo, un bac de 5000 m3 de gasoil en chantier.
Ces chantiers viennent en addition à des réhabilitations des infrastructures de stockage effectuées sur d’autres dépôts, notamment dans la partie septentrionale et le centre (Yaoundé) du Cameroun. Impossible de passer sous silence l’accent mis sur la sécurité et la modernisation de l’ensemble des sites de la SCDP. Citons en l’occurrence la modernisation des équipements de métrologie, avec la mise en fonctionnement du dispositif de comptage à calculateur électronique ou du dispositif de télé jaugeage. Ce dernier permet de passer à la connaissance en temps réel de la situation exacte des stocks. Tout ceci va de pair avec l’acquisition et l’installation d’une solution de vidéo surveillance dernière génération, sur les sites de Douala, Yaoundé, Garoua, Bafoussam et Maroua
Résultats obtenus
Pour madame Véronique Moampea, « avec la modernisation des infrastructures, il est désormais possible de décharger au même moment deux navires au port de Douala. On a gagné 40% du temps de déchargement des navires à Douala ». Et de poursuivre : « aucun litre de carburant ne manque dans un dépôt pétrolier ; ceci devrait être vrai jusqu’en cette fin d’année ». Le Cameroun s’achemine donc vers une fin d’année sereine, pour la disponibilité des produits pétroliers. L’une des conséquences positives du déploiement de la SCDP.
En rappel, la SCDP est une société à capital mixte (51% pour l’Etat et 49% pour les privés) créée en 1979. Sa mission : stockage et distribution des produits pétroliers ; collecte des droits et taxes dans le domaine énergétique (taxe sur les hydrocarbures ; taxe sur la modernisation des infrastructures pétrolières…) La SCDP, c’est 8 dépôts pétroliers d’une capacité de stockage de 245.500 m3 de produits liquides et 5005 tonnes de gaz liquéfié. « La SCDP est la banque des produits pétroliers. Elle redistribue aux marketeurs en fonction du sommier de chacun », indiquent les collaborateurs de la directrice générale de la SCDP.
Remy Biniou
