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Comment et où trouver les fonds ?

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Selon la CEA, l’Afrique devrait se fixer l’objectif audacieux de se départir de l’aide au cours des deux prochaines décennies, laquelle compromet la capacité de s’approprier son programme et ses mécanismes de développement.

Sur cette période, le continent doit, à partir de ses ressources intérieures, assurer le financement d’au moins 70-80% de ses projets de développement d’infrastructures et mettre en œuvre les projets. Après avoir procédé à un examen minutieux et approfondi des problèmes liés aux besoins en ressources financières du continent pour mettre en œuvre les programmes et projets de développement sur les plans national et régional, la CEA met l’accent sur quelques grandes constatations. « L’aide au développement n’a pas été inutile mais elle ne permettra pas à elle seule de déboucher sur les résultats escomptés en termes de croissance durable et de développement en Afrique.

Le continent doit continuer d’explorer des voies novatrices pour mobiliser des sources intérieures de financement au service de ses programmes et projets de développement. L’avenir du continent réside dans sa capacité à générer son propre financement du développement. Toujours est-il que selon les statistiques, un montant de 520 milliards de dollars US provient de recettes intérieures, contre des flux privés se chiffrant à 59 milliards de dollars US et l’APD 50 milliards de dollars US ».

Ce qui, d’après la CEA, prouve bien que l’Afrique assume déjà une large proportion du financement de son développement. Pourtant son budget de développement est insuffisant au regard de ses besoins en termes de programmes de développement et il ne couvre qu’une part modeste des exigences de financement. « Le budget de développement ne couvre qu’une petite partie des besoins de financement.

Le continent dispose de réserves de ressources naturelles suffisantes pour appuyer le développement et la mise en œuvre des instruments financiers intérieurs viables proposés. Citons entre autres : les fonds de pension, les transferts de fonds de la diaspora, les recettes provenant de l’exploitation des minerais et des combustibles fossiles, les réserves de change détenues par les Banques centrales, les disponibilités de trésorerie du secteur bancaire, le marché croissant des Fonds d’investissement privés, et le flux de ressources potentielles découlant de la titrisation des transferts de fonds », postule lé démembrement onusien.

Lequel note que, jusqu’à présent, le secteur privé a joué un rôle limité dans la mise en œuvre des programmes de développement de l’Afrique, en particulier dans le domaine des infrastructures. « Compte tenu du fait que le climat est maintenant plus propice dans les pays en termes de réformes de la gouvernance, de meilleurs cadres d’action et de règlementation, l’émergence d’institutions publiques fonctionnelles et efficaces, le secteur privé doit maintenant participer davantage au développement des infrastructures sur le continent. Pour ce faire, il faut renforcer les partenariats public-privé et trouver de nouveaux modèles de partenariat adaptés au contexte africain.

Il convient aussi de mettre en place des plateformes de concertation de haut niveau entre le secteur public et le secteur privé, surtout entre les décideurs politiques africains, les dirigeants du secteur privé et les leaders des organisations de la société civile. Les gouvernements devront pour leur part déployer les efforts qui s’imposent pour améliorer la stabilité politique, promouvoir la paix et la sécurité, renforcer l’administration publique, inspirer confiance dans les cadres légaux et règlementaires, poursuivre la lutte contre la corruption, investir davantage dans le renforcement des compétences en vue d’assurer une élaboration correcte de projets bancables ainsi que leur mise en œuvre efficace », recommande la CEA.

Synthèse : Rémy Biniou

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