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La campagne des évêques…engagés

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À la veille d’une présidentielle explosive, le clergé catholique se divise entre prudence diplomatique et discours frontal. Alors que certains évêques sont reçus au Palais de l’Unité, trois autres voix fortes brisent le consensus en appelant clairement les Camerounais à choisir l’alternance au sommet de l’État.

Monseigneur Samuel Kleda, l’archevêque de Douala: l’intrépide

À moins de deux mois du scrutin du 12 octobre, l’évêque de Douala hausse le ton. Dans une déclaration solennelle, il dénonce « un pays asphyxié par la mauvaise gouvernance, la corruption, la pauvreté et l’injustice ». Pour lui, « élire un président n’est pas seulement un devoir civique, c’est un choix qui engage l’avenir du Cameroun ». Il met en garde contre « des élections dont les résultats sont décidés d’avance », qu’il qualifie de « péché contre la justice et menace grave pour la paix sociale ». Appelant à une véritable alternance, il affirme que « le Cameroun a besoin d’hommes nouveaux, porteurs d’un projet crédible et d’une vision ». Et de rappeler que « la paix n’est pas un slogan : elle naît de la justice, de la vérité et du respect de la dignité humaine ». En conclusion, l’homme d’Église exhorte les Camerounais à devenir « artisans de paix » et confie l’avenir de la Nation « à l’amour de Dieu, plus fort que la force destructrice des hommes ».

La lettre de Mgr Samuel Kleda suscite au sein de l’opinion des réactions très contrastées. « C’est un geste très courageux de ce leader religieux qui s’engage pour le Renouveau », soutient Ibrahim Désiré, enseignant des Lycées à Maroua. Le gouvernement pour sa part, par la voix de son porte-parole se veut rassurant en rappelant le cadre constitutionnel et en appelant au respect des institutions. Il condamne d’ailleurs ce qu’il appelle la « véhémence » des propos de certains prélats (dont l’archevêque de Douala), jugés fondés sur « une interprétation spécieuse » des intentions présidentielles. Il a rappelé que seules les décisions du président concernant sa candidature seront retenues, et que l’État reste neutre, garantissant une élection « dans un climat de sérénité et de transparence ».

Tom.

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