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Synergie Etat – secteur privé: la société civile resserre les joints

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Le Think do thank The Okwelians trace les sillons d’une nouvelle méthodologie de développement dans le pays.

En matière de développement, le Cameroun est à la croisée des chemins économiques. Après l’échec de sa stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), le pays implémente sa Stratégie nationale de développement (SND30) pour un essor infrastructurel, énergétique et industriel, capable d’impulser l’activité économique et de réduire la pauvreté. Cependant, les avancées obtenues depuis le lancement en 2020 n’ont pas permis jusqu’ici de porter une croissance à deux chiffres comme envisagé.

Elle est de 3,8% pour l’exercice 2024, tandis que le taux de pauvreté reste élevé avec 56% de personnes affectées (soit 9 millions d’individus). Le secteur privé, pilier de la SND30, reste en bute à un climat impropre aux affaires, à des problèmes de financement, de compétitivité et d’accès aux ressources énergétiques, entre autres.

C’est dans ce contexte qu’est paru vendredi, 22 août 2025, le « Livre vert » du Think do thank The Okwelians, avec pour objectif d’apporter une caution intellectuelle et pratique au chantier national de l’émergence. « Ce Livre vert constitue une boussole pour fédérer les énergies, transcender les clivages et inscrire l’Etat et la société civile dans une dynamique pérenne de co-construction d’un Cameroun prospère », affirme Jacques Jonathan Nyemb, président de The Okwelians. La démarche choisie par cette organisation en appelle à un renforcement de la collaboration entre l’Etat, le secteur privé et la société civile. Il est concrètement question d’élaborer une stratégie nationale de confiance visant à accélérer l’adoption des principes de gouvernement ouvert, en matière de transparence, de responsabilité et de participation citoyenne.

L’Etat est par ailleurs appelé à mettre en place une plateforme Etat – Secteur privé – Société civile pour assurer la mise en œuvre de la SND 30, accompagnée d’une feuille de route concertée et révisée chaque année ; ainsi qu’à créer un Observatoire Open Data pour promouvoir et accélérer l’essor de nouvelles pratiques de gestion de données.

Plus-value

« Le Livre vert apporte une lecture participative. Ce qui permet de faire des propositions allant dans le sens de créer un observatoire national de données. L’institut national de la statistique centralise la production de données alors qu’avec l’observatoire, nous promouvons une approche participative qui veut que les journalistes puissent participer, les collectivités territoriales devraient participer…Cela pourrait permettre de renforcer la transparence et aussi de renforcer le capital-confiance qui fait défaut par rapport à nos institutions », indique le Pr Youssouf Nvuh Njoya, membre de The Okwelians. En gros, la tangente dessinée par les 300 contributeurs nationaux et internationaux du « Livre vert » vise l’amélioration de la gouvernance au Cameroun, avec pour catalyseur la libération du potentiel économique et social.

Pour y arriver, Trois acteurs concentrent l’essentiel de l’attention de The Okwelians: le secteur privé sur qui repose les ambitions du gouvernement, notamment en matière d’import-substitution ; les collectivités décentralisées, dorénavant placés aux avant-postes du développement local ; et la société civile dont l’action se décline autour de l’accompagnement des start-ups et la sensibilisation pour un patriotisme économique, selon la vision du Think do thank. « Quelques fois dans les commandes publiques, les maires vont chercher le savoir-faire à l’extérieur parce qu’ils ne sont pas au courant du savoir-faire présent sur leur territoire.

D’où la nécessité que cette coopération naisse et de faire en sorte que les acteurs de la société civile, une fois qu’ils sont en activité, veillent à promouvoir le savoir-faire local. Si on ne le valorise pas, on va toujours aller chercher ailleurs. Or la politique d’import substitution veut réduire la dépendance aux importations », martèle le secrétaire permanent du Réseau des maires du Cameroun pour l’économie sociale et solidaire (Remcess), Jean Paul Betchem.

Louise Nsana

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