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SAFER 2025: elles ont dit

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Embolo épouse Tsimi , pdte de CPTA

Face aux défis du climat, les femmes rurales d’Afrique centrale ne demandent pas la charité, mais la reconnaissance. Elles veulent être informées, formées, impliquées.

Embolo épouse Tsimi , pdte de CPTA

Cameroun: « Je ne comprends plus les saisons »

Dans la région de Batcham, à l’Ouest du Cameroun, Madeleine, 48 ans, cultive le maïs et les haricots depuis sa jeunesse. Mais ces dernières années, tout a changé. « Il n’y a plus de vraie saison. Je plante et parfois il ne pleut pas pendant trois semaines. Ou alors il pleut trop d’un coup, et tout pourrit dans le sol ». Face à cette instabilité, de nombreuses femmes se déplacent vers les bas-fonds humides, zones autrefois réservées à la production de vin de palme par les hommes. Ce changement de territoire crée parfois des tensions, mais il révèle surtout une recherche de survie dans un environnement de plus en plus incertain.

Maladie, inondations et charge mentale

Dans certaines régions anglophones du Cameroun, les femmes rurales subissent la montée des eaux, la dégradation des sols, et une augmentation des maladies liées au climat, comme le paludisme. « Nous devons aller plus loin pour chercher de l’eau potable, soigner les enfants, et travailler aux champs. C’est trop. » Malgré cela, elles développent des jardins communautaires, des groupes d’entraide, et des micro-projets d’épargne. Une preuve de leur résilience, mais aussi de l’absence d’alternatives institutionnelles.

Gabon: des techniques simples

Une résilience forte Rencontrées au SAFER, quelques agricultrices gabonaises disent avoir trouvé leurs propres moyens d’adaptation. Le drainage manuel des terres permet de retenir l’humidité, tandis que la diversification des cultures réduit les pertes.

Lydie Kawalina, chercheuse spécialisée, explique : « Ces pratiques sont des réponses concrètes au changement climatique. Elles montrent que les femmes rurales ne sont pas passives : elles innovent».

Mais ces efforts restent invisibles pour les politiques publiques, qui n’intègrent que très rarement les femmes rurales dans la prise de décision.

Tchad: Cultiver dans le chaos climatique

À l’Est du Tchad, un autre constat amer. « Nous avons planté le mil en mars, car les pluies ont cessé en janvier. Ce n’est pas normal ». « Le maïs ne germe pas sans pluie. Nous devons replanter, mais nous n’avons plus assez de semences. »

Ces paroles d’agricultrices révèlent une détresse quotidienne. Elles doivent non seulement produire, mais aussi nourrir leurs familles, souvent sans soutien ni ressources supplémentaires. Une congolaise témoigne : « Les femmes congolaises souffrent plus, car ce sont elles qui doivent nourrir les enfants. »

JRMA

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