L’association culturelle des Bassa-Mpôo-Bati en appelle à la sérénité avant, pendant et après le scrutin du 12 octobre 2025.
Des voix se sont élevées jeudi, 24 juillet 2025, au village Sõn Bayan, dans l’arrondissement de Biyouha, commune d’Eseka, département du Nyong-Ekelle. Elles – dont la paternité est détenue par les Mbombok (gardiens spirituels du peuple Bassa), les autorités religieuses et traditionnelles et autres forces vives – portent à travers les forêts environnantes un message de paix à véhiculer sur l’étendue du territoire national à l’occasion de la nouvelle échéance électorale pour la désignation du président de la République. Elles sont investies du pouvoir ancestral dans cette mission ; car pour dire le mot au nom de tous les cantons, les autorités morales se sont entourées de toutes les énergies disséminées.
Les bruits du tam-tam et du tambour de la case sacrée ont alors résonné, laissant entrevoir le caractère exceptionnel de la chose. Car depuis fort longtemps, ce peuple est taiseux sur des questions de gouvernance, de politique au Cameroun. Jeudi pourtant, les données ont changé. Il veut la paix. Le champ lexical élargi en cette occasion pour dresser le tableau voulu par les peuples Bassa-Bati-Mpôo fait référence, à la retenue, un comportement vertueux, le respect des lois républicaines, l’équité dans le processus électoral, la transparence, entre autres et l’engagement massif de toutes les populations. «Nous, Mbog Liaa dont les populations sont implantées dans en tant qu’autochtones dans 4 régions et plus de 10 départements du Cameroun, invitons l’ensemble de nos ressortissants établis sur le territoire national et partout ailleurs dans le monde, ainsi que toute la communauté nationale, à se mobiliser massivement et résolument pour le scrutin du 12 octobre 2025 dans un esprit de justice, pour la paix, la concorde, la stabilité et l’unité de notre cher et beau pays le Cameroun, avant, pendant et après le scrutin», indiquent une déclaration communément approuvée et remise aux autorités locales.
Loin d’être un simple écho d’une perception généralisée, les Bassa-Bati-Mpôo impulsent une action. «Nous sommes là pour apporter notre réflexion à l’ensemble du pays et dire qu’on a vu ailleurs où les élections se tournent en émeutes et on perd au lieu de gagner. Mbog Liaa a voulu appeler tous ses ressortissants pour leur demander de tout faire pour qu’il y’ait la paix et que cette paix soit aussi présente dans notre région. Que nous soyons tous des apôtres, des artisans de paix soient des apôtres de paix. Que chacun vote selon sa conscience mais que tout se passe dans le calme», martèle Mgr Jean Bosco Ntep, évêque d’Edea.
Sombres souvenirs
Telle est la position de l’association culturelle Mbog Liaa ; au sein de laquelle se peaufine un renouveau du grand peuple unifié, après la période sombre de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. D’ailleurs, ce fait n’est pas ignoré à l’occasion de ce regroupement. Il imprime ses marques dans l’expression des souvenirs, en complémentarité avec les niveaux du développement du village Sõn Bayan, et de tous les territoires occupés par les Bassa. « Le peuple Bassa-Bati-Mpôo demande que tous les candidats qui concourent pour le poste suprême et gracieux de président de la République prennent en compte le Cameroun dans son entièreté et qu’ils pensent au pays Bassa », martèle Mbombok Malet Ma Njami Mal Njam, président général de Mbog Liaa.
Louise Nsana
