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La campagne des évêques…engagés

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À la veille d’une présidentielle explosive, le clergé catholique se divise entre prudence diplomatique et discours frontal. Alors que certains évêques sont reçus au Palais de l’Unité, trois autres voix fortes brisent le consensus en appelant clairement les Camerounais à choisir l’alternance au sommet de l’État.

Monseigneur Barthelemy Yaouda Hourgo, l’évêque de Yagoua: l’incisif

Après avoir surpris l’opinion par une homélie incisive dans laquelle il affirmait que « même si c’est le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun, le reste on verra après », l’évêque de Yagoua, à l’Extrême-Nord du Cameroun est revenu à la charge par une circulaire pastorale datée du 15 août 2025. Dans ce texte, Monseigneur Barthélémy Yaouda Hourgo place l’élection présidentielle du 12 octobre prochain au cœur d’une démarche spirituelle collective et appelle les fidèles à intensifier leur prière pour la paix et l’alternance politique. « Rappelant que la mission du chrétien est d’être artisan de paix et témoin de l’espérance dans le monde, je décide et ordonne ce qui suit : la cloche sonnera chaque jour à 12h30 précises ; à ce signal, tous les fidèles sont tenus de réciter la prière de l’Angelus dans l’unité de toute l’Église diocésaine ; réciter également l’Angelus à la fin de chaque célébration eucharistique.

L’intention particulière de cette prière est d’implorer de Dieu le don précieux de la paix véritable pour notre pays ; de confier à la Vierge Marie la grâce d’une alternance politique pacifique et juste ; de demander la bénédiction du Seigneur pour que notre Nation demeure stable avant, pendant et après l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 ».

Le prélat charge les prêtres, religieux, religieuses et responsables de communautés chrétiennes de veiller à l’application stricte de cette décision et d’en sensibiliser les fidèles. Des réactions diverses ont suscité des remous au sein de l’opinion publique. Au premier rang, le Président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, très remonté, a ironisé en déclarant qu’on devrait envoyer l’évêque à Rome pour qu’il montre le diable, affirmant que personne ne l’a jamais vu à part lui.

Une réponse virulente qui montre à quel point les propos ont touché une corde sensible au sommet de l’Etat. Face à cette polémique, Monseigneur Yaouda a affirmé ne pas avoir littéralement « invoqué le diable ». « Je n’invoque pas le diable. Tout prêtre chasse le diable … avec la prière … avec l’eau bénite … ». Il a précisé que c’était une métaphore destinée à dénoncer l’état de souffrance et de marginalisation, notamment dans les régions septentrionales du Cameroun.

TOM

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