A force d’arguments, chaque partie justifie sa démarche.
En conseil de cabinet le 31 juillet dernier à Yaoundé, la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, a déclaré : « la performance des opérateurs de téléphonie mobile est essentiellement compromise par des problématiques endogènes liées aux investissements insuffisants ». Inspirée par un rapport commis par l’ART (Agence de régulation des télécommunications) et des experts indépendants, la Minpostel a déploré au moins quatre choses : « une inadéquation avec la croissance du trafic », une « maintenance approximative des équipements », la « nonmutualisation des infrastructures » et une « mise à jour insuffisante des infrastructures ».
Pour toutes ces raisons (et certainement d’autres), Orange Cameroun et MTN Cameroon sont tombés sous le coup d’une amende de 2,6 milliards FCFA infligée par l’ART en début juillet dernier, suite à des contrôles techniques effectués par ses équipes en avril et mai 2024. Dans un communiqué, le régulateur du secteur des télécoms au Cameroun fonde sa sanction sur « les taux de couverture du réseau jugés inférieurs aux seuils réglementaires, ainsi que des manquements liés aux pratiques tarifaires tels que le dysfonctionnement des codes de désinscription aux services à valeur ajoutée.
Cette dernière réalité est souvent à l’origine de ce que les usagers appellent communément le « vol de crédits de communications » par les opérateurs. Ceci dans la mesure où leurs crédits sont parfois débités pour des services auxquels ils n’ont pas souvent souscrit. De leur côté, les opérateurs français et sud-africain brandissent leurs efforts d’investissement. Orange Cameroun affirme avoir injecté environ 1500 milliards FCFA en 25 ans au Cameroun, tandis que MTN Cameroon indique avoir versé 155 milliards FCFA à l’État en 2024 et prévoit 62 milliards FCFA d’investissements pour 2025.
Ongoung Zong Bella
